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Le 5 mars dernier, Pornhub, le célèbre tube appartenant à la galaxie MindGeek , lançait une offre d’emploi sous forme de concours. Ils cherchaient leur futur directeur de la création dans le cadre d’une campagne de pub nationale et SFW. Pour cela, les candidats devaient réaliser une affiche ou un storyboard convenant aux instructions de la firme. En jeu, « le titre de directeur de la création Pornhub ainsi qu’une année de contrat payée. » Ce n’est pas du chiqué.
Depuis quelques mois et la création des Pornhub Insights, ces stats sur la consommation des fappeurs, toutes les rédactions internet du monde ont les yeux rivés sur le tube. Toutes leurs campagnes de communication ont été reprises par les sites d’infos les plus fréquentés du Web. Si tu ne fais pas ta brève sur les visites en baisse ou en hausse lors de Noël ou du SuperBowl, t’es out coco.
Le service marketing, en créant des graphiques simples sur la fréquentation du tube, a su rendre populaire ce qui n’est à la base que des mecs et des nanas assis devant l’ordi la main dans la culotte. Avec ces reprises systématiques, ils ont pu forger leur marque comme une référence, dans l’esprit des fappeurs novices, sans dépenser plus que le coût de Photoshop et d’un graphiste. La bataille entre les tubes existe, Xhamster et Xvideos restent énormément consultés, sans publicité ni campagne virale.
En développant leur stratégie marketing Pornhub, Youporn et compagnie lutte contre un bouche à oreille à teub à clito toujours en faveur de la concurrence et mettent ainsi en place une stratégie de marque « mainstream » pour se positionner comme leader sur leur marché. Ils le sont si on compte tout MindGeek (80 millions de visiteurs par jour, en toute simplicité) mais ils ne le sont pas si on prend les tubes individuellement. Xvideos et Xhamster font plus d’audience, notamment avec leur politique beaucoup plus laxiste sur le contenu illégal.
Désormais, les premières contributions du concours sont en ligne (sur un Tumblr) et elles sont plutôt marrantes. On retrouve l’inspiration de l’air du temps avec beaucoup de flat design et de typo, pas d’exubérance, de la sobriété pour faire passer le porn sans remous à la télé et dans les magazines. Mais bon, nous ne savons pas vraiment sur quels supports la campagne aura lieu, puisque la majorité des médias et des régies publicitaires éprouve une allergie certaine au porn. On va patienter pour voir où tout cela mène le tube de Mindgeek, le processus de création risque de durer un bon moment.
En demandant de l’aide aux internautes pour faire de la pub, ils se font donc de la pub à moindre frais, ce qui pourrait justifier le titre du directeur de publicité à la clé. On touche parfois au génie avec la bienveillance d’Internet.
Florilège :
On vous parlait dernièrement de la décision de Vine de bannir le porno de son réseau. On se demandait aussi ce qui pouvait motiver une telle décision, vu que Twitter, qui détient l’entreprise, n’a pas cette politique envers les gens tout nus qui baisent.
The Daily Dot, le journal de la communauté internet, aurait une réponse. Si Vine ne veut plus de NSFW, ce serait à cause de la pornographie infantile que l’on trouvait parmi les millions de vidéos. Pour The Wire, ça serait dû à un ado qui se tape un Hot Pocket, bien que cette hypothèse n’en soit pas vraiment une.
La pédopornographie, on ne rigole pas avec ça. Dell Cameron, le journaliste, relève le cas de plusieurs enfants entre 9 et 12 ans qui s’exhibaient sexuellement, dont une jeune fille qui « décrivait des actes sexuels avec quelqu’un identifié comme un homme de 32 ans. » Cameron parle aussi d’un compte « agrégeant du contenu sexuel et non sexuel » avec « plus 1700 vines et suivi par 964 utilisateurs. » Sale ambiance au pays des Viners. On vous épargne les commentaires creepy, en tout point ressemblant à ceux sous les vidéos d’une actrice porno.
