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Dans les salles depuis mercredi, «L’Abri» du documentariste Lausannois, Fernand Melgar, témoigne d’un aspect de l’accueil réservé aux migrants européens, sans-abri. Une mise en perspective que Fernand Melgar s’est décidé à réaliser en réaction à l’initiative UDC du 9 février 2014, approuvée par une petite majorité des citoyens suisses. Cette œuvre s’inscrit comme le troisième volet d’une trilogie (ou pas) sur l’immigration débuté avec «La Forteresse», Léopard d’or (cinéastes du présent) à Locarno, en 2008, suivi de «Vol spécial» en compétition officielle en 2011. Partant d’un Cendre d’hébergement ouvert en hiver à Lausanne – sans redondance de propos – «L’Abri» se fait révélateur du peu de moyens déployés par le pays riche qu’est la Suisse pour accueillir les européens en difficulté, voir même, la stratégie sournoise mise en œuvre pour les pousser vers la porte de sortie.
Le documentaire, également sélectionné à Locarno en août dernier, a toutefois été boudé par le jury de la compétition internationale malgré son franc succès auprès de la critique. Une preuve que le cinéma de Melgar lasse ? Peut-être… Mais il n’en est pas moins utile.
Un accueil limité
Posté devant l’entrée d’un bunker ouvert pour accueillir les nécessiteux de la ville, Melgar (caméra à l’épaule) confronte avec insistance la sélection arbitraire faite à contrecœur par les surveillants de nuit, à la détresse des sans-abri de l’autre côté d’une barrière. Les gens se bousculent, ils crient pour arriver à entrer dans ce bunker. Tandis que les surveillants tentent de leur côté de faire régner l’ordre, sélectionnant ceux qui pourront dormir au chaud. Cette barrière devient alors le hors-champ de l’exclusion en Suisse. De jour, c’est au tour des surveillants de passer sous la loupe du réalisateur qui filme leur désarroi face aux choix difficiles qu’ils doivent opérer chaque nuit. Les places dans le Centre d’hébergement étant limitées, certains malheureux sont condamnés à rester dehors avec femme et parfois enfants, par des température pouvant atteindre moins dix degrés.
Trouver un emploi, subvenir aux besoins des leurs, arriver à vivre dignement sont les moteurs de leur départ.
Contrairement aux deux volets précédents, les immigrés auxquels le film se consacre, ne sont pas des sans-papiers, requérants d’asile. Ce sont des personnes ou des familles qui ont fui la pauvreté et le manque de débouchés dans leur propre pays (L’Espagne, La Roumanie, etc.). Trouver un emploi, subvenir aux besoins des leurs, arriver à vivre dignement sont les moteurs de leur départ. On le voit notamment à travers deux focus touchants: un couple venu d’Espagne, des rêves plein la tête, et surtout un personnage emblématique du nom d’Amadou. Mais le désenchantement se profile promptement pour ces personnes pétries d’illusions. Et tragiquement, rien que sur les six mois de tournage, on voit se dessiner sur eux les stigmates de la dégradation physique due à une hygiène de vie précaire.
Une caméra (trop) neutre
Parmi les personnages chargées de la gestion de cette accueil improbable, deux se démarquent par leurs oppositions : José, un des surveillants de nuit, et son supérieur hiérarchique, un vaudois caricatural, présent uniquement de jour. Fils d’immigrés espagnols, si José représente le visage d’une Suisse bienveillante, le vaudois quant à lui illustre celui d’une Suisse propre en ordre. Lors d’un débriefing matinal au pied levé, le supérieur hiérarchique, lance à José déjà affligé de devoir laisser certains nécessiteux à l’extérieur du Centre d’hébergement par un froid de loup: «il ne faut pas que ces gens se sentent trop confortables». Un second dialogue entre une employée de nuit et ce même vaudois joufflu suggère l’existence d’un second lieu d’accueil fonctionnel en cas d’accord des autorités. Melgar reste neutre, peut-être un peu trop. Son but n’est pas de diaboliser, juste de témoigner d’une réalité de laquelle, on préfèrerait détourner le regard. D’un système frileux à l’idée d’accueillir des étrangers nécessiteux, le vaudois n’est finalement que l’exécutant. Et voyant le peu de moyens mis à sa disposition, ne tenterait-il pas simplement de faire tenir ce canot de sauvetage à flot ? La question reste ouverte.
