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Alors que l'épidémie de variole du singe semble marquer le pas en Europe, la Confédération a signé le contrat pour 40'000 doses, attendues le mois prochain.
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Le Lelo Sona Cruise 2, c’est un peu le sextoy tant attendu ! La version N°2 du désormais incontournable Lelo Sona Cruise version N°1, un sextoy qu’on avait déjà adoré ! Autant vous dire, on était impatientes de découvrir le nouveau modèle.
Une technologie dans l’air du tempsJe découvrais, il y a presque deux ans, les jouets à ondes pulsées et j’étais ultra-conquise par cette nouvelle façon de prendre en charge mon clitoris. Le principe ? Une succion autour du clitoris qui stimule, par des ondes d’air, les bords externes et toute la partie immergée de l’organe érogène. Je mentionne ici le clitoris, mais libre à vous de profiter des succions où vous le souhaitez, bien entendu. La différence de taille avec les vibrateurs habituels étant qu’il n’y a pas de contact direct sur la zone la plus sensible. Adepte de la marque Lelo, c’est sans surprise que l’on trouve déjà le premier Sona Cruise dans mon tiroir.
Packaging du sextoy Lelo Sona Cruise 2 Sona Cruise et Sona Cruise 2, quelles différences ?Ici, le soin apporté au packaging est le même que le Sona Cruise. Fidèle à cette élégante boîte noire, Lelo vous fournit un échantillon de lubrifiant, un mode d’emploi, une jolie sacoche effet soie, et le chargeur (extrémités Jack et USB). Vous le constatez sur la photo ci-dessous, le design des deux objets est sensiblement le même (surface chromée, étanchéité, silicone rosé dit haut de gamme). Toutefois, on souligne une différence au niveau du bec du Sona Cruise 2, plus « pointu » au bord. Cette différence se ressent dans la prise en main du jouet, qui épouse effectivement mieux la forme du clitoris. Je m’attendais à un peu d’inconfort du fait de la forme plus « abrupte » du bec, mais il n’en est rien. On sent que l’objet a été bien pensé (encore heureux, vous me direz, puisqu’il appartient au marché du sextoy de luxe).
À gauche, le sextoy Sona Cruise 2. À droite, le Sona Cruise 1.Quant à l’ergonomie, elle reste la même en apparence. Cependant, quelques améliorations à noter : contrairement aux boutons » + » et « – » qui servaient respectivement à allumer et éteindre le Sona Cruise 1 (avec le risque d’éteindre le jouet en baissant trop l’intensité des ondes), c’est juste le bouton du milieu qui centralise ces deux possibilités.
Le niveau d’intensité de base est un peu fort quand on l’allume, il faut laisser le doigt appuyé sur le bouton « + » ou « – » pour réguler. Pour vous donner une idée du son qu’il fait, je dirais que c’est légèrement au-dessus du ronronnement d’un chat. Attention, le son peut varier d’un mode à l’autre et s’accroît logiquement en fonction de la puissance choisie. La forme se glisse agréablement au creux de la paume, bien qu’elle ne soit pas toujours pratique à manier, selon votre position.
Un rythme sur mesure et waterproof ∞ Mon vibromasseur Sona Cruise 2On passe de 8 modes vibratoires à 12, ce qui est non négligeable. Le mode « neutre » de départ peut suffire à certaines, mais je trouve ça chouette de pouvoir profiter d’autant de choix. Cela apporte un peu de surprise à l’expérience ! Ce sextoy haut de gamme n’est pas donné niveau prix. Mais, c’est un bon investissement sur le long terme, si on sait qu’il faudra plus d’une utilisation pour en faire le tour. Il y en a pour tous les goûts, Lelo s’attachant à vouloir vous offrir le « rythme parfait » ; vous avez d’abord les versions pulsatoires saccadées, puis les modes gagnent en originalité, calquées sur le style du symbole « infini », avec des montées et descentes progressives. On ajoute à l’addition finale que le Sona Cruise 2, comme sa version antérieure, est entièrement waterproof (et beaucoup plus discret sous l’eau, niveau ondes sonores).
