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Rendez-vous au soleil pour Expliciter le sexuel ! On l’attend depuis des mois, il surgit à Montpellier avec le soleil, au moment des jambes qui se dénudent et des regards qui frisouillent, le festival Explicit, festival d’expressions plurielles du sexuel. Merci à la Cie A contre poil du sens, nul besoin d’aller jusqu’à la capitale,...
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Tous les 2èmes mercredis du mois, Le Planning Familial de Grenoble tient une permanence pour les personnes transidentitaires.
Cette permanence s’inscrit dans le projet global du Planning. L’équipe s’est formée avec l’association GEST (Groupe d’Etudes sur la Transidentité), l’ASSPA (Association de Santé Solidaire et de Prévention des Agressions) et les associations de santé communautaire. Début 2015, une soirée a été organisée pour sensibiliser les professionnels-les et alimenter les échanges et connaissances autour de la prise en charge médicale des personnes transidentitaires*.
Mercredi 13 Mai 2015Je dois bien reconnaître que j’ai un faible pour les récits d’apprentie soumise. Quand j’ai vu que Valery K. Baran, dont j’apprécie les nouvelles, avait écrit une novella sur ce thème, j’ai senti un frémissement d’excitation titiller ma liseuse. Et je n’ai pas regretté. Première chose : j’ai beaucoup aimé l’héroïne, curieuse et audacieuse, toujours … Lire la suite →
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Vous avez été plus de 200 à répondre à notre questionnaire sur la Pride romande 2015. Bonne nouvelle: 81% s’y déclarent prêts à défiler dans les rues de Sion, le mois prochain. De quoi faire mentir ceux qui prophétisent une mort prochaine de ce type de manifestations. Certes, des signes de lassitude se font jour. Ils sont perceptibles chez les hommes, qui sont 24% à indiquer qu’ils feront autre chose le samedi 13 juin, contre 8% des répondantes femmes. L’envie d’aller porter haut les couleurs LGBT dans la rue est forte dans toutes les générations… sauf chez les 35-44 ans. Au sein de cette tranche d’âge, 29% n’iront pas – près du double de la moyenne du reste des répondants. Pour les autres catégories (orientation sexuelle, région, ville/campagne), les différences sont infimes.
Les répondants pouvaient donner plusieurs réponses quant à leurs motivations principales. Près de 70% de celles et ceux qui iront défiler à Sion (164 répondants) le feront «pour la défense de la cause LGBT en général». Suivent «Pour le fun et l’ambiance» (63%), «pour réclamer une meilleure protection contre l’homophobie (60%), «pour braver l’homophobie» (57%), «pour la visibilité des LGBT en Valais» (56%), «pour réclamer le mariage pour tous» (47%) et «pour retrouver des amis ou faire des rencontres» (46%). L’échantillon de répondants qui ne vont pas participer à la Pride 2015 est limité – 37 internautes. Parmi ces derniers, les deux motifs qui se dégagent sont que la manifestation est «trop cliché et qu’elle dessert la cause» (38%) et qu’elle a «fait son temps, qu’elle est devenue ringarde» (30%).
«L’image des Pride doit vraiment être changée partout les moyens si l’on veut avoir une majorité de la population à nos côté.»
Même parmi les futurs «prideurs», certains redoutent l’effet de certaines images de la marche, notamment dans les médias. L’une d’elle écrit: «L’image que la majorité des gens ont de la Pride c’est des drag queens qui dansent à poil sur un char. Cette image restée dans le conscient collectif, même si elle ne correspond plus vraiment à la réalité des Pride en Suisse, doit vraiment être changée partout les moyens si l’on veut avoir une majorité de la population à nos côté.» Un répondant gay exprime également ses réserves: «Le fait d’afficher et de médiatiser ces Prides devient gentiment ‘trop’. On se révolte, on a des revendications, etc. Au final, on se créés nous même notre image de personnes différentes et marginales.»
