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Maryam Radjavi, la présidente-élue du CNRI s'est exprimée lors d'une conférence à Paris le samedi 17 février, 2018. Dans son intervention à la conférence intitulée "Les Femmes, la forces du changement : soulèvement en Iran et le rôle des femmes", elle a salué les femmes iraniennes courageuses et éprises de liberté qui ont joué leur rôle dans la lutte contre le fondamentalisme, ainsi que les femmes du monde entier qui ont résisté contre la dictature, l'intégrisme et la violence, en particulier les femmes syriennes.
- Femmes d'IranRessuscitant l’ambiance des bastringues, des clandés pour mâles et des bordels à marins, la nouvelle exposition de la galerie Au Bonheur du jour offre une véritable débauche d’oeuvres interdites concernant les “garçons de joie”.
Avant internet, comment faisait-on pour rencontrer un beau garçon? A partir du 21 février, la Galerie Au Bonheur du jour expose une quantité d’oeuvres plus que sulfureuses : elles reconstituent l’univers du sexe tarifé masculin de 1860 à 1960. Le catalogue de l’exposition («Garçons de joie») est une somme d’images explicites. Certaines, croquées sur le vif ou qui reconstituent les scènes vues dans des bars et des lieux de rencontre, laissent proprement pantois. Il y a un siècle, en France on ne pouvait pas aller au Palais-Royal sans se faire racoler et parfois même toucher par des adolescents décrits comme des «putains mâles». Nicole Canet qui publie le catalogue, accompagne les documents de textes révélateurs. Il y a par exemple ce rapport de police du 31 mai 1872 : «De jeunes garçons en veste et en casquette raccrochent insolemment les hommes. Ils poussent l’effronterie jusqu’à se livrer sur les passants à des attouchements révoltants.»
«Cette hideuse prostitution est le fait de véritables putains mâles»
Le jardin des Tuileries se transforme en baisoir la nuit. Un rapport de 1870 évoque ces hommes qui se donnent «rendez-vous chaque soir dans les jardins. Puis ils prennent des voitures pour se rendre dans une maison bien connue du quartier de Passy où ils se livrent à leurs orgies.» En 1892, des couples sont vus en train de forniquer sur les sièges, ce qui n’est pas sans susciter l’effroi. Un policier s’alarme : «Le jardin des Tuileries est devenu un repaire de pédérastes. Si l’on s’y promène, l’on assiste aux actes les plus obscènes. Tout le monde se livre aux ébats les plus fantaisistes et sans la moindre gêne.» Nicole Canet commente : «À l’instar des actrices de théâtre, certains acteurs du Second Empire jusqu’à la fin du XIXe siècle se prostituaient et il arrivait qu’ils se fassent interpeller par la police, une fois habillés en femme, une autre fois en homme. Ils apparaissent dans les Archives, sur des photos au format carte de visite, souvent revêtus de leur costume de scène, avec des annotations au dos de ces photos : leurs noms et des inscriptions telles que : ped... 1872, Pédéraste en faute, Outrage à la pudeur, Pédéraste en fuite, arrêté pour la sixième fois…»
Créatures, truands et gigolos
«À la Belle Époque, de nombreux bals étaient aussi des lieux de drague et de plaisirs tarifés, où se mêlaient tout un monde interlope, le Bal des Tatas: rue d’Aboukir, la Petite Chaumière : rue Berthe, le Bousca : rue de Lappe, le Bal de l’Opéra»… Nicole Canet énumère mille autre lieux de drague comme «les hôtels dans lesquels un ou deux étages étaient réservés à la prostitution», de même que les bosquets de certains parcs parisiens, à proximité de promenades recherchées pour des rencontres. «C’est en bas des Champs-Elysées, près du Café des Ambassadeurs, 1 avenue Gabriel, qu’autour de «l’arbre d’amour», la nuit tombée, un grand lieu de drague s’animait», dit-elle, citant un témoignage de 1889 : «On peut voir chaque soir errer par groupes d’immondes drôles qui se déhanchent en glissant sur le sol plutôt qu’en marchant. (1)». Pigalle, centre de la vie nocturne, offre aussi aux curieux le plaisir de glisser, anonyme, dans des rues ou des cinémas seulement fréquentés par des hommes. «La brasserie Graff au 92 boulevard de Clichy, ouverte jour et nuit, attirait toute une faune de fêtards, de débauchés mondains, de créatures maquillées au sexe incertain, de truands et de gigolos.»