Une expulsion sournoise
Les sans-abri qui en fin de compte réussissent à entrer après s’être acquittés des cinq francs requis pour ce logement de fortune, se voient servis un repas avant d’être entassés dans des dortoirs sans aucune forme d’intimité. Des douches communes sont mises à leur disposition. Le refus de se laver de certains miséreux laisse entrevoir une pudeur dans leur mode de vie mise à mal dans de telles circonstances. Le matin, ils sont réveillés aux aurores et remis à la rue après un petit déjeuner frugal. Quant au confort mentionné, où peut-il bien se cacher lorsqu’on ne dispose plus de soi comme on l’entend ? Dommage toutefois, qu’on n’en sache pas plus sur les mœurs et coutumes de ces personnes. On aurait aimé les connaître d’avantage pour mieux prendre la mesure de leurs sacrifices et tout cela, pour au final se retrouver dans une situation certainement moins enviables qu’initialement.
La Suisse peut-elle sciemment laisser des personnes à la rue, en plein hiver, au risque de leurs vies, afin de les dissuader de rester sur le territoire?
Témoignage accablant, le documentaire de Fernand Melgar s’érige comme «mauvaise conscience de la Suisse». Un adage que le réalisateur se plait à reprendre pour définir son cinéma. Par cette œuvre, il soulève une question éthique importante. La Suisse peut-elle sciemment laisser des personnes à la rue, en plein hiver, au risque de leurs vies, afin de les dissuader de rester sur le territoire? Et parallèlement, on peut s’en poser d’autres. Certes, la Suisse ne peut accueillir toute la misère du monde, mais n’y a-t-il pas dans ce pays assez de place pour cette poigné de gens? N’est-ce pas grâce aux savoir-faire et à la richesse culturelle amenés par ces vagues de migrants que la Suisse s’est aujourd’hui imposée en puissance économique? Et au lieu de condamner d’office ces migrants à la mendicité, ne pourrait-on pas plutôt mettre en place des structures pour les insérer, créant par la même occasion de l’emploi pour les personnes en charge de leurs fonctionnements ? Si le documentaire ne va pas aussi loin dans la réflexion, il permet cependant de relancer le débat sur ces questions des plus vives, comme l’avait fait jadis «Vol Spécial» au sujet des requérants d’asile.
Minorités sexuelles: les pauvres de l’exclusion
Côté requérants d’asile, d’ailleurs, les personnes LGBT en demande de légalisation sont au cœur de notre actualité. Comme de coutume, les moins bien lotis dans la spirale de l’exclusion restent les minorités sexuelles. En plus de subir les mêmes affronts que les autres immigrants, ils se retrouvent face aux rejets des populations présentes dans les centres d’accueil. Injures, violence, mobbing sont leur pain quotidien. À travers un article fourni, truffé de témoignages des requérants comme des différents acteurs en charge de ces questions (Hospice Général, Evam, logeurs hors institutions), l’édition d’octobre du Magazine 360° propose de lever le voile sur les procédures (expertise, aide financière, médiation) mises en place pour pallier au problème. Et comme le documentaire de Melgar, voilà un sujet à ne pas manquer.
