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Vous savez que je n’aime guère le porno actuel car à la fois dégradant et peu porté sur le fantasme. Le pire de tout étant les porn tubes qui fleurissent sur le net et qui découpent le désir et les corps en morceaux permettant de ne regarder que des types de scènes ou d’actions. Erika…
Cet article Le porno revu et corrigé par Erika Lust, des papillons dans les yeux … est apparu en premier sur NXPL.
Web-comic espiègle et décomplexé sur le sexe, Oh Joy Sex Toy hisse le plaisir en mot d’ordre. Derrière les personnages queer délirants, les BD d’éducation sexuelle et les tests de sex toys illustrés, se cache un couple de Portland : Erika Moen et Matthew Nolan. Ils se sont prêtés au jeu de l’interview.
D’où vous est venue l’idée de Oh Joy Sex Toy ?
Erika – Le sexe et la sexualité m’ont fascinée toute ma vie, c’est un champ d’étude incroyablement vaste. Par ailleurs, je suis une grosse nerd en matière de BD et je travaille comme illustratrice depuis près de deux décennies. Parler de mon sujet préféré avec mon médium préféré était une suite logique.
Matthew – Le sexe et les bandes dessinées font partie de nos passe-temps préférés, nous avons donc décidé de réunir les deux ! Erika travaillait déjà sur un livre d’éducation sexuelle et après une année intense passée sur ce projet, il nous a paru plus pertinent d’opter pour un format de BD en ligne gratuite, avec des critiques et toutes sortes de bonus. Nous n’avons pas arrêté depuis.
Comment travaillez-vous ensemble ?
Erika – Nous formons une super équipe. Au début, j’avais peur que travailler avec mon conjoint nuise à notre mariage, mais il s’avère que nous sommes des collaborateurs complémentaires : nos forces individuelles équilibrent les faiblesses de l’autre. Bien sûr, cela peut être difficile et nous ne sommes pas toujours d’accord ! Mais je ne voudrais travailler avec personne d’autre. Nos meilleures créations, nous les faisons ensemble.
Matthew – Je gère les parties business et web. J’écris aussi près de la moitié des scénarios, je colorise les bandes dessinées et j’embauche des artistes invités. Erika s’occupe de l’autre moitié des scénarios et de la création artistique pure. Notre semaine commence par la rédaction d’un script sur lequel il y a plusieurs allers-retours. Ensuite il est mis en page et ébauché, colorisé et préparé pour sa publication. Nous travaillons souvent les week-ends, mais nous adorons Oh Joy Sex Toy, ça en vaut vraiment la peine.
À qui s’adresse Oh Joy Sex Toy ?
Matthew – À personne et tout le monde ! Beaucoup de nos lecteurs s’intéressent aux sex toys que nous testons et vendons, quand d’autres ont besoin d’éducation sexuelle. Oh Joy Sex Toy est devenu une sorte de centre communautaire pour les personnes en quête de tout ce qui concerne le sexe. Notre approche est amicale, pro-sexe et sérieuse : des attributs assez rares aujourd’hui.
Pourquoi vouloir représenter tous les genres, sexualités et types de corps ?
Erika – C’est très, très important. Les gens doivent pouvoir s’identifier aux protagonistes des médias qu’ils consomment, en particulier dans le porno et l’éducation sexuelle. Lorsque ces contenus ne montrent pas votre type de corps, quelque part, ils vous disent qu’ils ne vous sont pas destinés, que vous n’êtes pas censé participer. À l’inverse, voir des gens qui vous ressemblent, c’est entendre : « Ceci est pour vous, vous êtes le bienvenu ici ».
Matthew – Oui, c’est essentiel. La diversité est une de nos valeurs-clés. Nous voulons montrer des êtres humains différents qui explorent leur sexualité et y prennent du plaisir.
Vos illustrations et vos personnages sont joyeux, l’humour est omniprésent dans vos strips : vous montrez une image positive du sexe. Pourquoi adopter ce ton ?