Tous les prostitués s’appellent Jésus
Plus tard, c’est vers le quartier latin que se déplacent les faunes. Le Cabaret des Quat’z Arts donne chaque année une fête carnavalesque organisée par les étudiants de l’École des Beaux-Arts et elle accueille de nombreux artistes «dont le très exubérant Jean Lorrain qui faisait des entrées fracassantes en maillot rose et caleçon ultra moulant, en peau de panthère.» Les figures d’Henri Miller, Genêt, Cocteau et de certains surréalistes glissent au fil de ces pages dans lesquelles on apprend à quoi ressemblaient les prestations des gitons surexploités dans des maisons closes où les clients font la file d’attente. Mais c’est surtout pour le vocabulaire que cet ouvrage est le plus précieux. «Jusqu’aux années 1930, les prostitués tout jeunes prennent le nom de petit jésus. Lorsqu’ils ont vieilli et gagné de l’audace et de l’expérience, ils deviennent des jésus. Les antiphysiques, dont les amours sont dits “contre nature”, sont nommés les “tantes”. Ils se divisent en catégories distinctes : 1. Les persilleuses appartiennent à la classe ouvrière, racolent au grand jour, recherchent le tapage et offusquent les regards des passants. 2. Les honteuses se cachent et évitent les regards- 3. Les entretenus se retrouvent dans des réunions intimes, des soirées dansantes, des fêtes patronales.»
Ces mots peuvent sembler sordides. Mais ils respirent l’esprit d’une époque durant laquelle tout se faisait dans l’ombre, à la faveur de regards échangés, dans l’ombre et le souffle court. Depuis la seconde moitié du XXe siècle, ces mots ont été remplacés par gay ou escort boy. Faut-il le regretter ? Peut-être. En préface du catalogue, Frédéric Mitterrand souligne : «le danger a pris le pas sur les surprises, bonnes ou mauvaises des virées ténébreuses et pour le reste désormais il suffit d’un clic.»
EXPOSITION : «Garçons de joie», du 21 février au 12 mai 2018.
Galerie au Bonheur du jour : 1 rue Chabanais - 75002 Paris. Tel. 01 42 96 58 64. Du mardi au samedi 14h30-19h30. VERNISSAGE le mardi 20 février, de 18h à 22h.
A LIRE : Garçons de joie, dirigé par Nicole Canet, textes de Marc Devirnoy et Nicole Canet, éditions Au Bonheur du jour, 2018. Le livre n’est en vente que sur le site ou à la galerie Au Bonheur du jour.
NOTE (1) Pierre Delcourt, Le Vice à Paris, Félix Brossier éditeur, 1889.
On croise OllyPlum depuis quelques années en cam. Elle fait partie des Françaises qui réjouissent les tippeurs de ces plateformes vivantes où le plaisir prime. Elle avait un peu disparu de nos radars, puis fin 2017, nous l’avons vu revenir en force et régulièrement pour des lives tendres et sexy. Nous avons eu aussi la surprise de la découvrir avec un partenaire masculin, chose inédite jusqu’alors. Le 16 février, la rumeur a atteint Twitter et nous avons découvert que le vidéaste Usul, actuellement en embauche chez Médiapart, se cachait derrière ce corps anonyme à la cam. Nous sommes allé discuter avec eux dimanche soir pour en savoir plus sur OllyPlum, son engagement dans le féminisme pro-sexe, sur leur relation, sur leur avenir dans le monde décrié du porno et de la cam.
Salut OllyPlum, j’aimerais bien que tu nous rappelles un peu ton parcours.
OllyPlum : J’étais modèle photo pour Suicide Girls et au bout de 3 ou 4 ans, j’ai eu envie de passer à la vitesse supérieure, de passer à autre chose, parce que je me suis lassée de la photo. Puis, j’ai découvert la cam il y a deux ans environ, à 22 ans, au début c’était par plaisir de s’exhiber, je n’attendais pas les tokens, c’était vraiment pour m’exciter, je venais, je me masturbais et je partais. Je me suis rendue compte après que je pouvais gagner de l’argent suffisamment si je m’y mettais d’une façon régulière.
Tu as fait quelques aller-retours avec la cam.
O. : Oui, je n’arrivais pas trop à m’y mettre. J’avais du mal aussi avec la charge psychologique. Ce n’était pas forcément les insultes, mais tu deviens la psy de tes viewers en quelque sorte, ils comptent beaucoup sur toi pour être là régulièrement, pour les faire bander et pour les écouter. Tu es un peu leur petite copine pour la soirée et les discussions continuent souvent sur Twitter ou Snapchat. Tu t’investis pas mal. Et à certaines périodes, je n’avais pas le temps et l’énergie pour le faire. J’ai changé plusieurs fois de pseudo, je n’arrivais pas trop à me stabiliser. Là, ça fait quelques semaines, un peu avant Noël, que j’y suis parvenue. J’ai retrouvé une stabilité immobilière, je ne pouvais pas trop faire de cam parce que j’étais à droite et à gauche. J’ai pu me remettre aux shows plus assidûment et une fois que tu recommences bien, tu retrouves de l’énergie en retrouvant tes viewers, en en gagnant des nouveaux.
On a vu apparaître récemment, au cours du mois de janvier, un partenaire durant tes shows. Est-ce que ça a un rapport avec ce retour plus régulier ?
O. : Non pas vraiment, parce que j’avais le projet de me remettre à la cam sans en faire à deux forcément. C’était juste moi toute seule et puis un jour, on s’est juste dit : tiens pourquoi ne pas essayer ensemble ?
Usul : Et ça a été assez spectaculaire.