Le Japon n’en finit plus de décrépir ; la population y vieillit plus vite que dans n’importe quel autre pays, la déflation y règne depuis quinze ans, les ménages japonais consomment toujours moins… Et comme si tout ça ne suffisait pas, on vient d’apprendre que l’archipel nippon manque aussi désespérément d’acteurs porno. Le célèbre Ken »Shimiken » Shimizu, qui vient d’être sacré « Roi des vidéos pour adultes » du Japon, a affirmé sur Twitter que lui et ses semblables ne seraient en fait que 70. « Moins que le nombre total de tigres du Bengale », souligne-t-il. En 16 ans de carrière, il a lui-même tourné dans plus de 7 000 films ; en gros, ça fait 450 chaque année. Preuve est faite qu’il est temps de recruter.
70 acteurs, c’est franchement peu pour assurer une production mensuelle que Shimiken évalue à 4 000 titres, surtout face aux milliers d’actrices japonaises aspirantes qui se bousculent aux portes des grands studios dans l’espoir d’une longue, fructueuse et improbable carrière. Selon Shimiken, elles seraient pas loin de 10 000 à exercer officiellement le métier d’actrice porno. D’ailleurs, selon Yahoo! Japan, 1 Japonaise sur 500 aurait déjà tourné dans un film à caractère érotique (« AV » : Adult Videos). Bien sûr, tous ces chiffres sont invérifiables. Mais ceux qui ont rodé le porno japonais savent qu’il n’est pas rare de croiser régulièrement les mêmes acteurs, surtout si vos tags varient peu. Reste qu’on comprend mal comment une telle pénurie est possible.
Le texte comporte des références explicites au viol et à la violence.
Je pense à ces femmes qui sont rentrées le soir et ont nettoyé leur manteau plein du sperme d'un frotteur.
Je pense à ces femmes qui doivent décerner des médailles à leur mec lorsqu'il a fait, une fois, un plat de pâtes.
Je pense à ces femmes qui serrent les dents très fort devant un supérieur paternaliste.
Je pense à ces femmes qui sourient pour ne pas hurler devant une blague sexiste.
Je pense à ces femmes qui ont dix ans de thérapie pour arriver à gérer leur viol.
Je pense à ces femmes dont le mari les laisse sortir.
Je pense à ces femmes dont le mari aide au ménage.
Je pense à ces femmes dont on n'a pas écouté la voix et à qui on a pratiqué une épisiotomie malgré leur refus.
Je pense à ces femmes qui ne jouent plus à des jeux en ligne car c'était trop invivable.
Je pense à ces femmes qui font 2 km de détour pour rentrer chez elles.
Je pense à ces femmes qui ne sortent pas de chez elles quand il fait nuit.
Je pense à ces femmes qui craignent de rentrer chez elles car il les attend.
Je pense aux femmes aux coups, aux bleus, aux nez cassés, aux vagins déchirés, aux fistules anales après un viol, aux sourires sans dent après un énième coup de poing, aux morsures, aux coups de crosse, aux visages défigurés.
Je pense à ces femmes aux triples journées de travail.
Je pense à ces femmes dont le mari feint des maux de dos subits pour ne pas se taper le ménage.
Je pense à ces femmes qui se font mal au ventre à attendre qu'il daigne se bouger le cul et ne serait-ce que "les aider".
Je pense à ces femmes, ces "ma petite", ces "beaux petits culs", ces "joli chocolat", ces "mademoiselle hey psstt", ces "'hey ma grosse salope", ces "hey grosse pute tu vas répondre", ces "salope réponds ou je te défonce".
Je pense à ces femmes dont on a arraché le foulard dans la rue.
Je pense à ces femmes à qui on a montré l'échographie du foetus à avorter.
Je pense à toutes ces femmes qui ont raconté, qui ont parlé et qui les 3/4 du temps l'ont fait avec le sourire, en en riant parfois. Le sexisme est le quotidien et si l'on n'en rit pas, je ne sais plus ce qu'on pourrait faire. On finit par en rire de ces conjoints paresseux, des frotteurs du métro, des supérieurs condescendants, des blagues sexistes des collègues. Rien n'est grave ; on s'y fait, on tente de respirer. Peut-être un jour on rira du viol ; au point où on en est pour survivre et pour accepter. Pour supporter.
