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On enfourche notre Pokémon montable et en route pour une sélection qui sent la jupette en laine et la voiture neuve. Attention en chemin à ne pas se faire écrabouiller entre Charybde et Scylla, les gros pecs dansants du détroit de Gymqueen. Tourner à droite après le château de Kink et nous voilà au cœur de Pornoland. La température au sol est de 40° à l’ombre des garçons en fleur.
Hoytt Walker ouvre un petit colis et ce qu’il y a l’intérieur nous fait tranquillement glisser de Noël à la Saint-Patrique. Du porno qui répond enfin à la question : keskispass sous les kilts des garçons? Et c’est au tour de Fernando Del Rio de déballer sa surprise en tartan. Rétines et pupilles…
Et c’est parti pour une session worshipping avec Zeb Atlas. Une des plus grosses bodybuilda du porngame nous emmène dans un monde tout en rondeurs congestionnées. Interdit de toucher, Zeb nous ordonne de le mater. Fibres musculaires et corps caverneux gorgés de sang jusqu’à l’explosion finale du titan.
C’est la sécurité routière qui va apprécier : se faire sucer, mater du porno ou conduire ? Hmmm, les trois en même temps. Un ride pas très concentré donc qui se finit chez la copine blondasse-léopard de notre chauffard. Ça se couronne par un biberonnage en topshot, signature visuelle de Harlem Hook ups qui n’a pas fini de nous humecter les yeux de salive et de vice.
Pendant ce temps-là, au donjon de Kink… Alex Mecum se fait torturer par un Christian Wilde déchaîné : claques sur le torse, combo pince à linge/ flogger, bondage… Puis Alex se fait baiser par tous les trous: bouche, cul et urètre, tout y passe. Une bonne session de sounding qui met Alex dans tous ses états et à deux doigts de l’orgasme.
Une grosse bêbête sort de la pokéboule du dresseur. Bizarrement, pas trop d’infos sur ce lézard pervers dans le Pokédex. Pas grave, la session domestication commence. Et plutôt qu’un combat entre Pokémons, c’est le master qui se farcit sa créature jusqu’au KO. « Gotta fuck them all ».
Image en une : Gotta fuck them all
Lele O, connue aussi sous le pseudonyme OhShitItsLele, est une camgirl française qui a pour particularité de travailler essentiellement sa voix pour charmer ses spectateurs. Si son corps svelte, la courbe de ses lèvres et sa chevelure blonde sont d’évidents atouts, c’est avant tout par la douceur de sa voix qu’elle tente d’attirer et fidéliser ses fans. Elle se confie sur sa profession et sa vision de la sexualité.
Qu’est-ce qui t’a donné envie de devenir camgirl ?En fait j’étais tout le temps sur Pornhub, je regardais des vidéos et ça me donnait envie.… Lire la suite
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Quand nous avions rencontré pour la première fois Céline Tran en 2011, elle nous confiait qu’elle se voyait encore actrice porno à 80 ans si elle en avait envie. Sept ans plus tard, de l’eau a coulé sous les ponts et Céline a rangé au placard son costume de Katsuni pour redevenir elle-même. Entre un film, son poste de co-directrice de collection chez Glénat, beaucoup de sport, de yoga et d’exploration à travers le monde, elle publie chez Fayard : Ne dis pas que tu aimes ça, livre où elle raconte cette longue parenthèse porno, du temps où elle ne s’était pas encore fait un prénom.
Tu écris une phrase au début du livre qui résume à mon sens assez bien ta carrière : “Je veux que les hommes me possèdent, et moi posséder l’œil”. Tu étais impliquée personnellement dans ton métier, tout en jouant le jeu du porno, ce qui t’amène à une certaine souplesse intellectuelle…était-ce à la fois ta force et ta faiblesse ?
