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Google Chrome ne veut plus de Flash. D’ici à la fin de l’année, le navigateur web le plus utilisé du monde n’exécutera plus le plug-in multimédia que sur une poignée de sites extrêmement populaires comme Facebook, Amazon et Youtube. Au mois de juillet dernier, la fondation Mozilla a annoncé que Firefox se défausserait bientôt du logiciel, lui aussi. Ces décisions radicales ont été motivées par des soucis de sécurité : le logiciel d’Adobe est réputé pour faire le bonheur des hackers grâce à ses innombrables vulnérabilités. Il est aussi instable et particulièrement gourmand en ressources.
Jeudi 8 septembre, Pornhub a fait écho aux choix de Chrome et Firefox en annonçant qu’il se débarrasserait bientôt de tout contenu en Flash. Les fonctions du plug-in maudit seront reprises par le HTML5, un langage de structuration des pages web qui supporte les contenus multimédia. “Sachant que le HTML5 est en train de devenir un standard, ce changement était juste une question de temps”, a expliqué le vice-président du tube Corey Price à Motherboard. “Tous les sites adultes devraient faire la transition, a-t-il ajouté. Flash est presque mort.”
Le zèle de Pornhub n’est pas étonnant. Le petit monde du web pour adulte est très attentif aux histoires de piratage. A force, les malfrats du réseau lui ont appris à se méfier : 800 000 comptes d’abonnés viennent d’être dérobés des serveurs de Brazzers, quelques mois après que 3,8 millions d’internautes ont vu leurs identifiants Naughty America mis en vente sur le dark web. En 2012, Digital Playground et Youporn ont subi d’importants vols de données à deux semaines d’écart.
La culture porno côtoie depuis longtemps la culture geek. Parodies de films, d’anime ou de jeux vidéo en version porno, sites dédiés au cosplay, les deux mondes s’entremêlent et nous proposent des scènes dignes des fanfics les plus folles. Et dans le jeu vidéo, il n’est pas rare de croiser une ancienne actrice, ou un sponsor d’e-sport au nom familier. Plus récemment, c’est l’arrivée de Manuel Ferrara dans le monde du streaming de jeux vidéo qui a fait du bruit, accroissant encore la popularité de l’acteur parmi les internautes. Après avoir regardé ses premiers lives, la curiosité nous a poussés à lui demander un entretien afin de discuter des raisons de son arrivée sur Twitch.
Un matin du mois d’août, Manuel Ferrara annonce sur Twitter qu’il crée une chaîne sur la plateforme de streaming mondialement connue Twitch. Le bruit se répand rapidement et très vite les live-stream de l’acteur sont attendus avec ferveur par plusieurs milliers de personnes. « Je suis vraiment étonné d’avoir autant de monde, et beaucoup beaucoup de vues. Surtout qu’à la base, c’était pour le délire. Un pote m’a dit : “Hé, toi qui aimes les jeux vidéo tu devrais essayer !” » Joueur depuis l’enfance, quand son grand frère l’emmenait dans les salles d’arcades de Paris, il avoue cependant être un néophyte en ce qui concerne les live-streams et le gaming professionnel. « À la base, je suis un joueur de console… je joue sur PlayStation. J’ai toujours aimé FIFA, Call of Duty, Street Fighter… À une époque on organisait des tournois de FIFA chez moi avec d’autres acteurs. Je jouais avec Toni Ribas, Ramon, Keiran Lee, mais franchement, c’était moi le meilleur. Eux ont lâché le gaming mais pas moi. Par contre Twitch, je n’y connaissais rien du tout. C’est Mia Rose, une ancienne actrice qui vit de ça maintenant, qui m’a expliqué comment faire ça bien, et qui m’a aidé à choisir mon matériel et à l’installer. »
Follow me now, my username on twitch is manuelferraraxxxtv I'll probably start brodcasting tomorrow pic.twitter.com/adNH4mmt0L
— manuel ferrara (@manuelferrara) August 10, 2016
Outre ses classiques préférés FIFA ou Mortal Kombat, on le voit jouer à Doom et à Overwatch, les jeux populaires du moment, sur PC, bien qu’ils existent sur console. « Je veux devenir un gamer. Les gens préfèrent quand on joue au clavier et à la souris alors je le fais… ça faisait peut-être 15 ans que j’avais pas touché à un PC ! Il a fallu tout réapprendre. » Heureusement il a reçu de nombreuses propositions d’aide, de modérateurs, de graphistes. L’un d’eux l’aide quotidiennement pour gérer sa toute nouvelle chaîne YouTube et son Twitter dédié au gaming. Quelques têtes connues du jeu vidéo l’ont également repéré et soutenu, notamment Benzaïe, Skyyart, Sardoche. « C’est cool d’avoir un accueil pareil de leur part. Je débute, ils pourraient s’en battre les couilles de moi, mais au contraire ils m’aident. » Il a même surnommé Benzaïe son « papa de stream ». Quant à son coach de FIFA ? Ni plus ni moins que Bruce Grannec, quatre fois champion du monde en jeux de foot. Entre les partages faits par ces joueurs et Youtubeurs très suivis et son passage sur Ogaming.tv, le public est de plus en plus nombreux à suivre la chaîne de Ferrara et à partager des moments avec lui.