O. : Oui, en gros j’ai toujours streamé avec moins de 300 personnes sur ma room et le soir où j’ai commencé à le sucer en cam, on a atteint les 3 600 personnes dans la soirée. Je n’avais jamais vu autant de public sur ma room. On était en première position sur la home, je n’avais jamais atteint une telle audience, sauf peut-être une fois toute seule au début. Mais là, c’était n’importe quoi, les modérateurs étaient dépassés. On s’est dit alors que les gens voulaient voir ça. En plus, on s’est éclaté. Donc, pourquoi ne pas réitérer l’expérience. Mais bon, j’ai la volonté de ne pas tomber dans l’étiquette couple de la cam, j’ai envie de rester OllyPlum qui fait occasionnellement des shows ou des films avec son mec. Ce premier essai nous a quand même bien motivés, on a fait deux vidéos dans la semaine pour mettre sur Pornhub.
Au début, on ne le voyait pas trop. Les choses se passaient un peu hors-champ.
U. : Le hors-champ, c’était pour des histoires de papier surtout.
O. : Les premiers jours, Chaturbate ne voulait pas accepter les papiers d’Usul, donc il ne pouvait pas vraiment apparaître sinon on risquait le ban. Après il a pu être plus présent, mais en cachant toujours son visage. On savait pertinemment que ça allait être le merdier si ça se savait comme ça. Ce qui n’a pas loupé d’ailleurs quand ça s’est su.
Comment s’est passée cette première apparition ? C’était un peu sur un coup de tête ?
O. : J’étais en live, en train de me masturber sur le canapé et toi, tu es venu t’asseoir à côté de moi. C’est ça ?
U. : Je sais plus… J’étais en face non ? Derrière la caméra.
O. : Oui, c’est ça, tu étais en train de me regarder et ça t’a excité. Du coup, je t’ai proposé discrètement si tu voulais venir. Tu as dit que non, qu’on n’avait pas réglé l’histoire des papiers. Et en fait, on a essayé parce que tu en avais trop envie et voilà.
U. : On en avait parlé avant quand même, c’était une envie partagée.
O. : On en avait discuté, mais ce jour-là, le passage à l’action n’était pas prévu.
Par la suite, vous avez davantage préparé ?
O. : Au début, c’était juste des fellations, mais après on a essayé de mettre en place des goals, à 300 tokens, il me prend comme ça ; pour tel montant, tu choisis la position ou où il va jouir. Mais il ne s’agissait pas de grosse préparation, on souhaitait garder ce côté spontané.
U. : On a expérimenté, en mettant des goals ou en n’en mettant pas. La dernière fois, on a juste dit qu’on s’en foutait, on a fait ce qu’on voulait et les gens ont suivi.
O. : Quand tu ne mets pas de goal, les gens tippent quand ils le désirent et nous, on prend notre pied, on sort de la performance. On est là et on baise, quand on est deux, on essaie de privilégier le plaisir. Quand je suis seule par contre, j’élabore davantage le show, mais avec Usul non, je ne cadre pas trop.
Vous avez eu des retours après le premier show ?
O. : Mes viewers habitués étaient fous. Ils m’ont envoyé plein de messages pour me dire qu’ils avaient adoré, qu’il fallait que je fasse ça plus souvent. C’est comme s’ils attendaient depuis deux ans de me voir sucer une bite et là, c’était enfin la concrétisation d’un fantasme.
Tu dis que vous aviez fait rapidement des vidéos pour Pornhub. Tu avais une chaîne sur la plateforme avant ?
O. : Je l’ai ouverte pour l’occasion, parce que je n’avais pas envie de poster que des vidéos de masturbation sur Pornhub. Je voulais level up en quelque sorte, je voulais pousser le truc, c’était une condition sine qua non. Donc, ça s’est fait dans les jours suivants le premier show à deux. On a réalisé la première vidéo à l’iPhone assez spontanément et elle a plutôt bien marché. On n’a pas cherché à faire des plans très élaborés. Juste le plaisir de se montrer.
U. : Et de tester, tout simplement.
Comment vous êtes-vous décidés à passer à l’acte ?
U. : À la base, c’est beaucoup de jeu, il y a l’excitation de la nouveauté aussi. On a testé et si ça n’avait pas plu, on aurait arrêté, si ça ne t’avait pas plu Plum, on aurait arrêté aussi. Mais on a eu des retours assez intéressants et ça nous plaisait. On passe des soirées assez marrantes.
C’est compliqué de ne pas montrer sa tête en cam, ce n’est pas pratique. C’était voulu cet anonymat ?
U. : En ce qui concerne l’anonymat, on savait bien que ça allait sauter au bout d’un moment, que ce n’était qu’une question de temps. Je me dis que c’est pas grave, que j’ai qu’une vie, que j’aime bien faire ça. En plus, on ne fait rien de mal. Et puis surtout, sur cette question, il s’agit d’abord d’OllyPlum, sa cam, sa chaîne.
