34713 éléments (3171 non lus) dans 75 canaux
Thomas pouvait éjaculer dans le plus petit récipient sans renverser une goutte ;
Ce talent a fait de lui – sans qu’il ne le sache – le papa de ma fillette adorée.
Jacob a crié « chiche ! » quand j’ai refusé net de faire du ass-to-mouth avec lui ;
Pas de chance, je ne tombe plus dans ce genre de panneau depuis la maternelle.
Logan aimait que je lui ramone l’urètre avec des tiges en acier chirurgical;
Il les rangeait méticuleusement par ordre de grosseur dans un coffret de cuir fin.
Bob était un prospect des Bandidos – patch dans le dos et tatouages à l’appui ;
Sa visite précoce du fond du fleuve l’a empêché de faire de moi sa old lady.
Émile travaillait de novembre à décembre comme Père Noël au Carrefour Laval ;
Assise sur ses genoux, il m’appelait sa fée et me faisait voir des étoiles.
Noah était poilu comme un ours et venait pourlécher mes miches aux WC ;
Chaque fois que je vois un pot de beurre d’arachides Kraft, je pense à lui.
Loic a voulu se servir de mon corps nu comme autel pour une messe noire ;
Hélas, Satan n’a pas pris possession de mon corps – juste le tréponème pâle.
Edouard jouissait d’une réputation de monstre littéraire et d’écrivain-culte;
Il m’a talonné pour que j’ouvre ma cam et que je lui montre mon cul d’écrivain.
Élie m’amenait, les soirs de feux d’artifice, voir les mecs fourrer dans les buissons ;
Mon rôle était de tenir la lampe de poche et faire des « ooooh » admiratifs.
Xavier était philosophe autodidacte et la maïeutique lui a monté à la tête ;
Les flics l’ont arrêté quand en sortant sa bite il voulut faire un Diogène de lui-même.
Tony me faisait fondre avec sa gueule de fauve et sa grosse queue orange ;
Pourquoi le gestionnaire de communauté de Kellogg’s m’a bloquée sur Twitter ?
Mathias bandait mou parce que mon corps n’est pas celui des filles de Porn Hub ;
J’ai réglé le problème en scotchant son iPhone sur mon front pendant l’amour.
Zach a tenté de me séduire en me slammant des vers qu’il avait composés ;
Quand il a fait rimer «noune» avec «bisoune», je lui ai donné son congé.
Elliot était agent immobilier, alors imaginez toutes les maisons où j’ai vu sa pine ;
Croyez-moi, ce n’est pas la photo de la tronche que ses pancartes devraient arborer.
Justin avait conçu juste pour moi un amant d’acier à piston pneumatique ;
En bonne manager, je l’ai largué dès que j’ai su comment m’en servir.
Nicolas était sexy, vigoureux, infatigable et se pliait à tous mes caprices ;
J’ai regretté d’avoir quitté son papa quand je l’ai échappé dans l’escalier.
James était d’une élégance folle et m’a initiée aux joies du five o’clock tea :
Scones sur les seins, sandwichs aux concombres sur la chatte et de la crème partout.
Tristan m’a prise pour Iseult et était bien résolu à conquérir à l’ancienne ;
S’il n’avait pas confondu philtre d’amour et GHB, il ne serait pas en taule aujourd’hui.
Nolan, avec un clin d’œil complice, m’a invité chez lui pour un Netflix and chill ;
J’y suis allée en toute innocence – ce n’était pas encore un mème en 2013.
Jérémie se disait atteint de vampirisme et son teint m’a convaincu qu’il disait vrai ;
Par chance, le contenu de ma Diva Cup a suffi pour étancher sa soif.
Arnaud était presque diaphane, avec sa voix tremblante et sa peau de laiteuse ;
C’était plus fort que moi, je devais le lacérer jusqu’aux sang avec mes ongles.
Ethan n’aimait pas mes pipes et critiquait le moindre de mes gestes ;
Il a fini par me donner une leçon en allant sucer devant moi le voisin de palier.
