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Dès à présent en librairie, et en ebook, le dernier livre de Carol Mann : La résistance des femmes de Sarajevo, inaugure une nouvelle collection aux éditions du Croquant : Genre & féminismes. Plongez dedans comme dans un roman, pour découvrir une analyse documentée de la réalité quotidienne des femmes durant le siège de Sarajevo.
- Femmes, guerre, pacifismeCe sont des amatrices qui relèvent le défi. C’est l’une d’elles qui en parle le mieux: Jill, une trentenaire qui travaille à la Défense. En privé, elle est en couple depuis 14 ans : « Pascal Coignard nous a contacté via Facebook sur notre profil alternatif. Nous avons apprécié son travail graphique et soigné, sans photoshop et l’attention qu’il porte à la composition. J’ai tout de suite aimé sa façon de détourner les lieux ». Et voilà que Pascal lui propose de poser… à la Défense.
« J’ai trouvé ça trop marrant de me mettre seins nus sur mon lieu de travail. C’était complètement surréaliste ! Maintenant, quand je suis au boulot, dès que je repasse sur les lieux du shooting, je m’évade et j’ai le sourire aux lèvres ». Accompagnée de son mari, Jill se prête au jeu au cours de deux séances. L’occasion d’essayer quelques une des 200 tenues en vinyl et cuir du photographe. Hélas, le latex est ingérable en extérieur. Robes, jupes, leggings, manteaux, bustiers, Pascal propose toutes les tailles du 34 au 54. Jill poursuit : « Je n’avais aucune idée pour les poses. Il m’a mise en confiance, puis m’a indiqué la position des jambes, des bras, se tenir droite… Je me suis laissée guider. Jamais je ne me suis sentie obligée, mal à l’aise. Pourtant, il faut se concentrer et faire attention qu’il n’y ait surtout pas d’enfant et de flic. Une patrouille de militaire nous avait repéré et elle n’arrêtait pas de repasser. C’était très joyeux et finalement, j’ai réussi mon challenge. Ça m’a donné confiance en moi. »
Pascal Coignard avec d’autres artistes jusqu’au 24 novembre à la galerie Artitude, Village Suisse, 4 avenue Paul Déroulède, Paris 15ème site pcphoto.fr
Ce sont les conclusions d'un rapport de l'UNICEF intitulé "Cachée sous nos yeux"
Ce rapport rendu public à l'automne, dresse un état trés sombre des violences subies par les enfants. L'étude réalisée dans 190 pays s'appuie, selon l'UNICEF, sur une importante base de données.
Sur les 120 millions de jeunes filles victimes de violences sexuelles dans le monde, les jeunes issues d'Afrique subsaharienne sont les plus exposées.
Lundi 24 Novembre 2014"Le droit de chacun n’existe que si l’autre consent et cesse dès que l’autre manifeste qu’il ne veut pas ou qu’il n’est pas en mesure de manifester qu’il ne veut pas."
C'est ainsi qu'est définie la notion de consentement dans le Code civil (art. 1109 et suivants)
La justice appréhende les phénomènes de violences à l’encontre des personnes handicapées à travers la notion de vulnérabilité comme circonstance aggravante d’un crime ou d'un délit. Cette notion de vulnérabilité n’est pas liée à un état objectif mais laissée à l'appréciation du juge.
Vendredi 21 Novembre 2014CHERES LECTRICES, CHERS LECTEUR DU CABINET DE CURIOSITE FEMININE,
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MARDI 25 NOVEMBRE 2014 À 18H30 – PLACE SAINT SERNIN DEVANT LA BOURSE DU TRAVAIL
Le 25 novembre 1960, les sœurs Mirabal, communistes opposantes à la dictature de République Dominicaine, étaient assassinées par le pouvoir. Parce qu’elles étaient femmes et qu’elles avaient décidé de leur destin. Cette date est aujourd’hui la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.
Cette année encore, la guerre contre les femmes n’a pas cessé. Cette guerre, elle nous a été déclarée il y a longtemps. Nous défilerons aux côtés de toutes les victimes du système hétéro-patriarcal.
Parce que nous refusons toutes les violences patriarcales qui se passent dans l’espace public, comme dans l’espace privé. Quoi que les gentEs en disent : le privé est politique !
150 000 viols ont lieu tous les ans. 10% des femmes en Europe ont vécu des violences sexuelles… Si certaiNEs n’aiment pas le terme, nous n’en restons pas moins des victimes de l’État sexiste, de tous les agresseurs, de la domination systémique et structurale qui s’infiltre jusque dans nos chairs.
