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L’artiste Stephanie Sarley fait beaucoup parler d’elle ces temps-ci. Pas pour les travaux et dessins hyper-sexualisés qu’elle réalise depuis quelques années et poste sur son site officiel, mais pour son Instagram des plus fruité. En effet, l’artiste basée à Oakland poste chaque jour une nouvelle analogie sucrée sur le réseau social.
A photo posted by Stephanie Sarley (@stephanie_sarley) on May 14, 2016 at 7:33pm PDT
Au point de se voir consacrer un article dans le journal The Guardian auquel elle explique : « Les vidéos parlent essentiellement de la personnification et de l’automatisation du vagin à travers l’humour et l’absurdité ainsi que l’acceptation de la sexualité féminine en général ».
A video posted by Stephanie Sarley (@stephanie_sarley) on Mar 7, 2016 at 8:18pm PST
Pour comprendre le travail de Stephanie, il suffit de jeter un coup d’oeil à son oeuvre la plus populaire : une courte et silencieuse vidéo où on la voit insérer lentement son doigt dans le coeur d’une orange sanguine. Les ressemblances avec certaines zones du corps humain ne sont évidemment pas fortuites puisque la majeure partie de sa carrière est centrée sur la représentation presque spirituelle des organes génitaux. En témoigne également son livre de coloriage Dick Dog and friend Coloring book ou sa série de dessins dans laquelle des orchidées fleurissent entre les jambes des femmes baptisée Orcunt.
Extrait d’une de ses réalisations pour la série de dessin Orcunt
Tout ça lui a bien évidemment apporté récemment les foudres d’Instagram, qui a bloqué son compte à trois reprises. Cela lui a même valu le droit de se voir faire voler ses travaux par des gens qui s’en sont revendiqués, d’après le magazine AV Club. De quoi rappeler évidemment la guerre qu’avait mené Instagram contre les fameux emoji aubergine, quand le réseau social avait décidé de ne plus faire suivre le hashtag #eggplantfriday, ou plus récemment la campagne anti-banane (pourtant si riche en fer et en potassium) par le doux gouvernement chinois.
Blood Orange – Out in @hatezine 2 – released today
A photo posted by Stephanie Sarley (@stephanie_sarley) on Apr 20, 2016 at 3:07pm PDT
Un court-métrage réalisé sur Snapchat, tourné par deux jeunes actrices françaises, Laura Felpin et Anna Apter, 28 et 26 ans, a été primé en marge du festival de Cannes par l’association « No Gynophobie ».
Pendant trois minutes, maquillées par des filtres Snapchat kitschs à souhait, elles incarnent les rôles de femmes de tous âges et de toutes catégories sociales qui propagent de bons gros clichés sur les violences faites aux femmes.
« Si vous laissez sortir vos filles avec la jupe ras la... faut pas s’étonner. »
Ou encore : « Pour moi c’est un problème de pauvres »
Le résultat fait...
Le ventre ; fait-on partie du corps plus sujette aux critiques ? On le veut plat, tonique, esthétique et rien de plus. Tant pis pour ses propriétés fascinantes – l’abdomen humain dispose de son propre “cerveau” – et son incroyable profondeur symbolique. Heureusement, Distorsion s’est mis en tête de réparer cette injustice : pour son troisième volume, la revue crowdfundée de Rurik Sallé entend plonger ses 144 pages dans nos entrailles. “Creuser l’inconnu, défricher le connu, montrer l’inmontrable, exploser de couleurs, de culture, de création”, telles sont les missions que s’est attribué le mook pour sa laparotomie maison. On n’aurait pas idée de refuser une telle intervention : dans son premier numéro consacré au sexe comme dans sa seconde édition branchée provocation, Distortion a prouvé qu’il savait disséquer les sujets les plus sensibles.
Sur la page de la campagne Ulule grâce à laquelle l’équipe de Distorsion espère financer sa troisième sortie, tout le sommaire de cette édition spéciale ventre est détaillé : des articles consacrés au seppuku, à la torture des entrailles à travers les âges, à la nourriture dans les films asiatiques, des rencontres avec un chef cuisinier spécialiste du fugu et une webcameuse productrice de vidéos scatophiles, une grande enquête sur le fétichisme de la nourriture et beaucoup, beaucoup d’autres choses. Pour paraître, Distortion Ventre doit récolter 300 préventes. A 19 jours de la fin de la campagne, il en a déjà décroché 149. La première contrepartie, un exemplaire de la revue, est facturée 15€. Ceux qui souhaitent donner plus pourront repartir avec un sac, un tee-shirt ou un sweat en prime.
On vous épargne un jeu de mot viscéral pour la conclusion, soyez généreux !
Le Planning Familial et Lesbeton s'associent pour dénoncer le harcèlement de rue sexiste et lesbophobe en cette journée internationale de lutte contre les LGBTphobies.
"45% des actes lesbophobes se déroulent dans l'espace public."
