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Attention ! Le rassemblement est déplacé place Sathonay, toujours à 17h.
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En collaboration avec les associations AIDES Lyon, Cabiria, Frisse et Médecins du Monde, la Fédération Auvergne-Rhône-Alpes du Strass – Syndicat du travail sexuel convie ses membres et alliés à se rassembler dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux Travailleuses et Travailleurs du sexe ce 17 décembre à Lyon.
Trois ans après l’adoption de la loi visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées, les acteurs de terrains constatent la précarisation, la plus forte exposition aux violences et l’augmentation des prises de risques.
La criminalisation de la demande pour des services sexuels a contribué à précariser les travailleuses du sexe les plus marginalisé.es, notamment les femmes migrantes travaillant dans la rue, lesquelles sont poussées à accepter des clients ou des pratiques plus risqués pour leur santé et leur sécurité. La stigmatisation entraîne également des violences de la part des riverains tels que des humiliations, insultes, dégradations des camionnettes, jets de projectiles. Chez les TDS exerçant en appartement via Internet, les constats sont globalement les mêmes. Conscients des risques liés à leur criminalisation, les clients divulguent moins d’informations et négocient plus souvent les pratiques et les tarifs. Nous constatons une augmentation des vols avec violence et des braquages en appartement.
Les travailleuses et travailleurs du sexe sont des victimes privilégiées par les agresseurs parce qu’elles sont stigmatisées et marginalisées par les lois répressives qui entourent la prostitution ce qui crée un sentiment d’impunité généralisé et amplifié. La mise en application de la mesure de pénalisation a compliqué les relations avec les forces de l’ordre, instaurant un climat de traque et de contrôle.
À Lyon cette année, nous avons vu deux de nos collègues assassinées notre région, l’une à Lyon et une autre à Genève dont le corps a été retrouvé en Haute-Savoie. De nombreuses autres ont été volées, violées ou on a tenté de les assassiner.
La loi de pénalisation des clients n’a rien changé, les TDS sont toujours aussi pénalisées. Pour 9 clients verbalisés dans les 8 premiers mois de 2019, les TDS ont reçu 7800 amendes pour stationnement ou trouble à l’ordre public..
ASSEZ ! Il faut décriminaliser le Travail du Sexe !Nous demandons :
Une conférence de presse aura lieu au centre LGBTI+ de Lyon (19, rue des capucins, 69001) le 17 décembre à 15h30.
Télécharger le Dossier de presse – Lyon 17 déc 2019
Nous invitons nos membres, sympathisantEs et alliéEs à nous rejoindre
à 17h place Sathonay
pour un rassemblement et des prises de parole
Apportez votre parapluie rouge !
Un pot solidaire aura lieu à partir de 18h30 au centre LGBTI+
Empower – Projection à 20h30Marianne Chargois, 2018, 72 min
Empower est une série de trois portraits de travailleuses du sexe aux trajectoires hétéroclites croisant parcours de migration, identités trans, féminisme, lutte contre le VIH, lutte contre la précarité et les discriminations.
Entremêlant parcours personnels, analyses politiques, et stratégies de résistance collective, Aying, Giovanna Murillo Rincon, et Mylène Juste mènent un véritable plaidoyer pour le droit des minorités. Il s’agit donc d’une parole précieuse et d’un document rare. En effet, la réalisatrice Marianne Chargois, elle même travailleuse du sexe, a pu, de ce fait, travailler dans une complicité active avec les protagonistes.
Réalisé dans un processus « Not About Us Without Us » il évite ainsi les dispositifs d’objectification et il met à l’honneur les paroles, combats et engagements des travailleuses du sexe.
La projection du film sera suivie d’une période de questions et de débat.
Des guilis dans le cœur et la culotte, voilà la sensation procurée par la découverte de vhsporno.com, équivalent en ligne d’une friperie du cul.
Le site, tenu par un couple de trentenaires, a vu le jour « grâce à un vide-maison », expliquent Phallus Gump et Vagina Sky : « le proprio était « gêné » de mettre en vente ses films de cul et des vieux sex-toys ». Thank god(e), un ami du duo récupère ce trésor vintage avant qu’il ne tombe dans l’oubli (et la poubelle). « Il savait que j’étais un gros consommateur, et un nostalgique du genre », souligne Phallus, « en plus, nous, on avait un magnéto » (ndlr : un gros lecteur DVD, sauf que la fente est bien plus large, rapport au fait que l’objet à insérer pour lecture est autrement plus gros qu’un DVD). Ni une ni deux, le couple récupère l’ensemble des VHS, et reste sans nouvelle des vibros. « Ça se fait d’utiliser des vibros d’occasion ? » s’interroge Phallus. Et de poursuivre : « Ce cadeau nous a bien fait marrer, les vieilles jaquettes, les titres, etc. » C’est ainsi que débute l’aventure .
Le fameux trésor issu du vide-maison, et ses regrettés sex-toys disparus (crédits : vhsporno).Retro du cul et nostalgicle
Adeptes des « collections à la con » de leur propre aveu, Phallus et Vagina se retrouvent rapidement avec une cinquantaine de cassettes sous le bras. L’objet lui-même vient rappeler Phallus à ses bons souvenirs. « La VHS, c’est l’époque de mes premières branlettes », lance-t-il, « j’ai eu la chance d’avoir un grand frère qui planquait mal ses cassettes. » Une époque qu’il évoque notamment dans la chronique de Max, disponible sur le site.
