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Le lundi 6 novembre 2017 a été diffusée sur France 2, dans l’émission Stupéfiant, une interview de la réalisatrice Sara Forestier. L’interview a fait sensation : pour illustrer sa lassitude de l’injonction faite aux femmes de se rendre “présentable”, elle s’est présentée face nue et sans brushing. Mais attention ! Elle aime bien son petit rouge à lèvres, juste qu’elle n’a pas envie d’en même à chaque fois qu’elle doit se présenter en public et encore plus sous les projecteurs.
Si elle s’est faite tancer par des personnalités telles que Raphaël Einthoven, ce discours résonne en moi. En effet, en tant qu’autiste, je considère que je porte déjà un masque tous les matins ne serait-ce qu’en fermant la porte de mon appartement à clé. Je ne me maquille que rarement (maladie, deuil, chagrin, soirée un peu huppée, représentation avec mon orchestre, etc.) et je vis mal les jours où je me maquille.
En parallèle de la grande poussée d’empouvoirement féministe qu’est la campagne de dénonciations de crimes sexuels dans le milieu du cinéma hollywoodien depuis le mois de septembre, d’autres combats se sont agrégés à cette prise de parole. Que ce soit pour l’apprentissage de la sexualité et de ses conséquences, les violences faites aux femmes ou l’injonction de bonne tenue graphique qui leur est faite par les différentes sociétés humaines, si la parole contradictoire est encore réprimée de manière parfois violente, elle a le mérite de prendre enfin de l’ampleur sur le plan médiatique.
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Vivre en société nous impose de revêtir un masque qui est plus ou moins visible selon la valeur dont nous pensons être tributaires. Pour les personnes de sexe féminin, ce masque est tellement imposant qu’il empêche parfois la propriétaire de respirer. C’est en cela que j’ai aimé l’intervention de Sara Forestier, même si le masque qu’elle portait lors de l’interview était aussi visible que la Muraille de Chine vue de l’espace.
Pourquoi refusons-nous tous tellement de voir la personnalité des autres à nu que les sociétés humaines imposent ainsi ces masques ? Pourquoi le masque que porte toute femme est si énorme qu’il invisibilise toute forme de parole qu’elle prend ?
À titre personnel, je ne suis même pas certaine que le masque que nous portons tous, nous le portions de manière consciente. J’ai mis 25 ans à en avoir conscience. Habituellement, cette prise de conscience vient avec l’adolescence et la formation dudit masque. C’est en effet à cette période, après les premiers essais de sociabilisation liées à l’enfance, que nous formons tous notre masque pour avancer dans cette société. Enfin, c’est ce que nous croyons : il est fort possible que ce soit la société même qui fabrique notre masque afin de nous aider à nous y intégrer. De plus en plus pourtant, ces masques fabriqués, il arrive qu’il ne nous convienne jamais.
D’où la dénonciation de ces injonctions à la bonne qualité graphique pour les femmes. Une femme sera toujours mieux écoutée dès lors qu’elle aura le bon tailleur, les bonnes chaussures, la bonne forme de sourcil, pas de moustache et le maquillage à la fois discret et assez apparent pour cacher la misère. Ca fait beaucoup d’un coup. Trop. Le masque d’une femme en devient tellement imposant qu’il ne lui reste plus qu’à sourire, faute de pouvoir s’exprimer.
Quand un pan de la société essaie de détricoter une manœuvre sociétale, que ce soit la dénonciation et la volonté d’abolition de systèmes financiers ou de faits ancestraux concernant les rapports humains, on dit pour les élites de ce système que le masque tombe. Obligées d’avancer à nu, donc faibles, dans l’attente d’un autre masque, les personnes sont alors soumises à une sorte de vindicte populaire qui attend que l’ennemi désigné sorte sans masque pour l’invisibiliser par la mort sociale ou réelle.
Or cette mise à nu est nécessaire pour nous tous, que nous ayons une dimension vertueuse ou vicieuse dans la société. Mon souhait utopique de société serait que nous avancions tous sans masque, en ne présentant que notre personnalité comme seul bagage graphique. Nous ne chercherions pas à correspondre à ce masque dont la société nous revêt.
