Les hommes ont reconnu récemment que les femmes étaient des hommes comme les autres. Ils ont calmé la dernière révolte par leurs lois révolutionnaires, de 1970 (par exemple, fin de la Puissance paternelle) à 2014 (loi sur l’égalité qui, entre autres, rejette la médiation pénale en cas de violences conjugales ou appelle à l’égalité de revenus salaires) en passant par la qualification du viol conjugal, le viol par inceste et le harcèlement sexuel au travail.
Pffiou, avec tout ça les pôvres zozommes se sont sentis bousculés … ils ne trouvent plus leur place d’homme et de père face aux femmes castratrices.
Oui, leur place. Car la virilité est affaire de place … un petit trou bien chaud, un poste de contrôle, un comptoir colonial minimal sur un terrain qui aurait pu être féminin (le corps d’une femme, le lien mère-enfant ou les liens sociaux entre femmes).
Messieurs, rassurez-vous. J’ai parlé à la confrérie des p’tits filous, et je vous apporte la bonne nouvelle en ces jours de fanfaronnade féministe.
Dans une mini série d’articles, la confrérie et moi vous rappelons quelques bons plans.
Le plan P pour les hommes en mal de pouvoir : l’abonnement Free.ppr
Chers frères,
Pour un accès illimité à une activité de détente quand vous avez la haine de n’être que le faux bourdon de l’espèce humaine, souscrivez un abonnement Free.ppr (free point pépère) dans le cadre d’un CSSD (contrat social sexiste démocratique) :
– en passant vous faire connaître à la mairie, vous pouvez tamponner votre nom sur l’identité d’un enfant et effacer la filiation de la mère qui lui a donné la vie ;
– en vivant sous le même toit que la mère, vous pouvez bénéficier de ses services et « jouer au père » (quelques rares sorties, des actes symboliques et sadiques comme jeter l’enfant en l’air, des ordres distribués avec discernement et paternalisme à la mère et à l’enfant) et ainsi acquérir un capital sympathie auprès de tous les professionnels et du voisinage qui un jour pourra attester que vos droits SUR l’enfant sont légitimes et que les jérémiades de la mère sont du vent ;
– et, si elle veut reprendre sa liberté : nulle inquiétude, l’enfant porte votre nom et votre autorité paternelle est quasi inaliénable. Même en cas de crime commis sur la mère. Même s’il est commis devant l’enfant. Même en cas de crime commis sur l’enfant (coups assimilables à une tentative de meurtre in utéro, destruction de la mère au moment où les soins de la mère sont vitaux pour l’enfant, tabassage de l’enfant assimilables à une tentative de meurtre, viol à l’enfance ou à l’adolescence …).
– Ainsi, pour la modique somme de 80 euros par mois (que vous n’êtes pas tenu de payer) et sans autre obligation ou engagement, vous avez accès libre à un enfant et, de fait, à sa mère.
Parmi les activités antistress auxquelles vous avez libre accès quand vous avez tamponné votre nom sur un enfant et/ou une femme, il y a d’indémodables jeux :
* le caprice … officiellement votre « autorité parentale » – n’oubliez pas, en patriarcat, le caprice de l’Homme fait loi. Vous ne voyez pratiquement plus l’enfant (la dernière fois, c’était il y a 6 mois quand vous l’avez embarqué en sortie pour attendrir votre nouvelle proie), mais aujourd’hui, ça vous défrise que l’enfant soit vu par un orthophoniste ? Veto. Le diplôme en victimologie de la psychologue ne vous revient pas ? Veto. ça vous gonfle de vous sentir obligé de dire oui à tout ce qu’assume votre ex ? Veto sur l’école qu’elle a choisi. Veto sur l’hospitalisation de l’enfant pour sa crise d’asthme – elle n’avait qu’à vous écouter et mieux faire le ménage.