Clairement, la mesure prise par les équipes de Vine tend à protéger la jeunesse d’un accès trop facile à la pornographie, pas seulement la pédo – voir l’hypothèse Apple qui reste la plus probable (abaissement de l’âge d’utilisation à 17 ans). Sur Twitter, il est régulièrement question de comptes diffusant des images illégales d’enfants, mais le système de signalement fonctionne assez bien. D’ailleurs, il n’est nul besoin de RT ce type de contenu pour avertir la foule, il suffit de contacter Twitter (cf. Image au-dessus). The Daily Dot pointe la complexité de la procédure de dénonciation sur Vine, qui pourrait décourager ceux qui tombent sur de la pédo. On se demande bien pourquoi ils n’appliquent pas alors les mêmes règles que sur Twitter.
La pédopornographie est une chose inacceptable (dernièrement dans le dark web, un hacker s’y est attaqué, zone d’Internet où il prospère tranquilement), il ne semble pas pourtant que ce soit une raison suffisante pour bannir tout contenu X. Twitter l’aurait fait depuis des lustres. Vine, n’ayant pas l’assisse communautaire de son patron, se construit simplement une image de marque proprette où les #dailybush de Dani Daniels n’existeraient plus et où les ados peuvent viner en toute « sécurité ».
Sex with @ashhollywood https://t.co/I6yBQLdOnn
— Dani Daniels (@MissDaniDaniels) March 13, 2014
Illustration du vide
La dernière hypothèse en date sur le vol de la Malaysia Airlines a de quoi décoiffer. Et si la disparition du Boeing 777 avait à voir avec l’incarcération de l’ancien Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim, accusé de «sodomie»? Selon la presse malaisienne, le Capitaine Zaharie Ahmad Shah aurait été un supporter «fanatique» du politicien, poursuivi depuis seize ans (!) par une obscure affaire d’homosexualité aux relents de règlement de comptes politique. Le 7 mars dernier, il a été à nouveau incarcéré pour 5 ans, déclenchant une vague de colère parmi ses partisans.
Or le commandant Shah a été photographié avec un t-shirt de soutien à Ibrahim. Par ailleurs, la femme du pilote et ses trois enfants auraient déménagé la veille du décollage du vol Kuala Lumpur-Pékin, avec 239 personnes à bord. La dernière piste suivi par les enquêteurs fait état d’un détournement de l’avion par ses pilotes, avant un brusque changement de cap. Près de dix jours après la disparition, aucune trace de l’appareil n’a été localisée.
Je me rends compte - le comble - que j'ai complètement omis de vous parler de la création d'une association, à laquelle j'appartiens les Dé-Chaînées avec Dariamarx et Gaëlle-Marie.
Pourquoi une association ? Lorsque nous avons monté en urgence une contre-manifestation aux anti-IVG, nous avons compris l'importance d'une structure légale pour ce genre de démarches et pour d'autres ; comment demander un local sans structure par exemple ?
Mais on est jamais si bien servi que par soi même et aucune structure existante ne me convenait vraiment ; le simple fait d'être pour l'abrogation de la loi de 2004 sur les signes religieux ostensibles (la signature pour l'abrogation de cette loi a été notre tout premier geste associatif) et pour la reconnaissance de la prostitution comme un travail, me barrait la porte de beaucoup d'associations féministes.
Nous avons donc décidé de fonder les Dé-chaînées ; les FAQ autour de l'association sont en cours de rédaction mais si vous lisez mon blog, vous saurez à peu près ma position sur les sujets clivants du féminisme.
Voilà, si vous avez des questions, n'hésitez pas
TweetThe post Création de l’association Les Dé-chaînées appeared first on Crêpe Georgette.
Quentin Dupieux, par ailleurs DJ connu sous le nom de Mr Oizo dans le monde de la musique, est aussi une sorte de gourou de celui de la pellicule. Ses fans forment une secte, encensant frénétiquement ses œuvres complètement barrées. A ce jour il en a commis sept du genre, dont quatre longs-métrages. On citera «Steak» où Georges, souffre-douleur de ses camarades de classe, craque et les mitraille, et «Rubber», l’histoire démente d’un pneu psychopathe.
Là, il propose une comédie encore plus déjantée que d’ordinaire intitulée «Wrong Cops» et se déroulant dans une petite ville de Californie. Un film à sketches parti d’un court, qui laisse découvrir des flics dérangés, obscènes, corrompus jusqu’à la moelle et au comportement malsain qui patrouillent dans les rues.