Andrea Dworkin avait écrit un texte Je veux une trêve de vingt-quatre heures durant laquelle il n'y aura pas de viol. Mais quelle optimiste (et dire cela de Dworkin est plutôt drôle). Mais je demande une trêve d'une demie-heure pendant laquelle il n'y aura pas de viol ! Et je sais que même cette demande là basique, simple, ne peut m'être donnée. Une simple demie-heure où pas une femme n'est violée. Vous imaginez le stade de désespoir où l'on peut en être quand on en est à formuler de telles choses ?
Je pense à tous ces hommes qui vont me lire.
Je sais qu'il n'y aura pas d''empathie. Je sais qu'on va me reprocher d'amalgamer trois verres pas lavés et le viol. Je sais que la majorité va lire en se sentant "non concernés". J'ai en effet la chance extrême de n'avoir que des paragons d'antisexisme parmi mes lecteurs masculins que voulez-vous. je sais que tout sera dit (du banal "elle est folle" à "elle n'exagère pas un peu") pour ne surtout pas lire les souffrances. Je sais que très peu vont se demander en quoi ils sont concernés. Comment ils peuvent agir. Pas un ne va s'arrêter sur l'immense souffrance que représentent toutes ces phrases pour mieux se concentrer sur ce que cela lui fait à lui.
Une féministe me disait dernièrement "ce serait bien si déjà ils avaient un peu d'empathie". Je crois que si certains arrivaient en lisant, à ressentir la souffrance que provoque le sexisme et à ressentir de l'empathie alors cela serait déjà un début.
Cela devient parfois difficile, très difficile de penser que le groupe des hommes ne nous haît pas. Quand il y a autant de violences, qu'on en est encore à faire accepter que ces violences ne sont pas le fruit de nos fantasmes, alors oui j'ai du mal à admettre qu'il n'y a pas de haine.
J'ai du mal à admettre que les femmes se tapent l'intégralité des tâches ménagères, soient mal payés, leurs boulots dévalorisées et en plus harcelées, battues, violées, tuées parce qu'elles sont des femmes et que tout cela se ferait sans haine. On ne peut pas vous haïr voyons, on vous aime (comme des beaux tableaux et des belles voitures) et puis on vous baise c'est un signe ça non ?
On nous viole mais sans haine. Ca va alors.
Et s'il devait y avoir une requête, une question ou une interpellation humaine dans ce cri, ce serait ceci : pourquoi êtes-vous si lents ? Pourquoi êtes-vous si lents à comprendre les choses les plus élémentaires ? Pas les choses idéologiques compliquées ; celles-là, vous les comprenez.Les choses simples. Les banalités comme celles-là : les femmes sont tout aussi humaines que vous, en degré et en qualité.
Et aussi : que nous n'avons pas le temps. Nous les femmes. Nous n'avons pas l'éternité devant nous. Certaines d'entre nous n'ont pas une semaine de plus ou un jour de plus à perdre pendant que vous discutez de ce qui pourra bien vous permettre de sortir dans la rue et de faire quelque chose. Nous sommes tout près de la mort. Toutes les femmes le sont. Et nous sommes tout près du viol et nous sommes tout près des coups. Et nous sommes dans un système d'humiliation duquel il n'y a pour nous aucune échappatoire. Nous utilisons les statistiques non pour essayer de quantifier les blessures, mais pour simplement convaincre le monde qu'elles existent bel et bien. Ces statistiques ne sont pas des abstractions. C'est facile de dire « Ah, les statistiques, quelqu'un les tourne d'une façon et quelqu'un d'autre les tourne d'une autre façon. » C'est vrai. Mais j'entends le récit des viols les uns après les autres, après les autres, après les autres, après les autres, ce qui est aussi la manière dont ils arrivent. Ces statistiques ne sont pas abstraites pour moi. Toutes les trois minutes une femme est violée. Toutes les dix-huit secondes une femme est battue par son conjoint. Il n'y a rien d'abstrait dans tout cela. Ça se passe maintenant au moment même où je vous parle.