Acheter le Lelo Sona Cruise 2 ou pas ?Il n’y a pas vraiment de différences entre les deux Sona, hormis les modes pulsatoires. Enfin si, il y a le prix. Le Sona Cruise 2 est plus cher (149 euros sur la boutique Dorcelstore). Je ne vous recommande pas de l’acheter si vous possédez déjà le premier modèle (à moins que vous soyez collectionneuse). En revanche, si vous n’avez pas encore testé de stimulateur à ondes soniques, vous pouvez lui donner toute votre confiance. Je le répète, investir dans un sextoy de qualité est important : il vous donnera du plaisir sur mesure, ne vous irritera jamais la peau et surtout, il vous durera loooooooongtemps.
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Trouver des dildos, des films pornos, même des condoms sur des bananes, c’est facile. Trouver des modèles d’organes génitaux diversifiés ? Quasi impossible, même pour les spécialistes en santé!
« C’est complètement fou, personne ne savait de quoi avait l’air le clitoris il n’y a pas si longtemps ! », s’exclame l’éducatrice en sexualité Magaly Pirotte. Briser les tabous entourant le corps est devenu sa mission.
Pour y arriver, la chercheuse se met aux fourneaux. Ce ne sont pas des muffins qui sortent de ses moules, mais plutôt des organes génitaux en trois dimensions. Des pénis circoncis ou non, au repos ou en érection. Des vulves et des clitoris complets (à titre de rappel : 90 % de cet organe se situe à l’intérieur du corps). Des anatomies de personnes transsexuelles ou d’autres ayant subi une mutilation génitale. Des organes de toutes sortes, moulés sur de vraies personnes. Et pas de discrimination raciale : tous les moulages de silicone sont en couleurs fluo !
Son entreprise SEX-ED + est l’une des seules au monde à produire ce genre de moulages. Ses produits éducatifs sont livrés aux quatre coins du globe. Au Québec, des dizaines d’écoles ont acheté ses kits. En manipulant ces outils inusités, les jeunes parlent de sexualité de façon plus inclusive et respectueuse ; les enseignant·e·s abordent la diversité des corps, des identités, et des expériences.
Besoin de référencesSelon Magaly Pirotte, un des besoins majeurs en éducation à la sexualité est de répondre à deux grandes questions : « Est-ce que mon corps est normal ? Est-ce que mes réponses sexuelles sont normales ? »
Plusieurs jeunes n’ont qu’une référence en matière de sexualité : la pornographie. Or, on le sait, elle est rarement représentative de la réalité. En exposant la diversité de l’intime, on réduit l’anxiété et on ouvre la porte à une sexualité plus saine et épanouie. En enseignant la biologie du clitoris, par exemple, on comprend mieux les sensations, le plaisir et le désir au féminin.
Plus encore, lever ces tabous facilite le consentement éclairé : « Si tu penses que ton corps est répugnant, l’affirmation de soi sera peut-être plus ardue, dit Magaly Pirotte. Il est beaucoup plus difficile de poser ses limites et de dire non lorsqu’on n’accepte pas son corps. »
La chirurgie? Un mirage!Chez bien des femmes, les petites lèvres de la vulve dépassent des grandes lèvres. C’est normal ! Mais on n’en parle pas… Dans l’espoir de ressembler à des actrices pornos ou à des femmes retouchées sur Photoshop, des jeunes femmes de moins de 25 ans subissent des chirurgies de la vulve ou l’ablation des petites lèvres.
Le phénomène est en croissance dans certains pays, comme la France et l’Angleterre. Or ce type de chirurgie intime comporte des risques : mauvaise cicatrisation des plaies, lésion des nerfs pouvant entraîner un engourdissement ou une perte de sensibilité permanente.
Pour que les femmes apprennent à connaître et à accepter leur corps, plusieurs initiatives éducatives ont vu le jour. Sur Instagram, l’artiste queer Hilde Atalanta a créé une page de dessins faisant honneur à la diversité des vulves (@the.vulva.gallery). De la même façon, le sculpteur Jamie McCartney a créé une oeuvre nommée The Great Wall of Vagina (Le grand mur du vagin) comptant plusieurs centaines de moules plâtrés.
Envie d’en savoir plus sur le sujet? Découvrez des oeuvres et des ressources incontournables reliées à la sexualité juste ici.