Le plus dingue deale de l’herbe cachée dans des rats et des poissons morts
Le plus dingue (l’Américain Mark Burnham) deale de l’herbe cachée dans des rats et des poissons morts. Se piquant d’être mélomane, il terrorise ceux qu’il croise et notamment un ado attardé et introverti (Marilyn Manson) sous prétexte de lui apprendre ce qu’est la bonne musique. Ses collègues, caricatures de crapules, sont à la hauteur. Il y a un obsédé sexuel qui harcèle les filles pour qu’elles lui montrent leurs seins, un loser borgne et frustré (Eric Judor, le pote de Ramzy) se rêvant future star de l’électro, un lâche particulièrement débile cherchant à se débarrasser d’un vieux quasiment réduit à l’état de cadavre. Sans oublier une fliquette blondasse du genre pétasse, adepte du chantage.
Délibérément bête
En résumé des keufs peu portés sur la défense de la loi, mais dictant la leur. Ce petit monde fortement alcoolisé se retrouve finalement au cimetière et fait la fête en dansant sur les tombes pour rendre hommage à un pote décédé. «Putain, quelle bombe !» Peut-on notamment lire sous la plume d’un internaute, résumant le plaisir fou pris par d’autres inconditionnels.
N’en déplaise aux passionnés, Quentin Dupieux qui se veut délirant en imaginant un univers glauque et décalé dans une ambiance rétro, déçoit. On relèvera surtout un grand néant artistique que l’auteur, envoyant valser tous les tabous, n’épargnant rien ni personne, des gays aux handicapés en passant par la morale et l’autorité, saupoudre étonnamment d’une pointe de réalisme. «C’est un regard léger sur les misères de nos sociétés, un regard attendri et méprisant sur l’être humain», remarque- t-il.
Côté musique, élément essentiel dans ses films et ici omniprésente, on n’atteint pas non plus des sommets. Explication de l’intéressé: «Le film est délibérément bête, donc je pouvais utiliser ma musique de dégénéré sans que ça l’abîme…» Entièrement d’accord, quitte à être rejetée par la secte…
» Sortie le 19 mars.
C’est dans la salle de bain de son grand appartement de Schöneberg que Michel nous reçoit un lundi soir, la moitié du visage et du torse recouvert de mousse à raser, nous invitant à prendre place sur la cuvette des WC d’un geste de la main ample et élégant, comme s’il s’agissait d’une bergère Louis XV. Gloria n’est pas encore là, mais on la devine déjà sous les traits de ce bel homme élancé, révélés peu à peu par le rasoir. Quand il a terminé, il contemple son épaisse moustache taillée en brosse dans le miroir: «C’est un grand point de discorde. Beaucoup l’aiment, beaucoup la détestent. Certains me lancent: ‹Tu as oublié de te raser›!, sur un ton vraiment désagréable. Ce n’est pas une mode, c’est une déclaration. Un homme maquillé en femme qui porte une moustache, ça ne passe dans aucune case, ça oblige à réfléchir. Que les gens s’énervent, moi je la garde. C’est devenu ma marque de fabrique.» Et comme s’il se trouvait tout à coup trop sérieux, Michel glisse en plaisantant: «Même si bon, sans moustache, je flirtais beaucoup plus quand j’étais en Gloria! En homme, en revanche, c’est plus facile de flirter…»
Rock’n’roll queer
Trois nuits par semaine, Michel devient Gloria Viagra. Gloria en hommage à l’héroïne du film éponyme de Cassavetes, interprétée par Gena Rowlands. Viagra pour la déconne. Avec sa perruque afro blonde platine, ses robes fourreau et ses nuées de strass, elle a des allures de reine du disco échappée des années 1970. Sur scène, avec son groupe SqueezeBOX!, qu’elle aime présenter comme «le seul groupe de rock’n’roll queer du monde», Gloria se partage le micro avec la drag queen new-yorkaise Sherry Vine, réinterprétant à la sauce «sex, drag and rock’n’roll» les succès de groupes tels que Radiohead ou les White Stripes.
Elle officie également comme DJ depuis une quinzaine d’années. Après avoir fait ses débuts derrière les platines du club gay berlinois SchwuZ, elle électrise aujourd’hui les soirées GMF au Weekend, une boîte perchée dans un building de l’Alexanderplatz, et se produit dans toute l’Allemagne. Elle a également ses habitudes à Tel Aviv et à Zurich, au Heaven et au Kaufleuten.