Cela se passe pour une simple raison. Rien de complexe ou de difficile à comprendre : les hommes le font, en raison du type de pouvoir que les hommes ont sur les femmes. Ce pouvoir est réel, concret, exercé à partir d'un corps sur un autre corps, exercé par quelqu'un qui considère avoir le droit de l'exercer, de l'exercer en public et de l'exercer en privé. C'est le résumé et l'essentiel de l'oppression des femmes."
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Assumer intellectuellement ses désirs profonds est parfois plus compliqué que de les vivre. Je suis un peu déboussolée ces derniers temps, pendant les vacances je me suis fait une fracture au pied et ma formation sportive approche. J’avais un besoin de décompresser, de lâcher prise. J’attendais la prochaine soirée en compagnie de Mon Maître avec ...
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Klaus Born s’en souvient comme si c’était hier. Un soir de l’été 1965, l’année de ses 20 ans, quelques semaines après avoir quitté sa Rhénanie natale, il se rend dans une pissotière de la station Bahnhof Zoo après le travail, selon ses nouvelles habitudes. «C’était là que se rencontraient les homosexuels de Berlin-Ouest», explique-t-il. Ce soir là, il n’y trouve personne. Alors qu’il s’apprête à regagner la pension dans laquelle il loue une chambre, il croise sur son chemin un jeune homme avec qui il échange quelques brefs mais intenses regards.
Ce dernier a une voiture garée près de là, à bord de laquelle il invite Klaus Born à monter. Aucun des deux ne peut se permettre d’inviter l’autre chez lui. Ils décident donc de trouver un parking à l’abri des regards. À peine commencent-ils à se déshabiller qu’ils se retrouvent pris entre les faisceaux de quatre lampes de policiers.
Klaus Born passera la nuit en prison, à la maison d’arrêt de Moabit, ainsi que les 39 nuits suivantes. Six semaines durant lesquelles il sera contraint de vivre coupé du monde: «Une cellule individuelle. Pas de musique, pas de journal, rien à lire, rien pour écrire, rien», se souvient-il. «Juste attendre que le temps passe. C’était comme si j’étais à l’isolement. Car pour eux j’étais gravement malade. J’avais le droit à un quart d’heure d’exercice par jour, entouré de deux gardiens avec qui je n’avais aucun contact verbal ni physique, car sinon j’aurais pu les contaminer!»
Pour l’exemple
Durant son séjour derrière les barreaux, Klaus atteint sa majorité, et c’est donc en tant que citoyen majeur qu’il est jugé coupable de «fornication avec personne du même sexe», en vertu du paragraphe 175 du code pénal allemand. Devant les élèves d’une école que leurs professeurs ont jugé bon d’emmener assister au procès «pour l’exemple», Klaus Born se voit demander par la juge de quitter Berlin afin «de ne pas contaminer d’autres hommes». Une fois dehors, il n’en fait rien, trop heureux de retourner à sa nouvelle vie, mais il paiera le prix fort pendant des années: «Je n’ai trouvé aucun emploi à Berlin durant neuf ans. Autrefois, quand vous vous présentiez dans une entreprise, il fallait répondre à la question: «avez-vous un casier judiciaire?» Je devais répondre: «Oui, à cause du paragraphe 175.» Du coup, on ne voulait pas de moi. J’étais considéré comme malade.» Il n’y a que dans les agences d’intérim que Klaus Born trouve du travail. Épuisant et mal payé. Ce n’est qu’en 1973, l’année où la majorité est abaissée à 18 ans en Allemagne de l’Ouest, que sa condamnation sera supprimée de son casier judiciaire.
