Un des plus éminents militants LGBT russes, Nikolai Alekseev, a annoncé qu’il avait demandé la nationalité helvétique «pour raisons familiales». L’avocat de 37 ans a déjà un permis de séjour depuis plusieurs années en Suisse, où il a conclu un partenariat enregistré avec son compagnon, genevois, en 2008. Pas question de renoncer à sa citoyenneté russe. Il a précisé à Gay Star News qu’il ne comptait pas abandonner la lutte dans son pays: «Je vais continuer à me battre, tant que je vois la plus mince possibilité de changement, de plus en plus difficile à réaliser. Même la jurisprudence de la Cour européenne, qui a été notre dernier espoir, est foulée au pied par le régime.»
Empêché de sortir
Alekseev est notamment l’organisateur inlassable des Gay Pride de Moscou – des rassemblements symboliques systématiquement écrasés par les autorités. Depuis la première édition, en 2005, le militant a été la cible de multiples agressions et de harcèlement. Après la dernière manifestation, ce printemps, il a écopé de 10 jours de prison. Alekseev fait actuellement l’objet de poursuites engagées par la Parlement russe, qui l’empêchent de quitter le pays pour quatre mois.
Plusieurs militants LGBT russes ont déposé des demandes d’asile en Europe ou en Amérique, ces derniers mois. La coorganisatrice de la Gay Pride moscovite, Irina Fet, a récemment demandé l’asile au Luxembourg. En Allemagne, le couple d’activistes Dmitry Chunosoff et Ivan Jarzjew vient de recevoir le statut de réfugié.