Au XVIe siècle, une croyance veut que le regard du loup rende muet et que celui d’une amoureuse rende fou. L’œil possède un pouvoir. Nous l’avons oublié. Enfin, presque… Chaque jour, nous regardons des images qui nous blessent, nous ulcèrent ou nous excitent.
Vous arrive-t-il d’avoir mal en regardant la photo d’une blessure ? Les choses qui circulent par l’œil «touchent» parfois des zones à vif de la psyché humaine. Explorant les limites de nos capacités de résistance, l’artiste Eric Pougeau expose à la galerie Dilecta, à Paris, deux séries d’image en apparence sans danger. En apparence… sans danger. Des lames de rasoir enrobées dans le fin réseau d’un bas noir. Des photos de jeunes femmes aux cuisses écartées dont le sexe est clouté d’agrafes. Cela n’a l’air de rien. Mais au bout d’un moment, on se met à sentir quelque chose. A force de regarder ces images, quelque chose se passe. Elles ne vous quittent plus. Elles se sont gravées quelque part, dans un repli du lobe dédié aux terreurs enfantines peut-être. Eric Pougeau possède ce pouvoir. Il associe des objets qui, mis ensemble, vous glacent le sang. Il fait de ces montages très simples les instruments acérés d’un questionnement sur soi. Pourquoi la vue d’un rasoir dans un bas résille met-elle si mal à l’aise ? Est-ce lié au coup de foudre ?
Un sexe poinçonné à l’agrafeuse
Eric Pougeau : «C’est peut-être sur ce fil-là que se place la fiction, une fiction où les images appellent sans arrêt, sollicitent, veulent prendre le pouvoir». Ce qui nous fait peur, répond-il, ne sont pas les images elles-mêmes, mais les pulsions terrifiantes qu’elles évoquent ou réveillent. Lui-même n’agit que par «intuition», en se laissant guider par «le climat» qu’engendre la présence chez soi de certains objets : «Il y avait chez moi des lames de rasoir et des bas résille», dit-il, en laissant traîner l’idée qu’à force… de les regarder… «Dans l’intuition d’abord, j’imagine un mec obsédé derrière son bureau, agrafant des photos ou tendant des bas résille sur des lames de rasoir comme pour matérialiser les forces qu’il sent agir.» Eric Pougeau est poursuivi par «des idées, des obsessions qui ne [le] quittent jamais». La chair d’une vulve lacérée à coups d’agrafeuse, par exemple. Des cuisses nues, entrevues à travers des mailles tailladées… La séduction «mortelle» des femmes agit sur lui comme l’acide d’un bain révélateur.
Le basilic : lézard bizarre
Cette «forme de paranoïa», ainsi qu’Eric Pougeau la désigne, s’enracine dans un imaginaire ancien : celui de l’œil qui tue, qui paralyse ou qui empoisonne. Nous pensons souvent à tort – nous «les modernes» – qu’il s’agit de superstitions. Mais ces «croyances archaïques» n’exercent-elles vraiment plus aucun pouvoir ? Dans un ouvrage intitulé De l’œil et du monde. Une histoire du regard au seuil de la modernité, l’historien Carl Havelange met en garde : «voir est toujours un acte périlleux» et même si nous n’y croyons plus, nous pouvons très bien devenir les victimes d’obscures rémanences culturelles. Au XVIe siècle, ainsi qu’il le souligne, les Occidentaux sont persuadés que le basilic existe. Le basilic est une sorte de lézard qui (comme l’affirment Pline, la Bible, Galien ou Avicenne) possède un regard toxique, foudroyant. C’est un animal rare, issu de l’œuf pondu par un coq et couvé par un serpent. Fadaises, direz-vous. Et pourtant.
Coup de foudre : meurtre oculaire ?