Cet article est tiré du magazine Septembre 2022 – À bas les tabous! Journaliste Miriane Demers-Lemay En savoir plus sur ce numéroLe billet Mon sexe est-il normal? apparaît en premier sur SEX-ED +.
« Je suis éjaculateur précoce. Le problème, c’est que je ne m’en rends même pas compte. Pendant les préliminaires, je suis très excité quand je touche ma copine. Mais rapidement, je m’aperçois que j’ai éjaculé et que j’en ai mis partout sur les draps, sans rien ressentir et sans jouir. Après, pendant la pénétration ou la fellation, je jouis et j’éjacule à nouveau. Ce n’est pas normal, aidez-moi ! »
Pourquoi est-ce que j’éjacule sans même m’en rendre compte ? Notre sexologue répond :Puisque vous avez Internet, vous allez pouvoir chercher des informations sur l’éjaculation précoce sur des sites de sexologie. Pas des sites X, mais des sites médicaux. Vous y trouverez un certain nombre d’exercices à faire et des explications sur le contrôle de l’éjaculation. On peut y lire également des témoignages d’autres hommes ayant eu, comme vous, ce problème au démarrage de leur vie sexuelle.
Cela devrait vous permettre de mieux vous y retrouver et de ne plus vous laisser entraîner par votre excitation. Il est plus ou moins difficile d’apprendre à faire l’amour et à retarder l’éjaculation. Certains hommes ont une « hyper » excitabilité sexuelle responsable d’une montée de sperme trop rapide pour la retenir. Et si vous ne sentez pas l’éjaculation se produire, c’est parce que vous êtes trop stressé ou trop intimidé. Il est donc très important que vous vous relaxiez...Lire la suite sur Union
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La voix de l'Iran résonne dans le cœur (les oreilles) de chacune/chacun de nous et du monde.
- Femmes d'IranCet article Talons hauts et langues fourchues : le terrain de jeu de jajajajjjjja provient de Manifesto XXI.
Créatrice bicéphale formée à Madrid aux Beaux-Arts et à l’École supérieure de design en mode, l’illustratrice Lucía Lomas compose un univers où règne l’esthétique du contraste : onirique, burlesque et coloré, mais également sombre voire inquiétant.C’est sous le pseudonyme à la fois rieur et ambivalent de « jajajajjjjja » que Lucía Lomas invente des personnages attachants et troublants. En utilisant de larges palettes chromatiques, elle crée des scènes bucoliques décontextualisées, entre les champs de pâquerettes, les salons aux murs rose bonbon et les fonds noirs. Plutôt que de s’adresser à l’imaginaire primaire de son public, Lucía exprime par le dessin des angoisses personnelles et des émotions polarisées, où prévalent l’ambiguïté, l’ironie et une certaine mélancolie façon Edward aux mains d’argent, ainsi qu’une réflexion exigeante sur ses procédés de création, à peine cachée par une légère autodérision.
jajajajjjjja, Las amigasC’est au tout début d’un été madrilène chaud et éprouvant que nous avons discuté avec elle de l’illustration comme pratique cathartique, de son rapport aux monstres et au milieu queer, de ses cauchemars d’enfance et des liens entre ses deux pratiques artistiques, le stylisme et l’illustration.
Il était une fois deux chats à deux têtesPour comprendre la genèse du projet jajajajjjjja, il faut mentionner une anecdote datant d’il y a quelques années, lors d’un cours aux Beaux-Arts. Lucía, qui affectionnait particulièrement représenter des meubles, esquissa sans le vouloir deux chats à deux têtes. Rompant soudain avec le mécanisme qui caractérisait son rapport au dessin jusqu’alors, cette situation suscita chez elle le rire et la stupeur. Déviation créatrice instinctive face à un certain pragmatisme ? « D’une certaine façon, je m’étais lassée de la zone de confort à laquelle je me limitais dans mes projets à l’époque », affirme-t-elle. Pourtant, les créatures colorées de Lucía sont restées au départ une source d’amusement plutôt intime, jusqu’à ce que jajajajjjjja voie le jour pendant le confinement, alors qu’elle commençait une formation à l’École supérieure de design et suite aux encouragements de ses ami·es à partager ses dessins.
