Dans le sulfureux dytique Nymphomaniac de Lars Von Trier, un segment entier est consacré au BDSM. La domination et les coups de cravache ou de chat à neufs queues ont la part belle grâce au personnage de K., interprété par Jamie Bell.
Depuis qu’elle est devenue épouse et mère, Joe n’a plus d’orgasme. Elle se met en quête d’un déclic et fait la rencontre de K. Dans l’immeuble de K., une salle d’attente est improvisée. Sur des chaises, des femmes attendent. Elles ne se parlent pas, regardent devant elles. Certaines ont sur les visages des marques de coups. K., qui ne les fait entrer que quand il le désire. Joe passe le premier test, celui de l’attente et de l’humiliation. Il lui édicte les règles : « La première règle, c’est que je ne baise pas et il n’y aura pas de discussion possible. La seconde règle : il n’y a pas de mot de sécurité. Ce qui veut dire que si vous suivez à l’intérieur, rien de ce que vous direz ne me fera arrêter un geste ou une procédure. Vous devez vous munir d’une cravache de cuir marron usagée et pas celles qu’on vend dans les sex-shops. Ce n’est pas une mascarade. Troisième règle : si je choisis de vous faire entrer, vous devrez être assise ici. Autrement dit vous ne saurez pas quand. Juste que ce sera entre 2h et 6h du matin. »
Il la prénomme Fido. Quand il la fait entrer, on découvre ses gestes professionnels qui créent une tension glaçante. Il déballe la cravache et la trempe dans un seau d’eau pour assouplir le cuir. Il demande à Joe de s’attacher les cheveux et lui tend un élastique. Puis, il déplace les meubles. La scène n’est pas sensuelle. K. semble concentré, totalement focalisé sur son action. Joe attend. Il la traite presque comme une poupée de chiffon. Sa voix reste douce, ses mains semblent solides et ne tremblent pas. Avec différents matériaux, cordes et attaches de déménageurs, il installe Joe sur le canapé de cuir vieilli.
Elle est allongée sur le ventre, solidement attachée, le cul visible à cause de sa robe légère relevée. Avec maniaquerie, il coupe sa culotte aux ciseaux puis les repose symétriquement sur le bureau. Toujours en silence, il contemple son œuvre avant de décider que le cul de Joe n’est pas assez haut, qu’elle n’est pas assez physiquement réactive, et que la séance ne sera pas possible : « Je veux vous revoir jeudi ». Le jeudi suivant, le manège recommence mais cette fois il cale sous son ventre des annuaires téléphoniques.
Il glisse deux doigts en elle pour vérifier sa lubrification « Ça, c’est beaucoup mieux aussi ». Il donne 12 coups de cravache sans merci. Joe, qui reviendra par la suite, conclut sur cet épisode : « Je peux seulement dire que l’atmosphère était sexuelle. Alors que je me tortillais sous ses coups de fouet, je sentais combien ses nœuds étaient ingénieux. Si je résistais, ils se resserraient, et quand je me détendais, ils semblaient se relâcher. »
Entre Joe et K. se jouent pendant de longues minutes un arrangement dépourvu de tendresse et à la sensualité brute. Chacun a des raisons de faire ce qu’il fait mais n’a aucun intérêt à les partager. C’est un contrat muet. Un contrat qui mène à l’orgasme.
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