Klaus Born fait partie des victimes du paragraphe 175, une loi homophobe datant de l’Empire allemand que la République fédérale d’Allemagne a reprise dans son code pénal à sa création et gardée jusqu’en 1994. «L’Allemagne de l’Ouest a conservé le paragraphe dans sa version nazie», note Andres Pretzel, membre de la fondation Magnus Hirschfeld, créée en 2011 par le ministère de la Justice allemand dans le but de récolter les témoignages des victimes. «Ce qui est intéressant, c’est que l’État duquel on en attendrait le moins, la RDA, a lui repris le paragraphe 175 dans sa version précédente, et l’a supprimé bien avant l’Allemagne de l’Ouest, en 1988.»
Klaus Born se voit demander par la juge de quitter Berlin afin de ne pas contaminer d’autres hommes
Contrairement aux victimes homosexuelles du régime nazi, les victimes du paragraphe 175, dont le nombre est estimé à 50’000 personnes n’ont à ce jour toujours pas été réhabilitées ni dédommagées. «C’est exactement autant d’hommes que sous le régime nazi, même si bien sûr on ne peut bien sûr pas comparer», fait remarquer Jörg Litwinschuh, directeur de la fondation Magnus Hirschfeld. «Mais quand on regarde les biographies des hommes que nous avons rencontrés, on remarque que chez de nombreux condamnés cela a eu des conséquences considérables. Beaucoup d’entre eux ont été chassés de leurs familles, on perdu leur place en formation ou leur emploi. Une grande partie des victimes que nous avons rencontrées sont vraiment traumatisées, nous disent qu’elles auraient vécu une vie très différente si elles n’avaient pas été condamnées par ce paragraphe de la honte.»
La question d’une possible réhabilitation – et des dédommagements qui iraient avec –des victimes que cette loi a continué de faire après 1945 est aujourd’hui discutée au ministère de la Justice. Même si la communauté LGBT allemande espère que cette discussion portera ses fruits, Klaus Born n’y croit cependant pas: «Si ils décident de dédommager les victimes, alors ils le feront seulement quand la dernière sera encore en vie ou viendra juste de mourir», lance-t-il avec un mélange de cynisme et de résignation. Ce qui l’importe, c’est que le souvenir de ce chapitre sombre de l’histoire récente de l’Allemagne ne se perde pas: «C’est très important pour moi que cela ne se reproduise pas. Les homosexuels sont une minorité en Allemagne. Les jeunes doivent faire attention, les choses peuvent basculer d’un jour à l’autre.»
De l’adoption à l’abrogation1871
Adoption d’une loi qui condamne l’homosexualité sous l’Empire allemand. Le paragraphe 175 du code pénal précise: «Les actes de fornication contre nature qui sont perpétrés, que ce soit entre personnes de sexe masculin ou entre hommes et animaux, sont passibles de prison ; il peut aussi être prononcé la perte des droits civiques.»
1935
Deux ans après l’arrivée d’Hitler au pouvoir, les nazis renforcent le paragraphe 175: l’homosexualité n’est alors plus un délit mais un crime. À ce titre, les relations homosexuelles entre adultes consentants sont passibles de cinq ans de prison, et celles entre un adulte et un mineur (la majorité est alors fixée à 21 ans) sont passibles de dix ans de travaux forcés. Rien que les «regards plein de désir» échangés entre deux hommes peuvent être un motif de condamnation. Le nombre de condamnations explose: d’un millier en 1934, il double l’année suivante pour atteindre près de 6000 en 1936. On estime qu’environ 50’000 homosexuels ont été poursuivis en vertu du paragraphe 175 sous le régime nazi. Entre 10’000 et 15’000 d’entre eux ont été envoyés dans les camps de concentration.
1969
Repris comme tel par la République d’Allemagne de l’Ouest après la Seconde guerre mondiale, le paragraphe 175 est modifié en 1969. Seules les relations homosexuelles entre adulte et mineur de moins de 21 ans, la prostitution masculine et les relations qui résultent d’une dépendance fondée sur une relation d’autorité, de travail ou de subordination sont condamnables.
1973
L’âge de la majorité est abaissé à 18 ans. Le terme de «fornication» est remplacé par «actes sexuels».
1994
Le paragraphe 175 est abrogé.