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Bref, maquillons-nous, ne nous épilons pas, mais questionnons constamment ce masque que nous portons. Correspond-il à nos aspirations ? Que faisons-nous pour ce faire ?
Relire le Bouillon de Kub’Ture #1 : Karim Debbache et mon rapport à l’image réelle
Relire le Bouillon de Kub’Ture #2 : Arthur prend-t-il le public rock pour des ados attardés ?
Relire le Bouillon de Kub’Ture #3 : Un ministère de la Culture est-il toujours nécessaire ?
Relire le Bouillon de Kub’Ture #4 : La question du goût
Relire le Bouillon de Kub’Ture #5 : Radiohead et le mythe de l’âge d’or
Relire le Bouillon de Kub’Ture #6 : Bécherel, petit paradis
Relire le Bouillon de Kub’Ture #7 : Un artiste a-t-il le droit d’évoluer ?
Relire le Bouillon de Kub’Ture #8 : L’émancipation de la Muse
Relire le Bouillon de Kub’Ture #9 : Sociabilité et attentes culturelles
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Twitter est passé à 280 caractères, changement de ligue. On part sur des tweets illisibles, car trop longs, des threads encore plus imbitables, un style sans concision, bref on va tous grogner un moment, puis ça passera. Qui se souvient encore qu’il y avait une étoile à la place du cœur ? Les gens du porn en profitent pour décrire leurs états d’âme un peu plus en longueur, pour se prendre la tête entre eux avec plus de rage, mais les blagues d’August Ames et Missy Martinez ne bougent pas, la base, le mur porteur du Twitter XXX.
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Le mercato dans le porno est plus calme que dans le sport. Cependant, rentrer dans l’agence Spiegler, c’est comme signé au PSG mais en mieux, parce que là tu fais vraiment partie des meilleures de ton métier et que tu gagnes la Champion’s League à chaque scène. Ton tarif augmente fortement. Whitney Wright a changé de division, elle baise dans la cour des grands. Elle va taffer dur, mais chouchoutée par Mark, le meilleur agent du pays. En attendant Quasar le réac (comme on l’a vu la semaine dernière) a le seum un peu.
Congratulations to one of the sweetest, hardest working and professional girls I've had the privilege to shoot. Sadly, I can no longer afford her now but that's ok. She deserves this. @whitneywrightx #speiglergirl pic.twitter.com/IBhZ1YUNpr
— Mike Quasar (@mikequasar) November 13, 2017
Et toi, pourquoi paies-tu pour ton porn ? Carmina a fait une vidéo avec la crème du milieu indépendant sur ce sujet. Bree Mills pose la question à son audience.
SERIOUS QUESTION: What makes you pay for porn? What do you love the most about watching it? And what do you wish you could change?
— Bree Mills (@TheBreeMills) November 10, 2017
En parlant de payer, vous pouvez souscrire au Patreon de Vex pour voir sa dernière vidéo. J’ai entendu dire qu’elle était magnifique et si intense, parmi ses meilleures. Le beau Parker Marx y est incroyable, tout comme sa partenaire Lupa Vaux.
INVADE | @theparkermarx + @lupavaux https://t.co/zdwaqTZElp
pic.twitter.com/GSW3VGwhfC— Four Chambers (@fourchambered) November 10, 2017
Moth a quelque chose de divin, d’astral, une beauté éthérée, je suis sidéré. Elle tourne avec Rust, notamment pour un prochain Erika Lust. Ses réalisations sont disponibles sur Amateur Porn.
s p l i t | s t o r i e s (sexy, spitty dual pov threesome w charlotte1996) is now available on amateurporn! come get in full: https://t.co/neVOY8aGsl pic.twitter.com/9o0VJgzBZj
— moth + rust (@mothandrust_) November 10, 2017
Le dernier Erika Lust confronte les corps humains avec les lignes des bâtiments. Elle en sort une belle pièce avec Olympe de G et Rooster, que vous commencez à connaître si vous lisez les Quoi de neuf régulièrement.