De nos jours encore, l’expression «coup de foudre» reste courante. Cette expression renvoie à l’idée, saugrenue, qu’il suffit de voir ou de croiser le regard de quelqu’un pour en tomber amoureux, instantanément. C’est une métaphore bien sûr. Mais il y a quelques siècles… c’était une donnée médicale. Pour le célèbre Marsile Ficin (1433-1499), humaniste de la Renaissance, fils de médecin, voici comment cela se passe : l’œil émet des buées (on peut les voir sur la surface froide d’un miroir, dit-il), dont le pouvoir est hautement contagieux. «Les esprits s’échappent de l’œil», sous la forme d’une «vapeur subtile évaporée du sang». Cette vapeur pénètre l’œil de la personne qu’on fixe des yeux. Là, elle «cherche le cœur, […] se condense en sang, se mêle au sang étranger, réalisant ainsi très concrètement le charme de l’amour». Pour Ficin, le fait de regarder quelqu’un avec intensité correspond à une transfusion sanguine. Et de même qu’il y a toujours des risques de contamination par le sang, certains virus, certaines maladies se répandent par l’œil.
«Puis je crains tant vos yeux, que je ne saurais être Une heure, en les voyant, sans le cœur m’arracher.»
Marsile Ficin n’est pas l’inventeur de cette théorie. Il ne fait que l’emprunter aux innombrables penseurs et savants qui le précèdent, mais il la formule en termes qui préfigurent notre vision «rationnelle» du monde, à l’aide de mots familiers : «transmission», «contagion», «émanations délétères»… Les morsures visuelles dont les poètes font leurs délices depuis Pétrarque jusqu’à Ronsard – «Les rais flambants de votre œil foudroyant / Perçant mon cœur de leur lumière prompte» (1) ; «Si doucement le venin de tes yeux / par même lieu au fond du cœur entra» (2) ; etc., etc. – ne sont pas que des figures de style redondantes. Elles désignent ce qui, pour les hommes de l’époque, relève d’une vérité scientifique. Le regard perce, inocule son venin, rend l’homme «débile» (faible). Attention, danger. «L’action de regarder ou de se soumettre au regard de l’autre n’est jamais dépourvue de risque, tout au moins d’une signification radicalement étrangère à ce que l’on pourrait appeler l’univers contemporain de la vision», conclue Havelange.
Le désir au fil du rasoir
Comme lui, Eric Pougeau ne fait pas la différence entre l’œil et une agrafeuse. Ni entre l’œil et une lame de rasoir. «Il y a des forces agissantes», dit-il, et des «peurs qui se mélangent avec le désir». Ce qui l’intéresse c’est «créer un climat», placer le spectateur dans un champ de force, face à un objet qui trahisse ses pulsions, autant que «le trouble de celui qui l’a fait» : «l’homme devient ce sur quoi son désir se porte». Voir ou être vu.e, agrafer ou se faire agrafer : cela revient au même, si l’on adopte la logique de Marsile Ficin. Imaginons que, par l’œil, le sang d’une personne entre dans le corps d’une autre : il n’y a plus qu’un seul sang dans deux corps. Un seul et même poison, dans deux personnes «malades»… «Ce qui pourrait suggérer l’extrême fragilité de celui qui agrafe, avance Eric Pougeau. Enfin, je crois que dans les agrafes comme dans les lames, il y a circulation du désir positivement et négativement. […] Entre le voir et l’être vu, passent des appels à l’autre».
EXPOSITION «Eric Pougeau» JUSQU’AU 27 AVRIL : Maison et galerie d’éditions Dilecta, accès par le 54 rue de Vertbois, 75003 Paris.
PUBLICATION : Eric, livret de photos, éditions Dilecta, 2016.
A LIRE : De l’œil et du monde. Une histoire du regard au seuil de la modernité, Carl Havelange, Fayard, 1998.
NOTES
(1) Olivier de Magny, Les cent deux sonnets des Amours, éd. M. Whitney, Genève, Droz, 1970, p. 25.