Erika – L’humour et la convivialité sont des outils pédagogiques très puissants, surtout quand on aborde des sujets difficiles. Le rire permet aux gens de baisser la garde et d’appréhender des questions qui les mettent habituellement mal à l’aise. Au-delà de ça, j’adore les jeux de mots et les mauvaises blagues !
Matthew – De nombreux contenus, notamment sur le web, mettent l’accent sur les aspects négatifs du sexe. Ça craint car le discours sous-jacent est malsain et tire les lecteurs vers le bas. Être positif peut s’avérer difficile, mais c’est bien plus gratifiant pour nous d’avoir cette démarche et pour les autres de nous lire. Nous voulons que le sexe soit dépeint sous un jour positif et ludique : il est amusant, alors traitons-le comme tel ! Nous encourageons les gens à sourire et à penser au sexe d’une manière naturelle et saine.
Est-il facile de parler de sexualité et de porno aux États-Unis en 2017 ?
Erika – Ça dépend. Moi ça ne me pose aucun problème, mais beaucoup n’aiment pas entendre les autres parler ouvertement d’eux et peuvent réagir avec hostilité. C’est faire face à cette animosité qui me paraît difficile.
Matthew – Pour nous oui ! Après 4 / 5 ans à créer des comics sexy, ça coule de source. Mais je pense que les États-Unis sont encore en train d’évoluer à ce sujet. Ce qui pour nous est naturel peut en mettre d’autres mal à l’aise. Déjà, les choses s’améliorent, les nouvelles générations semblent plus ouvertes et plus tournées vers le sexe que les précédentes. En concentrant les efforts sur l’éducation, un véritable changement est possible.
Dans l’intro de votre site, vous dites que vous aimez les sex toys et que vous voulez qu’on les aime aussi…
Erika – Les sex toys peuvent être l’expression d’une émancipation sexuelle pour certains, mais pas pour tout le monde ! D’une manière générale, c’est très puissant de pouvoir se faire du bien sans l’intervention d’un partenaire. Connaître son corps et ses besoins précis a un impact sur nos relations sexuelles. Comment peut-on s’attendre à ce que quelqu’un d’autre nous donne du plaisir si on ne sait pas le faire soi-même ?
Matthew – Les sex toys sont des outils étonnants, qui aident les gens à prendre le contrôle de leur propre vie sexuelle. Comment ne pas les aimer ?
Comment analysez-vous l’évolution de leur image depuis une décennie ?
Matthew – Ces dix dernières années, les sex toys ont beaucoup plus été montrés dans les médias traditionnels, et avec l’explosion du porno sur Internet, tous ces accessoires se sont normalisés. Ils ont si peu d’inconvénients et tant d’avantages que notre société contemporaine ne peut plus les ignorer. Tout le monde mérite d’en essayer un ou deux ; ce n’est plus stigmatisant désormais.
À quoi ressemblera le sex toy du futur ?
Matthew – Aucune idée ! Et ça fait partie du jeu. Le marché ne cesse de voir arriver de nouveaux jouets intelligents. Le Nova, par exemple, a aidé au lifting du fameux rabbit et nous a bluffés Erika et moi. C’est si excitant que des jouets comme celui-ci puissent voir le jour et changer le game.
L’avenir des sex toys se jouera dans les détails. L’industrie alimentaire a rencontré une hausse des achats de produits bios, les consommateurs se préoccupent davantage de la provenance des aliments et de la façon dont ils sont traités : je pense que nous observerons un comportement similaire vis-à-vis des sex toys. Les clients voudront savoir où et comment leurs jouets sont fabriqués, et quels sont les efforts déployés par les fabricants pour les rendre universels.
Vendre l’histoire de la fabrication et de l’équipe qui la prend en charge deviendra plus important que les fonctionnalités et le nombre de rotations par minute de l’objet. Personnellement, j’adore écouter et voir comment mon jouet a été créé, qui l’a construit, pourquoi et comment. Toutes ces infos ont un impact sur ma masturbation. Si je suis fier d’un sex toy, je serai ravi de l’utiliser, lui plutôt qu’un quelconque jouet sans âme.