Pas touche à ma Pride
Et s’il fallait remplacer la Gay Pride? Peut-être pourrait-on imaginer une grande fête populaire de la diversité, admettent 42% des répondants. Ou un festival culturel (25%) ou encore une caravane LGBT qui ferait le tour de Suisse (16%). Toutefois, une majorité des répondants ne veut pas toucher à la Pride! «Si cette manifestation choque encore, c’est que l’homophobie est encore présente dans notre société. Une manifestation par an pour dire que nous sommes là et que nous existons, ce n’est pas de trop», précise un internaute, allusion à la création, il y a quelques mois, d’une page Facebook fédérant les anti-Pride sous la bannière aux treize étoiles.
«Ce slogan sonne comme un début de coming-out, sauf que le débat n’en est plus là… surtout pour finir avec ‘le Valais’. Une sorte de flan qui retombe, quoi!»
«Faut que je vous dise, j’aime… le Valais» Le slogan-teaser décliné par les organisateurs de l’événement sédunois du mois prochain ne fait pas l’unanimité. S’il n’a pas l’air de dissuader les critiques de venir marcher, les internautes sont nombreux à exprimer leur incompréhension et leurs doutes: ce slogan est «bizarre», «embrouillé», voire carrément «pourri». «Disons que ça sonne comme un début de coming-out sauf que le débat n’en est plus là… surtout pour finir avec ‘le Valais’ au lieu de ‘les garçons, les filles, les trans etc.’ Une sorte de flan qui retombe, quoi!» résume un répondant gay.
Le slogan en forme de clin d’œil au coming-out serait trop «subtil» pour intéresser le grand public, et en même temps trop «autocentré» ou «nombriliste» pour fédérer les LGBT. Certains sondés ont la dent dure: «La référence au coming-out, difficile, éprouvant, voire dangereux, ne sera pas forcément comprise par les profanes, et les personnes concernées n’apprécient pas nécessairement la prise à la légère du sujet. Même lorsque l’on est Valaisanne ou originaire du Valais, le côté office du tourisme est particulièrement irritant. En résumé: désolée, mais je trouve [ce slogan] particulièrement nul et déplacé.» C’est «un coming-out de patriote», ironise quant à elle une internaute romande.
«Parfait, montrer qu’on peut-être valaisan-ne et ne pas être un cul béni, il est temps!»
18 ans de Pride romandes en affiches! » la galerie!
Mais le slogan a aussi ses défenseurs, et pas que dans le Vieux-Pays. «Parfait, montrer qu’on peut-être valaisan-ne et ne pas être un cul béni, il est temps!» s’exclame une Valaisanne. Il ne faut «pas laisser aux homophobes la propriété du Valais», plaide un Romand. «La Pride (et son slogan) peuvent amener plus d’ouverture et d’empathie, afin que tous les Valaisans puissent y vivre en harmonie», juge un autre internaute. Et tant mieux si elle «sensibilise la fibre de la fierté valaisanne sur un sujet tabou». Un habitant du canton interprète le slogan comme «une manière satirique de critiquer la réputation réactionnaire et les différentes affaires de corruption qui entachent l’image du Valais. Être valaisan-ne serait donc plus difficile à assumer auprès des autres que d’être LGBT.» Ciel, défilera-t-on aussi contre la valaisanophobie? En tout cas, souligne un sondé, le slogan «joue avec le Valais, qui est une région mise de côté. Et que malgré tout ce que les gens en pensent, il faut assumer et aimer le Valais, malgré ses travers et l’image qu’on s’en fait.»Questionnaire en ligne: 201 répondants, dont 53% d’hommes et 46% de femmes; 71% gays/lesbiennes, 15% hétéros, 11% bi; âges: 29% moins de 24 ans, 41% 25-34 ans, 14% 35-44 ans et 16% 45 ans et plus; 28% Valaisans et 63% autres Romands.
On ne demande jamais à un écrivain ce que ça fait d’être un homme qui écrit. A une femme on le demande encore. Elle est donc obligée de s’en défendre. Dans une anthologie de la poésie féminine, sept poètes expliquent pourquoi elles ont accepté d’y figurer, tout en étant contre…
Le 1er avril 2015, pour lancer leur nouvelle collection consacrée à la poésie, les Éditions Le Bateau Ivre choisissent de «laisser les hommes sur le rivage pour consacrer leur premier ouvrage à la poésie féminine. Un concept qui peut paraître discutable, mais une réalité incontestable, si l’on regarde les programmes des festivals de poésie ou les publications collectives, où les hommes continuent d’occuper généreusement le haut du pavé.» C’est un homme, Guilhem Favre, qui se charge de trouver les poètes femmes de cette anthologie intitulée «Muse toi-même ! Anthologie arbitraire de la poésie féminine du XXIe siècle». La démarche de Guilhem Fabre présente ceci d’intéressant qu’il a parfaitement conscience de l’aspect outrageusement réducteur du projet. Il rassemble donc sept poètes et leur demande à chacune ce qu’elles pensent de la «poésie féminine». L’idée est excellente. Les sept poètes en pensent toutes du mal. Elles le disent avec des mots réjouissants qui servent de préface à leurs poèmes. En voici quelques extraits.