C’est une force : quand on met du cœur dans ce que l’on fait, on offre une énergie qui va au-delà du stade du simple métier. On y injecte forcément une sorte de rage, de passion, de plaisir et je pense que c’est quelque chose qui se transmet. Je voulais avant tout le faire pour moi, pour exprimer mon ressenti. Mais c’est aussi une faiblesse forcément, car quand on s’implique personnellement l’on se met en danger. On s’expose, et ça veut dire accepter d’y laisser une part de soi. On est plus facilement atteint. C’était aussi un clin d’œil à Histoire de l’œil de Georges Bataille, qui est mon livre de chevet.
N’est ce pas un peu fort de dire “être possédée par les acteurs”, alors qu’on est censé jouer un rôle ?
Quand j’ai commencé dans le porno, j’étais dans une vraie démarche d’exploration et c’était avant tout le sexe qui m’intéressait. Ça m’amusait d’avoir ce statut d’actrice et ça me faisait plus rire qu’autre chose car j’étais très timide. Mais pour moi c’était avant tout un facteur d’excitation. Être filmée et savoir que des personnes allaient se masturber sur mes scènes, c’était hyper excitant ! Ce n’est pas du tout une histoire de soumission, mais de don total.
Par rapport à tes consœurs tu as eu une carrière assez longue dans le X, treize ans en tout. On est maintenant sur des carrières de plus en plus courtes, parfois quelques mois. Comment tu expliques ça ?
Chacune suit son chemin et a des ambitions différentes. Tu as des filles qui se lassent très vite, d’autres qui finissent par trouver quelque chose qui paie encore plus, ou alors elles vont se rendre compte que ça leur apporte pas beaucoup et elles vont changer de voie. En ce qui me concerne, je voulais continuer tant que ça m’apportait quelque chose et, surtout, que je m’épanouissais. Je n’avais pas de plan de carrière, ni de stratégie, rien.
Ce livre c’était une manière de tourner la page ?
La page était déjà tournée dans ma tête, je n’avais pas besoin d’un livre ! Mais dans tout le rapport au public c’était le cas, car ça me permet de communiquer sur mon nom même si j’ai arrêté y’a cinq ans déjà. C’est une manière de dire : “Bonjour, je m’appelle Céline Tran, et je vous parle de la suite”. Mais l’idée surtout c’est de partager. J’avais envie d’écrire un bouquin depuis l’adolescence et celle d’en consacrer un à mon parcours depuis 2005-6…mais c’était trop tôt. J’avais besoin de vivre cette expérience, de prendre du recul, puis de la partager, enfin. C’est avant tout une histoire de plaisir à transmettre.
Comment tu acceptes l’idée que toute ta vie, on t’appellera Katsuni ?
Je ne peux pas en vouloir aux gens. Internet fait que le contenu est toujours disponible, donc c’est normal que ça entretienne la confusion. Ensuite, beaucoup m’ont aimée et désirée sur ce pseudo là et ça ne veut pas dire qu’ils ne me manquent pas de respect. Pas mal d’hommes ou de femmes m’écrivent pour me dire : “Ah tu nous manques, qu’est ce que j’ai pu me masturber sur tes vidéos, pour moi tu resteras toujours Katsuni !”. C’est affectueux ! Et à vrai dire beaucoup aujourd’hui m’appellent Céline Tran, surtout les moins de 30 ans. Je signe toutes mes nouvelles activités sous ce nom.
Que ton ancien nom soit écrit si gros sur le livre, c’est un choix de l’éditeur ?
C’était censé être un bandeau amovible et puis on a eu des délais assez serrés, car on a du ajouter un blister. Dans la hâte, le nom a été imprimé sur la couv’. Que ce soit écrit en gros, il ne faut pas se leurrer : il faut le vendre ce livre ! Katsuni c’est une marque et un nom qui sont beaucoup plus connus que celui de Céline Tran.