Parce qu’on nous a appris à nous méfier de la nuit, à sortir accompagnéEs. Au contraire on veut pouvoir sortir à toute heure sans se faire emmerder ni par les dragueurs ni par les flics ou encore les caméras de surveillance. On en a marre de se faire « draguer » comme si c’était valorisant ! En mini-jupe, en slim, en baggy ou peu importe mes fringues, mon corps n’est qu’à moi !
Parce qu’on en a marre que les arguments féministes soient récupérés à des fins racistes et islamophobes ! Depuis les lois successives qui excluent de l’espace public et stigmatisent les femmes qui portent le voile, la burqua, le niqab ; l’islamophobie, le racisme et le sexisme sont omniprésents. Rasée ou non, voilée ou non, il n’y a pas de bonnes et de mauvaises femmes !
Parce que nous sommes les premièrEs à subir les effets du capitalisme, notamment en temps de crise. On est bloquées dans des emplois précaires, pénibles et sous-payés. En plus, on travaille gratuitement et dans l’ombre en gardant des enfants, en s’occupant des personnes âgées, etc.
Parce que nous dénonçons les lois d’exclusion qui rendent encore plus vulnérables aux violences masculines les femmes sans-papièrEs, en les isolant et en les forçant à vivre dans la clandestinité. Parce que depuis la « Manif’ Pour Tous », les agressions lesbophobes, biphobes et transphobes se sont multipliées : nous ne voulons pas laisser défiler ces réac’ dans l’indifférence la plus totale !
Parce qu’en France, avorter est toujours un délit pénal et les dérogations pour pouvoir interrompre une grossesse sont parmi les plus restrictives au monde (délais très courts, accès restreint…). Et si la morale impose de vivre l’IVG dans la culpabilité, la honte et le secret, l’interruption de la grossesse devient conseillée quand l’enfant ne répond pas aux critères de « normalité » (sourdE, interxesuéE…). L’avortement ne doit pas être un outil de sélection médicale des individuEs mais une liberté pour les personnes de
maîtriser leurs corps et leurs vies !
Parce qu’on veut pouvoir avorter et/ou accoucher comme on le veut, quand on veut, avec qui on veut : ce n’est pas parce qu’on est hétéro qu’on doit avoir des enfants, ce n’est pas parce qu’on est lesbienne ou trans qu’on ne doit pas en avoir. On veut avoir accès à la Procréation Médicalement Assistée et à la Gestation Pour Autrui librement et gratuitement. Pour toutEs celles et ceux qui ont la volonté d’avoir des enfants.
Parce qu’être parentE dans une société sexiste est une lutte quotidienne, on est solidaire des personnes qui ont fait le choix d’avoir des enfants.
Parce que les enfants intersexes sont systématiquement mutiléEs pour les faire rentrer dans la norme. Les papiers d’Etat civil continuent de genrer les personnes en fonction de ce qu’elles ont entre les jambes à la naissance, selon un schéma binaire homme/femme d’après une lecture elle-même binaire des appareils génitaux (mâle/femelle). On assigne donc une identité de genre selon des critères anatomiques. C’est une erreur, l’identité de genre n’est pas liée au corps. Cette assignation mène à des mutilations forcées sur les personnes intersexes.
Parce que l’école continue d’éduquer différemment les filles et les garçons selon des normes hétérosexistes !
Parce que les travailleurEUSEs du sexe subissent toujours plus de répression policière et de violences machistes. Nous nous opposons à la mise en place de la loi de pénalisation des clients prétendant les protéger. Et à Toulouse, l’arrêté municipal anti-prostitution met davantage en danger les travailleurEUSEs du sexe en les éloignant des centres-villes, en renforçant la clandestinité de leurs activités et en les stigmatisant toujours plus.
Parce que touTEs celles et ceux qui ne correspondent pas aux critères de « normalité » et aux standards imposés en raison de leur apparence, de leur genre, de leur handicap, de leur race, de leur classe sont excluEs, déconsidéréEs et discriminéEs.
Pour Lucie, violée par un fasciste en punition et par défi. Violée parce qu’elle est une femme, pour la remettre « à sa place », parce qu’elle est antifasciste.
Pour Lucie et pour touTEs les autres, victimes de viols en tous genres, invisibiliséEs, isoléEs ou non.
Parce que le viol est une des manifestations les plus violentes du patriarcat. Parce que c’est un outil de domination parmi tant d’autres, clairs ou insidieux mais toujours violents.
Pour toutes les victimes de viols et de la violence hétéropatriarcale.
Féministes tant qu’il le faudra !
Ni invisibles, ni disponibles !
MANIF FÉMINISTE POUR TOU • TE • S
(MIXTE)
Mon corps, mon choix !
