Il parait que le sujet du moment c’est le Total Porno dans la tanière du Diable (excusez l’analogie). Et comme j’ai une sacrée relation à la pornographie, je ne pouvais pas passer à côté d’un tel sujet.
Je ne vais pas parler de la première fois que je suis tombée sur une vidéo ou un film sur Canal +, parce que je m’en souviens pas. Je ne vais pas non plus raconter que ça me dégoûtait carrément de voir des gens copuler et les gros plans sur les génitaux masculins il y a quelques années. Parce que, blague à part, j’avais une sorte de répulsion pour les sexes d’homme. C’était juste affreusement laid, point. Et puis il faut dire que j’étais plutôt frigide. CQFD.
J’ai donc tout naturellement commencé par les lesbiennes. Tellement plus sexy. Tellement plus glamour. Pendant longtemps, je me suis abstenue de regarder des vidéos mettant en scène un homme et une femme. Juste pour pas avoir le fameux gros plan. Puis j’ai eu ma première expérience sexuelle. Ma première fellation. Totalement imprévue. Spontanée. Et je me suis dis que finalement, c’était pas aussi dégueu’ que ce qu’on entendait. Ce qui m’a poussée à regarder les vidéos que j’avais étiquetées : NO WAY !
Et puis, le besoin de s’instruire aussi d’une certaine manière. D’apprendre des choses. De voir comment on fait ça, ou ça. Comment on appelle telle ou telle chose. C’était éducatif en somme ! Excitant mais éducatif. Sauf qu’au fur et mesure du temps, j’en ai regardé des tonnes. Et de plus en plus souvent. Et de plus en plus dans l’objectif précis de me faire jouir devant. C’était devenu clairement une partie non négligeable de ma sexualité. Mes désirs et mes fantasmes s’étaient développés en fonction des ces films. La fréquence était résolument de plus en plus importante aussi. J’avais besoin de plus. Ma libido est montée en flèche pour ne jamais redescendre. Toujours plus. Tout en restant dans des choses assez classiques tout de même (faut pas déconner).
Et puis j’ai commencé à fréquenter des garçons. Je n’allais jamais plus loin que les préliminaires, conservant jalousement mon hymen. C’est là que l’effet s’est fait sentir. Devant une vidéo, l’orgasme pouvait arriver - selon mon envie - à une vitesse fulgurante. Avec un garçon, c’était atrocement long. Terriblement épuisant. Si bien que j’ai compris qu’il m’était devenu presque impossible de jouir sans me faire mon propre film dans ma tête. Et encore, ça n’accélérait pas vraiment le processus… Finalement, même le cap de la pénétration passée, c’était pareil. Autant dire, qu’il y a mieux.
Le souci étant que les films porno allant de paire avec ma sexualité, il m’était inconcevable d’arrêter d’en regarder. Du coup, c’est toujours autant le cas. Et j’ai toujours un problème pour atteindre l’orgasme avec mon partenaire. Attention, j’adore ce qu’on me fait. Et je prends vraiment mon pied. Mais c’est comme si ça ne me suffisait pas, comme s’il manquait l’étincelle qui me ferait décoller. Pas moyen de jouir sans me faire mon scénario dans ma tête. Et pas n’importe lequel : un vrai truc porno. Les mots crus, une certaine violence ou domination. Oui, parce qu’il faut savoir que c’est ainsi que je conçois mes rapports aujourd’hui. Porn effect.
Bien sûr, n’allez pas croire que c’est le cas à chaque fois. Au contraire. C’est même moins fréquent que je voudrais. Faire l’amour, doucement, tendrement, j’aime beaucoup aussi. Même si dans ma tête, c’est une avalanche de scènes pornographiques. Cela dit, c’est clairement en “baisant” que je retrouve ce dans quoi mon imaginaire baigne.
Je disais que je mettais un temps infini à obtenir mon orgasme. Tant et si bien que parfois, au bout d’une heure d’acharnement, je laisse tomber. D’autant que mon pauvre homme tente de maintenir les choses jusqu’à ce que j’y arrive. Frustration.
J’ai essayé la technique du “je me vide l’esprit, je pense à rien” ou même du “plus de porno pendant une ou deux semaines“. La première marche bien tant que je veux pas avoir d’orgasme, la deuxième… Dois-je vraiment en parler ? Pourtant, je me rends compte que je commence tout juste à me détacher des scénarios dans ma tête pour me concentrer exclusivement sur ce qu’il se passe. Bon, ça a ses failles et ça ne marche pas toujours, mais même si les orgasmes qui en découlent se comptent sur les doigts d’une main, c’est quand même bien plus intéressant qu’un orgasme provoqué.
Et vous ? Est-ce que le porno a vraiment influencé votre sexualité ?
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