EMMANUEL K.
«Poésie féminine !? Comment cela peut-il faire sens ? Tout acte créatif est un acte érotique et Éros n’a pas de genre, il les a tous. Il n’y a pas de poésie masculine que je sache ? Je suis femme et j’écris. Mon sexe n’est qu’une des mille composantes qui font que ma poésie naît. Aussi n’ai-je accepté de figurer dans cette anthologie qu’à la condition de pouvoir questionner la notion même de poésie féminine, aussi étrange à concevoir que le mot poétesse à entendre ! Face à la puissance de l’expérience poétique, l’idée d’une catégorie poésie féminine me hérisse. Je ne m’y retrouve pas.»
Emmanuel K. se rebelle contre cette étiquette de femme qu’elle juge «passéiste» et «enfermante». Il s’agit d’une forme larvée de sexisme, qui s’inscrit dans la logique de la répression qui a frappé les femmes pendant des siècles. «C’est l’évidence : l’histoire politique et sociale des femmes celle de l’ignorance et de la servitude, du mépris et de la discrimination, au pire, de l’enfermement. Elle est lourde et longue et court toujours. Les femmes comme catégorie, une notion directement issue de cette histoire. […] C’est pour cela que nous autres filles refusons (parfois farouchement) d’être réduites à cette féminité-là. Par nécessité de résistance à cette histoire-là, à cet ostracisme-là, par refus d’être ou d’avoir été considérées comme des sous-êtres : civilement irresponsables, enjeux de guerre, de possession, d’honneur (???), de puissance sociale, chasses gardées des familles, monnaie d’échange».
CLAUDIE LENZI
«Je suis une poète, et la poésie que je défends n’a pas de sexe. C’est une poésie de l’individu. Sur ce qu’il dit au présent et de ce qu’il vit dans un temps donné, qu’il soit homme ou femme. Or, il se trouve que je suis une femme. Mais ça, c’est un pur hasard de la génétique… D’autant que dans chaque femme il y a une part d’homme qui sommeille. Et inversement.»
NADINE AGOSTINI :
«Quand j’écris «et vient boire à mon ventre comme aspirer le ciel», ça n’a pas de sexe.»
Il existe un préjugé courant qui dit que les femmes écrivent plus dans l’intime, à partir de leur corps, ou comme disait Cixous, avec «l’encre blanche» de leur lait… Dans les années 1975-1985, l’idée de l’écriture féminine est à la mode. Mais beaucoup de chercheurs (ses) critiquent ce concept. Monique Wittig notamment, y voit une manière pernicieuse d’enfermer encore et toujours la femme dans le ghetto naturalisant. L’étiquette «féminine», c’est celle de la différence, dit-elle. La différence repose sur l’idée que l’homme créé à partir de sa raison et que la femme secrète naturellement des fluides… Il serait temps d’en finir avec les stéréotypes ressassés d’une écriture privilégiant la description des sentiments ou de la nature. Raison peut-être pour laquelle Nadine Agostini – qui pose volontiers en Aphrodite (dans la version de Botticelli) – écrit par ailleurs des poèmes qui disent : «Tu ne peux pas savoir ce qu’il y a dans ma tête ce que j’ai fait entrer dans ma tête tu ne peux pas savoir ce qui est entré dans ma tête avec ma permission ou tout seul tu ne peux pas savoir tu ne peux pas savoir comment je pense tant que tu n’as pas dans ta tête ce qu’il y a dans la mienne tu ne peux rien savoir».
