Nouveau poème pour nouvelle mode sur les tubes : les vidéos sauce «Instagram» ou mettant en scène des femmes au physique d’Instagrameuse (ce que les rois de l’amat Leolulu exploitent d’ailleurs à merveille dans la vidéo à retrouver après le poème). Mode qui fait écho à la censure systématisée qui sévit sur les réseaux sociaux et qui vient d’ailleurs d’être dénoncée dans une tribune publiée par Libération et signée par l’équipe du Tag. Une aseptisation dangereuse que le porn, et la poésie, se chargent donc de faire imploser. Ensemble, c’est mieux.
Au quotidien des doigts
Dont les yeux gonflent d’appétit
Et le sang flamme
Elle s’enflamme,
La plus belle,
La plus même,
Et mon doigt par deux fois (= un like)
Broie ce pixel quoi que téton
Jamais le même, dit-on.
Le fantasme a compris et s’en va tout reconstruire au pays noir orange où les fruits bavent des miroirs labyrinthes qui vibrionnent le long des chairs de poules.
Et voilà : quoi que pixels aussi mais au pluriel
Au pays noir orange
Jamais idem sont les tétons
Dont c'est le miel ici qu'on MANGE !
Voilà que le clonage déconne,
Voilà que le corps l’eau à la bouche
Se selfie stick,
Avale, et va, et vient, et veut,
Se sauve
Du quotidien pesé au gramme,
Du quotidien sans heurts
Ni grumeaux
Jamais les mêmes, voit-on
Au pays noir orange des miroirs labyrinthes
Où le clonage déconne.
Photo de couverture issue de l’Instagram de Leolulu