Architecture Porn by @erikalust with @Olympe_De_G and @Rooster_XXX. That's why I love porn so much. Go on guys, you're the best ! pic.twitter.com/CM5axOrxCv
— Manon des Sources (@SourcesDesManon) November 9, 2017
OnlyFans rencontre des soucis. Cette histoire risque de tourner court si les problèmes techniques persistent. Enfin, ça a l’air de tellement bien marcher, les abonnements mensuels fonctionnent bien, donc les pornographes feront l’effort de supporter les pannes. Pas de Cialis pour les développeurs.
Welp for some reason onlyfans won’t let me post videos and I have no idea why but I guess I’ll just hafta post one of em here for y’all instead. Here’s my boobs, congrats pic.twitter.com/7CFzf7PATw
— Porndon Ramsay (@isabeldresler) November 11, 2017
Did onlyfans officially die yet? Mine’s not opening.
— Lance Hart (@lancehartfetish) November 8, 2017
Du post-apo chez Brazzers. Le monde ne compte plus que quelques femmes et ce ne sont que des porn stars dirait-on. Quelle vie !
Meet the "Exxxceptions" a new original #zzseries @moniquealexande @letmesuckyadick @MissCaliCarter @AugustAmesxxx pic.twitter.com/007KJ64ayE
— Aaliyah Hadid (@letmesuckyadick) November 8, 2017
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Redéfinition des champs de la masculinité avec une belle brochette de mecs plutôt virils.
Excited to bro down with @d_arclyte and @thesmallhands_ tonight and talk about real man shit, like what kind of eyeliner is best
— Lance Hart (@lancehartfetish) November 12, 2017
On aura beau dire ce qu’on veut, Snapchat a quand même été une révolution dans ce début de siècle.
That’s what a good whore does.. pic.twitter.com/NsKO4Ogwu9
— Femdom Empire (@TheFemdomEmpire) November 12, 2017
La hype Bryan Gozzling, on en parle ? Elle touche à la fois une certaine idée de la mode avec ses tenues vulgaires et chamarrées.
The real shit can’t be faked..#HookupHotshotStyle pic.twitter.com/oYxlffElRs
— Daddy B (@BryanGozzling) November 12, 2017
Et ça devient même mainstream avec un filtre Snapchat qui reprend les codes de la prod porno la plus courue et hardcore.
New Hookup Hotshot filter we see u snapchat! pic.twitter.com/Rro6mIckGo
— Daddy B (@BryanGozzling) November 12, 2017
Rappel.
Men who don’t sexually harass women make my pussy wet
— Missy Martinez (@MissyXMartinez) November 9, 2017
La semaine dernière, j’affirmais que la vidéo Youtube de Jordi « El Niño » Polla était bidon. Elle a terminé n°1 des tendances, plus de 6 millions de vues et 800K abonnés à la chaîne. J’ai un sacré flair. McFly et Carlito sont en négociation pour une collab.
Qué bueno, número 1 en Tendencias xD Gracias a todos pic.twitter.com/KuTcTryWM6
— Jordi ENP (@jordiporn) November 8, 2017
Salut les loulous, c’est Lana Rhoades ! On se retrouve aujourd’hui pour un haul de mes bastons préférées et de mes dramas favorites.
#NewProfilePic pic.twitter.com/D49GkoXkea
— Lana Rhoades (@LanaRhoades) November 6, 2017
Mes deux Twittas rigolas de cœur ensemble dans une scène. Je suis chaud bouillant. J’espère que ce sera assez second degré et qu’on va se marrer.
Guys, I get to share @XCorvus777 penis with @AugustAmesxxx for @Brazzers Tuesday. THERE IS A GOD
— Missy Martinez (@MissyXMartinez) November 11, 2017
Si vous voulez voir un tour de magie exécuté par la délicieuse Natalie Mars : cliquez là ! C’est NSFW.
— Natalie Mars (@theNatalieMars) November 10, 2017
Owen Gray va bientôt tourner pour Legal Porno, si on en croit ce tweet. Le pipi dans le cucul, c’est la tendance 2017. Je ne sais pas si c’est à reproduire chez soi, mais pisser en bandant c’est un sacré challenge. Ah les Millenials !
Is there any proper terminology for pissing in someone's ass? Like piss ass?
Asking for myself… and a girl who's ass I pissed in
— Owen Gray (@veryowengray) November 12, 2017
Tori Lux en profite pour partager une belle histoire.
