Pour fêter l’été, je vous ouvre mon cœur et mon disque dur (pour le reste, on s’arrange en privé). De la pépite fantasmatique comme s’il en giclait. Sortez les mouchoirs : larmes de nostalgie et squirt en tous genres assurés.
Boys in the sand, Wakefield Poole, 1971
Boys in the sand ou l’empire du fantasme. Les mecs apparaissent par la simple force de l’imagination. Dans cette scène finale, un électricien surgit dans le salon d’un blondinet. La lumière est magnifique, la baise est incroyablement belle et intense et les mecs n’en finissent pas de switcher avec délice. Qui veut faire un tour à Fire Island ?
Benoît voyou, Cyril Berthier, 1980
Benoît arrive au ptit-dej, tête dans le cul, il est rentré tard hier soir. Sa mère se demande bien ce qu’il fiche et se fait un sang d’encre. Mais pas d’inquiétude, Benoît remplit ses journées de plaisirs simples: quand il n’est pas en train de faire de l’auto-tamponneuse, il suce des bites à tour de bras. Benoît, tourne-toi: on le retrouve en train de se faire bouffer le cul aux Buttes Chaumont en regardant les canards. Oui, c’était bien avant les dimanches au Rosa Bonheur…
Lockner’s Key, Rip Colt, 197?
Songe d’une nuit d’été. Bruno se tape un solo tout en muscle et en poils. Un motard en uniforme vient lui rendre sa clé oubliée dans la serrure. Il n’en faut pas plus à Bruno pour convoquer le rider par la pensée. Clint Lockner, tout ectoplasme imaginaire qu’il est, a des effets bien réels sur le corps de Bruno: les moustaches palpitent, les tétons viennent à la rencontre du cuir, les poils tissent une étrange tapisserie. Clint s’évapore ensuite dans un halo fuschia, laissant le corps alangui de Bruno sur le lit.
Falconhead, Michael Zen, 1976
Encore de la fantasmagorie en barre avec un bon gros culte. La fantaisie prend ici naissance dans le narcissisme des personnages. Un miroir maudit passe de main en main et piège des éphèbes dans leur reflet. Débardeur déchiré, poing avalé, un moustachu succombe aux plaisirs du self-love. Après avoir tartiné son sperme encore chaud sur le miroir, il le nettoie d’une langue lascive. Qui n’a jamais rêvé de lécher une image?
Kansas City Trucking Co., Joe Gage, 1976
Premier opus de la trilogie routière de Joe Gage, Kansas City Trucking Co. est un trip sans fin sur l’autoroute du désir. Ceinturons bouclés, bigs rigs, mains sur le volant, un voyage dans mes fantasmes d’enfants (oui, je voulais conduire un Peterbilt quand j’avais dix ans). On embarque donc avec Hank, vieux routier du plaisir entre mecs, et Joe, jeune hétéro flexible. Le film est composé de trajectoires qui se croisent sur l’asphalte brûlant, mirages évanescents ou rêves devenus réalités.