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La Maire de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé sur twitter « Tout mon soutien à l'avocate Nasrin Sotoudeh, incarcérée en Iran parce que militante des droits humains et de l'émancipation des femmes. J'appelle à signer la pétition lancée par le conseil national des barreaux pour sa libération. »
- Femmes du mondeDans une vidéo publiée ce 18 mars sur Twitter, l'ancien capitaine de l’équipe de France de Football tient de propos homophobes, à l’encontre notamment de Jérôme Rothen et de l’équipe du Paris Saint-Germain.
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Collectif « Avortement en Europe, les femmes décident ! »
La clause de conscience spécifique sur l'avortement a été instaurée par la loi de 1975 : Article L2212-8 du Code de la Santé Publique qui stipule qu'« un médecin n'est jamais tenu de pratiquer une interruption volontaire de grossesse, mais il doit informer, sans délai, l'intéressée de son refus et lui communiquer immédiatement le nom de praticiens susceptibles de réaliser cette intervention »
Mardi 19 Mars 2019 2019-0319- CP- Clause de conscience collectif avortementLe spectacle d’un coït brutal ou sadique peut-il entraîner des passages à l’acte ? Le débat est ancien. Il n’a jamais été résolu. Aucune des innombrables études réalisées jusqu’ici n’a permis de trancher. Mais alors, quels sont les arguments des féministes pro-porno ?
On accuse certaines images de transmettre le virus de la violence. Celles montrant des hommes abuser de femmes (qui disent d’abord “non”, puis finissent par couiner de plaisir) inquiètent… Est-ce que la banalisation de telles images peut conduire des jeunes à l’imitation ? En 1993, des chercheuses féministes se penchent sur le problème, lors d’un colloque retentissant intitulé The Sex Panic qui débouche sur la publication d’un ouvrage de 462 pages, dont voici un résumé : leurs réponses aux anti-pornos, en 5 points.
1. Le porno fixe des normes de comportement en matière de sexualité
On accuse le porno de structurer une vision du monde où les femmes sont toujours disponibles, faciles et accessibles aux désirs des hommes, même et surtout s’ils sont brutaux. Un monde inégal, donc. C’est vrai, mais que dire des comédies romantiques ?, demandent Lisa Duggan, Nan Hunter et Caro Vance. «Beaucoup de contenus mainstream –télévision, romans populaires, magazines– mettent en scène des femmes au foyer en détresse et le “sexisme heureux” de la famille idéale, avec une maman qui se sacrifie pour le bien-être de ses proches, qui prend soin de tous et qui en tire du bonheur. Ces contenus ne sont pas violents, ni sexuellement explicites mais profondément sexistes.» Ces contenus modèlent les standards féminins-masculins de façon peut-être bien plus dangereuse que les scènes de cul ouvertement misogynes du X ou toutes ces productions «qui montrent clairement un antagonisme de genre comme par exemple les slashers dans lesquels des femmes sont poursuivies, terrifiées et tuées par des hommes». Les oeuvres montrant des pretty girls qui finissent par épouser un prince charmant ont-elles moins d’emprise sur nos systèmes de représentation ?
2. Le porno fait de la femme un «objet»
L’idée de la «femme-objet» s’appuie sur un raisonnement fallacieux : pourquoi la sexualité serait-elle «dégradante» pour la femme ? «Cela sous-entend que la sexualité est l’apanage des hommes, parce que les hommes sont des bêtes en rut, parce que les femmes sont forcément des victimes, parce que les hommes leur infligent “cela”, parce que la pénétration c’est la soumission, parce que la sexualité hétéro est sexiste», soulignent les chercheuses. Ces postulats reposent sur une vision inégalitaire des genres. Dire que le porno réduit la femme à l’état d’«objet sexuel» pose également problème dans le sens où cette expression nébuleuse peut servir des conceptions rétrogrades de ce que doit être la «bonne» sexualité ou la «bonne» féminité. Pour certain-e-s, «objet sexuel» désigne celle avec laquelle on a une relation sexuelle sans amour ou sans affect (ce qui sous-entend que le sexe-pour-le-sexe est condamnable). Pour d’autres, l’expression «objet sexuel» désigne toute représentation érotique de la femme (ce qui sous-entend que la séduction féminine est condamnable). Si une femme est belle, si elle s’offre des plans culs, cela fait-il d’elle une victime ?
3. Le porno est souvent violent
Les films qui représentent les femmes comme de la chair à canon sexuelle, des êtres interchangeables, de la viande, des putes soumises ou des marchandises sont-ils violents ? «Les images et les mots qui décrivent des actes sexuels ou violents, ne sont pas les actes eux-mêmes», répond l’avocate Karen deCrow : il ne faut pas confondre fiction et réalité. «La pornographie repose sur le fantasme et sur l’identification à des personnages caricaturaux, ajoute la psychologue Leonore Tiefer. Le X ne doit pas être pris au premier degré.» Non seulement les fantasmes d’abus, d’agression ou d’esclavage sexuel peuvent être partagés aussi bien par des hommes que par des femmes, mais –étant sources de plaisir–, ils encouragent une meilleure connaissance de soi. «Supprimer la pornographie causerait du préjudice aux femmes en les privant d’un moyen d’en apprendre plus sur l’imagination humaine», précise Tiefer qui décrit les fantasmes comme des outils pour convertir la violence du monde réel en «jeu» avec tout ce que cela suppose de jouissance transgressive. Dire que de tels fantasmes sont condamnables équivaut à réprimer la sexualité des femmes qui se masturbent dessus, au nom de normes morales discutables.