Katsuni c’était juste le personnage d’une actrice, et franchement ça fait tellement du bien d’être appelée par son prénom. C’est pas une manière de renier ou de cacher, mais c’est un retour à soi. Aujourd’hui je me sens encore plus libre de faire tout ce que je veux.
Le livre est vendu sous blister. Pourquoi ?
C’est un préservatif de livre ! D’après la législation française, sachant que ce n’est pas un roman mais une autobiographie, que je raconte clairement que j’ai fait du porno et que j’ai pris du plaisir à en faire, ça peut être légalement considéré comme une incitation à la débauche. On a voulu faire les choses bien et comme c’est un contenu à caractère pornographique, destiné aux adultes, on va le préciser et le mettre sous blister. Je vais écrire un roman après ça qui sera très trash et hardcore. Il ne sera pas sous blister lui !
Toute cette histoire est cohérente avec le titre, on accepte plus facilement de parler de porno comme d’une déviance, de le montrer du doigt ou de dire “j’en ai souffert c’était horrible”. Si j’avais eu ce discours là, il ne serait probablement pas sous blister…
Quand on est spectateur, on attend forcément que l’actrice aime ce qu’elle fait, par contre dans la société, et encore plus dans la société médiatique, on a du mal à accepter cette affirmation, on a même l’impression que si une actrice dit ça, c’est qu’elle est beaucoup trop naïve. Comment expliques-tu ce décalage ?
On m’a même dit que j’avais le syndrome de Stockholm ! C’est drôle. J’ai l’impression que cette forme d’hypocrisie est très propre à la culture française. Ça ne va jamais. Si l’actrice dit qu’elle n’a pas de plaisir, on va dire : “T’as vu elle se respecte pas, c’est une pute.” et si elle dit qu’elle a du plaisir, on va dire : “oh là là quelle salope !”. Quand on parle de sexualité, plus encore quand on mélange sexualité et argent, de toute manière en France c’est un problème. On est dans un climat qui n’est pas très épanouissant. Le porno en prend plein la gueule car on a besoin d’un coupable. Alors que rappelons le – même si je ne nie pas certaines déviances – la base du porno ça reste la masturbation et prendre du plaisir.
A la fin du livre, tu te questionnes beaucoup sur ton rapport à ta nouvelle intimité. Comment tu arrives à te reconstruire après treize ans de carrière ?
Ce fut tout un processus en plusieurs étapes. Y’a eu l’arrêt des tournages en premier, puis celui des strip-teases. La pratique du sport a été essentielle aussi. Quand on parle du retour à l’intimité, ça implique le rapport à soi et à son corps, comment on l’utilise, la manière dont on le montre. Il y a le ressenti puis il y a l’image.
Ce retour fut aussi possible quand j’ai décidé d’arrêter de me montrer, de me retirer des réseaux sociaux en tant que Kastuni et aussi me confronter à des amants réels, des mecs qui n’étaient pas dans le porno. J’ai pu redécouvrir les joies du flirt. Au départ, il avait beaucoup de maladresse. Il y avait plein de “tocs d’actrices” auxquels je me raccrochais parce que ça me rassurait. Il a fallu laisser tomber ces mécanismes qui finalement étaient très connectés au métier. J’ai du apprendre à me calmer pour ne pas effrayer mes conquêtes (rires).
Je me suis rendue compte que si beaucoup d’hommes fantasment sur “la fille qui en veut toujours plus”, celle qui prend des initiatives dans les films X, un mec a priori normal se met à flipper quand cette fille se retrouve dans son lit. J’ai du apprendre à laisser de côté l’aspect show pour être plus connectée à la personne. Ce processus s’est étalé sur plusieurs années…et je continue encore mon apprentissage.
Tu es marraine de l’association OPEN. Quel est ton rôle là bas ?