* la toupie (chantage affectif, imprévisibilité, promesses et déception),
* le yoyo (accaparement et abandon, coups de pression et indifférence)
* le marionnettiste (faire passer la femme pour une hystérique ou une mauvaise mère aux yeux de l’enfant, auprès de l’école ou du médecin, faire passer l’enfant pour une peste auprès de la belle-mère, faire passer vos caprices pour des impondérables ou pour les caprices d’une de vos marionnettes) ;
* le théâtre d’ombres chinoises – le principe de l’ombre chinoise est qu’une réalité toute simple peut devenir monstrueuse, et un infime détail peut devenir immense … idéal en cas de garde classique, où vous êtes peu en contact avec vos jouets antistress. Ainsi, insinuez, ça aura la taille d’une vérité, affirmez, ça aura la taille d’une preuve … et, auprès de l’enfant, réservez-vous les rôles du père-loisir, père-voyage [aux frais de l’entreprise], père-surprise (sidérant, pour marquer les esprits et qu’on en parle longtemps), sortez le grand jeu aux dates anniversaires ou au moment où vous rendez l’enfant à la mère, n’hésitez pas les grandes scènes de pleurs avec l’enfant dans les bras ou les coups de pression sur la mère … puis ne vous privez pas de quelques piqures de rappel sous forme de mails à la mère et de coups de fil paternels … appelez pendant le dîner de l’enfant ou juste après son coucher (pas de soucis, si le juge a spécifié que vous avez le droit à ce coup de fil, votre ex est obligée de réveiller votre enfant, sinon vous pouvez porter plainte pour non présentation d’enfant) ou pendant les vacances chez la mère … et n’oubliez jamais qu’un coup de fil bien placé rapporte autant sinon plus qu’une visite. Ne l’oubliez pas quand vous regrettez votre jouet antistress pendant une semaine : vous êtes le papa-surprise, le papa-week-end ! celui qui fait passer la mère pour la sorcière-corvées ! N’allez pas faire les devoirs avec l’enfant, malheureux ! ou alors seulement pour jouer au professeur et apprendre à l’enfant les basiques : qui sait et qui s’écrase dans sa nullité ;
* le billard français … votre jeu de boules préféré ! vous tenez en main votre boule de privilège, et vous la lancez sur une victime, qui ira percuter la troisième boule, votre cible, en rebondissant à l’infini sur les bords de la table de billard qui est le système social sexiste. Vous faites deux victimes en un coup, et si votre cible se retourne, elle s’en prendra à votre pion. Vous voulez casser la mère sans vous faire voir ? jeter lui dans les jambes l’enfant que vous avez angoissé. et réciproquement : infligez à l’enfant la mère en burn-out que vous avez fabriquée. Ou la maîtresse angoissée … ce jeu de quilles marche à merveille, un vrai plaisir facile, sadique et lâche comme on les aime chez les p’tits filous !
* le labyrinthe fou – idéal en cas de garde alternée. Le principe est simple : exigez une organisation millimétrée de la part de la mère et un renoncement parfait de votre enfant à ses liens affectifs, surtout avec la mère et ses frères et sœurs, puis désorganisez tout, avec méthode. Quand vous pestez contre le poids qu’est tout enfant, rappelez-vous qu’il vous permet de rendre folle votre ex, et il économise une pension alimentaire : vous ne payez rien pour son entretien, rien à la mère et rien à votre nouvelle compagne qui fait tout le travail ! Et rien pour les frais médicaux !! vous le savez, hein, si l’enfant tombe malade, vous laissez la mère gérer ça durant sa garde.
Parmi les activités de détente qui passeront à l’aise sous le nez d’un professionnel lors d’une enquête sociale ou même d’une mesure d’investigation :
* le papa coq … La « maman poule » vous a toujours gonflé ? celle qui vous a empêché de frustrer l’enfant, lui montrer un bon coup qui commande, le faire monter sur la moto à 5 ans, le malmener pour voir ce qu’il a dans le ventre, le faire attendre pour dîner que vous rentriez à 21h (les after c’est sacré !), le faire dîner de chips et de bonbons avec les copains bourrés devant call of duty ou un film policier où on découpe des femmes … La castratrice n’est plus là, c’est le moment de vous lâcher sur l’enfant !
* le papa glue … C’est quoi ces mères qui voient des risques partout ? bien-sûr que vous pouvez dormir avec votre enfant, meuh non vous risquez pas de l’écraser quand il est bébé, c’est important qu’il s’imprègne de l’odeur paternelle … si les pensions n’étaient pas si exorbitantes, les pères pourraient payer une chambre à leur enfant, hein ! C’est quoi ces idées sur des trucs malsains ou même les grands mots : « inceste », « agression sexuelle », « climat incestueux » … le bisou paternel, c’est sacré, même baveux ! si l’enfant est dégoûtée, ça serait pas des caprices par hasard ? et pourquoi une fille serait gênée par le regard de son père sur ses tenues ou ses formes ? ça reste un homme, et elle, c’est pas une petite femme ? Mes frères, je vous le dis tout de faux : ne vous laissez pas intimider par le climat anti-sexe et anti-homme actuel !
* le papa grue … intimidez quand vous murmurez, serrez la mâchoire ou le poing quand vous parlez, criez quand réclamez, hurlez quand vous accusez, et soudain, soyez charmant, puis entre deux multipliez les faux raisonnements pseudo-savants … Mais surtout, parlez moins, écrivez, par lettres recommandées. Vous le savez, mes frères, tout ça marche sur les gens impressionnables par la loi, quant aux autres, votre aplomb leur mettra le doute.
* le papa forceur … « non, c’est oui et un petit oui vaut un grand encore » … vous connaissez par cœur ce mode d’emploi des femmes ? hé ben, pour les enfants, c’est pareil. Laissez s’exprimer votre créativité, trop longtemps réprimée par les rabat-joie moralistes et puritaines. Appuyez vous sur la notion de « présomption de consentement » dans la famille, consentement de l’enfant aux volontés du père, consentement de la conjointe aux désirs du conjoint, consentement aux initiations sexuelles chez les mineurs d’un certain âge … si on vous cherche, invoquez le bon sens ou sortez la plaquette du ministère de la justice sur les agressions sexuelles.
Abonnement Free.ppr pour nos frères de prison : l’option JAP-JAF.
La confrérie n’oublie pas les papas qui ont mal joué et se sont retrouvés convoqués par les flics pour des broutilles.