MARDI 25 NOVEMBRE 2014
À 18H30 – PLACE SAINT SERNIN
DEVANT LA BOURSE DU TRAVAIL
L’AG Féministe Toulousaine !
Le prix, qui consiste en un montant de 300 $ et une magnifique plaque en plexiglas aux couleurs de PDF Québec, a été remis à Mme Dufour sous les chaleureux applaudissements des personnes présentes. Créée par Rose Dufour, docteure en anthropologie et auteure d'une recherche-action devenue référence en matière de prostitution, La Maison de Marthe est un lieu d'accueil et un mode d'intervention pour les femmes qui désirent quitter la prostitution.
- Féminisme - Rapports femmes/hommes, masculinisme, stéréotypesVu sur Macabres Cambrures : évolution de la couverture
Cela fait longtemps que je n’ai pas présenté des étapes dans la réalisation d’une couverture. Dans deux jours paraît dans la collection e-ros un recueil de nouvelles érotiques et noires : Macabres Cambrures de Jip. L’illustration de couverture a été confiée à Chairminator, qui a déjà réalisé plusieurs illustrations pour la collection (titres : Poupée […]
Cet article provient de Littérature érotique
Vu sur Au Chêne galant, Frédérique Gabert
J’ai sauté sur la proposition de service presse des éditions Artalys pour lire le dernier titre de Frédérique Gabert (qui a participé au titre Rondes et sensuelles 1 dans la collection e-ros et aux collectifs « Osez 20 histoires de sexe » de la Musardine). Cet eBook est une nouvelle érotique et fantastique de dix pages environ. […]
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Photo Nicolas Yoroi
Avoir besoin d’être attaché à une personne, dans une société qui a tellement besoin de recréer du « lien social », est profondément humain. Vouloir, l’espace d’une minute ou d’une heure, se laisser aller à être totalement pris en charge par quelqu’un, voilà aussi qui peut être attirant.
Est-ce là une bonne explication de l’expansion de la pratique du « bondage » qui fleurit en France ? Petite tentative de définition: le bondage, ou « shibari » (qui veut dire « attacher » en japonais), est une pratique consistant à attacher un modèle (ou plusieurs), généralement à l’aide de cordes. La recherche esthétique, gymnastique, érotique ou philosophique qui l’accompagne est aussi multiple que ses adeptes. Je ne partage pas la définition de Wikipedia qui cantonne le bondage à l’érotisme mais c’est sûrement parce que j’ai fait un stage de yoga-bondage, je vous en parlerai une autre fois.
Danse méditative?
Le bondage serait donc une sorte de méditation désexualisée ? Si comme la danse, la pratique peut susciter le désir, comme la danse, ce n’est pas forcément la première chose qu’on y cherche. Céline, adepte depuis longtemps, la pratique comme une danse justement. « Une fois en suspension, je peux jouer à rechercher quels mouvements me sont encore possibles, explorer mes limites. » C’est aussi un moment où on se laisse aller : « je suis prise en charge par quelqu’un qui m’attache, c’est très reposant, je peux m’abandonner et ne plus être en contrôle. » Quant à la relation entre l’attacheur et l’attaché, elle se passe sans les mots. Il faut apprendre à écouter l’autre dans ses réactions, ses crispations, ses mouvements. Il existe des stages de bondage qui se focalisent quasi exclusivement sur la communication et le lâcher prise, les nœuds deviennent alors accessoires.