PAULINE CATHERINOT
«La poésie n’a pas de sexe. Je ne conçois pas la poésie comme un enfermement mais comme une ouverture. L’envie de parler, d’aller vers l’autre. Qu’il soit un homme ou une femme. Je suis contre le fait qu’une poésie écrite par les femmes soit une littérature de femme et pour les femmes. Contre le fait que l’on nous offre des espaces parce que nous sommes des femmes.»
ANNE-MARIE JEANJEAN
A l’instar de Virgina Woolf qui disait «Il est beaucoup plus important d’être soi-même que quoi que ce soit», Anne-Marie Jeanjean pose la question : «Ne cherchons nous pas toutes et tous - sans forcément y parvenir - une «parole singulière?».
«Que dans cette recherche qui tourne autour de l’identité profonde, - même lorsque c’est très masqué, dissimulé ou nié - il se trouve dans cet acharnement à travailler la langue, consciemment ou inconsciemment, nombre d’éléments ayant trait au statut de qui écrit… sans doute.» Mais, ainsi qu’elle l’ajoute : le prénom devrait suffire à qualifier une personne.
«Ici (en cette douce France) Peut-on être poète ? […] Souventefois lorsque l’on me présente il est ajouté : «poète-femme «. Tiens-tiens… mon prénom ne suffit donc pas ? Certains même se risquent, croyant me plaire, à dire po-é-tesse… ce mot qui rime si bien avec pécheresse, emmerderesse, ou pis encore. Lorsqu’ UN poète est invité doit-on préciser : poète-homme poète-mec poète-mâle poète-costaud poète-malabar-fort-des-halles. UNE poète c’est tellement difficile à formuler pour les gosiers d’ICI»
ALICE POPIEUL
««L’avion, l’avion, l’avion, ça fait monter les yeux. La femme, la femme, la femme, ça fait monter la queue. «, qu’on dit chez moi, sur l’air d’une fanfare militaire qui a oublié qu’il faudrait mourir».
EDITH AZAM
«Il n’est pas plus d’écriture féminine, que de chasse masculine etc. à la limite oui, il est quelque part sur terre, une limace poétique. […] Mais de quoi parle-t-on? Sans doute pas du taux de testostérone ou progestérone dans le sang. Le texte à lui tout seul fait sexe, au sens où le lecteur le pénètre autant qu’il le reçoit, et ce, indépendamment de son auteur, n’en déplaisent aux narcissiques patenté(e)s, baiseurzébaiseuses chroniques, incorrigibles libidineux-zéneuses, qu’ils soient auteurs, lecteurs, critiques ou autres. Et pour finir et pour faire simple, les mythes, comme les anges, n’ont pas de sexe. Homme ? Femme ? Mais de quoi on se mêle ?».
A LIRE : «Muse toi-même ! Anthologie arbitraire de la poésie féminine du XXIe siècle», textes choisis par Guilhem Fabre, éditions du Bateau Ivre.
ILLUSTRATION : Photo et shibari de Philippe Boxis. Cette image est extraite du guide : «Shibari. L’atelier des cordes de Philippe Boxis» aux éditions Tabou.
On ne demande jamais à un écrivain ce que ça fait d’être un homme qui écrit. A une femme on le demande encore. Elle est donc obligée de s’en défendre. Dans une anthologie de la poésie féminine, sept poètes expliquent pourquoi elles ont accepté d’y figurer, tout en étant contre…
Le 1er avril 2015, pour lancer leur nouvelle collection consacrée à la poésie, les Éditions Le Bateau Ivre choisissent de «laisser les hommes sur le rivage pour consacrer leur premier ouvrage à la poésie féminine. Un concept qui peut paraître discutable, mais une réalité incontestable, si l’on regarde les programmes des festivals de poésie ou les publications collectives, où les hommes continuent d’occuper généreusement le haut du pavé.» C’est un homme, Guilhem Favre, qui se charge de trouver les poètes femmes de cette anthologie intitulée «Muse toi-même ! Anthologie arbitraire de la poésie féminine du XXIe siècle». La démarche de Guilhem Fabre présente ceci d’intéressant qu’il a parfaitement conscience de l’aspect outrageusement réducteur du projet. Il rassemble donc sept poètes et leur demande à chacune ce qu’elles pensent de la «poésie féminine». L’idée est excellente. Les sept poètes en pensent toutes du mal. Elles le disent avec des mots réjouissants qui servent de préface à leurs poèmes. En voici quelques extraits.