jajajajjjjja, TaconesDepuis sa naissance officielle il y a deux ans, jajajajjjjja s’est fait progressivement connaître dans un milieu artistique underground à Madrid, par les créations personnelles de Lucía, les commandes régulières de portraits, et le cercle de l’illustratrice proche du monde de la mode. Quelques mois plus tard, grâce aux compétences acquises au cours de sa formation en stylisme, ses personnages ont pris la forme de sympathiques peluches velues, et sont aujourd’hui sollicitées pour la réalisation de vidéo-clips (« Nezuko », de l’artiste pop Rojuu) ou de nombreux shootings de mode (le dernier en date avec Samantha Hudson dans SICKY Magazine), et intégrant les nouvelles collections de certains studios (comme celle de Reparto, présentée du 14 au 18 septembre à Madrid à l’occasion de la Mercedes-Benz Fashion Week). Lucía raconte que les peluches « sont nées des affects », c’est-à-dire dans le but de créer des objets qui accompagneraient ses proches. Lorsqu’elle commence à réceptionner des commandes, elle se met à les concevoir comme « des lettres d’amour » du fait de leur caractère très personnalisé : « Je passais deux ou trois jours à penser constamment à ces personnes que je ne connaissais pas », nous confie-t-elle.
Terrain de jeu : désacraliser l’artisteJ’apprends beaucoup de mes personnages, je sens qu’ils me donnent une autre perspective.
jajajajjjjja
Lucía conçoit chaque illustration avec exigence. Au-delà d’un remarquable travail sur la couleur, pop et psyché, l’accentuation caricaturale des traits de la plupart des personnages confère une apparence naïve à ses dessins. Elle explique l’utilisation de ce langage ingénu : « Peut-être parce que je me sens encore enfant et que je n’ai pas de responsabilité en tant qu’adulte, j’ai l’impression d’être prise au piège dans des sortes de limbes mêlant l’enfance et l’âge adulte. » Cette dimension infantile reflète également la tendresse de l’artiste envers ses créatures, basée sur une relation horizontale dans laquelle Lucía adopte la position de voyeuse : « J’apprends beaucoup de mes personnages, je sens qu’ils me donnent une autre perspective. » Le plaisir est donc au cœur de sa relation au dessin : l’artiste explique que représenter « une drôle de bestiole » incarne toujours « un super moment », ce que démontre aussi l’appellation « terrain de jeu » donnée au profil Instagram de jajajajjjjja.
jajajajjjjja, Destroying the spell, collaboration avec The Beast LoverL’humour et le plaisir peuvent dériver vers le grotesque, jusqu’à parfois subvertir avec beaucoup d’amusement un vocabulaire enfantin scatologique : « Où que tu ailles, prends ton infusion de caca avec toi » est inscrit en légende d’un personnage violet à couettes et claquettes compensées, des marguerites dans une main et son matelas dans l’autre, les petits nuages de gaz derrière elle étant particulièrement évocateurs… Ce côté niña mala (mauvaise fille) que l’illustratrice affectionne tant se transforme cependant en trompe-l’œil lorsqu’il laisse place à l’humour noir et aux scènes cauchemardesques, dont « le contenu est super trash », selon ses propres termes. En ce sens, le contraste entre l’utilisation de couleurs vives et les fonds noirs, ainsi que la représentation de monstres en pleine page, le choix de la disproportion (de leurs jambes et de leurs talons hauts, de leurs ongles ou de leurs sourires parfois machiavéliques) offrent à l’univers de jajajajjjjja un caractère déconcertant, presque effrayant. « C’est plus naturel pour moi d’exprimer des choses négatives que positives », insiste-t-elle en rappelant en riant son côté « hyper emo ».