(2) Maurice Scève, Délie. Objet de plus haute vertu. Dizain 42. Édition de Françoise Charpentier, avec la reproduction des emblèmes. Collection Poésie/Gallimard, 1984.
Vu sur Correspondance indiscrète, A. Dreyfus et D. Fernandez
Correspondance indiscrète est un échange de lettres, sur quelques mois, entre Dominique Fernandez et Arthur…
Cet article provient de Littérature érotique
Au mois de février dernier, le gouvernement britannique a lancé un référendum numérique sur l’implémentation de contrôles d’âge rigoureux à l’entrée des sites pornographiques. Lundi 11 avril, 24 heures avant la clôture de ce référendum controversé, l’ONG londonienne Sex & Censorship s’est réveillée pour accuser la consultation de dissimuler une tentative d’interdiction du sexe anal dans les films X.
Pour soutenir ses propos, Sex & Censorship mentionne un document d’une quarantaine de pages intitulé “Child Safety Online : Age Verification for Pornography”. Ce livret rédigé et distribué au format .pdf par le Département de la Culture, des Médias et des Sports britannique milite ouvertement pour la mise en place de contrôles plus sévères à l’entrée des films X au nom de la protection de l’enfance.
Les arguments déployés par Child Safety Online : Age Verification for Pornography sont classiques : le porno perturberait le développement du cerveau, il serait source de détresse psychologique, il propagerait des stéréotypes dangereux… Mais surtout, il pousserait ses spectateurs à s’engager dans des “pratiques sexuelles non désirées”, notamment la sodomie : “De plus en plus de jeunes pratiquent le sexe anal, malgré les études qui suggèrent qu’il n’est pas souvent perçu comme source de plaisir pour les jeunes femmes », affirme le document en citant une étude réalisée en 2014 auprès de 130 personnes de 15 à 24 ans.
Jerry Barnett, le patron de Sex & Censorship, s’est indigné de ces affirmations : “L’idée selon laquelle il relèverait du gouvernement de prévenir la pratique du sexe anal est extrêmement surréaliste”, a-t-il affirmé avant d’appeler le Département de la Culture, des Médias et des Sports a interrompre le référendum pour faire examiner les affirmations de son document. Son appel retardataire n’a pas été entendu ; ne reste plus qu’à attendre les résultats du référendum. Rappelons que les lois anti-sodomie ont été abolies il y a près de cinquante ans au Royaume-Uni.
On doit bien avouer qu’on est resté coi devant l’énormité qu’a osé diffuser le gouvernement anglais, réduit à toutes les approximations pour justifier sa guerre anti-X. « Si la popularisation du sexe anal ne peut être directement attribuée à la consommation de pornographie, avoue benoitement le Child Safety Online : Age Verification for Pornography après sa saillie initiale, ces pratiques sont présentes dans un grand pourcentage de films pornographiques mainstream. » Tout en s’en défendant, on nous souffle donc l’éternel argument de l’influence de l’image, celui qui veut aussi que les jeux vidéo fassent des gamins violents.
Raisonnons par l’absurde : si les films pornographiques poussaient bel et bien les plus jeunes à s’engager dans de nouvelles pratiques sexuelles, où serait le problème ? Les auteurs du document anti-X percevraient-ils l’anus comme une zone inapte à toute activité sexuelle ? Pourquoi lier le porno à ces études qui suggèrent que le sexe anal « n’est pas souvent perçu comme source de plaisir pour les jeunes femmes » ? Laisse-t-on entendre que regarder ces images, c’est s’entraîner à mépriser les désirs et les limites de son conjoint ?
Nous ne pouvons que fantasmer les bassesses qui se cachent sous les associations de Child Safety Online : Age Verification for Pornography, mais une chose est sûre : les anti-porno qui tiennent la Grande-Bretagne sont décidément prêts à tout pour faire triompher leur morale réactionnaire.
Maya Surduts s’est éteinte ce matin. Infatigable combattante pour les droits des femmes, elle est restée déterminée jusqu’au bout.