Pendant les streams, Manu semble étonnamment à l’aise. On avait beau se douter qu’il avait l’habitude des caméras, on ne savait pas à quoi s’attendre. Il se révèle en animateur très efficace. Toujours cool, il prend un véritable plaisir à échanger avec les spectateurs, tant et si bien que le jeu vidéo passe parfois au second plan. Des centaines de questions fusent, dont la très grande majorité concerne le milieu du porno et les actrices avec qui Manuel a déjà tourné. Il prend le temps de répondre à tout le monde, et n’hésite pas à donner son avis, aussi tranché soit-il, et sans langue de bois. Ainsi, on l’a entendu dire tour à tour qu’il détestait Mia Khalifa [à cause de sa scène qu’elle a tournée voilée, ndlr] et que Sasha Grey était nulle. On apprendra aussi que Dani Daniels en fait des caisses, et qu’Anya Ivy était « bonne, mais pas là pour ken ».
Pendant des heures, il répond aux questions aussi répétitives et simplistes soient-elles, et n’a pas l’air de s’en lasser ni de se vexer. « Au début, le forum 18-25 de jeuxvideo.com avait parlé de moi et ça m’a amené énormément de monde, ce qui est très cool. Mais, je ne suis pas fou, je sais que ce qui a attiré les gens sur ma chaîne, c’est que je suis un acteur porno. Ça leur donne accès à quelqu’un qui peut répondre à leurs questions sur les actrices ou le business en lui-même. Au final les gens restent pour ma personnalité… et pour ma nullité aux jeux vidéo. » D’ailleurs, Ferrara a déjà un hashtag personnel, créé par ses habitués : #TeamCanette « Quand je suis mauvais à quelque chose, je dis que je suis une « canette » alors c’est resté. Et maintenant quand je perds, ils mettent le hashtag et l’emoji canette partout dans le tchat. »
La bête est lâchée ! @manuelferrara enchaîne les POTG sur Overwatch !https://t.co/TeFjZLu453 pic.twitter.com/Q1xbuH7fWO
— ManuelFerraraTV (@ManuelFerraraTV) 7 septembre 2016
La grande majorité de ses spectateurs parlent français ce qui l’a à la fois surpris et décidé à continuer après les premiers lives. Il admet une certaine nostalgie : « Je suis Français et je vis à Los Angeles, alors c’est plutôt cool de pouvoir parler français avec quelqu’un. C’est certainement une des choses qui m’a fait rester ». Et on le sent en effet ravi de pouvoir blaguer avec les spectateurs, partager ses coups de cœur musicaux et se moquer des leurs : « PNL ? Des mecs qui se font un egotrip et se font passer pour des punchliners. » Il précise quand même que tout ce qu’il dit n’est pas à prendre au sérieux « Attention, c’est un petit clash marrant comme ça, mais ils ont un vrai succès, et je leur en souhaite encore. Mais c’est pas mon truc. J’ai l’impression d’être un vieux con, comme mes parents quand ils me disaient que ce que j’écoutais c’était de la merde. » Et en effet, il préfère mettre du Kery James pendant qu’il se fait battre à FIFA par un viewer.
Souvent, il profite des longs moments de discussion pour prodiguer des conseils aux spectateurs. Parfois il dérape un peu, comme lorsqu’il conseille à ce jeune homme largué le jour de son anniversaire d’essayer de se remettre avec cette ex pour la larguer à la Saint-Valentin. Mais il a le mérite de prôner le safe sex à tout moment : « Mettez des capotes les gars ! Prenez votre temps. » Pour lui c’est bien normal : « Le problème c’est que les gens prennent les films pornos comme des films éducatifs, alors que ce n’est pas ça du tout, c’est fait pour se faire plaisir. Ce n’est pas la vraie vie. Jamais on ne va conseiller aux gens de ne pas mettre de capote, le but des pornos ce n’est pas ça. Moi-même, la première fois que j’ai eu des rapports sans capote dans ma vie, c’était la première fois que j’ai bossé pour Rocco, alors que j’avais commencé le sexe très tôt, bien avant le porno. »
Il réfléchit même à pousser la prévention un peu plus loin : « J’ai envie de contacter une boîte ou une organisation qui distribue des capotes si c’est possible, pour en distribuer. Mais je ne sais pas si j’aurai le droit sur Twitch. » En effet, il y a deux ans la plateforme a pris un tournant puritain en demandant aux streamers et surtout aux streameuses de se rhabiller et de ne pas apparaître trop sexy lorsqu’elles sont en live, ce que Manuel comprend tout à fait. Lui-même répète assez souvent que son but n’est pas de promouvoir ses productions, mais devenir un pro du streaming. Il essaie vraiment de séparer ces deux activités, même si ce n’est pas toujours facile, comme cette fois où une actrice en train d’être préparée pour une scène à quelques mètres de lui a failli passer dans le champ en petite tenue.
