A l'occasion d'un entretien accordé le 13 novembre 2013 à la revue danoise de cinéma Filmmagasinet Ekko, le producteur Peter Aalbaek Jensen a expliqué que si la version initiale de Nymphomaniac livrée par Lars von Trier durait plus de 5h30, le film a finalement été réduit à 4 heures : « La version courte va à l'encontre de ce que veut Lars mais il l'accepte car il comprend les mécanismes du marché. [...] On ne peut pas faire un film qui coûte 60 millions de couronnes [l'équivalent de près de 7 millions d'euros, ce qui n'est pas en soi un budget conséquent, NDLR] et qui dure aussi longtemps. Cinq heures et demie, c'est si extrême, ça réduit si dramatiquement le marché potentiel que les investisseurs auraient eu l'impression de s'être faits rouler. » rapporte le site Next.Libération. Peter Aalbaek Jensen aurait également abandonné l'idée de sortir deux versions de Nymphomaniac, l'une soft, et l'autre hard, comme l'avait pourtant annoncé le réalisateur en mai dernier à l'occasion du Festival international du film de Cannes.
Toujours est-il que l'on peut une nouvelle fois douter de ces déclarations à la lecture de l'incroyable campagne publicitaire réalisée par le producteur depuis juin 2013. En effet, Zentropa Entertainments s'amuse à dévoiler au compte-gouttes les informations sur l’œuvre "sulfureuse". Des extraits sibyllins, livrés chaque mois à la presse, des photographies et les affiches provocatrices jetées régulièrement sur Internet, contribuent à nourrir le mystère savamment entretenu jusqu'à la sortie du film d'abord annoncée pour Noël puis finalement repoussée au 1er janvier 2014 en France sans que l'on sache encore si Nymphomaniac sera projeté en une ou deux parties.
Bref, il ne serait donc pas étonnant que "la dépossession" intellectuelle de l’œuvre de Lars von Trier ne soit qu'un "coup" médiatique pour que l'on parle du film. L'avenir nous le dira...