Maya et le Planning, une longue histoire ! Elle prend racine au MLAC, puis de façon encore plus étroite dans les années 1990, avec la lutte menée contre les commandos anti-choix de SOS tout petits et l’obtention de la loi pour le délit d’entrave à l’IVG en 1993.
Mercredi 13 Avril 2016Traduit de l’américain depuis le mois dernier, Orgasme est le 16ème ouvrage de l’auteur Chuck Palahniuk, responsable entre autres de Fight Club et Monstres invisibles. Le pitch est simple, Penny Reagan, une jeune femme qui rêve de briller dans le monde de la juridiction, entre dans un prestigieux cabinet d’avocats New-Yorkais. Elle se prend alors d’affection pour son boss, Linus Maxwell, qui se trouve être une sorte de savant fou en quête du plaisir féminin ultime. Et son objectif n’est pas des moindres : faire jouir toutes les femmes sur terre à l’aide de dildos robotiques ultra-perfectionnés.
Dans la lignée des écrivains comme Bret Easton Ellis ou Joyce Carol, Palahniuk dessine une fois de plus la société à coups de fiction dystopique, à travers la vision mégalo d’un homme qui veut aider les femmes à trouver le plaisir ultime, mais qui finira finalement par les transformer en bétail. Une question qui fait écho à la course actuelle à la technologie chez les fabricants de sextoys dont l’ambition pourrait être un jour stoppée par quelques malins hackers.
Orgasme dépeint le visage d’un monde où les hommes auraient totalement pris le contrôle sur le plaisir des femmes, à force de pression et de rendement toujours plus importants, au détriment de leurs propres désirs. Comme la star du porno un peu zinzin qui, pour son départ en retraite, décide de participer à un gigantesque bukkake de 600 hommes dans Snuff, ou avec cette sombre histoire de berceuse qui tue (littéralement) tous ceux qui l’entendent dans Berceuse, c’est dans l’exagération et l’hyperbole que puise Palahniuk pour raconter ses histoires. C’est ce qu’illustre cette scène surréaliste dans un tribunal, ou l’héroïne, Penny, se fait violer à la vue de tous, devant une audience muette, se contentant d’immortaliser le moment :
Des mains timides se levèrent dans le public ; elles tenaient toutes un téléphone portable et volaient qui des photos, qui quelques secondes de film. Les cris indignés de Penny semblaient pétrifier toutes les autres personnes présentes, et sa voix brisée résonnait d’un bout à l’autre de la salle silencieuse. Ce n’était plus le bruit d’une femme qu’on violait ; les vagues de son qui se réverbéraient donnaient à croire que dix, que cent femmes se faisaient molester. C’était le monde entier qui hurlait.
Orgasme (éditions Sonatines) – Chuck Palahniuk – 18 euros
Le samedi 7 mai, Le Tag Parfait convie les Lyonnais au Lavoir Public pour un Fap Club inédit. Pour notre première visite du côté de la capitale des Gaules, nous enlaçons les EXTRA! des Nuits sonores en organisant un après-midi tout en caresses (et en vice). La première visera vos tympans ; de 16h à 21h, le taulier Gonzo et son acolyte BigInJapan prendront soin de vos oreilles avec un DJ set résolument impur. La seconde parcourra vos rétines à partir de 17h grâce aux projections de Malo Lacroix, un artiste vidéo qui a su séduire Paris, Berlin, Londres et Amsterdam. La dernière caresse de ce Fap Club lyonnais sera celle des cordes : Guillaume Godard et son modèle Gardenia Rain vous offriront une démonstration de shibari toute la journée. Les plus aventureux pourront même s’y initier. N’ayez pas peur de finir dans les cordes.
L’entrée de ce tout premier Fap Club lyonnais sera gratuite pour les adhérents du Lavoir Public. Pour ceux qui n’ont pas leur carte de membre, l’entrée ne sera facturée que deux euros.