"3 ans après le mariage pour tous, la PMA n'est toujours pas ouverte aux couples de femmes."
"Les couples de femmes ne veulent plus se taire. Vivons heureuses, ne vivons pas cachées."
Telles sont les accroches fortes de la campagne de sensibilisation lancée par Le Planning et Lesbeton ce mardi 17 mai, journée internationale de lutte contre les LGBTphobies.
Mardi 17 Mai 2016Ce livre, Africaines et diplômées à l’époque coloniale (1918-1957) de Pascale Barthélémy, m' a été offert par l’intermédiaire de ma wish list merci mille fois !
L'auteure travaille sur les femmes africaines vivant dans l'AOF c'est à dire la fédération d'Afrique Occidentale française, qui comprenait en 1895 les pays et régions suivantes ; la Côte d'Ivoire, le Dahomey (Bénin), la Guinée, la Haute-Volta, La Mauritanie (à partir de 1920), le Niger (1922), le Soudan français et le Sénégal.
Il y eut environ un millier de femmes formées par la France pour devenir sages-femmes, infirmières-visiteuses ou institutrices. Pascale Barthélémy en a rencontré 88.
Au début des années 20, 2 filles sur 1000 vont à l'école et à la veille des indépendances c'est 35 sur 1000. Le chiffre a sûrement été surévalué par la puissance coloniale.
Après la première guerre mondiale, se met en place une politique de "préservation de la race" car le pouvoir colonial a peur de la dépopulation dans ses colonies ce qui l'affaiblirait. Se met donc en place une politique de santé publique. Créer des écoles sur place coûte moins cher que de faire venir des françaises. C'est avec le Front populaire et certaines féministes que se mettent en place ces écoles ; auparavant la scolarisation des femme n'intéressait pas le pouvoir colonial, seulement les missionnaires. On souhaite à la fois éduquer les colonisés pour que l'économie en profite mais ne pas trop le faire afin qu'ils n'égalent jamais les blancs.
Pour les colons l'école dans les colonies permet de contrôler les populations et dans les cas des femmes de s'assurer qu'elles seront des bonnes mères et de bonnes épouses. Si les femmes sont éduquées, elles éduqueront mieux leurs enfants, selon les souhaits de la France. Les contenus proposés aux élèves africaines ne sont souvent pas adaptés ; on oublie les spécificités locales (ainsi on étudie des plantes inconnues en Afrique, ou on leur apprend à cirer un plancher..).
Le pouvoir colonial espère que ces femmes épouseront des africains eux aussi diplômés pour former une "famille moderne" (nucléaire et monogame).
En 1918 se fonde l'école de médecine de Dakar pour les sages-femmes. En 1938, l'école normale de jeunes filles à Rufisque (pour institutrices). En 1930 on crée le diplôme fédéral d'infirmière visiteuse (pour aider les sages femmes).
Avant 1930 il y a augmentation du nombre de filles envoyées à l'école puis baisse ensuite car l'éducation des filles n'est plus prioritaire.
Plusieurs femmes féministes françaises ont travaillé sur l'éducation des jeunes filles africaines ;
- Cecile Brunschvicg sous secrétaire d'état à l'éducation nationale qui propose l'organisation d'un service social au Togo et au Sénégal.
- Denise Moran Savineau qui écrit 800 pages sur la condition de la femme africaine et qui veut inciter les filles africaines à aller à l'école
- Germaine le Goff qui arrivé à 20 ans au Soudan français en tant qu'institutrice puis dirigea l’École normale de Rufisque de 1938 à 1945 (elle est évoquée dans le livre de Mariama Bâ Une si longue lettre).
Leur féminisme est qualifié par l'auteure de "volontiers maternaliste".
L'entrée à l'école de médecine et l'EN est difficile avec un dossier déterminant. On choisit soigneusement qui on y fait entrer car devra ensuite participer à la politique coloniale/ Beaucoup de jeunes filles sont forcées à entrer à l'EN alors qu'elles voudraient sages-femmes (mieux payé, plus prestigieux, moins surveillé). Ainsi Mariama Bâ a été poussée par la directrice de son école. Il y a également moins de préjugés de genre associés aux sages-femmes ; l'instituteur étant considéré comme un métier d'homme. la vie n'est pas facile pour les jeunes filles qui ont souvent de longs déplacements entre leur lieu de naissance et le lieu où est située l'école. Qui plus est, la vie à l'internat, qui dure entre 2 et 4 ans, n'est pas facile et très réglée.
En 1946, le régime de l'Indigénat est aboli et à partir de 1947-1950, les programmes scolaires sont alignés sur ceux de la métropole.
Au départ beaucoup de métisses (père français blanc, mère noire africaine) sont envoyées dans les écoles. On avait auparavant créé pour elles l'orphelinat des métisses de Bamako en 1923 et en 1926 celui de Ouagadougou.