Reste qu’attacher quelqu’un, surtout en suspension au-dessus du sol, n’est pas un acte anodin et nécessite une certaine maîtrise, que ce soit de la part de l’attacheur ou de l’attaché. La première fois qu’elle a été suspendue en l’air, Medellia, qui avait chroniqué avec brio « 50 nuances de Grey », a perdu connaissance. « J’ai accueilli les cordes de façon très naturelle, j’étais prête à tout essayer. Il semble que le fait de me soulever, même un petit peu, juste amorcer une suspension me fasse être prise de nausée et même tomber dans les pommes – c’est arrivé. Donc je vais très doucement. Je vais toujours à des ateliers en groupe. Je n’ai pas d’attacheur.se fixe. Je préviens, je discute avant toute session. Je suis toujours tombée sur des attacheur.ses sympa, compréhensifs et patients. En fait ça me détend toujours énormément. »
L’important n’est pas la destination, mais le chemin
En bondage comme en sexe ou en cuisine, tout est question de parcours et d’expérience. C’est aussi le point de vue de Nicolas Yoroï, qui a appris auprès de grands maîtres japonais et encadre la Jam D, séance ouverte où chacun peut apprendre à attacher à son rythme. « La suspension peut venir après un chemin qui a été parcouru, mais la pratiquer tout de suite serait comme mettre une formule 1 dans les mains de quelqu’un qui vient juste d’avoir son permis. »
Et de citer cette anecdote : « Quand j’ai commencé ma première carrière professionnelle (expert en finance et informatique), j’ai eu la chance de travailler dans une petite start-up, avec deux humanistes qui avaient cette utopie que la finance doit être utile à tous. L’un de ces deux créateurs avait le dilemme suivant : on ne peut exister dans la finance que si l’on a une vision très court-termiste, la valeur même de notre art ne peut être utile que si l’on a une vision a long terme et globale (largement plus loin que le spéculateur et l’actionnaire). Ce n’est pas compatible avec l’idée d’être une start-up et, le 11 septembre aidant, ils ont disparu. Je dois avouer que cette idée de construction lente me pose question : est-ce compatible avec l’engouement que suscitent les cordes actuellement ? Car construire un sens à la pratique des cordes est un long chemin. »
Un chemin que Medellia va continuer à arpenter : « Ce qui est sûr c’est que cela questionne mes rapports à la domination (sexuelle ou même dans le couple) et me fait considérer le SM d’une façon plus positive. Après je ne sais pas si c’est une façon d’apprendre sur moi. À part que ça me plait. »
Avant de partir : une petite vidéo de Paris Première, qui était allé interroger Nicolas Yoroi.
Une étude de 2008 portant sur l'affaire Kobe Bryant, joueur de basket accusé de viol, a permis de mettre en avant plusieurs faits intéressants. Les chercheuses ont soumis aux sondée-s des articles de journaux contenant des mythes autour du viol (comme "elle a menti" ou "elle l'a bien cherché"). Ceux qui ont été exposés aux articles contenant des mythes, étaient plus susceptibles de croire en l'innocence de Bryant.
Une seconde étude menée par les mêmes chercheuses s'est concentrée sur les titres d'articles consacrés à la même affaire. Les personne ayant lu des titres d'articles comportant des mythes sur le viol étaient là aussi plus enclines à croire Bryant innocent. Elles étaient également plus tolérantes à l'égard des crimes sexuels en général. Les hommes ayant été exposés à ces mythes sont plus susceptibles que les femmes dans le même cas, à y adhérer.
Comme le soulignent ces études, il a également abondamment été démontré qu'être exposé aux mythes sur le viol renforce les visions stéréotypées que nous avons à ce sujet. Cela nous rend également enclins à ne pas voir comme des viols ce qui ne correspond pas à notre vision stéréotypée. Une victime qui y serait exposée aurait davantage tendance à nier ce qu'elle a vécu et à hésiter à porter plainte. Enfin être exposés aux mythes sur le viol peut pousser les hommes à nier ou minimiser leurs comportements sexuels violents.
La presse et les media en général ont donc une responsabilité dans la manière de traiter des affaires de viol comme ils en ont une dans les affaires de violence conjugale. Leur façon d'en parler pourra pousser leurs lecteurs à davantage adhérer aux mythes sur le viol et à être plus tolérants envers les criminels sexuels voire à décourager les victimes de porter plainte.
Etudions donc un article rédigé par l'AFP et repris sur plusieurs journaux dont Le point. Il s'agit de la condamnation à 10 ans de prison pour viol par personne ayant autorité, d'un policier qui a violé par deux fois (pénétration vaginale et fellation) une femme en cellule de dégrisement alors qu'elle était ivre et venait de faire un malaise.
Le policier est décrit comme "sûr de lui", "aux larges épaules". C'est un "cruciverbiste averti", "amateur de fortes poitrines". Il est "intarissable dans l'autocritique".
Il est présenté comme "un ex-policier", "un brigadier en cours de révocation" et un "policier chevronné". Jusqu'à la fin, alors que le verdict a été prononcé et qu'il est déclaré coupable le journal le présente comme "l'accusé".
Dans cet article de 20 minutes on rajoute qu'il est "père de famille", et "rêve d'ouvrir une librairie pour enfants".
La victime est "une femme de 44 ans, débraillée, dépressive et ivre" (selon les mots mêmes du journaliste, ces termes ne sont pas entre guillemets ils ne sont donc pas du fait du coupable ou de son avocat). C'est une "espagnole d'originale marocaine" qui "aime la salsa" et "les hommes en uniforme". Elle est "trapue" et a "le nez percé d'un diamant". Elle est présentée en fin d'article comme "la femme qui accusait de viol" alors que le viol a bien été reconnu par la justice.