Web-comic espiègle et décomplexé sur le sexe, Oh Joy Sex Toy hisse le plaisir en mot d’ordre. Derrière les personnages queer délirants, les BD d’éducation sexuelle et les tests de sex toys illustrés, se cache un couple de Portland : Erika Moen et Matthew Nolan. Ils se sont prêtés au jeu de l’interview.
D’où vous est venue l’idée de Oh Joy Sex Toy ?
Erika – Le sexe et la sexualité m’ont fascinée toute ma vie, c’est un champ d’étude incroyablement vaste. Par ailleurs, je suis une grosse nerd en matière de BD et je travaille comme illustratrice depuis près de deux décennies. Parler de mon sujet préféré avec mon médium préféré était une suite logique.
Matthew – Le sexe et les bandes dessinées font partie de nos passe-temps préférés, nous avons donc décidé de réunir les deux ! Erika travaillait déjà sur un livre d’éducation sexuelle et après une année intense passée sur ce projet, il nous a paru plus pertinent d’opter pour un format de BD en ligne gratuite, avec des critiques et toutes sortes de bonus. Nous n’avons pas arrêté depuis.
Comment travaillez-vous ensemble ?
Erika – Nous formons une super équipe. Au début, j’avais peur que travailler avec mon conjoint nuise à notre mariage, mais il s’avère que nous sommes des collaborateurs complémentaires : nos forces individuelles équilibrent les faiblesses de l’autre. Bien sûr, cela peut être difficile et nous ne sommes pas toujours d’accord ! Mais je ne voudrais travailler avec personne d’autre. Nos meilleures créations, nous les faisons ensemble.
Matthew – Je gère les parties business et web. J’écris aussi près de la moitié des scénarios, je colorise les bandes dessinées et j’embauche des artistes invités. Erika s’occupe de l’autre moitié des scénarios et de la création artistique pure. Notre semaine commence par la rédaction d’un script sur lequel il y a plusieurs allers-retours. Ensuite il est mis en page et ébauché, colorisé et préparé pour sa publication. Nous travaillons souvent les week-ends, mais nous adorons Oh Joy Sex Toy, ça en vaut vraiment la peine.
À qui s’adresse Oh Joy Sex Toy ?
Matthew – À personne et tout le monde ! Beaucoup de nos lecteurs s’intéressent aux sex toys que nous testons et vendons, quand d’autres ont besoin d’éducation sexuelle. Oh Joy Sex Toy est devenu une sorte de centre communautaire pour les personnes en quête de tout ce qui concerne le sexe. Notre approche est amicale, pro-sexe et sérieuse : des attributs assez rares aujourd’hui.
Pourquoi vouloir représenter tous les genres, sexualités et types de corps ?
Erika – C’est très, très important. Les gens doivent pouvoir s’identifier aux protagonistes des médias qu’ils consomment, en particulier dans le porno et l’éducation sexuelle. Lorsque ces contenus ne montrent pas votre type de corps, quelque part, ils vous disent qu’ils ne vous sont pas destinés, que vous n’êtes pas censé participer. À l’inverse, voir des gens qui vous ressemblent, c’est entendre : « Ceci est pour vous, vous êtes le bienvenu ici ».
Matthew – Oui, c’est essentiel. La diversité est une de nos valeurs-clés. Nous voulons montrer des êtres humains différents qui explorent leur sexualité et y prennent du plaisir.
Vos illustrations et vos personnages sont joyeux, l’humour est omniprésent dans vos strips : vous montrez une image positive du sexe. Pourquoi adopter ce ton ?
Erika – L’humour et la convivialité sont des outils pédagogiques très puissants, surtout quand on aborde des sujets difficiles. Le rire permet aux gens de baisser la garde et d’appréhender des questions qui les mettent habituellement mal à l’aise. Au-delà de ça, j’adore les jeux de mots et les mauvaises blagues !