EMMANUEL K.
«Poésie féminine !? Comment cela peut-il faire sens ? Tout acte créatif est un acte érotique et Éros n’a pas de genre, il les a tous. Il n’y a pas de poésie masculine que je sache ? Je suis femme et j’écris. Mon sexe n’est qu’une des mille composantes qui font que ma poésie naît. Aussi n’ai-je accepté de figurer dans cette anthologie qu’à la condition de pouvoir questionner la notion même de poésie féminine, aussi étrange à concevoir que le mot poétesse à entendre ! Face à la puissance de l’expérience poétique, l’idée d’une catégorie poésie féminine me hérisse. Je ne m’y retrouve pas.»
Emmanuel K. se rebelle contre cette étiquette de femme qu’elle juge «passéiste» et «enfermante». Il s’agit d’une forme larvée de sexisme, qui s’inscrit dans la logique de la répression qui a frappé les femmes pendant des siècles. «C’est l’évidence : l’histoire politique et sociale des femmes celle de l’ignorance et de la servitude, du mépris et de la discrimination, au pire, de l’enfermement. Elle est lourde et longue et court toujours. Les femmes comme catégorie, une notion directement issue de cette histoire. […] C’est pour cela que nous autres filles refusons (parfois farouchement) d’être réduites à cette féminité-là. Par nécessité de résistance à cette histoire-là, à cet ostracisme-là, par refus d’être ou d’avoir été considérées comme des sous-êtres : civilement irresponsables, enjeux de guerre, de possession, d’honneur (???), de puissance sociale, chasses gardées des familles, monnaie d’échange».
CLAUDIE LENZI
«Je suis une poète, et la poésie que je défends n’a pas de sexe. C’est une poésie de l’individu. Sur ce qu’il dit au présent et de ce qu’il vit dans un temps donné, qu’il soit homme ou femme. Or, il se trouve que je suis une femme. Mais ça, c’est un pur hasard de la génétique… D’autant que dans chaque femme il y a une part d’homme qui sommeille. Et inversement.»
NADINE AGOSTINI :
«Quand j’écris «et vient boire à mon ventre comme aspirer le ciel», ça n’a pas de sexe.»
Il existe un préjugé courant qui dit que les femmes écrivent plus dans l’intime, à partir de leur corps, ou comme disait Cixous, avec «l’encre blanche» de leur lait… Dans les années 1975-1985, l’idée de l’écriture féminine est à la mode. Mais beaucoup de chercheurs (ses) critiquent ce concept. Monique Wittig notamment, y voit une manière pernicieuse d’enfermer encore et toujours la femme dans le ghetto naturalisant. L’étiquette «féminine», c’est celle de la différence, dit-elle. La différence repose sur l’idée que l’homme créé à partir de sa raison et que la femme secrète naturellement des fluides… Il serait temps d’en finir avec les stéréotypes ressassés d’une écriture privilégiant la description des sentiments ou de la nature. Raison peut-être pour laquelle Nadine Agostini – qui pose volontiers en Aphrodite (dans la version de Botticelli) – écrit par ailleurs des poèmes qui disent : «Tu ne peux pas savoir ce qu’il y a dans ma tête ce que j’ai fait entrer dans ma tête tu ne peux pas savoir ce qui est entré dans ma tête avec ma permission ou tout seul tu ne peux pas savoir tu ne peux pas savoir comment je pense tant que tu n’as pas dans ta tête ce qu’il y a dans la mienne tu ne peux rien savoir».
PAULINE CATHERINOT
«La poésie n’a pas de sexe. Je ne conçois pas la poésie comme un enfermement mais comme une ouverture. L’envie de parler, d’aller vers l’autre. Qu’il soit un homme ou une femme. Je suis contre le fait qu’une poésie écrite par les femmes soit une littérature de femme et pour les femmes. Contre le fait que l’on nous offre des espaces parce que nous sommes des femmes.»
ANNE-MARIE JEANJEAN
A l’instar de Virgina Woolf qui disait «Il est beaucoup plus important d’être soi-même que quoi que ce soit», Anne-Marie Jeanjean pose la question : «Ne cherchons nous pas toutes et tous - sans forcément y parvenir - une «parole singulière?».
