Sorti le 2 octobre, Victime de la porn nous plonge dans les textes incisifs d’Eric Chandonnet.
Si vous êtes un habitué de nos pages, vous connaissez déjà Eric Chandonnet. D’avril 2010 à août 2016 on pouvait le lire sur le site culturel Nightlife. Sa chronique gonzo « Victime de la porn » nous promenait aux confins des sexualités, entre sextoys, faps en pagaille, plans-cul, culte de la performance, orgasme féminin et slut-shaming. Un panorama assez large pour que tout le monde puisse s’identifier. Le tout avec cette dérision très générationnelle qui fait son style, l’idéal pour évoquer notre rapport au sexe avec la distance nécessaire. O joie, ses meilleures chroniques se retrouvent dans un recueil publié au début du semestre passé.
Résultat ? Pas moins de cent-onze textes à l’argot singulier – certains ont été remaniés à l’occasion de cette édition – où la prose bande sévère. Car cette Victime de la Porn n’est pas juste une chronique-sexe, c’est une chevauchée fantastique lexicale où le plaisir de la verve l’emporte volontiers sur tout le reste. Le rythme narratif, les nombreuses interpellations au lecteur et l’humour ironico-trash confèrent une patine très stand-up à ces écrits qui concentrent un bon gros nombre d’obsessions (et de névroses) contemporaines. Porno, sexfriends, appli de rencontres, clitoris et complexes, tous les thèmes s’enlacent dans VDLP, somme de digressions en mode POV d’une masculinité geek du cul, qui doute et (s’)interroge.
Last but not least, les exubérances linguistiques de Chandonnet plairont à ceux qui considèrent, comme nous, que le porn est toujours une histoire de mélange des langues.