———-
• Malo Lacroix (VJ)
Il n’est pas un inconnu pour les Lyonnais puisqu’il a officié sur les soirées Haste au Transbordeur ou dans le garage Citroën pour les Nuits Sonores. Avec son univers marqué par le corps et l’objet, le cinéma transgressif et la mise en scène, il articulera à merveille l’architecture du Lavoir et les sonorités machiniques des DJ.
• Gonzo & BigInJapan (DJ)
Habitués des soirées du Tag Parfait qui ont rempli de nombreux clubs parisiens, leurs sets se promènent au gré des envies et des danseurs, du funk et du disco à la house ou à des sonorités plus sombres. Pour cet Extra, l’orientation est clairement sexuelle et sale.
• Guillaume Godard & Gardenia Rain (Shibari)
Rigger actif à la barbe soyeuse de la Place des Cordes, il sera accompagné de son modèle Gardenia Rain pour une performance et de l’auto-suspension pendant l’évènement entre-coupée d’initiations au shibari accessible pour tous.
———–
Partenaires :
Nuits sonores
Le Lavoir Public
Le Mauvais Coton
Infos Pratiques :
Le Lavoir Pubic
4 impasse de Flesselles
69001 Lyon
Entrée : 2 € (adhésion)
Gratuit pour les membres
Survivantes de la prostitution est un documentaire clé pour comprendre les mécanismes du système prostitueur à partir de l'expérience même de celles qui l'ont vécu et désormais le combattent. Notre délégation du Var vous espère nombreux pour voir ce film touchant puis débattre à l'issue de la projection !
Infos pratiquesMercredi 13 avril de 18h00 à 20h00
Au Pradet, cinéma Espace des Arts
Entrée : 2 euros
Tout public.
Rosen Hicher et Laurence Noëlle ont connu l'expérience de la prostitution. Aujourd'hui, elles militent pour l'abolition du système prostitueur et vont à la rencontre d'autres victimes de cette violence qui les a marquées à vie. Documentariste aguerri, Hubert Dubois filme, d'avril à décembre 2013, un moment charnière de leur engagement.
À lire sur le site de notre revue.
Vu sur Extrait de Lily, épisode 3
Rien ne vaut à mon avis un extrait pour donner envie de lire le troisième…
Cet article provient de Littérature érotique
«Addicted»? Au mois de février dernier, cette web-série à thématique gay a fait de sacrées vagues sur l’internet chinois – dont les grandes plateformes de diffusion et les réseaux sociaux sont presque entièrement coupés du reste du monde. Voyez les chiffres: 10 millions de visionnements le jour du lancement, et surtout 110 millions de commentaires et réactions lorsque l’Administration générale de la presse, de l’édition, de la radiodiffusion, du cinéma et de la télévision a ordonné le retrait d’«Addicted» des principaux sites de streaming du pays, jugeant le contenu de la série inadapté et inadéquat.
Le scénario, déployé sur 15 épisodes, se veut simple et efficace: deux lycéens, Gu Hai et Bai Luoyin, l’un riche, l’autre désargenté, se découvrent des sentiments réciproques sur fond d’uniformes scolaires et de classe de sport. Il s’avérera que leurs deux familles sont liées d’une étrange façon…
Construit selon les codes du BL ou Boys Love japonais, «Addicted» (aussi appelé «Addiction» ou «Heroin») joue au maximum la carte de la bluette romantique. Les ingrédients habituels du BL sont au rendez-vous: lente progression vers l’acceptation d’une attirance atypique, résistance du uke (le passif mignon et fragile), bienveillance taquine du seme (l’actif davantage sûr de lui).
