Les familles de deux militants LGBT turcs tués dans un accident de la route, le week-end dernier, ont reçu la visite d’officiers de police, rapporte le blog LGBT News Turkey. Elles ont été interrogées sur la présence d’un «drapeau interdit» sur les cercueils de Boysan Yakar and Zeliş Deniz, lors de leurs obsèques.
Les policiers ont indiqué à la mère de Zeliş Deniz avoir reçu une dénonciation émanant d’un «voisin». Neriman Deniz s’en est étonnée: les photos des obsèques, publiques, ont paru dans les médias. En outre, des policiers étaient présents à la cérémonie. La dépouille de sa fille était couverte de trois drapeaux: un féministe, un arc-en-ciel, ainsi qu’un bannière un rouge.
Terrorisme
Les officiers pensaient apparemment qu’une des bannières était celle du drapeau du Parti des travailleurs du Kurdistan, le PKK, contre lequel police et armée mènent une offensive tous azimuts depuis juillet. «Les vrais terroristes en Turquie sont l’Etat et Daech – que la police s’occupe d’eux!» a lancé Neriman Deniz à la figure des policiers.
L’accident, survenu dans la région de Çanakkale, avait fait cinq morts au total. Boysan Yakar, 31 ans, était un militant LGBT actif au niveau international et conseiller à la mairie de Şişli, un quartier d’Istanbul. Zeliş Deniz, 33 ans, était une activiste lesbienne et féministe. Plusieurs mouvements LGBT turcs se sont associés à la gauche prokurde, bête noire de l’AKP islamo-conservateur au pouvoir.