4. Le porno est une industrie basée sur l’abus
On imagine parfois que les actrices porno sont toxicomanes, pauvres ou déséquilibrées, raisons pour lesquelles elles se laissent abuser par des producteurs de X. «Si une femme peut être considérée comme victime de “coercition et contrainte de faire du porno” même quand elle a signé un contrat, qu’elle a été payée et qu’elle n’a pas été physiquement intimidée ou menacée, cela pose la question de savoir si une femme est suffisamment compétente pour signer un contrat. Etre tenue pour non-responsable de ses actes, c’est être traitée comme un enfant.» Pour la chercheuse, la culture de la victimisation est délétère. Karen de Crow confirme : «Dans l’ancienne loi anglaise, les femmes, les enfants et les idiots n’avaient pas le droit de signer des contrats, parce qu’on pensait qu’ils n’avaient pas la capacité de consentir. Sous couvert de féminisme, les personnes qui entendent «protéger» les femmes contre une industrie soi-disant abusive ne réactualisent-ils pas cette tradition du paternalisme ?» Quant aux séquelles physiques ou psychiques… il serait intéressant de comparer avec des métiers comme serveur-se, ouvrier de chantier, policier-e ou infirmier-e.
Voir à ce sujet la «petite anecdote» de Clara Morgane (classieuse), en pleine affaire Weinstein.
5. Le porno affecte l’image qu’on a de soi
Les jeunes filles peuvent se sentir obligées de mimer leurs attitudes sur celles qu’elles voient à l’écran, ou contraintes d’accepter des pratiques dont elles n’en ont pas envie. Les jeunes garçons, eux, peuvent éprouver de l’angoisse à l’idée qu’ils n’ont pas un pénis aussi gros que celui d’une pornstar. «La pornographie cristallise toutes les anxiétés qui se nouent autour de la masculinité [et de la féminité]», répond Judith Kegan Gardiner qui considère le X comme un miroir grossissant des crises contemporaines. «C’est l’arène où s’exposent les tensions sociales et le débat anti-porno est lui-même révélateur des peurs actuelles concernant […] la confusion des genres, les nouvelles conceptions de l’identité, l’insécurité dans les relations hétérosexuelles…» Pour Gardiner, l’entrée des femmes sur le marché du travail a bouleversé les rôles, autant que la libération sexuelle : avant, un «vrai» homme gagnait l’argent du foyer. Sa femme lui appartenait. Maintenant, l’homme doit partager les tâches avec une épouse indépendante qu’il faut satisfaire sexuellement. Le porno ne fait que traduire ce bouleversement, en représentant une survirilité revancharde. «Le problème n’est pas le porno, conclut Gardiner. Le problème est la société». Plutôt que de s’en prendre aux productions X qui, par ailleurs, se diversifient sous l’influence d’activistes féministes, pourquoi ne pas s’attaquer aux vrais problèmes : la sous-représentation des femmes aux postes dirigeants et la violence conjugale ?
Voir à ce sujet le lien entre «Le Nez» de Gogol et le porno.
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A LIRE : «Symposium The sex panic: Women, Censorship, and Pornography», New York Law School Law Review, Volume 38, No. 1-4, 1993.
A LIRE AUSSI : «Le désir féminin existe-t-il ?» ; «Le nez de Gogol sucé par des sangsues»
Un nez trop gros, des cuisses trop larges, un ventre trop mou…qui n’a pas un jour souhaité changer une partie de son corps, aussi petite soit-elle ? Un soi-disant défaut physique peut vite virer à l’obsession. C’est ce qu’on appelle la dysmorphophobie ou la peur maladive d’avoir un corps mal formé.
En quoi la beauté est-elle une addiction ? Qu’est ce que le « fat talk » ? Pourquoi l’image qu’on se renvoie à nous-mêmes joue autant sur notre mental ? Comment mieux accepter son corps ?
Pour répondre à ces questions, Jennifer Padjemi reçoit Sophie Cheval, psychologue pour adultes à Paris spécialisée dans les souffrances liées à l’apparence physique et autrice de « Belle, autrement ! En finir avec la tyrannie de l’apparence ».
RECOMMANDATIONS ET COUPS DE CŒUR
LES RECOS DE SOPHIE : lire le superbe essai « Hunger – une histoire de mon corps » de Roxanne Gay, la désormais bible « King Kong Théorie » de Virginie Despentes et « Beauté fatale » de Mona Chollet pour mettre en perspective nos souffrances
RÉFÉRENCES CITÉES DANS L’ÉMISSION
« WrittenResearchers : A Few Bad Hair Days Can Change Your Life » écrit par Elizabeth MacBride publié sur gsb.stanford.edu le 11 avril 2014, Belle, autrement ! En finir avec la tyrannie de l’apparence (Sophie Cheval, éd. Armand Colin, 2013), The Beauty Myth (Naomi Wolf, éd. Chatto & Windus, 1990), Bodies (Susie Orbach, éd. St. Martins Press-3PL, 2009), Body Wars (Margo Maine, éd. Gurze Books, 1999), sophiecheval-psy.fr
CRÉDITS
Miroir miroir est un podcast de Jennifer Padjemi, produit par Binge Audio. Réalisation : Quentin Bresson et Solène Moulin. Générique : Théo Boulenger. Chargée de production : Juliette Livartowski. Chargée d’édition : Diane Jean. Identité graphique : Marion Lavedeau et Sébastien Brothier (Upian). Direction des programmes : Joël Ronez. Direction de la rédaction : David Carzon. Direction générale : Gabrielle Boeri-Charles.
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