Voici quelques extraits du Coran où il est dit que les hommes peuvent battre leurs femmes au simple soupçon d'infidélité ou quand elles n'obéissent pas...
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Voici quelques extraits du Coran où il est dit que les hommes peuvent battre leurs femmes au simple soupçon d'infidélité ou quand elles n'obéissent pas...
- Femmes, religions et intégrismesPlus j’écoute mon peuple, et plus je pense que les femmes sont malades d’espoir, comme le dit le poète à propos du peuple palestinien – malades d’espoir et d’amour.
Plus la haine sexiste est claire, plus notre besoin d’amour devient irrépressible. Plus la laideur virile sourit, plus notre besoin de beauté grandit, inassouvi, meurtri. Plus ils sont brutaux, plus noues avons besoin de tendresse. Et puisque les hommes s’érigent en Homme, les femmes cherchent un refuge, et, plus encore, l’humanité en chacun d’eux … alors, plus l’inhumain jouit et rit en l’homme, et plus grandit, irréductible, notre doute en l’humanité, c’est à dire aussi, en notre propre humanité.
Face à cela, nulle ne peut survivre sans espoir. Ou sans amour. D’où qu’il vienne. Car cette haine pousse au désespoir. Au suicide, collectif ou individuel. Faire de 50 nuances de Grey un best-seller est un suicide collectif. Aimer un boulet, c’est un suicide intérieur.
Anastasia Steel est la victime typique de la haine virile. Elle tente de laver, dans sa propre humanité, l’inhumanité de l’homme qui la hait. Elle blanchit les crimes de l’homme qui la torture dans son amnésie et son espoir, son « plus jamais ça » lancé comme une condition, puis une supplique. Elle lui prête un âme, et avec obstination dénie la perversité de celui qui n’en a pas. Elle lui prête son âme, et, pour cela, parfois, absorbe l’abjection de l’homme qui jouit d’anéantir l’âme d’autrui. Elle tente de guérir l’immoralité virile par son idéal moral à elle : l’espoir qu’il va changer, l’espoir que l’Homme peut changer. Elle tente de trouver, derrière le sadisme du bourreau, la douleur de l’enfant, derrière le sado-porno, l’amour de l’amant … pour effacer le visage immonde de l’homme qui jouit de la douleur d’autrui.
Elle ne lui donne pas son cœur, mais son âme. C’est son sacrifice. Pour que subsiste quelque chose d’humain malgré le ravage. Elle ne peut pas renoncer à chercher le visage humain dans les ruines de la relation, elle doit rétablir la logique morale entre haine et amour, entre douleur et plaisir, entre injustice et justice … car sinon, c’est l’humanité qui s’effondre, tout ce en quoi elle croit – elle-même ne compte déjà plus, depuis longtemps. Elle oppose, comme une objection, son humanité à la négation virile de l’humanité des femmes. C’est cette urgence philosophique et intime qui la rend si « naïve », en fait si amnésique et si généreuse, en un mot idéologique tellement « amoureuse », qu’elle reviendra chaque fois auprès du bourreau pour le soigner de son inhumanité.
L’héroïne de 50 nuances de Grey est une victime de violences conjugales. On le sait.
Mais derrière elle, je vois mon peuple.
Infatigable humaniste, sourde obstinée, inépuisable généreuse, intraitable cartésienne, qui, face aux crachats virils, prête aux hommes tant de maladresses, de naïveté, de peurs, d’inconscience, de « passions » ou de « pulsions », quand ils noues blessent, noues volent, noues violent ou détruisent nos liens avec nos soeurs et nos filles. Je vois tant d’efforts pour essayer de « leur faire comprendre », « leur faire sentir », tant de compassion pour d’hypothétiques souffrances passées qui les rendraient si odieux au présent. Tant d’efforts aussi pour ne plus penser, ne pas savoir et oublier, si vite, les faits et les noms. Contraintes à l’oubli pour survivre auprès d’eux sans devenir un cible ou folle.
Les femmes sont ce peuple qui donne naissance aux humains puis crée l’humanité et la recrée dans le silence de chaque morte, de chaque violée.
Notre oeuvre est millénaire et immense. Oeuvre d’âme. Précieuse. Inestimable. A inscrire au « patrimoine de l’humanité » comme ils disent, car, sans cette oeuvre, les hommes ne pourraient pas se regarder dans un miroir (ni dans les yeux d’une femme ni dans leur « Histoire » d’hommes), et on assisterait au plus grand suicide et meurtre collectifs de toute leur histoire (le premier véritablement juste et justifié).
Notre oeuvre est belle. Mais il est temps qu’elle cesse.
Car tant que noues mettrons en eux nos espoirs et notre amour, ils continueront à noues tuer au lieu de se tuer, à noues haïr au lieu de se répugner.
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