Dans cette article de L'alsace, la victime est "en pleine dérive", boit "plusieurs bouteilles de bière" et est "de plus en plus virulente".
Même si le journaliste souligne qu'elle venait de faire un malaise, il écrit qu'elle "reconnaît s’être laissée faire". Rappelons que nous sommes face à une femme dans un état psychologique fragile, ivre, qui vient de faire un malaise, est en cellule avec en face d'elle un policier armé ; pourtant le journaliste n'hésite pas à souligner qu'elle aurait, pour le moins cédé, pour le pire consenti.
Ces deux portraits ne présentent aucun espèce d'intérêt pour nous lecteurs. Tout au plus avons nous besoin de savoir que la victime était en état de grande fragilité psychologique et d'ébriété car cela constitue des critères aggravants pour le violeur. En effet, comme le jugement l'a montré, le consentement de la victime était aboli à cause de son degré d'alcoolémie. Il peut donc être nécessaire de nous préciser ce fait.
Si nous rapprochons tout ce qui nous est dit sur le violeur et sur la victime, nous découvrons le portrait flatteur d'un homme visiblement bien bâti face à une victime "trapue", d'un homme "sûr de lui" face à une femme "à la dérive".
Sont mis aux même plan leur intérêts sexuels ; il aime "les fortes poitrines" , elle aime "les hommes en uniforme" ; ainsi nous avons l'impression d'une stricte égalité où chacun a trouvé ce qu'il cherchait ; lui une forte poitrine, elle un uniforme. Est ainsi induite l'idée d'une relation consentie et égale entre deux partenaires.
Les loisirs de l'un et de l'autres sont évoqués ; il aime les mots croisés et souhaiterait ouvrir une librairie pour enfants pendant qu'elle aime danser et se percer le nez.
Les études évoquées en début d'article le montrent bien ; l'évocation de loisirs du coupable ou du présumé coupable, tout ce qui tend à le rendre plus proche de nous tendra à l'excuser et par là même à penser que la victime ment.
De la même façon, rappeler de manière répétée que "la victime est à la dérive" alors qu'on sait que les victimes qui ont bu ou ont des problèmes psychologiques ont plus de difficulté à se faire entendre que les autres, peut nous laisser entendre que cela n'est pas une victime crédible.
L'article évoque que le coupable est "intarissable dans l'autocritique" ; nous parlons d'un homme coupable de viol par personne ayant autorité, la moindre des choses est en effet qu'il fasse son "autocritique".
Pour résumer nous sommes face à un coupable beau garçon, père de famille, policier chevronné, aux paisibles loisirs et qui risque en plus d'être tué en prison. En face nous avons une femme épaisse, aux futiles loisirs, qui boit et est fragile psychologiquement.
Alors que le violeur a bien été reconnu coupable, l'article met les versions de l'un et de l'autre au même plan et continue à écrire "Un viol, selon elle".
L'article persiste a présenter le violeur comme un "policier chevronné" ; dans l'étude consacré à Bryant il avait été démontré combien l'évocation de sa carrière et de ses performances le rendaient plus sympathiques aux yeux des sondé-es.
Enfin l'article souligne que "Les viols dans la police sont rares". Ce sont les plaintes et les condamnations pour viol pour des policiers qui sont rares ; comme moins de 10% des victimes portent plainte, nous n'avons absolument aucune idée de la rareté de ce genre d'affaires. Ce genre de propos n'a donc rien à faire dans un article portant sur la culpabilité d'un policier pas plus que la phrase de son avocat qui se plaint du sort de son client en prison. Il est bien certain que la vie de cet homme ne sera pas facile en prison mais l'évoquer alors que n'est pas évoquée la vie future de sa victime, qui a fait une tentative de suicide, a du déménager et changer de pays, nous pousse une nouvelle fois à de la compassion et de la sympathie pour cet homme.
Mais quelle est la portée exacte de cet article ?
Il est bien sûr difficile de la mesurer. Il faudrait analyser les réactions de gens ayant lu cet article et ceux en ayant lu un parfaitement neutre pour constater des éventuelles différences. Les deux études ci dessus nous ont montré qu'il y a des conséquences à écrire de tels articles. A tout le moins, si certains persistent à penser que ce genre d'articles ne fait aucune différence et n'induit aucun biais dans l'esprit des lecteurs, ils ne verront aucun inconvénient à ce que davantage de neutralité soit demandée à la presse en matière de crimes et délits sexuels.
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IMPORTANT via @TVXboss – "1st Dec confirmed for new porn law. #AVMSregs2014 restrict content on UK VOD sites to R18". pic.twitter.com/7dVihNQH42
— Myles Jackman (@ObscenityLawyer) November 17, 2014