« Je n’étais pas le seul nostalgique de cette époque, mais personne ne parlait vraiment des films », relate Phallus. Il confie alors son envie d’écrire des chroniques « un peu dans l’esprit de Nanarland » à Vagina, qui pousse l’idée plus loin encore. « Moi, le porno, contrairement à Phallus, j’en consomme peu », souligne-t-elle. Vagina s’intéresse plutôt aux parcours d’anciennes performeuses, et souhaite mieux comprendre l’univers dans lequel elles ont alors évolué. « Il faut le dire, le cul, c’est cool ! » rit-elle.
Le couple fait chauffer le magnéto, total respect pour les us et coutumes, du début à la fin. « On fait ça très assidûment, on prend des notes, etc », détaille Phallus, « ce n’est qu’ensuite que je numérise le film pour pouvoir en extraire des scènes ». L’homme entame alors une phase de documentation autour dudit film et de re-visionnage, autant de fois que nécessaire. Ambiance investigafion sur fond de Retour vers le futur. « On ne dirait pas comme ça, mais il y a pas mal de boulot derrière nos chroniques ! », souligne-t-il.
Raies en action et rédaction
Côté plume, Phallus s’occupe du descriptif des films sélectionnés et de la présentation des acteur·ice·s et producteurs, « si possible sur un ton humoristique », et Vagina prend la critique en main, « en essayant de garder un peu de légèreté et sans trop me prendre au sérieux. »
Le temps file, mais le plaisir de redécouvrir « des films avec des vrais scénarios, de la mise en scène, des vrais dialogues, des acteur·ice·s récurrent·e·s », lui, reste, avec des préférences tranchées. Le gonzo ? Très peu pour phallus. Pour le X amateur, la critique est tout aussi vive. Dans le cœur de monsieur, « les films de Laetitia ont quand même vachement plus de saveur que ceux de Jacquie et Michel ! » Un avis partagé par Vagina, dont le processus de critique est le même pour le porno que pour le cinéma dit « classique ». « C’est un genre qui mérite que l’on s’y intéresse », appuie-t-elle.
Pourtant, le couple peine à trouver la stabilité voulue sur les réseaux sociaux. Youtube et uTip ont ainsi fermé leurs comptes, pourtant dénués de scènes de sexe ou de nudité pour le premier. Quant à Adsense, impossible pour eux de l’utiliser. « Pas facile de parler porno sur les réseaux sociaux », déplore le duo, qui ne lâche pourtant pas l’affaire.
Comme vous le savez peut-être YouTube a fermé notre chaine. Vagina a ouvert la sienne : https://t.co/OMmvyCY9Qr
— VHS Porno (@vhsporno) December 9, 2019
Le couple a désormais passé la centaine de VHS au sein de sa collection, et s’affirme comme critique du milieu. « On n’a pas seulement une vocation humoristique, on se veut aussi politique, dénoncer l’hypocrisie de la censure du porno sur le net, ce que subissent les actrices au quotidien… », appuie Vagina, pointant du doigt notamment un féminisme « anti-porno » et prohibitionniste : « j’ai l’impression qu’on régresse sur la liberté sexuelle ».
D’ailleurs, lorsque l’on aborde la question de la culture du viol dans les pornos vintage, leur réponse ne se fait pas attendre : « Pour moi la culture du viol est beaucoup plus présente dans le porno d’aujourd’hui », explique Phallus, « j’entends par « porno VHS » les films scénarisés et pas le « Hard Crade » ces compilations de scènes VHS uniquement distribuées dans des sexshop à l’époque. » Jusqu’ici, le couple n’a pas été confronté à des scènes de violences dans les vhs visionnées. Pas de contrainte, d’agression ou de harcèlement. Une allusion à un viol est faite dans le film « Les nains préfèrent les blondes », et est alors mentionnée dans la critique faite par le couple :
Pour compléter l’histoire, un homme fait irruption dans la maison en demandant à être caché car il est poursuivi. Personne ne lui pose plus de questions. Tout est normaaaaaal. Et plus tard, une femme vient elle aussi rejoindre le groupe en disant que le fugitif arrivé avant avait essayé de la violer. Encore moins de réactions… OK… Euh ça parlait d’un viol quand même ! Donc nous avons deux personnes qui veulent se cacher de types dangereux, mais on n’a pas une explication, pas un détail et la bande de beatniks a l’air s’en cogner et continue à baiser tranquilou.
Critique du film « les nains préfèrent les blondes », par VHSporno.com.
Le couple reste pourtant critique du milieu dans lequel il évolue au travers de sa plume. « Nous ne nous voilons pas la face, des scènes de films pornos peuvent à raison être considérées comme culture du viol et être dérangeantes comme peuvent l’être les slashers et les films gores », soutient Phallus, « pour moi le porno doit être considéré comme les autres style, à savoir « de la fiction » ».
Du haut de ses onze chroniques, le site n’est encore qu’au début de son aventure, et promet déjà bien des surprises. « Un genre que j’affectionne particulièrement, c’est la parodie », confie ainsi Phallus, « ceux qui lisent nos chroniques savent que j’affectionne plus que tout Max, portrait d’un serial-niqueur, c’est un peu ma madeleine de Proust (j’ai usé la bande étant ado). On en a d’autres sous le coude ! » Côté Vagina, c’est le style cinématographique du porno des années 70 qui l’emporte, entre actrices « considérées comme des stars » et « très vieux films ‘clandestins’ diffusés dans les maisons closes ». À vos claviers, le programme est chargé !
Avant de vous lâcher en pleine nature et de vous laisser envelopper vos fantasmes de la première jaquette vintage venue, Phallus Gump et Vagina Sky vous dévoilent leur hotte-liste de Noël :
Bon visionnage !