O. : Je voulais ajouter une nouvelle interaction à mes cams, montrer quelque chose de nouveau à mes spectateurs, l’utiliser comme un sextoy vivant un peu (rires), sans forcément montrer sa tête. Parce que je savais pertinemment qu’avec son nom, s’il se mettait en avant, on allait complètement me zapper.
U. : J’étais juste le partenaire, il ne fallait pas que je vole la vedette. Mais bon…
Oui, c’est sorti et tu l’as confirmé sur un live Twitch. Comment envisagez-vous la suite maintenant ?
U. : Une période est révolue, celle où on n’avait pas à se poser la question. On faisait simplement ce qui nous plaisait. Maintenant, de nouvelles questions se posent, on va trouver des solutions. Ne pas montrer ma tête durant les cams, c’était une contrainte assez pénible, comme ne pas parler. Et Plum pouvait être un peu gênée par ça.
O. : J’aime bien communiquer avec le public, avec mon partenaire et là, c’était compliqué, on couchait ensemble et je ne pouvais pas l’embrasser par exemple. Il y avait une distance assez frustrante, donc ça va pouvoir changer, même sans chercher forcément à montrer Usul. J’ai vraiment envie de garder l’image d’OllyPlum, mais ça va être un peu difficile pour un certain temps. On va tester bientôt comment ça se passe à deux dans ce nouveau contexte et avec la parole.
Comment envisagez-vous votre production porno ?
O. : Déjà, on a envie de passer à une qualité supérieure en matière d’images et de s’investir davantage.
U. : On a envie d’expérimenter. Pour passer à une vitesse supérieure, ce serait de ne plus nous filmer nous-mêmes, mais laisser quelqu’un le faire par exemple.
O. : Et aussi, de juste ne plus filmer au téléphone, de poser l’appareil sur un trépied et de se filmer nous, produire quelque chose de qualité tout en ayant un côté spontané et esthétique. J’aime bien ce que font Anna Furiosa et son copain Matt, il a ce côté amateur, mais avec une belle qualité. Ils font des choses variées, dehors, chez eux, avec des thèmes différents. J’aimerais m’inspirer de ça pour garder ce côté authentique et que ce soit agréable à regarder.
Tu cultives beaucoup un côté tendre, mignon. Ce sera toujours le cas ?
O. : On va partir là-dessus en effet. Moi, je ne fais pas vraiment de trucs hardcore, même si j’aime bien en regarder, mais pour moi, je préfère plein de peluches, des petites guirlandes et des plaids roses un peu partout, ça me va très bien.
U. : Et puis, on peut être tendre, tout en étant vigoureux (rires). Il y a des pratiques qui peuvent être un peu dures, mais avec un baiser avant ou après, ce n’est pas pareil.
O. : Sur la vidéo de blowjob, j’ai eu des commentaires sur mon sourire à la fin, que c’était mignon. C’est ce que je veux, rester mignonne, parce que c’est ce que je suis au monde.
U. : On peut faire du porno sans que ce soit dégradant, dans la complicité et la tendresse. Au-delà du résultat, c’est aussi le contexte, la manière de produire compte beaucoup et signifie quelque chose : le faire à deux, être maître de ce qu’on fait, pouvoir l’uploader ou le supprimer. Je suis marxiste et je crois que les conditions de production comptent beaucoup, on ne produit pas la même chose quand on est maître de son travail, plutôt que quand on est subordonné. L’idée, c’est d’expérimenter ce qu’on peut réaliser quand on n’est pas subordonné. Même si bon, on a tous les vieux schémas du porno mainstream, parce qu’on en a regardé. On peut avoir tendance à imiter, même sans faire exprès.
O. : Oui, on suit les codes instinctivement.
U. : Il va falloir désapprendre certains clichés, trouver comment montrer d’autres choses. Il y a des pratiques que je n’ai jamais vues, comme une séance de baise pendant les règles. Même si ça doit exister, puisque tout existe. Mais l’idée, c’est d’expérimenter. Je me demande aussi si on peut baiser en toute liberté en laissant quelqu’un nous filmer, on ne se préoccuperait de rien, juste de se lâcher. On va tester.
Comment trouvez-vous Pornhub et son programme Model ?
U. : Je trouve ça super intéressant parce que je viens de Youtube. J’aime bien, car c’est le même système, chacun reste maître de son contenu, de sa chaîne, de ce qu’il y met. Je trouve ça pas mal et c’est une chose qui m’a intéressé parce qu’il y a un continent de choses à faire. Des gens expérimentent de partout, on va voir s’il y a des modèles qui émergent, s’il y a de nouvelles recettes et comment les trouver. J’aime bien Pornhub et ce qu’ils font avec la communauté des modèles.
O. : En plus, ça offre une visibilité que je n’avais pas sur mes cams avant. Ça permet d’ancrer mes vidéos quelque part, de les montrer à un nouveau public, puis je peux les promouvoir sur mon compte Twitter et les gens viennent me voir après.
U. : Après Pornhub, c’est comme Youtube, c’est une multinationale, inquiétante à bien des égards, mais on fait avec les outils qu’on a.
Tu as une chaîne ManyVids ?