C’est une association qui s’occupe d’organiser des campagnes de prévention au numérique en s’adressant autant aux adultes qu’aux adolescents. Forcément l’accessibilité gratuite du X sur le web est l’une des problématiques traitées. Il y a quelques mois, j’avais sorti une vidéo où j’expliquais la différence entre réalité et porno. Des profs m’ont dit : “Merci, je la montre à mes élèves car c’est un bon outil de communication et de prévention”. Je l’ai envoyée au directeur de l’Open qui m’a dit que cela tombait bien car il avait envie de créer une campagne plus intensive. J’ai fini par faire ma première conférence à ses côtés. J’ai même donné une conférence auprès des Scouts de France.
Et voilà, échange très enrichissant avec les Scouts de France (Lyon) et @ThomasRohmer pour parler prévention. Merci pour ce bel accueil! pic.twitter.com/455O5nyH0e
— Celine-Tran (@iamCelineTran) March 17, 2018
Il y a une sorte de tabou par rapport à la sexualité des jeunes, ce qui fait sourire, car la définition de l’adolescence est justement l’éveil à la sexualité. C’est tout un cheminement qui ne commence pas à dix huit ans, loin de là ! Les parents sont dépassés et ressentent une certaine détresse face à leur impuissance. Les ados peuvent aller sur internet et tomber sur du contenu X, mais surtout chercher ce contenu, et…chercher à l’appliquer dans la vraie vie. C’est dans cette situation que cela peut poser problème. Le truc ce n’est pas de dire : “Le porno c’est mal.” mais de parler de mon expérience d’actrice, en leur disant bien que “Ce que vous voyez dans mes vidéos est une forme de sexualité, mais n’est pas une référence.”.
Tu es plutôt véhémente à l’égard des sites de streaming gratuit et tu as appelé à les interdire. Tu ne crois pas que ce soit contradictoire avec la notion d’éducation que d’être dans la répression ?
C’est une économie qui a bouleversé l’industrie du X. Mais je suis contre la censure dans les pratiques sexuelles. Je suis contre la censure et contre la censure dans la production. La sexualité doit pouvoir s’exprimer et être créative. En revanche, pour la diffusion de contenus, elle est censée être accessible aux adultes et seulement aux adultes. L’accès à la pornographie doit passer par un processus de paiement sécurisé.
C’est ce qui à l’origine le rend si sulfureux : être un contenu caché, dont l’accessibilité n’est pas si évidente. Dans cette situation, tu es déjà excité avant même d’y avoir accès ! Mais en plus, l’accessibilité gratuite du porno telle qu’on l’observe aujourd’hui valorise un contenu en vrac, cheap, qui met à l’écart tous les contenus de qualité, scénarisés. Tout cela donne une image appauvrie de la pornographie…en même temps je te raconte tout cela, mais je ne vais pas souvent sur les sites porno (sourire).
Quand j’ai commencé dans l’industrie, elle se portait beaucoup mieux qu’aujourd’hui. C’était un milieu beaucoup plus sulfureux. Aujourd’hui le X a un côté plus “fast-food”. Je parle comme une vieille mais j’ai une vraie nostalgie de la période que je n’ai pas connu : celle des Hot d’Or. Ça, c’était vraiment l’âge d’or du X ! Désormais, l’industrie du X brasse énormément d’argent, est sans doute plus diversifiée, mais je la trouve moins excitante.
A l’époque, il n’y avait pas encore le marché Internet. Je me suis faufilée dans cette période de transition, puisque j’arrivais juste après les icônes du X : Dolly Golden, Tabatha Cash, Laure Sainclair. Je côtoyais ces références et j’étais totalement inspirée par ces filles-là. Mais quand je suis arrivée aux USA je suis un peu tombée de haut. Je ne comprenais pas du tout ce qu’ils filmaient : est-ce que c’était du cinéma amateur ? Non, c’était du gonzo ! Après une petite déception, je me suis rendue compte que c’était juste un super moyen de prendre son pied ! Tu sais, on peut être pour le gonzo, mais contre la diffusion gratuite du gonzo sur le web ! (rires)
Passons du passé au futur. Quels sont tes projets ?