Stéréotypes
Mais là où les Boys Love nippons mettent en scène un uke efféminé, parfois enfantin, les lycéens chinois d’«Addicted» font preuve tous deux d’une masculinité affirmée. Pour Guo Lifu, membre du Beijing LGBT Center et étudiant chercheur à l’Université de Tokyo, cette différence s’explique par les publics visés. «Tandis que les BL s’adressent aux fujoshis japonaises, autrement dit les femmes hétéros fans d’histoires amoureuses entre garçons, Addicted a séduit plus particulièrement le public gay chinois.» Et Lifu de souligner combien cette série renvoie une image très normative de l’homosexualité: les deux héros principaux évitent soigneusement d’avoir l’air «tapette», et à plusieurs reprises le couple secondaire formé par Yang Meng et You Qi, plus féminin, plus pétillant aussi, est décrit comme faible ou sissy.
Reste que le buzz généré par «Addicted» est inédit. «Sur les réseaux sociaux, au moment de l’interdiction, je ne voyais circuler que des photos de la série», poursuit Lifu. A ses yeux, le retentissement international provoqué par l’application de la censure constitue une première (par le passé, d’autres programmes à thématique LGBT comme «U can U Bibi» ou «Mama Rainbow» ont été bannis en Chine, mais sans pareil écho). Un temps moins réglementé que d’autres médias, le Web chinois a offert un espace d’expérimentation aux réalisateurs plus audacieux, éventuellement intéressés par les thématiques gay. «Mais cette visibilité de contenus LGBT a finalement attiré l’attention de l’administration, qui a émis de nouvelles régulations, précisant explicitement que l’homosexualité est à proscrire», commente Lifu. Malgré la pression accrue, le jeune homme voit là un terrain nouveau de lutte et de revendication pour les associations. C’est que, depuis la dépathologisation de l’homosexualité dans les années 1990, la Chine ne possède plus d’appareil répressif manifeste envers les gays et lesbiennes.
Impensable coming-out
Dans les faits, pourtant, la situation demeure très difficile. Contacté par e-mail, Muhan, jeune étudiant de 24 ans, décrit les choses ainsi: «Même si une minorité de jeunes sont plus tolérants, la génération née dans les années 1950 et 1960 reste très fermée d’esprit. Personnellement, je ne peux en aucun cas imaginer faire mon coming-out auprès de mes parents.» Ce d’autant plus, précise-t-il, que la politique de l’enfant unique fait peser sur les épaules des filles et des fils en particulier le poids d’une descendance vitale à la continuation de la lignée familiale.
Lifu, out auprès de ses amis mais pas auprès de sa famille, partage ces impressions. Si le coming-out dans les cercles professionnels et relationnels lui apparaît éventuellement possible, il fait état de nombreuses thérapies de conversion mises en œuvre par les parents lorsqu’ils apprennent l’homosexualité de leur enfant.
Une série comme «Addicted» ne changera pas la situation du jour au lendemain, mais elle aidera peut-être à faire évoluer le cadre du débat. Aujourd’hui, les groupes LGBT chinois sont reconnus presque exclusivement dans les champs de la santé publique et de la lutte contre le VIH, ce qui a pour effet de masquer les questions de droits humains et de laisser les femmes lesbiennes dans l’ombre, note Lifu. Avec un déplacement de l’attention vers l’arène médiatique, viendra peut-être le temps de considérations plus politiques et identitaires.
«Addicted»? Au mois de février dernier, cette web-série à thématique gay a fait de sacrées vagues sur l’internet chinois – dont les grandes plateformes de diffusion et les réseaux sociaux sont presque entièrement coupés du reste du monde. Voyez les chiffres: 10 millions de visionnements le jour du lancement, et surtout 110 millions de commentaires et réactions lorsque l’Administration générale de la presse, de l’édition, de la radiodiffusion, du cinéma et de la télévision a ordonné le retrait d’«Addicted» des principaux sites de streaming du pays, jugeant le contenu de la série inadapté et inadéquat.