Le voyage de Desireless l’a conduite jusque dans l’univers du fétichisme et du SM. Voici déjà 3 ans que Desireless et Antoine Aureche ont décidé de s’associer et ainsi créer un duo electro. Depuis le 9 septembre, ils ont sorti leur tout nouveau clip vidéo intitulé Un Seul Peuple.
AVERTISSEMENT: cette vidéo est classée +18 ans et adaptée à un public adulte. Les thématiques de la séduction et de la perte de la liberté humaine y sont abordées d’un point de vue essentiellement artistique et métaphorique. Merci de relire ce message 10 fois avant d’accéder à la vidéo.
Cette vidéo est privée. C’est à VOUS de décider QUI la verra. Vous pouvez diffuser son lien et son mot de passe par mail, sur les réseaux sociaux, vos blogs, vos sites, vos magazines, les P2P… Seule son utilisation commerciale n’est pas autorisée.
Mot de passe: bondagebondage
Lien secret: vimeo.com/desireless/un-seul-peuple
Pourquoi ce mode de lancement ?
1. Parce que la diffusion de la musique en 2014, pour les artistes auto-produits, n’est désormais possible que grâce à l’engagement sincère de passionnés. Nous faisons le pari que nous avons meilleur temps de confier aux bons soins des internautes bienveillants ce nouveau bébé, lesquels sauront le partager avec leur cœur à d’autres intéressés, que de spamer vainement un Internet déjà saturé.
2. Parce que la vie est un jeu, et que par le jeu nous avons bon espoir de recouvrer un peu de notre humanité. La musique est devenue un produit, dont la conception accorde trop souvent la primauté à son potentiel lucratif, plutôt qu’à la sincérité d’une démarche artistique. Rions en chœur, d’un rire sonore, sous la terre, poursuivons dans l’ombre le soleil pour ne pas user nos sens, et partageons notre bonheur sans contrainte aucune, sans commandement, pour nous retrouver par choix. Nous avons encore tellement d’amour à nous apporter les uns aux autres. Et même si l’on veut parfois nous faire croire le contraire, nous ne sommes en définitive… qu’un seul peuple !
Vous vous souvenez du sexorama « caresser les chattes visiblement ça déstresse! » ? Remémorons-nous… Il s’agissait de la Méditation Orgasmique, une pratique associée à l’orgasme féminin, où on centrait son énergie autour de quelqu’un qui remue votre clitoris pendant 15 minutes. Ça paraissait fou mais cette pratique permet vraiment aux femmes de décomplexer leur propre sexualité, d’obtenir du plaisir, d’avoir du désir et de ne plus la subir. Et bien nous avons une bonne nouvelle, Nicole Daedone, auteur de « Slow Sex : The Art and Craft of the Female Orgasm », fondatrice de la pratique MO et de l’organisation One Taste sera à PARIS début octobre. Elle donnera une conférence sur le sujet des relations, des désirs, de l’amour inconditionnel, de la pratique de Méditation Orgasmique le 3 octobre. Nous, nous y serons et vous ?
Informations et réservations >>
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http://www.arcinfo.ch/fr/regions/val-de-ruz/la-benediction-pour-couples-partenaries-attendra-559-1344538|Les protestants neuchâtelois ne sont pas près de célébrer leur partenariat enregistré dans les temples du canton. Réuni hier à Malvilliers, le Synode a de nouveau renvoyé une décision sur les bénédictions des couples de même sexe à la prochaine législature. L’organe délibératif de l’Eglise craint qu’une telle mesure, discutée depuis 2007, crée des «divisions». «Cette opposition exprime surtout un attachement à la tradition, et semble peu liée à une homophobie», assure le président du Conseil synodal, Christian Miaz, dans les colonnes de «L’Express»/«L’Impartial». Le pas a été franchi par la plupart des Eglises protestantes alémaniques et en 2013 par le Synode du canton de Vaud, non sans susciter de fortes oppositions.