«Que dans cette recherche qui tourne autour de l’identité profonde, - même lorsque c’est très masqué, dissimulé ou nié - il se trouve dans cet acharnement à travailler la langue, consciemment ou inconsciemment, nombre d’éléments ayant trait au statut de qui écrit… sans doute.» Mais, ainsi qu’elle l’ajoute : le prénom devrait suffire à qualifier une personne.
«Ici (en cette douce France) Peut-on être poète ? […] Souventefois lorsque l’on me présente il est ajouté : «poète-femme «. Tiens-tiens… mon prénom ne suffit donc pas ? Certains même se risquent, croyant me plaire, à dire po-é-tesse… ce mot qui rime si bien avec pécheresse, emmerderesse, ou pis encore. Lorsqu’ UN poète est invité doit-on préciser : poète-homme poète-mec poète-mâle poète-costaud poète-malabar-fort-des-halles. UNE poète c’est tellement difficile à formuler pour les gosiers d’ICI»
ALICE POPIEUL
««L’avion, l’avion, l’avion, ça fait monter les yeux. La femme, la femme, la femme, ça fait monter la queue. «, qu’on dit chez moi, sur l’air d’une fanfare militaire qui a oublié qu’il faudrait mourir».
EDITH AZAM
«Il n’est pas plus d’écriture féminine, que de chasse masculine etc. à la limite oui, il est quelque part sur terre, une limace poétique. […] Mais de quoi parle-t-on? Sans doute pas du taux de testostérone ou progestérone dans le sang. Le texte à lui tout seul fait sexe, au sens où le lecteur le pénètre autant qu’il le reçoit, et ce, indépendamment de son auteur, n’en déplaisent aux narcissiques patenté(e)s, baiseurzébaiseuses chroniques, incorrigibles libidineux-zéneuses, qu’ils soient auteurs, lecteurs, critiques ou autres. Et pour finir et pour faire simple, les mythes, comme les anges, n’ont pas de sexe. Homme ? Femme ? Mais de quoi on se mêle ?».
A LIRE : «Muse toi-même ! Anthologie arbitraire de la poésie féminine du XXIe siècle», textes choisis par Guilhem Fabre, éditions du Bateau Ivre.
ILLUSTRATION : Photo et shibari de Philippe Boxis. Cette image est extraite du guide : «Shibari. L’atelier des cordes de Philippe Boxis» aux éditions Tabou.
Après de longs jours à discuter sur le tchat avec X, le jour J arriva… enfin cette rencontre palpitante que nous attendions tous les deux. Au cours de nos discussions centrées pour la plupart sur la sexualité, il m’avoua aimer dominer tel un Maître avec son élève. Il sentait en moi une foule de sensations…
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Pour l’émission du 6 mai sur l’orgasme féminin, plusieurs nous ont écrit pour partager leurs expériences. En voici quelques un… « J’ai commencé à m’intéresser à ma sexualité vers 48 ans. J’ai lu beaucoup de livres sur la sexualité féminine. J’ai commencé à faire un travail sur mon périnée ; j’ai fait de la danse orientale pour...
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Deux femmes, un violoncelle et de la poésie érotique. La promesse de « Au fond, la chose » est de vous chuchoter le sexe au creux de l’oreille, mêlant leurs cordes vocales à celles du violoncelle. Cécile Martin et Lola Malique ont réussi à me faire saliver, et vous?
Comment vous est venue l’idée de ce spectacle? Y a-t-il eu une influence des « Monologues du vagin« ?