Mais, finalement est-ce qu’il ne serait pas en train de préparer l’après porno, ou en tout cas d’amorcer une transition vers un changement de vie radical ? « Pas du tout. Déjà, je ne le fais pas pour l’oseille, mais parce que je suis vraiment accro. Tout se passe encore bien dans le porno pour moi, ma carrière va très bien. Le jour où j’arrêterai de performer, je pourrai continuer à réaliser et à produire. Je vois mon futur dans le stream oui, mais pas en tant que professionnel, plutôt en tant qu’amateur qui vient pour faire plaisir à ses viewers. Après je suis comme tout le monde, on me donne de l’argent, je le prends. » Il fait référence au fait que pendant ses diffusions, il reçoit quelques dons qui font déjà polémiques. Et d’ailleurs, on remarque une question à laquelle il ne répond jamais : celle sur son salaire. On le sent même un peu énervé face à cette question qui revient souvent. « Pour moi, ça ne se demande pas, j’ai été éduqué comme ça. Jamais je ne demanderai à quelqu’un combien il gagne dans la vie que ce soit dans le porno ou pas. Je comprends la curiosité, mais je ne trouve pas ça très poli. Je vis très bien. Grâce au porno, je me suis construit une belle vie, ma famille est heureuse, j’ai une belle maison, je gère bien. Mais donner des chiffres, ça sert à quoi ? En plus, la question revient souvent, donc forcément ça finit par saouler. »
Une chose est certaine, Ferrara se voit un avenir dans le streaming. Pourquoi alors n’avoir jamais essayé les sites de webcam porno ? « Parce que je suis timide (rires) ! Non, mais, pour les mecs c’est un peu délicat… Je vais faire quoi, me mettre devant la webcam et me branler ? Faire venir des meufs chez moi ? Non, ce n’est pas mon domaine, je ne serais pas à l’aise à poil en live, je ne kifferais pas. je pense que c’est pas pour tout le monde. Je préfère être habillé sur Twitch… et d’ailleurs c’est pour ça que j’aime ramener des actrices sur mon stream, c’est bien de les voir habillées, en délire jeu vidéo. Bien sûr ça m’amène du monde, mais ça permet aussi aux viewers de découvrir une autre facette des filles du business. Je leur mets une petite race vite fait à Mortal Kombat, et voilà. Mais attention je suis toujours gentil, je les laisse un peu gagner de temps en temps. »
Et pour la suite, il prépare déjà quelques projets, notamment une possible venue à la Paris Games Week, ainsi que des partenariats. « J’ai été approché par plusieurs sponsors, mais je ne veux pas faire n’importe quoi. Par exemple, les gens de Fleshlight m’ont contacté, mais je ne peux pas signer avec eux ! Tu imagines, on risque d’envoyer une fausse chatte en cadeau à un gamin qui n’a pas l’âge ? Non c’est pas possible. Par contre, un sponsor hors porno m’a contacté pour organiser des giveaways de matériel plutôt sympa, qui va faire plaisir aux gens, on attend juste que ma chaîne soit validée par Twitch [les gros streamers peuvent proposer un abonnement officiel à leur chaîne après avoir montré de bons résultats en live, ndlr]. Mia Rose leur en a parlé, mais ils me trouvent encore jeune dans le milieu donc ils préfèrent attendre. » Nul doute que les responsables ne tarderont pas à ouvrir officiellement leur portes à un streamer aussi sérieux et appliqué que Ferrara.
Retrouvez Manuel Ferrara sur Twitch, Twitter, YouTube et Snapchat : ManuelFerraraTV.
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La société contemporaine adore montrer la sexualité d’un point de vue masculin dans les médias, pourtant on se rend compte que la sexualité masculine est traitée encore moins sérieusement que la sexualité féminine. Les hommes ne pensent-ils vraiment qu’à ça ? Et si ce n’était qu’un mythe dont les hommes seraient les premières victimes ?
Durant mes vacances d’été, je suis tombée sur un podcast intéressant de France Inter intitulé La sexualité masculine n’est-elle qu’une histoire de robinet ? Cette émission est très intéressante, car elle aborde le sujet du plaisir masculin et des représentations qu’en fait la société d’une manière qu’on aborde rarement.… Lire la suite
Cet article Sexualité masculine, virilité et clichés est apparu en premier sur Desculottées.