Ce devait être une soirée dédiée à la fête et à la célébration du passage à la Nouvelle Année. Mais dans la nuit du 31 décembre au 1
er janvier, trois personnes (dont deux personnes trans) ont été victimes d’agressions verbales et physiques en sortant d’une boîte de nuit, alors qu’elles se rendaient au
Centre LGBTI de Lyon.
Les insultes racistes, homophobes («sale pédé, sale blédard rentre chez toi, t’as rien à faire en France») et transphobes ont été suivies de coups de bouteilles en verre et de bâtons. Dans un communiqué de presse commun, 2MSG et The Big Tape, les deux associations qui organisaient la soirée du réveillon au Centre et qui ont recueilli les victimes, expliquent que celles-ci ont subi des blessures légères (coupures, contusions et ecchymoses) et bien évidemment un grand choc psychologique. Elles rapportent également que, toute la nuit, les participant.es à la soirée du Centre ont «dû faire face à un flot incessant d’insultes LGBTQIAphobes de la part des passant-e-*-s». Et les agressions de ce genre ne sont hélas pas rares.
En novembre, un homme de 52 ans avait été tué de nuit, dans le quartier de Gerland à Lyon, dans un lieu de drague gay en plein air. Et, mi-janvier, un jeune homme qui sortait d’une boîte gay lyonnaise au petit matin a subi un tabassage. Comment éviter que de tels faits, gravissimes, se reproduisent ? La réponse à cette question, bien évidemment, est complexe et difficile à trouver. Mais elle ne peut pas être uniquement sécuritaire. La solution ne peut pas consister à mettre un policier et une caméra de surveillance à chaque coin de rue. La communauté LGBTQ elle-même peut et doit se mobiliser pour une riposte à la fois collective et autogérée.
Manifs, espaces en non-mixité, auto-défense…
Dans leur communiqué, 2MSG et The Big Tape rappellent ainsi l’importance de la «création systématique d’espaces safes en non-mixité en soirée» pour éviter aussi bien les micro-agressions que les insultes et les attaques physiques. Avec le Pink Bloc de Lyon, les deux associations se proposent également d’organiser cette année «des cours d’auto-défense (…) pour toutes les personnes concernées, afin de diffuser les modes de résistance concrète aux oppressions et de former ces mêmes personnes sur les moyens de répliquer en cas de situation violente». Le premier d’entre eux s’est tenu dimanche 4 février à L’Atelier des Canulars. Enfin, après plusieurs réunions à la Luttine, une marche de nuit a été programmée pour le samedi 10 mars à partir de 21h. Ce sera l’occasion de rappeler que nous ne resterons pas inactifs et inactives face à ces agressions et que nous n’entendons pas déléguer à d’autres le contrôle de nos vies.
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