Sans aucun doute, ce processus de création partant des angoisses et des peurs de Lucía Lomas, qui dit elle-même « beaucoup polariser sur le plan émotionnel », octroie à ses dessins quelque chose de profondément punk ou grunge. Elle ne nie pas que ses personnages puissent représenter les états d’anxiété contemporains de sa génération (entre la Y et la Z), tout en admettant la valeur cathartique de l’expression de son propre mal-être par le dessin, ce qu’elle juge « égoïste ». « Mais finalement, ça fait du bien d’exprimer ce qui t’inquiète, l’extérioriser te permet de valider ce que tu ressens et que ce soit moins pesant », poursuit-elle.
jajajajjjjja, Poster, pour Reparto StudioLe symbolisme et la métaphore partent donc d’un « travail introspectif et en quelque sorte d’exploration ». Elle nous confie : « Quand je dessine un crocodile avec des bas résille, l’image me fait rire mais ensuite je me rends compte qu’il y a énormément de choses là-dedans et que ça produit un “effet passoire”. » Cette dimension d’exutoire trouve un écho particulier chez un public avide d’esthétiques expérimentales et d’œuvres allégoriques, habitué aux projets riches et complexes à déchiffrer. « Même si j’étais sceptique à l’idée de m’exposer, finalement beaucoup de gens peuvent s’identifier ou parfois interpréter les scènes de façon totalement différente », affirme-t-elle. Prendre conscience que ses propres angoisses communiquent avec celles du public lui a donc permis de s’opposer à la figure de « l’artiste » telle que prônée dans le cadre de sa formation aux Beaux-Arts. La vocation ne lui semblait pas aussi naturelle qu’à certaines personnes l’entourant pendant ses études, car elle avait compris que « c’était une façon de performer un rôle et que ça n’avait pas de sens ». À travers l’ironie qu’elle déploie dans ses illustrations, s’exprime la volonté de « ne pas se prendre au sérieux ». D’abord un moyen pour elle de « ne pas affronter les problèmes » ou de « penser que ce [qu’elle ressent] n’a pas de valeur », l’humour, un « outil » qu’elle adore, devient donc déterminant au moment d’exprimer ses émotions par le dessin.
jajajajjjjja, Pensando pensamientos jajajajjjjja, Interrogación Era Dents pointues et robes fleuries : le monstre comme figure queerLe monstre était une façon que tout le monde se sente identifié·e.
jajajajjjjja
Si le panel d’expressions et d’émotions que Lucía transmet à travers l’illustration permet une certaine identification, la figure du monstre recèle en elle-même une puissance de représentation ou d’incarnation. Sur ce plan, les possibilités symboliques se voient démultipliées par un élément qui permet de dépasser le binarisme de genre, jouer avec le travestisme et construire des esthétiques queers. Lucía insiste sur le fait que cette réflexion a intégré son travail a posteriori, soulevant de nombreuses questions personnelles quant à la place de son esthétique dans un milieu artistique concret (madrilène underground et expérimental) ainsi que son identité de genre en tant que femme blanche cis. « J’incarne l’idée de meuf féminine même si je ne le suis pas tant que ça au sens canonique du terme, mais je m’y sens bien malgré tout. Le monstre était une façon que tout le monde se sente identifié·e. » La notion de queer a donc intégré ses illustrations de façon non réfléchie, instinctive, par le biais de son milieu et de ses proches, car les procédés de création personnels « se nourrissent ensuite des gens qui t’entourent et des références culturelles que tu accumules ». jajajajjjjja s’exprime donc comme un projet où l’illustration ne se résume pas à un seul passe-temps : Lucía la conçoit comme « un espace divertissant », même si elle reconnaît qu’« il y a aussi un engagement ».
Malgré tout, les meubles restent un élément clé de certaines scènes et peuvent parfois en être les protagonistes : des boules de noël aux langues fourchues, aux longues boots à bout pointu et yeux maquillés, une chaise à carreaux solitaire au milieu des pâquerettes sur un fond noir, ou encore un fauteuil à talons dévorant une créature en robe fleurie et bottines à rayures. Ils servent souvent à donner un cadre à des atmosphères indéterminées, l’important étant pour Lucía de ne pas « répéter le même schéma de construction ». Elle essaye aussi de lutter contre un « processus créatif mécanisé » en explorant différents formats, ce que lui permettent les collaborations avec des marques comme Vogue, Desigual, Bimba y Lola, The Beast Lover, ou des projets indépendants ou plus personnels comme la revue La Picotres ou l’illustration des contes de Carlos Acosta (« Criaturas de la noche » et le recueil Variaciones sobre la muerte). Le topique du monstre, malgré son importance, ne devrait selon elle en aucun cas devenir « un caractère générique » ni un « moyen de son langage graphique » : son emploi doit être justifié.