Matthew – De nombreux contenus, notamment sur le web, mettent l’accent sur les aspects négatifs du sexe. Ça craint car le discours sous-jacent est malsain et tire les lecteurs vers le bas. Être positif peut s’avérer difficile, mais c’est bien plus gratifiant pour nous d’avoir cette démarche et pour les autres de nous lire. Nous voulons que le sexe soit dépeint sous un jour positif et ludique : il est amusant, alors traitons-le comme tel ! Nous encourageons les gens à sourire et à penser au sexe d’une manière naturelle et saine.
Est-il facile de parler de sexualité et de porno aux États-Unis en 2017 ?
Erika – Ça dépend. Moi ça ne me pose aucun problème, mais beaucoup n’aiment pas entendre les autres parler ouvertement d’eux et peuvent réagir avec hostilité. C’est faire face à cette animosité qui me paraît difficile.
Matthew – Pour nous oui ! Après 4 / 5 ans à créer des comics sexy, ça coule de source. Mais je pense que les États-Unis sont encore en train d’évoluer à ce sujet. Ce qui pour nous est naturel peut en mettre d’autres mal à l’aise. Déjà, les choses s’améliorent, les nouvelles générations semblent plus ouvertes et plus tournées vers le sexe que les précédentes. En concentrant les efforts sur l’éducation, un véritable changement est possible.
Dans l’intro de votre site, vous dites que vous aimez les sex toys et que vous voulez qu’on les aime aussi…
Erika – Les sex toys peuvent être l’expression d’une émancipation sexuelle pour certains, mais pas pour tout le monde ! D’une manière générale, c’est très puissant de pouvoir se faire du bien sans l’intervention d’un partenaire. Connaître son corps et ses besoins précis a un impact sur nos relations sexuelles. Comment peut-on s’attendre à ce que quelqu’un d’autre nous donne du plaisir si on ne sait pas le faire soi-même ?
Matthew – Les sex toys sont des outils étonnants, qui aident les gens à prendre le contrôle de leur propre vie sexuelle. Comment ne pas les aimer ?
Comment analysez-vous l’évolution de leur image depuis une décennie ?
Matthew – Ces dix dernières années, les sex toys ont beaucoup plus été montrés dans les médias traditionnels, et avec l’explosion du porno sur Internet, tous ces accessoires se sont normalisés. Ils ont si peu d’inconvénients et tant d’avantages que notre société contemporaine ne peut plus les ignorer. Tout le monde mérite d’en essayer un ou deux ; ce n’est plus stigmatisant désormais.
À quoi ressemblera le sex toy du futur ?
Matthew – Aucune idée ! Et ça fait partie du jeu. Le marché ne cesse de voir arriver de nouveaux jouets intelligents. Le Nova, par exemple, a aidé au lifting du fameux rabbit et nous a bluffés Erika et moi. C’est si excitant que des jouets comme celui-ci puissent voir le jour et changer le game.
L’avenir des sex toys se jouera dans les détails. L’industrie alimentaire a rencontré une hausse des achats de produits bios, les consommateurs se préoccupent davantage de la provenance des aliments et de la façon dont ils sont traités : je pense que nous observerons un comportement similaire vis-à-vis des sex toys. Les clients voudront savoir où et comment leurs jouets sont fabriqués, et quels sont les efforts déployés par les fabricants pour les rendre universels.
Vendre l’histoire de la fabrication et de l’équipe qui la prend en charge deviendra plus important que les fonctionnalités et le nombre de rotations par minute de l’objet. Personnellement, j’adore écouter et voir comment mon jouet a été créé, qui l’a construit, pourquoi et comment. Toutes ces infos ont un impact sur ma masturbation. Si je suis fier d’un sex toy, je serai ravi de l’utiliser, lui plutôt qu’un quelconque jouet sans âme.