Pourtant, ce soir-là, Gloria n’est pas attendue pour un show. Engagée à une soirée de gala organisée à l’occasion de la Berlinale, elle sera «seulement là pour être belle et [se] saoûler». Sa silhouette de gratteciel (1m97 sans talons), son excentricité et son humour désopilant ne séduisent pas seulement les patrons de clubs gays, mais s’arrachent aussi dans les soirées mondaines. «Gloria est à la fois une partie de moi et un masque, sous lequel je peux me permettre de faire des choses que Michel n’oserait pas faire. Je peux flirter, être plus insolent, offensif. Je suis une sorte de clown, cela te donne une liberté. Les drag queens sont rarement considérées comme des artistes, plus comme des clowns», confie Michel, tandis qu’il fait disparaître ses sourcils sous une pâte épaisse et barde son menton de zébrures de rouges à lèvres pour camoufler une fine couche de poils. «Il faut d’abord démaquiller l’homme avant de maquiller la femme par-dessus!»
«Salope de comptoir»
Autant qu’il se souvienne, Michel a toujours aimé s’habiller en femme. Enfant, il s’amusait à faire des défilés de mode en chemise de nuit avec sa soeur. Après des études de danse classique interrompues à cause d’une blessure, il suit des cours de stylisme et travaille un temps dans les ateliers de la Deutsche Oper, un des trois opéras de Berlin. Aujourd’hui encore, il coud lui-même «les robes de Gloria». Il choisira finalement de vivre la nuit, en rejoignant le bureau de programmation du mythique club rock SO36, à Kreuzberg. C’est au début des années 2000 qu’il deviendra Gloria Viagra et en fera ce métier qui lui va comme gant.
Regrettant que les drag queens soient la plupart du temps considérées comme «des bonbons de soirée vides de contenu», Michel-Gloria s’engage à sa façon en manifestant pour les droits des personnes de la communauté homo. L’an dernier, il a mené une série d’interviews avec des responsables politiques des différents partis allemands à l’occasion des élections au Bundestag. Mais il sait tout de même apprécier la légèreté qui colle aux basques de Gloria, comme dans son émission web Thekenschlampe («salope de comptoir»), où il interviewe des célébrités gay dans leur bar préféré un verre de prosecco à la main, en les faisant boire plus que de raison pour délier leur langue. Pas question par contre de tout se dire. Quand on lui demande son âge, elle répond: «Blonde!»
Dorothy Parker, femme de lettres née en 1893 et décédée en 1967 dans le New Jersey, est connue pour son regard critique sur la société du 20ème siècle et son humour caustique.
La vie à deux, paru en 1983 en France, est un recueil de nouvelles absolument grinçant et savoureux. Les 16 récits que nous offre l’auteur nous plongent dans différentes sphères socio-culturelles et s’imposent comme autant de fresques réalistes sur le couple. La première nouvelle « Quel dommage ! » donne le ton. Le recueil s’ouvre sur une discussion entre deux amies qui tiennent des propos d’une banalité sans commune mesure, dont Dorothy Parker sait souligner le ridicule et le non-sens, sur un couple qui vient de se séparer : « Je crois que je n’ai jamais appris une nouvelle plus déprimante. On m’aurait dit ça de n’importe quel autre couple, passe encore ! Mais les Weldon ! ». N’avons-nous pas tous pensé cela au moins une fois d’un couple d’amis ?
Et la première phrase qui semble donner le ton de La vie à deux apparaît dès les premières pages : « De quoi pouvaient bien parler les gens mariés quand ils étaient seuls ensemble ? ». N’est-ce pas la fragilité du couple, le moment où deux indépendances se transforment en deux solitudes ? Ce moment où les choses basculent et où les failles de l’autre, charmantes au départ, ne suscitent plus qu’agacement et mépris. Le mépris… Ce regard qui, une fois posé sur l’autre, condamne définitivement la relation.