Tout d’abord, l’idée de ce spectacle est venue de l’envie de faire entendre des beaux textes sur un sujet important : le sexe. Quoi de mieux que la poésie pour parler de désir, de sensualité. Quasiment tous les grands auteurs ont écrit des textes érotiques, souvent peu connus. A une époque, c’était très transgressif d’écrire sur l’érotisme, les textes s’échangeaient sous le manteau, on lisait en cachette. Aujourd’hui ce n’est plus le cas, mais pourtant la manière dont on parle de sexe ne nous convient pas non plus. Nous avons la sensation que l’on est soit dans la pudibonderie, soit dans une vulgarité outrancière. Nous avions envie d’une parole différente, à la fois classe et drôle. Nous ne voulions pas faire un spectacle intello ou élitiste. Un spectacle de poésie ça peut faire peur sur le papier mais en réalité les textes que nous avons choisis sont très accessibles. Aussi, nous racontons des anecdotes rigolotes entre les textes : par exemple vous pourrez apprendre à vous servir du nouveau sextoy biologique, recyclable et biodégradable ! Nous n’avions pas vraiment de références de spectacle sur ce thème. Nous n’avons pas vu « Les monologues du vagin », malgré son très grand succès. Nos influences artistiques sont plutôt sur le genre du spectacle musical et de la musique contemporaine.
Considérez vous ce spectacle comme érotique ? Féministe ? Les deux?
« Au fond, la Chose » n’est pas érotique au sens commun du terme, dans le sens où nous ne montrons rien. Cependant, il est érotique par ce qu’il y est raconté. Nous partons du fait qu’il n’y aura rien à voir, mais tout à entendre. Ainsi, nous ne sommes pas les objets du désir, c’est bien la poésie et la musique qui sont mises à l’honneur pour éveiller nos sens. Le propos du spectacle ne relève pas forcement d’un engagement féministe, bien que nous ayons toutes deux des convictions féministes. Dans le spectacle nous sommes deux femmes qui parlons de sexe sans tabou, notamment de sexualité féminine (une partie du spectacle est consacrée au thème de la masturbation chez les femmes) et c’est sûrement en cela que le spectacle peut être considéré comme féministe.
Quels sont vos liens avec le cabinet de curiosité féminine ?
Nous avons découvert le Cabinet de Curiosité Féminine lors de nos recherches pour créer le spectacle. Nous voulions récolter des témoignages de femmes sur leur sexualité et nous avions alors assisté à un des ateliers du CCF. Nous avons beaucoup aimé la manière dont elles parlaient de sexe, qui est très bien résumé dans leur petit slogan « le sexe est un sujet sérieux qu’il faut traiter avec légèreté et inversement ». Suite à cette rencontre, Cécile est devenue chroniqueuse littéraire pour le blog. Puis Alexia Bacouël, la fondatrice, est venue voir le spectacle et a beaucoup aimé. Elle a décidé de nous soutenir notamment en relayant l’information sur le site et sur l’émission de radio du CCF.
Le violoncelle oblige l’artiste à jouer les jambes écartées avec un gros truc entre les jambes; c’est un instrument intrinsèquement érotique. C’est pour ça que vous l’avez choisi?
Nous avions déjà travaillé ensemble sur une petite forme mêlant poésie et violoncelle pour le projet de fin de Conservatoire de Lola. Dans l’imaginaire commun, il est vrai que le violoncelle est un instrument très sensuel. Nous avons tous en tête cette célèbre photo de Manray « Le Violon d’Ingres » avec Kiki de Montparnasse, nue, de dos. Il y a le timbre chaud et proche de la voix humaine, la posture assise, mais également le répertoire, les œuvres les plus jouées sont des pièces romantiques et très passionnées (Concerto de Schumann, de Dvorak etc…). Le violoncelle est donc parfaitement adapté pour un spectacle de poésie érotique !
Quelles sont les réactions de vos spectateurs?
Le public est toujours conquis et cela nous fait chaud au cœur ! Les spectateurs sont heureux de découvrir de très beaux textes et pour beaucoup c’est la première fois qu’ils entendent de la poésie érotique. Le point de départ du spectacle c’est « Comment faire pour retrouver le désir perdu ?». Plusieurs fois, des couples venus nous voir, sont partis rapidement après le spectacle en nous disant « Désolé, on ne reste pas, on a très envie de… » ! Et ça c’est chouette ! Aussi, lors de la première représentation, un homme avait invité une femme qu’il désirait depuis longtemps mais il n’avait jamais osé lui dire. On a appris quelques mois plus tard qu’ils étaient en couple et que notre spectacle avait bien délié les langues…
« Au fond, la chose », les lundis et mercredis à 21h15 au Théâtre Darius Milhaud, 80 allée Darius Milhaud (Paris 19, Métro Porte de Pantin).