De nombreuses jeunes filles sont forcées à aller à l'école en menaçant leurs parents ou en les incitant fortement (menace de faire perdre le statut de chef de village par exemple). Les tirailleurs sont fortement incités à mettre leurs filles à l'école. Il y a eu peu d'initiatives individuelles ; envoyer une fille à l'école signifie en effet perdre de la main d'œuvre utile.
La pratique est néanmoins intégrée chez eux qu'on appelle les eurafricains qui sont les descendants des premiers métis dés de l'union des colons et des africains à partir du XVème siècle.
La plupart des élèves des écoles sont des filles de fonctionnaires et de commerçants. Il y a également une adhésion des petits employés qui souhaitent voir leur enfants avoir une meilleure situation qu'eux. Il y a eu à toutes les époques beaucoup plus de dahoméennes que des autres pays ; cela s'explique par le fait qu'il y avait là bas des missions anciennes. Il y avait aussi également beaucoup de sénégalaises. La plupart des élèves étaient de citadines issues de capitales, de grandes villes ou de villes proches des voies de chemins de fer. Il est beaucoup plus difficile de "recruter" des élèves dans les régions plus éloignées.
Le pouvoir colonial soupçonne que les africaines sont gouvernées par leur atavisme qui existe encore plus chez le femmes que chez les hommes. On les pense incapables d'abstraction, irrationnelles. Le but n'est donc pas vraiment de leur donner une bonne instruction mais de les empêcher d'être "trop sauvages". Elles sont très surveillées car on les soupçonne, dés le retour de village, de reprendre leurs mauvaises habitudes ce qu'on appelle "l'atavisme du milieu". On les penses lentes, paresseuses, fainéantes, oisives, imprévoyantes, immatures et insouciantes. On met donc de plus en plus de cours de morale où on leur rappelle en permanence ce que la France a fait pour elles.
On instaure un système qui avait été créé pour la Bretagne ; la surveillance mutuelle. Avant le cours on donne un petit objet en bois à une des élèves. Elle doit le donner à celle qu'elle entend parler autre chose que le français.
On impose la pratique du sport aux jeunes filles ainsi que le port de vêtements de sport qui vont à l'inverse de leur culture.
On tient pour autant à ce qu'elles n'apprennent pas "trop" sinon la famille africaine risquerait de se fragiliser. Le pouvoir colonial ne souhaite pas que les jeunes filles soient totalement françaises mais conservent des habitudes africaines tout en ayant conscience que la France et sa civilisation est supérieure.
Les jeunes filles quittent l'école à 21 ans.
En 1934, il y avait 159 sages-femmes dans toute l'AOF (une pour 95 000 habitants soit 27 fois moins qu'en métropole). Elles sont souvent mutées dans leur région de naissance contrairement aux institutrices. Elles doivent beaucoup se déplacer pour montrer que le pouvoir colonial est partout présent. Elles doivent faire en sorte que les femmes qui doivent accoucher aillent dans des maternités.
Il existe dans les villages des matrones qui aident les femmes à accoucher ; les sages-femmes doivent donc les convaincre d'adopter des habitudes françaises. A posteriori elles disent avoir travaillé en bonne intelligence avec elles et ont tendance à éluder les éventuels problèmes rencontrés. Les sages-femmes arrivent à avoir une certaine autonomie car elles ne s'occupent que d'affaires de femmes.
Les sages-femmes servent aussi à contrôler les mères africaines jugées ignorantes. Beaucoup de femmes accouchent seules et l'introduction des méthodes françaises, comme aller dans une maternité, les obligent à planifier leur accouchement pour pouvoir, par exemple, aller à la maternité. Cette dernière est vue comme symbole de pouvoir colonial ; accoucher chez elles les rassure. La médicalisation de la grossesse est vue comme une perte de contrôle ; on les force par exemple à accoucher en position allongée (position qui s'est imposée en France à la fin du XVIIIèm:e siècle). Cette position est plus confortable et digne pour le praticien ; la femme en couches monte au niveau du médecin alors que la sage-femme était à sa hauteur. les mères sont juéges ignorantes et doublements ignorantes si elles sont africaines. On juge qu'il n'y a pas de sentiment maternel chez elles.
En formant des sages-femmes et des institutrices, la France contribue à diffuser un modèle familial occidental.
La plupart de ces femmes ont épousé des hommes diplômés avec qui elles ont eu le même nombre d'enfants en moyenne qu'une femme non diplômée. Leurs enfants ont généralement été scolarisés.
Elles n'ont pas pu acquérir l'autonomie qu'elles souhaitaient prises entre pouvoir colonial et pouvoir masculin.
Beaucoup de ces femmes diplômées ont été féministes en promouvant un féminisme différentialiste ou on négocie avec les hommes. Elles ont été critiquées par les hommes africaines car considérées comme occidentalisées. Elles ont créé des associations des revues, participé à des actions syndicales et réseau. Elles ont parfois été militantes pour l'indépendance.
L'éducation des filles en Afrique a été une entreprise très limitée ; 3.5% de la population féminine était scolarisée à la veille de l'indépendance.
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