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Lena Paul rappelle dans un thread que les dénonciations d’abus sexuels et de viols touchent durement celles qui en sont victimes, cela les renvoie à leur calvaire et surtout la réaction que vous avez à ce sujet va influencer la manière dont vos proches vous en parleront ou le vivront, vous en connaissez forcément. Soyez bienveillant.
1. The last couple of months of media harassment scandals have been really painful for most women to read. I saw a man wondering today on twitter if we were supposed to “just accept” the account that these alleged victims are leveling at many known + beloved public figures…
— Lena Paul (@lenaisapeach) November 12, 2017
Mia Martinez évoque en plusieurs tweets les pratiques d’une agence représentant les actrices du côté de la Floride. Un témoignage douloureux.
Ive stepped away from main stream porn for the most part so ive decided to tell you guys a story… im doing this to raise awareness about abusive agency representatives..Yes, you read that right.
— Mia Martinez (@OfficialMiax) November 9, 2017
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Le ptit chien d’Owen Gray a un camarade. Ils se détendent ensemble avant d’aller faire une balade.
Widge and his buddy Rosco having a relaxing morning on the couch pic.twitter.com/PbJDFt2luL
— Owen Gray (@veryowengray) November 12, 2017
Deux autres qui se relaxent, je parle de Leigh Raven et Nikki Hearts, en couple dans la vie et accro à la weed. On les retrouve bien allumées pour un Q&A sur le sexe et le cannabis.
Adult film stars @NikkiHeartsx and @leighravenx answer all your weed & sex questions from social media pic.twitter.com/YtirdvSeiy
— MERRY JANE (@MERRYJANE) November 12, 2017
Leigh Raven a sans doute utilisé les techniques dont elles parlent dans la vidéo précédente pour sa première anale chez Tushy. Il semble donc que ce soit son vrai dépucelage anal par un mec. J’y crois pour une fois.
Sunday y'all.. @MickBluexxx takes my anal virginity. This was literally the first time I've ever had a penis in my butt & it was wonderful pic.twitter.com/beyaoRA7LP
— Leigh Raven (@leighravenx) November 9, 2017
Nikki Hearts a dénoncé le terme interracial, pile la semaine où la vidéo de sa femme sort chez Greg Lansky, qui est quand même le gars qui a relancé ce tag ces derniers mois, et qui continue avec Blacked Raw. Marrant.
Since "IR" won't go away I'm going exclusively "IR". Only book me w black dudes.
— Nikki Hearts (@NikkiHeartsx) November 6, 2017
Maria Riot devient à son tour un fantasme de papier glacé. J’aime assez, surtout qu’elle a un discours et une démarche très militante.
— María Riot (@riotmaria) November 7, 2017
Le saviez-vous ? J’ai un brouillon qui traîne depuis des mois, voire années, sur Lilo où je scande ma fascination pour son corps et ses skills du MUA.
sunny moons pic.twitter.com/kCuA1VrGFT
— ✩Lilo✩ (@LeeLudicrous) November 10, 2017
Retour dans les années 70 avec Riley Nixon et Ana Foxxx. Où est Eric Forman ?
@AnaFoxxx @NYLAPhotog65 pic.twitter.com/Lr68nbBX6P
— Buzzed Baby (@RileyNixon_) November 11, 2017
70’z vibezzz @AnaFoxxx @NYLAPhotog65 pic.twitter.com/rNFaj4iVAz
— Buzzed Baby (@RileyNixon_) November 11, 2017
Liara Roux est Blanche-Neige, l’amie des créatures de la forêt et la nôtre aussi.
It's all real, folks pic.twitter.com/hdQQW5hHfW
— Liara Roux (@LiaraRoux) November 11, 2017
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Pornhub distribue ses bons points aux femmes et couples qui redorent son blason pour quelques dollars de redistribuer sur les revenus publicitaires. Il s’agit bien sûr des Pornhub Models, la révolution du porno, qui reçoivent un petit trophée moche pour les féliciter d’atteindre les 100 millions de vues. Beau score, belles gens.
Yoooo!!! Thank you @Pornhub & @PornhubModels!! My plaque just came in the mail!! It's beautiful! pic.twitter.com/w9CRhQiqGY
— Lindsey Love (@_LindseyLove) November 6, 2017
Just got my Bronze Plague 190k subscribers!