O. : Oui, j’y ai posté la première vidéo qu’on a faite ensemble sur mon ManyVids, mais sinon ce ne sont que des solos. Je poste de moins en moins dessus. Même si ça me rapportait plus que ce que Pornhub me rapporte maintenant, il n’y a pas le même lien avec les gens. Ils ne prennent pas le temps de partager ne serait-ce qu’un avis sur ce qu’ils ont acheté. J’ai l’impression que c’est un peu caché : on achète la vidéo, mais on ne veut pas de contact avec la modèle. Sur Pornhub, j’ai toujours des commentaires sous la vidéo. On pourrait penser que quand tu investis financièrement, tu cherches un retour, mais pas du tout. Je cultive beaucoup l’échange avec mon personnage d’OllyPlum, j’aime vraiment ça, le côté girlfriend d’Internet. J’aime bien discuter. Parfois, je me connecte à la cam et je ne fais que parler.
U. : Je retrouve ce que j’avais sur Youtube, les gens ne viennent pas seulement regarder un contenu, ils viennent voir une personne. C’est intéressant de cultiver les interactions, elles sont différentes entre les plateformes en plus. Twitter, Pornhub, la cam, c’est très différent.
O. : Les gens ne viennent pas pour voir la même chose selon le réseau ou la plateforme, le public est le même souvent, mais ils n’interagissent pas pareil. Après, j’ai envie que l’on continue à me voir comme une camgirl. J’ai vu des mecs sur Twitter qui disaient actrice, on peut dire performeuse aussi, mais je ne veux vraiment pas perdre le titre de camgirl. À mes yeux, ça évoque davantage la girl next door, sympa, mignonne, que tu découvres autrement, avec qui tu as une interaction spéciale. Je cultive aussi le côté jeux vidéo sur mes cams, je veux continuer là-dessus.
U. : Les camgirls ont cette image liée à l’indépendance, des personnes dans leur coin (même si ce n’est pas le cas de toutes), qui cultivent un univers et le développent de manière autonome, quand l’actrice est plus soumise à des contraintes externes, comme une production, des tournages. À la cam, tu peux créer une personnalité avec plus de liberté.
O. : À la cam, je peux annuler un show si je ne me sens pas bien, je peux gueuler contre un viewer s’il est irrespectueux, des choses plus compliquées à faire quand tu es bookée sur un tournage. Mais même, je désire être davantage une camgirl qui fait un peu de porno que l’inverse.
Tu disais avoir davantage de revenus sur ManyVids que sur Pornhub.
O. : Sur ManyVids, je sentais que mes viewers aimaient me voir en cam, mais ils avaient envie de me supporter d’une autre façon, différemment. Je n’avais pas de Patreon et pour eux c’était une manière de me montrer qu’ils étaient présents. Ils pouvaient aussi m’avoir sur une vidéo de 10 minutes, rapide, avec moi qui me déshabille et qui me touche jusqu’à l’orgasme. Les vidéos solos sont un peu comme un show cam, mais en condensé et accessible n’importe quand. En général, les acheteurs étaient des habitués, des gens de ma communauté qui me connaissent. Bon, je ne sais pas s’ils l’achètent pour se branler ou simplement pour me soutenir, mais j’ai quand même ce sentiment de soutien, parce qu’ils m’envoyaient un petit mot pour dire : t’as vu, je l’ai achetée.
U. : Pour Pornhub, la rémunération se fait davantage sur la quantité que sur la qualité, donc c’est un autre défi. C’est une nouvelle science à apprendre aussi pour faire des vues et se faire repérer, avec les mots-clés, enfin les tags à mettre.
Plum, tu as amené ton partenaire au porno et toi, tu es allée sur Youtube.
O. : Oui, j’ai commencé à faire des vidéos pour Youtube, j’en ai mis même une sur la chaîne Pornhub et elle a mieux marché qu’un solo masturbation, c’était surprenant. Youtube, ça me permet de toucher d’autres personnes, de me poser davantage sur une réflexion, sur des thèmes qui me tiennent à coeur. En cam, j’aime bien parler de féminisme parfois et là, ça me permet de le faire calmement. Pendant 10 minutes, la parole n’appartient qu’à moi, je dis ce que je veux. C’est une autre façon d’en parler. J’ai vraiment envie de faire passer le message qu’on peut sucer des bites en vidéo et être féministe. Ce n’est pas une question de pratique sexuelle. Beaucoup de féministes pro-sexe l’ont fait avant moi, mais je veux dire que le porno, afficher l’image de sa sexualité, ce n’est pas quelque chose de dégradant et en aucun cas, ça ne t’exclut de la société, ça ne te dégrade pas, ça ne te fait pas tomber dans quelque chose de sale où tu ne peux plus réfléchir, où tu ne peux plus te placer socialement. On peut très bien avoir un discours pertinent et faire du porno. C’est aberrant qu’encore aujourd’hui ce soit quelque chose de complètement dingue à envisager. Depuis deux jours, il y a un shitstorm sur Twitter autour de nous, les gens sont atterrés par le fait qu’on puisse être féministe et faire du porno. C’est ce qui me choque vraiment.