Il y en a beaucoup ! Déjà, l’écriture. J’ai pris un plaisir fou à écrire ce livre. Mais je n’ai pas pu tout mettre, j’ai du retirer beaucoup de choses, cela m’a frustré. Quand je suis frustrée je ressens encore plus d’envie – c’est un sentiment très positif. Je travaille donc sur deux bouquins : une fiction, ce qui va me permettre de me lâcher beaucoup plus et également un guide plus complet sur la sexualité. Je suis très sollicitée au quotidien, et j’ai beau ne pas être sexologue, j’ai quand même envie d’utiliser mon expérience pour partager mes conseils.
Sinon, je viens tout juste d’être nommée co-directrice de collection chez Glénat. C’est un taf génial car j’accompagne les projets. Je poursuis aussi ma carrière de “comédienne habillée, avec dialogues” (rires). J’ai récemment tourné dans un film d’action qui s’appelle JailBreak, au Cambodge. D’ailleurs, on m’a également proposé un poste de directrice artistique pour des longs métrages, et ce serait juste le bonheur pour moi, c’est tout ce que j’aime !
A côté de tout cela, je continue toute ma réflexion autour du corps. Le porno n’est qu’une parcelle de ce cheminement intellectuel. Ce n’était qu’un premier apprentissage. Je fais du sport, je prépare mon diplôme d’instructeur de yoga et ma certification en massage bien-être. Ce rapport au corps qui m’est cher, j’en poursuis l’exploration.
DodO & the girls #cambodia #JailbreakMovie #whisky #money #power #gangsta #thuglife
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Justement, en terme d’exploration, comment va Dodo ?
Merci, enfin une vraie question ! Dodo est calé dans mon sac, là. Il est bourré, boit beaucoup de whisky et j’essaie de gérer sa carrière au mieux. Sur mon compte Instagram, Dodo est une superstar. Tout ce que je fais, je le fais pour lui. Il est passé entre les seins de toutes les pornstars au monde, dans les mains de Rocco, dans les gueules des koalas et des paresseux. Il a pris son premier bain il y a à peu près deux mois dans ma machine à laver. Il aime bien sentir le cowboy mais ça s’est très bien passé.
Il y a quelques jours se tenait la seconde édition du London Porn Film Festival, digne héritier de son grand frère berlinois. Ayant manqué la première édition à regret, il était hors de question que je passe à côté cette année, les occasions de voir les films projetés étant trop rares. Voici un résumé du week-end, qui vous donnera envie j’espère de pousser la porte un jour ou l’autre d’un festival de films porno .
Il fait un froid de canard à Londres en ce jeudi 12 avril alors que je me dirige vers Russel Square en réfléchissant au coût exorbitant des transports en commun de la capitale britannique. Promis, je ne me plaindrai plus du métro parisien, ni de la chaleur étouffante de Toulouse. J’arrive donc frigorifiée devant le Horse Hospital qui, comme son nom l’indique, est un ancien hôpital pour chevaux datant de la fin du XVIIIème siècle. L’endroit est confidentiel. Derrière la lourde porte, un couloir peint en rouge écarlate mène vers l’unique salle utilisée pour les projections. Un écran, quelques chaises inconfortables et un frigo qui sert de bar : c’est parti.
Le festival commence avec une séance 100% couleur locale où sont mis en valeur les réalisateurs et performeurs originaires du Royaume-Uni. On attaque par les chouchous Four Chambers avec le film Gloaming pour enchaîner sur une sélection de films allant d’Erika Lust à Sluts4Sluts Collective, ainsi qu’un documentaire sur le Sixty Nine Club, un groupe de fans de cuir gays créé en 1965. Porno, esthétisme, queerness, fétiches : le ton est donné.
