Certains films porno tentent de se donner des airs “mainstream” tandis que certains films mainstream incluent des séquences porno. La pornographie peut-elle être artistique et inversement l’art peut-il être porno ? La question est vaste et subjective, habituellement tranchée par les censeurs et autres organismes de classification.
Lawrence Weiner, en collaboration avec Kiki Allgeier, a réalisé un film porno en vue de le projeter dans des galeries d’art. Si côté cul, on se retrouve avec les habituelles pénétrations et fellations, des discussions philosophiques sont intercalées entre les scènes hard (ou même pendant). Du coup, le porno devient artistique et conceptuel. L’objet laisse évidemment perplexe, notamment quand il évoque la quantique physique entre deux pipes. L’oeuvre développe également une théorie intéressante concernant le domaine de l’architecture. L’assemblage de deux briques serait la base fondamentale de toute structure. S’en suivent des travaux pratiques avec divers emboîtements. Même si tout cela reste évidemment abscons, les scènes de cul sont captivantes car plutôt spontanées et elles diffèrent des mouvements mécaniques du porno industriel de masse.
Ce court-métrage de 22 minutes est soutenu par l’institut suisse de l’art contemporain, qui vend le dvd (à tirage limité) pour la rondelette somme de 200 dollars. C’est de l’art, hein.
http://www.swissinstitute.net/exhibitions/exhibition.php?Exhibition=57
Et sinon gratuitement ici, dans une qualité certes médiocre :
Et quelques questions/réponses avec le producteur du film Noritoshi Hirakawa :