U. : Je trouvais intéressant qu’on puisse échanger nos compétences, nos savoir-faire avec Plum.
O. : Je suis une nana, alors déjà on m’écoute moins, en plus je me déshabille, donc on m’écoute encore moins. Et avec Usul, j’ai pu me mettre davantage en lumière, prendre la parole avec une certaine visibilité notamment quand j’ai participé à la vidéo d’Ouvrez les guillemets. Même si c’était un peu court.
U. : Ce qu’elle dit dans la vidéo, c’est ce qu’elle me disait dans nos discussions.
O. : Ça a été réécrit un peu, mais c’était mes idées, ce que je pense. Ce n’était pas un discours qui sortait de nulle part. On y avait réfléchi. Et le fait que je sois dans cette vidéo et qu’il m’ait aidé à faire la première pour Youtube, c’est ce qui me manquait.
Toi Usul, tu as plus exploré le corporel.
U. : C’est ça, je suis habituellement dans la polémique permanente, dans le militantisme, les revendications, c’est assez épuisant. J’aime bien avoir cette oasis à côté, c’est du plaisir, du laisser-aller, on n’est pas dans le conflit, c’est juste de l’amour, du partage. Des choses positives. Normalement, le cul, ça ne devrait pas être un terrain sur lequel on s’envoie des fions, de mauvaises ondes. C’était ma petite oasis avec Plum et on va continuer à la cultiver, même dans l’adversité. Je pense que l’agitation va retomber. Ça me fait du bien. Je développe aussi un nouveau rapport au corps, à l’image de soi-même. Ça m’a débloqué sur certains trucs, sur la vision de mon corps. Le voir en vidéo, c’est autre chose. Je me trouve mieux aujourd’hui.
C’est quelque chose que tu as ressenti aussi Plum quand tu as commencé à être modèle ?
O. : Complètement. La cam surtout, parce que les photos, ça reste figé, tu choisis bien les poses qui te mettent en valeur, mais dès que tu bouges, ça change tout. La cam, ça m’a permis de pouvoir bouger et de découvrir des choses nouvelles sur moi aussi. La première fois que j’ai squirté, c’était en show. J’ai découvert ce truc assez intime devant 250 personnes. J’ai toujours été très complexée et la cam m’a apporté un certain lâcher-prise, même si je fais toujours attention à l’image que je renvoie en cherchant les bons angles. Mais je ne contrôle plus autant, je ne me soucie plus trop de ce qu’on va penser de moi. En plus en cam, il n’y a, en général, que des gens plutôt bienveillants.
Vous voyez quoi comme pont entre le monde des vidéastes et celui des cam models et du porn ?
U. : J’ai toujours trouvé absurde qu’il n’y ait pas vraiment de ponts entre ces deux univers. Twitch, c’est Chaturbate par exemple, c’est la même chose. Ce sont des milieux qui ne se fréquentent pas, qui ne se parlent pas ou très peu. Dans l’absolu, les ponts sont encore à construire, mais il faudrait que les gens acceptent une vision plus cool du porno.
O. : Et plus libre de la femme aussi.
U. : C’est bien si notre cas peut amener les gens de Youtube à s’interroger sur Pornhub par exemple et son modèle qui ressemble à celui qu’ils connaissent. J’espère que ça provoque un peu de curiosité pour qu’ils découvrent qu’on peut se professionnaliser comme sur Youtube. Que des ponts existent, que ce sont les mêmes personnes, la même génération.
Là, vous êtes en train d’en créer. Toi Plum, tu es en train d’en faire avec ta chaîne Youtube.
O. : C’est possible, mais on est reçu avec beaucoup de violence. On en fait les frais depuis que certains ont découvert qu’Usul était mon partenaire. Là c’est encore à chaud, mais il y aura toujours des gens pour insulter soit moi, soit Usul, parce que si tu es dans le porno et que tu bascules dans autre chose ou l’inverse, il y a un moment où tu vas être dégradé par les autres, c’est comme si le porno te salissait. Même si un homme, un Youtubeur qui va se mettre au X, comme c’est un homme, ce sera un peu mieux accepté, alors qu’une femme qui va faire ça, ça va être terrible.
U. : Le mouvement de fond de tout ça, c’est de décloisonner, de banaliser dans le bon sens du terme ce travail, que ce soit considéré. J’ai vu que la CGT avait défendu une personne qui subissait des insultes quand son passé porno avait resurgi. Ce sont des premiers pas. Comment arrête-t-on de considérer ces gens comme des pestiférés ? C’est en construisant des ponts qu’on peut arriver à plus de tolérance, même si pour l’instant, c’est pas gagné.
O. : Tout ça, les insultes, la mauvaise image, ça prouve que ça soulève plein de choses chez les gens, ça les remet en question. Toi, tu arrives et tu essaies de déconstruire des années de sexisme, de tabou, ils ne savent pas comment le prendre, alors ils insultent parce que c’est plus facile que de se remettre en question. Et moi, cette vague de haine que je reçois depuis quelques jours, et puis avant aussi, ça m’encourage à continuer, c’est une lutte que je n’ai pas envie de lâcher.