L’auteure n’épargne pas les femmes. L’ancienne séductrice, l’amante éperdue, l’épouse délaissée, etc… autant d’images qui suscitent chez le lecteur tantôt de la sympathie, tantôt de la pitié. Dans « Le coup de téléphone », la protagoniste attend un appel de l’homme qu’elle aime. Désespérée en voyant l’heure passer, elle traverse des phases de rationalisation intense et des phases d’invention de stratagèmes plus absurdes les uns que les autres : « Je sais qu’il ne faut pas passer son temps à téléphoner aux hommes. Je sais qu’ils ont horreur de ça. Si on le fait, ils sont persuadés qu’on tient à eux, qu’on ne peut pas se passer d’eux et ils vous détestent à cause de cela. »
Vous pourriez me reprocher le fait de ne citer que des phrases répondant à des clichés. Mais c’est là tout le talent de Dorothy Parker ; camper subtilement les personnalités de chacun. La réflexion que l’on pourrait penser banale surgit alors avec pertinence et tendrait à ne révéler qu’une chose : toute histoire ressemble aux autres. Pourrait-on dire que les comportements humains en matière de sentiments amoureux répondent essentiellement à des codes et sont par là-même répétitifs ? Seul le cadre changerait. C’est aussi le recours à ces phrases stéréotypées qui permettent au rire, même jaune, de s’insinuer dans les nouvelles et de conférer une atmosphère particulière à des récits de vie souvent bien tristes.
Madame Hazel, la « chic » fille, toujours courtisée mais qui n’a jamais vraiment eu de chance avec les hommes finira par sombrer dans l’alcoolisme et la solitude, mais toujours avec un homme auprès d’elle. Rose, maîtresse passive et sympathique dans « Monsieur Durant » affrontera seule certaines difficultés sans sourciller et sans perturber la petite vie paisible de son amant.
Les portraits des figures masculines sont aussi très cinglants. L’amant de Rose emblématise la lâcheté, Hobie dans « Le calme avant la tempête », le mensonge. Ces deux récits laissent d’ailleurs transparaître l’une des subtilités de l’écriture de Dorothy Parker, celui de laisser la place dans le texte aux sous-entendus et aux non-dits – écueil par excellence de la vie de couple et de la vie de famille, non ?
Seulement, force est de constater, que sentimentalité et mièvrerie sont bien souvent l’apanage des personnages féminins. Nous avons évoqué « Le coup de téléphone » mais que penser de Kit dans « Le calme avant la tempête » :
« Bonsoir Kit, dit-il.
- Eh bien, bonsoir… Je regrette que cela finisse ainsi, mais si tu n’as pas envie de changement, je n’y peux rien. Tu ne peux pas tout avoir les autres et moi. Bonsoir Hobbie.
– Bonsoir Kit.
- C’est trop bête de se quitter comme ça tu ne trouves pas ? »
Kit cherche ici à relancer le dialogue en vain et laisse ainsi l’homme prendre le dessus. La posture de la femme en demande est récurrente. A ce sujet une des nouvelles s’intitule « Sentimentalité ». Une femme vient de rompre avec l’homme qu’elle aimait : « Je ne dois plus penser à lui. Ne plus penser à lui : autant dire ne plus respirer, ne plus entendre, ne plus voir. Arrêter le sang dans mes veines. » Serait-ce féminin de considérer que le monde perd son sens quand l’autre n’est plus là ? Heureusement, le personnage a cette phrase qui vient nuancer le tableau : « Je vais essayer de calmer mon pauvre cœur et d’être comme toutes ces femmes qui sont fières d’avoir le cœur sec et de ne pas se souvenir. » De quel côté vaut-il mieux être ? Sentimentale ? Ou froide ? Dorothy Parker vise juste dans toutes les interrogations qu’elle suscite. Toujours.
Le comble du sarcasme pointe lorsque le lecteur se rend compte que le titre du livre est emprunté à une nouvelle qui met en scène un couple en partance pour sa lune de miel. Inéluctablement, le récit relate une dispute passagère sur un sujet d’une futilité évidente et à la jeune épouse de dire : « Quand je pense à tous ces gens qui gâchent leur vie en se disputant pour des riens. Oh je ne veux pour rien au monde ressembler à ces deux-là, chéri. » Ne serait-ce pas là la crainte de tout couple et le sort de la majorité d’entre eux ?
Johanna
Digital artist Michael O‘s bio says he’s a full-time Bollywood movie poster artist, which is really cool all on its own. His Deviant Art profile has all kinds of sexy futuristic goodness, plus a terrific update on R2D2 and Rosie the Riveter’s We Can Do It poster. See also: this great Empty Kingdom interview as well as this feature on the artist, with the original photographs side-by-side with his final versions.
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