One year of regulary upload n wondering to reach the 500k in 2018
Thank you @Pornhub pic.twitter.com/PVGjZYjG3w— Danica Mori (@Danika_Mori) November 7, 2017
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Est-ce que j’arrête cette rubrique ? Envoie oui ou non au 36 772.
Yo soy la mujer que les quita el sueño ? pic.twitter.com/ry2iu7jILD
— loliitabrown (@lolitabrown771) November 10, 2017
Les couleurs automnales colorent les vignes et champs, tandis que l'été s'estompe sur mon épiderme, bouuuh! pic.twitter.com/JXcsCAnlp9
— Philyra (@missphilyra) November 11, 2017
~The Horned One~
Model: Miss Bunny Penny
Photo: Alice X
Brisbane, 2017 pic.twitter.com/4ueaSG6tZ3— Alice X (@Alice_Exx) November 12, 2017
Resting up on my first day off in 8 days pic.twitter.com/bBBakxPVcn
— Whitney Wright (@whitneywrightx) November 10, 2017
Hell ain’t a bad place to be Right @classiclowlife ? pic.twitter.com/oDlexfTZlf
— Jade.SG (@JadeCreates) November 9, 2017
This is just one of the photos of @xMochaPuffx in my new book, and you can only get it at: https://t.co/iW4fmbrWp7 pic.twitter.com/BplvCjdXS2
— The Dark Arts (@yedarkarts) November 8, 2017
Night Kiss pic.twitter.com/Hf59qBEmlJ
— Taylor Sands (@TaylorSandss) November 10, 2017
— Chloe Cherry (@chloecherryxxx) November 13, 2017
just shot my FIRST SCENE for @Brazzers pic.twitter.com/XxdLAIwtxx
— Buzzed Baby (@RileyNixon_) November 8, 2017
drench me & wet me https://t.co/wAmJsYPhyo pic.twitter.com/Fx4k32QxD1
— Danger (@Abella_Danger) November 11, 2017
Mila Azul est fascinante.
Photos no retouching ;)
Only natural me :P#topmodel #hot #naked #sexy #milaazul pic.twitter.com/lytTptkpJv— Milla (@mila_azul) November 7, 2017
Photo de une : Ana Foxxx et Riley Nixon par @NYLAphotog65
Tes yeux posés sur moi. Mon corps qui pulse. Sortir de mon cocon. Ne plus avoir peur de la vie, des corps enlacés, de l’amour, du vide aussi. L’art comme lien. Tes mots. Tes encres. Ta peinture blanche qui m’attire fort déjà. Ce lit. La fenêtre ouverte. Lumière d’été. Ton accent chantant. Envie de nager…
Cet article De l’or dans mon coeur, de la couleur dans mon corps … est apparu en premier sur NXPL.
On n’a pas toujours le temps de tout lire sur le net. Voici un rapide tour d’horizon d’infos en tout genre que nous avons trouvé intéressantes ! Stop aux injonctions ! Sara Forestier, actrice décidément libre, refuse de se faire maquiller pour l’émission Stupéfiant ! sur France 2. Elle explique combien elle aime être apprêtée...
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Les personnes «mauvais genre» ne demandent pas pardon de choquer ce que l’on nomme hypocritement les «sensibilités» religieuses ou morales. Ce qui en fait des cibles idéales. Si elles parlent de la réalité –viol, inceste, pédophilie– les voilà fauteuses de trouble. Sommées de s'excuser et de se justifier.
François Angelier se déchaîne. Dans la préface à l’ouvrage Encyclopédie pratique des Mauvais Genres : «Le mauvais genre, c’est […] une angoisse reine, celle qui vous fait comprendre que le monde prend l’eau depuis toujours, que la maison mère est sinistrée du socle au faîte, alors en riposte se vivre comme une fête, s’orchestrer comme un drame, être à soi sa propre tragédie.» Nul désir de transgresser chez les personnes de mauvais genre. Ils et elles sont discrets, cultivent la solitude en ascètes ou en mutilés. «Des piloriés de naissance», dit Angelier : «Ceux qui détonnent jamais n’en font des tonnes. Dandys donc, et véritablement, irrémédiablement en dehors des clous, de la race des mis-au-ban».