Le scénario, déployé sur 15 épisodes, se veut simple et efficace: deux lycéens, Gu Hai et Bai Luoyin, l’un riche, l’autre désargenté, se découvrent des sentiments réciproques sur fond d’uniformes scolaires et de classe de sport. Il s’avérera que leurs deux familles sont liées d’une étrange façon…
Construit selon les codes du BL ou Boys Love japonais, «Addicted» (aussi appelé «Addiction» ou «Heroin») joue au maximum la carte de la bluette romantique. Les ingrédients habituels du BL sont au rendez-vous: lente progression vers l’acceptation d’une attirance atypique, résistance du uke (le passif mignon et fragile), bienveillance taquine du seme (l’actif davantage sûr de lui).
Stéréotypes
Mais là où les Boys Love nippons mettent en scène un uke efféminé, parfois enfantin, les lycéens chinois d’«Addicted» font preuve tous deux d’une masculinité affirmée. Pour Guo Lifu, membre du Beijing LGBT Center et étudiant chercheur à l’Université de Tokyo, cette différence s’explique par les publics visés. «Tandis que les BL s’adressent aux fujoshis japonaises, autrement dit les femmes hétéros fans d’histoires amoureuses entre garçons, Addicted a séduit plus particulièrement le public gay chinois.» Et Lifu de souligner combien cette série renvoie une image très normative de l’homosexualité: les deux héros principaux évitent soigneusement d’avoir l’air «tapette», et à plusieurs reprises le couple secondaire formé par Yang Meng et You Qi, plus féminin, plus pétillant aussi, est décrit comme faible ou sissy.
Reste que le buzz généré par «Addicted» est inédit. «Sur les réseaux sociaux, au moment de l’interdiction, je ne voyais circuler que des photos de la série», poursuit Lifu. A ses yeux, le retentissement international provoqué par l’application de la censure constitue une première (par le passé, d’autres programmes à thématique LGBT comme «U can U Bibi» ou «Mama Rainbow» ont été bannis en Chine, mais sans pareil écho). Un temps moins réglementé que d’autres médias, le Web chinois a offert un espace d’expérimentation aux réalisateurs plus audacieux, éventuellement intéressés par les thématiques gay. «Mais cette visibilité de contenus LGBT a finalement attiré l’attention de l’administration, qui a émis de nouvelles régulations, précisant explicitement que l’homosexualité est à proscrire», commente Lifu. Malgré la pression accrue, le jeune homme voit là un terrain nouveau de lutte et de revendication pour les associations. C’est que, depuis la dépathologisation de l’homosexualité dans les années 1990, la Chine ne possède plus d’appareil répressif manifeste envers les gays et lesbiennes.
Impensable coming-out
Dans les faits, pourtant, la situation demeure très difficile. Contacté par e-mail, Muhan, jeune étudiant de 24 ans, décrit les choses ainsi: «Même si une minorité de jeunes sont plus tolérants, la génération née dans les années 1950 et 1960 reste très fermée d’esprit. Personnellement, je ne peux en aucun cas imaginer faire mon coming-out auprès de mes parents.» Ce d’autant plus, précise-t-il, que la politique de l’enfant unique fait peser sur les épaules des filles et des fils en particulier le poids d’une descendance vitale à la continuation de la lignée familiale.
Lifu, out auprès de ses amis mais pas auprès de sa famille, partage ces impressions. Si le coming-out dans les cercles professionnels et relationnels lui apparaît éventuellement possible, il fait état de nombreuses thérapies de conversion mises en œuvre par les parents lorsqu’ils apprennent l’homosexualité de leur enfant.
Une série comme «Addicted» ne changera pas la situation du jour au lendemain, mais elle aidera peut-être à faire évoluer le cadre du débat. Aujourd’hui, les groupes LGBT chinois sont reconnus presque exclusivement dans les champs de la santé publique et de la lutte contre le VIH, ce qui a pour effet de masquer les questions de droits humains et de laisser les femmes lesbiennes dans l’ombre, note Lifu. Avec un déplacement de l’attention vers l’arène médiatique, viendra peut-être le temps de considérations plus politiques et identitaires.