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» Il y a une dizaine d’années, j’ai vécu avec une femme une expérience qui a complètement bouleversé ma vie sexuelle et ma vie tout court. Après quelques mois de relations, elle m’a d’abord demandé de porter des dessous féminins pendant nos rapports avant de m’inciter à en porter toute la journée. J’ai accepté parce que j’ai vite aimé ça. Par la suite, nos vies nous ont séparés mais j’ai continué de me travestir, par goût. J’aime le frottement d’un jean sur les bas, les strings en dentelle… Plus tard, je me suis marié et lorsque j’ai parlé de ce penchant à ma femme, elle m’a dit que j’étais homo. Suivant ses conseils, j’ai fréquenté différents bars et boîtes de nuit en parlant avec beaucoup de personnes. À aucun moment, je n’ai eu un regard intéressé sur un homme. Après un an d’épreuve pour notre couple, nous avons décidé de continuer ensemble. J’ai fait la promesse à ma femme d’essayer de vivre comme un homme « normal ». Depuis quelque temps, je fais des rêves dans lesquels je mène une autre vie. Je porte des sous-vêtements, et même ma femme m’y invite. Je me réveille alors complètement angoissé car j’ai le sentiment de l’avoir trahie. Cela me gêne même dans ma vie de tous les jours car j’ai une peur bleue de la récidive. Je ne sais plus comment gérer tout ceci pour aller mieux. J’aime tellement ma femme que je ferais tout pour être l’homme de sa vie. Je sais que je ne suis pas seul à être dans ce cas, vu les récits de plusieurs lecteurs et témoins du magazine. J’espère que vos conseils me permettront d’avoir un autre avis sur moi-même. »
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» La bisexualité est-elle courante dans nos sociétés ? J’en viens à me le demander car plus je vieillis, plus je me sens attiré par les hommes, jeunes ou moins jeunes, si possible bien membrés. J’ai eu plusieurs aventures (fellation réciproque, caresses, masturbation, rarement des pénétrations) mais, en même temps, les femmes continuent de m’attirer et de me satisfaire. Le problème est qu’après chaque rapport homosexuel, j’ai très honte de moi. Je suis pris de remords pendant deux à trois semaines et puis à nouveau, j’ai une pulsion très forte que je satisfais (avec plus ou moins de bonheur) avec un homme de rencontre. Dois-je prendre un véritable amant dont je serais très amoureux pour me stabiliser ? »
D’un point de vue anatomiqueLa bisexualité est quelque chose d’ambigu. Il y a tout d’abord ce que j’appellerais la « bisexualité vraie », c’est-à-dire un désir et des pulsions dirigés équitablement vers des partenaires des deux sexes. Dans les deux cas, le sujet mettra autant d’ardeur et aura autant de plaisir dans l’acte sexuel, mais cette forme de bisexualité est extrêmement rare.
Car si chacun d’entre nous renferme une dose de bisexualité, c’est à des degrés divers. Dans chacune de nos cellules, la différence sexuelle se caractérise par la présence d’un chromosome différent sur les 46 existants. Il s’agit du chromosome X chez l’homme, le Lire la suite sur Union
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Dominique, Vannes. Comme chaque année, mon épouse Anne a fêté la « Journée de la femme » avec ses amies. Cette année, c’est elle qui les a reçues. Elle a invité Marie, Catherine et Martine, ses trois meilleures copines. Le soir venu, quand je suis rentré du travail, Anne m’a accueilli, tout heureuse en pensant à la soirée qui s’annonçait. Pour me préparer, elle m’a entraîné dans la salle de bain. La baignoire était remplie. Elle m’a déshabillé. Une fois que j’ai été nu, elle m’a glissé à l’oreille : « Ce soir, tu seras à notre service !« . Sans plus attendre, je vous partage mon histoire porno.