«Comme mon cœur sera mort depuis longtemps…»
Dans son Encyclopédie pratique des Mauvais Genres, Céline du Chéné en donne l’illustration saisissante. Sur les 26 personnes dont elle dresse le portrait, beaucoup sont des rescapées. Leur passé n’est souvent même pas évoqué. Il se dessine en filigrane d’oeuvres faussement naïves, des dessins gribouillés de rouge, des cahiers d’écolier, des ritournelles phobiques. L’écrivaine Marie L, par exemple, écrit des textes-poèmes sur ses souvenirs d’enfant : petite, elle avait si peur de dormir… «J’irai me coucher, dit-elle, pour regarder la nuit. Comme mon cœur sera mort depuis longtemps, je ne m’entendrai pas pleurer […] puis je fermerai les yeux doucement, proprement. Proprement rassurée, car les hommes ne sont fréquentables que dans les rêves.» (Quelques lettres au milieu d’elle, 2011). Longtemps, Marie s’est lardée d’aiguilles. Pour ne pas s’endormir. Dans ses livres Confessée (Climats, 1996), Noli me tangere (La Musardine, 2001) et Red Sofia Song (Cartouche, 2009), elle raconte ses expériences extrêmes liées au masochisme.
Au corps-à-corps avec qui on est
Dans ses courts-métrages aussi le sang coule : Catherine Corringer, réalisatrice de films (Day’s night, In Between, This is the girl, Smooth, High Mothers) lacère des peaux, se fait scarifier ou suspendre par des crocs de boucher. Aucun faux-semblants dans cette quête de la rédemption. Le dos tatoué d’un phoenix, Catherine ne fait jamais que filmer ses renaissances qui –suivant la formule de Paola Daniele (chorégraphe «spécialisée» dans les menstrues)–, sont forcément liées «à ce sang, qui représente la vie». Pourquoi en avoir peur ? Hélas. Maintenant le corps ouvert dérange, autant que les sujets dits «sensibles» lorsqu’ils sont traités de biais, par des personnes qui refusent de se définir comme des victimes, qui restent ambiguës, qui ne cèdent pas à la facilité d’un simple discours de diabolisation. Prenez Eric Pougeau par exemple. En 2004, il réalise une oeuvre intitulée L’Infamille (famille-infamie) constituée de 33 mots rédigés sur papier blanc qui commencent par « Les enfants » : «Les enfants, nous allons faire de vous nos putes. Vous êtes notre chair et notre sang, A plus tard, Papa et maman». «Les enfants, nous allons vous clochardiser, vous mourrez de faim»…
«Les enfants, Nous allons vous pendre et baiser vos cadavres»
L’oeuvre est exposée en 2008 au Frac de Lorraine à Metz, entre des oeuvres de Gina Pane ou d’Agnes Varda. L’Alliance Générale contre le Racisme et pour le Respect de l’Identité Française (AGRIF) voit dans cette exposition un «message à caractère pedopornographique» et dénonce l’infraction prévue à l’article 227-24 du Code pénal qui vise à protéger les mineurs de la violence et du sexe. Elle porte plainte au pénal, en 2010, sans succès. L’AGRIF saisit alors la justice au civil. Cette fois-ci, ça marche, à moitié : la FRAC est condamnée à payer «un euro symbolique à titre de dommages-intérêts» pour n’avoir pas interdit l’exposition aux moins de 18 ans. Mais le FRAC fait appel. En janvier 2016, la condamnation est infirmée. Non, cette oeuvre ne porte pas «atteinte à la dignité de la femme et au respect de l’enfant», dit la Cour d’appel.
Oeuvres-miroirs de notre intranquillité
Dans l’Encyclopédie pratique des Mauvais Genres, Céline du Chéné proteste : «Plutôt qu’interpréter ses œuvres comme une provocation cynique», il faudrait voir, dit-elle, le travail d’Eric Pougeau comme un miroir de notre propre intranquillité. Si les messages d’Eric nous frappent, c’est forcément qu’ils réveillent en nous des émotions profondes, exhume les vieilles angoisses. Ces «simples petites phrases ont le pouvoir d’ouvrir des brèches, confirme Céline. Comme celle inscrite sur une feuille à carreaux sous une photographie d’Éric Pougeau, écolier bien coiffé au sourire crispé, qui regarde de biais le photographe, sous laquelle on peut lire: “Ne me cherchez pas, je suis mort.”»