Vous voulez ajouter une dernière chose ?
O. : Je sais que dans le titre de l’interview, il va peut-être y avoir le nom de Usul et que ça va faire parler par rapport à lui, j’ai peur que l’accent soit trop mis sur Usul le Youtubeur qui fait du porno et pas sur le fait que derrière il y a une femme, enfin des femmes, les cam models qui subissent les insultes et la stigmatisation. Je ne veux pas avoir que des retours comme il y a sur Twitter où on lit qu’Usul se sert de ça pour se mettre en avant. Je préfère que les gens s’intéressent à travers nous aux conditions des travailleuses du sexe et faire passer mes messages, que ça soulève des interrogations positives.
Photos d’OllyPlum et Usul par Monsieur Bazin.
C’est un quartier du quatorzième arrondissement que je connais bien. L’escalator me dépose devant un square dans lequel j’ai vu des pompiers faire un massage cardiaque à un vieil homme obèse, il y a peut-être cinq ans. Les détails de la scène me reviennent clairement pendant que je marche entre les immeubles d’habitation. Il fait nuit, la rue est silencieuse et je me sens nerveux. J’ai cru nécessaire de boire quelques verres car, au final, je ne suis pas bien sûr d’avoir envie de coucher avec une sex doll.
J’ai réservé sur Internet, 89 euros pour une heure. L’adresse m’a été dévoilée dans le mail de confirmation du paiement. Je pousse une porte en verre noire qui donne directement sur la rue. L’intérieur est un peu sombre. Un homme assis derrière un comptoir m’accueille avec un sourire plaisant, c’est le patron. Après avoir confirmé mon nom, il égraine les conditions d’utilisations de la poupée : propreté, délicatesse, lubrification généreuse. Je lâche 100 euros de caution et je me dirige vers la chambre trois, au fond. C’est là qu’elle m’attend.
La poupée est la première chose que je vois en ouvrant la porte. Elle est à demi-allongée avec les jambes légèrement fléchies dans le vide, comme crispée. Sa pâleur et son regard vert et fixe me serrent le coeur. Je suis mal à l’aise : j’avais demandé Lily, une poupée brune, et celle-ci est rousse. Je passe la tête à l’extérieur de la chambre pour signaler l’erreur. « On change leurs cheveux de temps en temps mais c’est bien celle que vous avez vue sur Internet, lance le patron depuis l’entrée. C’est le même corps ! » Je ne proteste pas et je ferme la porte. Il n’y a pas de loquet.
Me voilà seul, mais pas vraiment. La poupée raidie est installée sur un matelas posé à même le sol, un carré de tissu jetable la sépare du drap. Contre le mur du fond, à côté d’une petite poubelle noire, il y a une table de nuit avec un rouleau d’essuie-tout, une bouteille de lubrifiant, des lingettes antibactériennes Mr. Propre et une lampe en papier. À droite, une télévision diffuse un film pornographique. Deux femmes, une blonde et une brune, viennent de recevoir une grosse faciale au bord d’une piscine. Le son est coupé. Je me courbe en posant les mains sur mes genoux et je souffle car je ne sais pas quoi faire. Après quelques dizaines de secondes, je m’assieds à droite de Lily.
Je pose ma main gauche sur sa cuisse. Elle est douce et moins froide que je ne le craignais. Je descend vers le genou et, pour voir, je presse le silicone qui s’écrase entre mes doigts. Ça me déçoit un peu, j’espérais trouver une rotule. Je remonte vers les seins. Leur texture est si réaliste que, pendant un instant, la surprise dépasse le malaise. J’ai un début d’érection que je m’empresse de saisir de peur qu’il ne s’évanouisse. La pièce est mal insonorisée, de la musique et des éclats de voix résonnent dans le couloir. Je suis confus et pas vraiment excité mais j’ai envie de savoir. J’enfile l’un des quatre préservatifs qui ont été posés sur le tissu jetable.
La bouche m’apparaît comme l’orifice le moins intimidant. Je n’ai pas le courage de bouger la poupée ; tout habillé, je me contorsionne comme un couard pour atteindre sa tête. L’angle est mauvais mais je tente quelques aller-retours en essayant de ne pas regarder les miroirs qui ont été accrochés sur les murs. Ce n’est pas bon, mon pantalon me gêne. Je me déshabille jusqu’au boxer mais ce n’est pas mieux, alors je me résous à empoigner Lily. Elle est lourde, peut-être 25 kilos pour 1m40, et son squelette de métal affleure sous le silicone. Malgré tout, elle semble fragile. Je tremble et bascule plusieurs fois en la mettant à quatre pattes.