Dès cette première projection, j’ai un gros coup de cœur pour le très esthétique Tribute de Max Disgrace, avec Lina Bembe, qui revisite Sex, Lies, Religion un film lesbien de 1993. Cette torride et artistique scène en noir et blanc tournée dans un cimetière n’a laissé personne indifférent.
Tribute de Max Disgrace
Après cette première projection, on se retrouve à l’unique pub du coin, juste en face, rempli d’hommes entre deux âges venus regarder le match d’Arsenal après le travail. Soudain, c’est toute la scène indé et queer de Londres qui prend possession du lieu, pour se retrouver et prendre des nouvelles. Car un festival c’est surtout ça : un moment où les performeurs et réalisateurs de porno alternatif retrouvent leurs collègues, se racontent leurs vies et fomentent des plans pour tourner la prochaine orgie. Ce sont des lieux d’inspiration et de communion où naissent beaucoup de vocations.
Cette année le festival a décidé de mettre en avant le travail de Pandora/Blake. Outre une rétrospective de ses films spécialisés dans les fessées et le châtiment corporel, le festival a programmé un atelier pour apprendre comment faire son premier film porno : DIY porn – animé par Blake. Activiste reconnu·e, Blake travaille d’arrache-pied pour aider à ce que la mise en place de la Digital Economy Act se fasse le plus en douceur possible au Royaume-Uni. Il semblait assez logique que le festival en fasse l’invité·e d’honneur de cette édition. Mon préféré de la soirée : Houseboy disponible sur le site de Pandora / Blake, Dreams of Spanking.
document.createElement('video'); http://dreamsofspanking.com/static/trailers/houseboy-extended_clip.mp4L’Amérique Latine a également été bien représentée avec une excellente curation de courts-métrages post-porn traitant de thèmes cruciaux tels que le droit à l’avortement ou l’accès à l’eau potable. Car le porno ne l’oublions pas, est un medium comme un autre pour faire passer des messages forts. Maria Basura était également présente pour son atelier « Fuck the fascism ». Maria se définit elle-même comme missionnaire de l’indécence et ses actions en Europe passent rarement inaperçues.
Au cours du festival ce sont 24 heures de projections qui se sont enchaînées dans la petite salle obscure de la capitale (et probablement autant de bières bues…). La sélection était excellente et toujours plus inclusive. On rit, on pleure, on rage ou on s’excite. J’aimerais vous parler de tous les films un par un mais hélas, le temps me manquerait (car j’en ai vu pas moins de 72). On pourra néanmoins citer Going Here de Courtney Trouble avec Jiz Lee et Lyric Seal, une scène lesbienne hyper chaude dans un ascenseur, et l’excellentissime Take me Like the Sea, un film en plusieurs actes qui commence sur une lecture de Baudelaire et termine par une orgie sur le Lacrimosa du Requiem de Mozart.
Tout le week-end, on célèbre le porno sous toutes ses formes mais aussi la diversité. Grâce aux quatre organisateur·ices on a pu voir des multitudes de corps différents, des personnes trans, des personnes racisées dans des rôles puissants, du sexe queer, gay, lesbien ou hétéro, du cuir et du latex, du sexe en fauteuil roulant, du sang menstruel et du beurre. Cela n’a peut-être l’air de rien mais dans un contexte aussi difficile que celui du Royaume-Uni en ce moment, qui fait face à des lois de plus en plus conservatrices et restrictives pour les pornographes, le London Porn Film Festival a comme un goût de liberté, de révolution.
L’été dernier, j’ai découvert et participé en tant qu’intervenant au festival des créativités érotiques Erosphère. Ce festival est organisé chaque année par l’association Erosticratie, une des associations les plus intéressantes que je connaisse dans le domaine de la sexualité ludique qui croise art et sexualité dans ses évènements. Quand un de mes contacts à l’Erosticratie…
L’article Erosphère : le festival des créativités érotiques, c’est totalement extraordinaire ! est apparu en premier sur NouveauxPlaisirs.fr.