Des préparatifsTout en me caressant le torse, elle a ajouté « Tu te laisseras faire. » Anne m’a lavé, m’a fait un gommage complet du corps en insistant sur mes cuisses, mes fesses, mon ventre et mon torse. Après que j’ai été rincé, elle a pris de quoi me raser le pénis, les couilles et les Lire la suite sur Union
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L’automne 2019 vit naître le feu sur tous les écrans de salles de cinéma françaises, celui du Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma. Quatrième long-métrage de la réalisatrice, ce Portrait est peint via les yeux du female gaze, et brûle du désir entre Marianne (Noémie Merlant) et Héloïse (Adèle Haenel). Fin du XVIIIème siècle, sur une île de Bretagne. Marianne est embauchée par la mère d’Héloïse pour faire le portrait de sa fille promise au mariage avec un riche milanais. Héloïse, sortie du couvent pour cette union, ne veut pas de cette vie décidée pour elle et se dérobe sans cesse au regard de Marianne, qui travaille à la peindre en secret. L’artiste finit par tout lui avouer et débute entre elles un jeu de regards non pas juste pour produire une œuvre de commande mais aussi s’aimer, sans autre contrepartie, durant les quelques jours dont elles disposent avant l’inévitable retour en régime d’hétérosexualité.
Le désir représenté dans Portrait de la jeune fille en feu s’incarne aussi à travers les corps des deux personnages. Les scènes érotiques sont au final rares mais intenses, arrivant après un long moment où chacune observe l’autre, questionne les sentiments qu’elle ressent et guette le bon moment pour déclarer son amour. Le geste des deux doigts d’Héloïse lentement introduits en gros plan dans l’aisselle de Marianne pour y appliquer un onguent vert à base d’une plante « pour rallonger le temps » a fait beaucoup parler de lui. Il ne dure que quelques secondes, après qu’Héloïse ait présenté son achat à Marianne et en ait massé son aisselle poilue l’air amusé, et avant un baiser, filmé lui aussi en plan rapproché. Ce geste est d’une intelligence érotique rare, à la fois extrêmement explicite (filmer une aisselle plutôt qu’une vulve) et pudique (puisqu’après tout ce n’est qu’une aisselle). Il m’a fait beaucoup plus d’effet que la très grande majorité des scènes de sexe dans le cinéma hors pornographie, que je juge souvent factices ou mal simulées. Parce que là justement rien n’est simulé : la pénétration a bien lieu, avec comme seule bande sonore le souffle des deux femmes, tout en laissant la place à l’imaginaire sexuel de chacun·e. Il y a peu de musique dans Portrait de la jeune fille en feu, soulignant de façon organique et surtout sans effet de style lourd ce désir de l’une pour l’autre qui émerge, se développe et se partage. Ce n’est peut-être qu’une aisselle, recoin du corps qui pour ma part me laisse plutôt indifférente, mais elle a aussi le potentiel d’un nouveau territoire érotique reconquis par le regard féminin et lesbien.
Quelques années plus tard, les regards de Marianne et Héloïse se croisent de nouveau à deux occasions. Lors d’un vernissage où Marianne présente une de ses toiles elle reconnait Héloïse peinte, représentée avec un·e jeune enfant, fruit de son fatal mariage avec le riche milanais, dans une main et dans l’autre un livre ouvert par le doigt (encore un doigt …) à la page 28. Un détail qui ne parle qu’à Marianne, ce fameux endroit du livre refermant un autoportrait d’elle nue dessinée pour le seul plaisir d’Héloïse.
Puis Marianne revoit Héloïse, de loin et en personne, à l’opéra dans le balcon face au sien. La caméra se détache de Marianne pour se rapprocher d’Héloïse et la filmer en plan fixe durant plus de deux minutes trente, au plus près de ses émotions. Elle frissonne, pleure puis sourit en écoutant le Presto de « L’été » des Quatre saisons de Vivaldi, morceau que lui a fait découvrir Marianne au début de leur relation. Décrit ainsi le dispositif peut sembler ennuyeux mais pas du tout, il est aussi d’une grande intelligence sensuelle, qui ne se prive pas d’accompagner longuement les différentes expressions du visage et la respiration saccadée d’Héloïse. « Ne regrettez pas, souvenez vous. » La promesse semble tenue.
Bonus : Adèle Haenel lisant un extrait du Corps lesbien de Monique Wittig au micro d’Augustin Trapenard. C’est dans ce texte que l’autrice emploie le mot « cyprine » avec la définition qu’on lui connait désormais.