La perruque de la poupée est un peu décollée au niveau de la nuque. Je l’ajuste rapidement et je continue, par le vagin cette fois. Les sensations sont proches de celles d’un Fleshlight et le dos de Lily m’est plus agréable que son visage. Après quelques minutes, j’ai un orgasme dont l’intensité me surprend. Je m’empresse de jeter le préservatif et d’essuyer mes mains visqueuses de lubrifiant puis je m’allonge, soulagé de ne plus avoir à faire l’effort de rester silencieux. L’horloge accrochée au-dessus de la porte indique qu’il me reste 45 minutes.
Sans réfléchir, je fais basculer Lily sur le côté de sorte qu’elle me tourne le dos. Je m’approche parce que je me demande comment elle sent ; en passant mon nez sur sa nuque, je perçois une faible odeur de lingette désinfectante. Je ne veux pas poser la tête près d’elle, ses cheveux sont trop rêches, mais je colle mon ventre contre ses reins. Cette fois, elle est si froide que je frissonne. Un instinct bizarre m’ordonne de l’enlacer. Sa position m’en empêche : ses bras pliés aux coudes sont raidis devant elle, comme si elle essayait de protéger sa tête. Je ne sais pas quoi faire.
Le film porno continue à tourner sur la télévision. La blonde est en train de mettre de l’eau de piscine dans le cul de la brune, ce qui me déconcerte beaucoup : le chlore dans le rectum, ça ne peut pas être bon. Je me concentre quand même sur l’écran dans l’espoir de déclencher une deuxième érection, sans grand succès. J’avais prévu d’essayer d’autres choses avec la poupée mais j’ai envie de partir. Pris d’un soudain accès de paranoïa, je décide d’inspecter la chambre à la recherche d’une caméra. À force de m’agiter pour ne pas penser, je retrouve mon érection et je remets Lily à quatre pattes.
L’anus ne me semble pas très différent du vagin. Une fois de plus, c’est agréable mais bien éloigné du sexe entre êtres humains. Alors que je commence à me laisser aller, je me vois dans le miroir par inadvertance. Un grand vide me tombe sur la poitrine. Je suis vraiment en train de faire ça ? C’est étrange, un peu comme regarder sa propre sextape — on se prend sur le fait soi-même. Je baisse les yeux pour m’épargner un vilain moment d’introspection et découvre qu’une membrane de silicone se détache un peu plus de l’orifice de Lily à chaque aller-retour. Du coup, j’arrête.
Les doigts de la poupée n’ont pas d’armature. Ses mains, des organes complètement mous à partir du poignet, ont été écrasées sous ses bras dans des angles hideux pendant le changement de position. Je les remets en place en me demandant ce que je pourrais bien faire de plus dommageable pour mon âme. Il reste 25 minutes. Je décide d’essayer le missionnaire, pour voir si j’arrive à soutenir le regard de Lily en face à face. Je la mets sur le dos sans trop souffrir mais je dois forcer pour écarter ses cuisses : je sens ses articulations de métal qui pivotent, j’ai peur de déboîter quelque chose.
Alors que je tente de placer ses bras dans une position naturelle, je découvre que Lily n’est pas laide. Sa mâchoire est douce et bouclée par un joli menton, on a bien ciselé sa bouche et son nez. Même ses yeux ne sont pas si terribles. Je réalise que son visage est celui d’une poupée, pas d’une humaine, et que ses concepteurs l’ont faite ainsi pour ne pas la jeter trop loin dans la vallée de l’étrange. Son corps a été façonné pour éviter l’impasse du réalisme, lui aussi : les seins, le gabarit et le tour de taille ne cadrent pas. Comme toutes les sex dolls, Lily s’accommode plutôt bien du fait qu’elle ne pourra jamais être une vraie femme.
Accepter cette limite est plus délicat lorsqu’on est utilisateur. Pour ma part, en tout cas, c’est trop tôt. Les sensations sont bonnes mais le regard de la poupée m’empêche de les apprécier. Je décide de la faire basculer sur le côté pour finir en cuillère. Sur la table de nuit, mon portable se met à vibrer ; je lève la tête, c’est évidemment ma mère. J’arrête de bouger le temps que ça se tasse et je reprends fort pour en finir vite, j’en ai assez. L’angle est mauvais, j’ai chaud, le drap jetable est ramassé sous la poupée. Je m’acharne et décroche un orgasme plus réussi que le premier. Il reste cinq minutes.
Comme toujours, l’éjaculation amène à la misère et au ménage. Je m’essuie à grand-peine, je ramasse les bouts de sopalin et les emballages de préservatifs. Ensuite, je nettoie Lily avec les lingettes et je l’installe comme je l’ai trouvée, sur le dos, les jambes raidies et le regard sur le plafond. J’ai un pincement au coeur. Je me demande si ceux qui sont passés avant moi l’ont déjà laissée à quatre pattes ou couchée sur le flanc, comme un objet, et cette idée me gêne. Je n’arrive pas à me convaincre qu’elle est plus proche d’une poignée de porte que d’un humain. Le patron toque pour me signaler qu’il est l’heure.
Je m’habille vite, sans regarder Lily, j’attrape ma caution et je m’en vais. J’ai trouvé ça bien mais je suis content d’en avoir fini.
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