«Mon travail montre la violence des systèmes», dit Eric. Pourquoi en avoir peur ? C’est la même question qui revient face au travail perturbant de Sarah Barthe. L’artiste «cultive le malaise. […] un univers qui va bien au-delà des classiques terreurs enfantines.» Intitulée Princesses, sa série des faux coloriages, notamment, fait «tâche» : «“Blanche-Neige s’es maquillé pour allé rendre visite à ses amis les nains”, cette phrase est écrite d’une main tremblotante sur un coloriage représentant l’héroïne de Walt Disney.» La bouche surmaquillée de rouge, les yeux dégoulinant de fard noir et de larmes : Blanche-Neige s’est fait salement abîmer.
«J’ai encore fait pipi au lit papa a encore fait pipi sur moi.»
Sur son blog, Sarah Barthes écrit : «Je m’intéresse aux relations ambivalentes, obscures, parfois malveillantes, liées dans l’enfance […] mettant en lumière certaines contradictions ancrées en chacun de nous. Empruntant à la psychanalyse et aux contes de fées, mes histoires pour enfants deviennent des histoires pour adultes, et derrière des images apparemment innocentes se cachent des désirs enfouis et inavouables. A la mémoire du spectateur se rappellent alors, dans un écho troublant, parfois insupportable, sa propre histoire, ses peurs ou ses fantasmes…» Détournant les dessins au feutre, remplis de bonhommes et de petites fleurs, Sarah Barthes fait des images glaçantes, accompagnées de phrases gribouillées qui ne laissent plus de place à l’équivoque : «Papi m’a di que si je ne di rien il me donera un bonbon il a di.» «J’ai encore fait pipi au lit papa a encore fait pipi sur moi.» «Quand je serai grande je voudrais etre morte.»
«Papi m’a dit de cueillir des leurs pour maman»
«Cette série a valu des déboires à l’artiste: en décembre 2006, alors étudiante aux Beaux-Arts de Nîmes, son travail est sélectionné pour être présenté au Carré d’art, haut lieu de l’art contemporain de la ville. Le jour du vernissage, un homme hurle qu’il faut immédiatement décrocher les dessins et menace de les arracher. Dès le lendemain, le directeur de l’école et le service culturel de la mairie font l’objet de pressions; ils finiront par céder et demander à Sarah Barthe le retrait de certaines œuvres. Elle obtempérera à sa manière en décrochant un dessin pour le remplacer par un autre représentant un bonhomme posant sa main sur la tête d’une petite fille à la mine contrariée : “papi m’a di de décroché mes dessins sur le mur du carré d’art.” Les papis se reconnaîtront... Mais le nouveau dessin se verra, lui aussi, retiré sans que l’on prenne la peine d’en avertir l’artiste.» Les médias s’emparent de l’affaire.
Violée ? «Si je dis oui, les gens sont rassurés»
Sarah Barthe s’explique : «Souvent, on me demande pourquoi je fais ça et si je rejoue mon histoire personnelle à travers ces dessins. J’ai pris le parti de ne pas répondre directement, car, si je dis oui, les gens seront rassurés : je règle mes comptes avec mon passé ; si je dis non, on estimera que je ne suis pas légitime. Rester ambiguë tout en étant extrêmement sincère dans ma démarche me permet de toucher à l’universel. Ce sont avant tout des questions de société, bien plus présentes qu’on ne veut le croire. Il suffit d’ouvrir les journaux. Mais, en utilisant le dessin d’enfant, je mets tout le monde mal à l’aise. D’autant plus que je conçois ces images comme des pièges : vu de loin, ça paraît mignonnet, attirant, mais, dès qu’on s’en approche, on se trouve face à l’insupportable.»
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A LIRE : Encyclopédie pratique des Mauvais Genres, Céline du Chéné, éditions Nada, sortie le 12 octobre 2017.