Alors, tout d’abord, sachez que si vous accusez votre femme de ce que vous lui avez fait, ça passe à l’aise, même si vous faites 30 kg de plus qu’elle : vous vous en sortez avec un classement sans suite, et vous avez en prime le plaisir de la voir interrogée par les flics comme une vraie coupable lors d’une confrontation musclée.
Si malgré tout, vous risquez le tribunal lors d’une confrontation, rassurez vous, vous n’y arriverez qu’une fois sur 200 ou moins encore. Et, quand vous avec la rage que votre voisine appelle la police alors que vous vous êtes débrouillé pour neutraliser votre femme, rappelez vous : « il n’y a pas de garde à vue en matière de violences conjugales », c’est un p’tit filou du commissariat qui nous l’a dit, et il n’y a jamais de comparution immédiate (sauf si en même temps, on vous accuse d’avoir commis un acte grave contre un homme … par exemple, une baston qui se finit au couteau ! faites attention quand même, cartonner un homme, ça compte au minimum double ou triple par rapport à une femme ou un enfant).
Si jamais on vous reproche un crime hyper-flagrant (tentatives évidentes de meurtre, genre avec un fil électrique, par défenestration ou une voiture, ou viol aggravé devant les enfants), keep cool, vous n’irez pas aux Assises. Tout est correctionnalisé en matière de crimes sexistes – vous pouvez dire merci à nos Pères fondateurs du contrat social .
En gros, les copains de la confrérie des p’tits filous ont fait le calcul : c’est 3 mois ferme pour un ou plusieurs crimes (y a un tarif de gros) (entre 6 mois et 12 mois de sursis) ; pour vous donner une idée, c’est entre du simple sursis et 3 mois ferme si vous étranglez votre conjointe, puis vous la rouez de coups par terre, puis vous la traînez dans la chambre, puis vous l’étouffez à l’oreiller (vous vous arrêtez quand l’enfant de 4 ans hurle puis court appeler la police) et vous la violez le temps que la police sonne à la porte (bien tenté le sourire courtois en leur ouvrant, mais cette fois vous avez laissé parlé un témoin) …
popopo … c’est tendu, mais keep vraiment cool … Sachant que, pour les crimes d’hommes jugés par la justice des hommes, une peine ferme sur deux se finit par le port du bracelet électronique en toute liberté (« liberté » = pas touche à « votre » victime, hein, celle que vous venez de tenter de tuer, par contre vous faites ce que vous voulez avec les dizaines de millions d’autres qui vivent dans votre pays), sachant aussi que, si vous avez un projet d’insertion au moment de votre récidive, vous ne serez pas réincarcéré … le risque que vous avez de voir en vrai des barreaux est hyper-invraisemblable.
Et deux vraies bonnes nouvelles :
1) même dans ces cas invraisemblables, vous gardez votre autorité parentale ! et même des droits de visite ! Il y a un accord souterrain JAP-JAF (juge d’application des peines et juges aux affaires familiales) qui protège vos droits inaliénables sur les sujets qui portent votre nom. Vous pourrez imposer à votre ex d’emmener les enfants à la prison, en la menaçant de porter plainte pour non présentation d’enfant, vous pourrez l’obliger à leur lire les lettres aux mots choisis que vous leur enverrez et exiger une réponse … et si votre ex est indisponible (elle est invalide ou morte), ne vous inquiétez pas, ce sont ses parents qui devront emmener vos enfants en visite médiatisée : vos droits sur vos enfants seront respectés … pas de double peine en plus de la prison, vous avez déjà payé votre dette à la société, c’est vos droits, vos enfants, on est en démocratie, quenenni !
2) les juges des différentes juridictions ne se parlent pas !! vous avez un casier judiciaire long comme la cape d’un p’tit filou ? y a même une enquête pour viol sur un mineur quelque part ? RAS : le juge des droits parentaux, c’est comme votre patron, il n’a pas accès au dossier ! finger in ze noze ! Votre ex est protégée par une ordonnance de protection, et il y a même une mesure d’éloignement contre vous ? RAS. Le JAF ne veut rien savoir : lui il s’occupe des droits SUR l’enfant …. du coup, vous aurez une garde classique, et c’est votre ex qui devra se débrouiller pour pas venir vous chercher tout en respectant vos droits caprices. Le Juge pour enfant non plus ne veut rien savoir des violences conjugales sur la mère de l’enfant qu’il doit protéger. Vous pouvez avoir détruit l’image maternelle jusqu’au bout, jusqu’à la dépression post-partum, jusqu’à la psychiatrisation de la mère, le juge pour enfant s’en fout, il s’occupe de la capacité des parents à être parents … et vous, comme vous êtes en forme et plutôt charmant, vous avez toutes vos chances. Restez optimiste réaliste.
Voilà voilou !
en espérant que ces conseils vous rassureront, même s’il faut rester vigilant face au pouvoir matriarcal qui a imposé la journée de La Femme … un homme averti vaut mieux.
pensées masculinistes
La Confrérie des P’tits Filous
L’article Les bons plans du 8 mars … pour les hommes est apparu en premier sur Féministes radicales.