Emeerree x jajajajjjjja, DROP 3 La styliste dans l’illustratrice : jajajajjjjja versus LuciDans les illustrations de Lucía, la variété des motifs accompagne un travail minutieux de la couleur. Un regard aiguisé prendra certainement beaucoup de plaisir à observer les extraordinaires détails des apparats des personnages de jajajajjjjja, de leurs pieds systématiquement chaussés aux corsets et pantalons fluides, leurs éventuels bijoux, sacs et gants. L’apparence de ces créatures dépourvues d’identification de genre fait l’objet d’une approche méticuleuse de la part de l’illustratrice et, bien qu’elle souhaite séparer ces deux facettes de sa créativité (avec comme seule exception DROP 3, une collection du studio Emeerree que Lucía intègre en tant que styliste), la mode constitue un trait constitutif de jajajajjjjja et Lucía conçoit les looks de ses créatures comme « un accessoire de plus pour l’illustration ». Elle nous confie : « J’adore m’habiller, même quand je sors pour acheter du pain j’adore en faire des tonnes, et j’ai l’impression que les personnages que je conçois aussi. » En d’autres termes, ce soin de l’apparence est un élément de l’identité de la créatrice qui se reflète dans ses illustrations. Pour autant, il est intéressant de retrouver l’importance du contraste dans les looks conçus par Lucía. La dimension inquiétante qui imprègne certaines des illustrations de jajajajjjjja se retrouve aussi dans ses outfits et son inclination particulière pour les esthétiques dark (héritages d’une « ex-emo choni » fan de Linkin Park), inspirées de certains films d’horreur (The Grudge, intégrant la série japonaise Ju-on, qu’elle a vu pour la première fois à sept ans), et où le concept de sorcière a une place essentielle, surtout dans le cadre de certains projets personnels (comme « Bruji… te quiero! »).
jajajajjjjja, Solène y AdolfoBien qu’elle ne soit pas vraiment justifiée, une approche transversale entre jajajajjjjja et Luci Lomas montre bien le côté psychédélique du traitement de la couleur dans un projet au sein duquel reposent « sensibilité et contraste ». À une question sur ses perspectives d’avenir, Lucía répond avec beaucoup d’incertitudes : elle s’imagine « vivante, j’espère ! J’ai du mal à me penser au futur. Imagine, est-ce que je vais mourir tragiquement ? C’est une possibilité parmi tant d’autres ».
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Image à la une : jajajajjjjja, Mis defensas luchando para poder ponerme vestido en Nochevieja
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« Mon conjoint a beaucoup plus de désirs et de fantasmes que moi. J’ai peur de ne pas parvenir à le satisfaire entièrement. J’ai essayé d’en parler avec lui, mais je crois que nous avons également besoin d’une aide extérieure. Comment faire pour le convaincre d’aller voir un sexologue ? »
Comment faire pour convaincre mon conjoint d’aller voir un sexologue ? Notre sexologue répond :Vous avez raison, ce n’est pas toujours facile de persuader son conjoint de consulter, en particulier dans ce genre de situation. En effet, j’imagine qu’il considère que tout va bien de son côté et qu’il n’y a donc aucune raison de s’adresser à quelqu’un d’extérieur. Personnellement, je conseille souvent de venir d’abord consulter seul(e) tout en faisant part au conjoint de la démarche. Il faut lui dire que vous avez conscience d’un souci dans votre couple et que vous avez décidé d’aller en parler à quelqu’un pour vous faire aider. Vous pourrez ensuite lui dire que le(la) spécialiste a demandé à le rencontrer pour avoir son avis et savoir ce qu’il pense de la situation que vous-même lui auriez décrite. Le fait de vouloir comparer les deux versions, celle de la femme et celle de l’homme, lui semblera logique et le poussera à accepter de rencontrer à son tour le(la) sexologue chez qui vous vous êtes rendue....Lire la suite sur Union
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Voir la ville de Québec depuis le petit hublot de l’avion, après toutes ces années, m’a donné un sentiment de turbulence. Il faut dire que j’ai bien changé·e depuis que j’ai quitté le Canada. Alors que je suis considéré·e comme étranger·ère en Suisse, me voilà à me sentir étranger·ère dans mon propre pays.
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