34713 éléments (3171 non lus) dans 75 canaux
En 1751, un opuscule – L’Art de péter – distingue les pets muets (féminins) des pets vocaux (masculins) et plus précisément les pets qui vous font en enfant dans le dos des pets tirés comme des «coups de fusil» avec une franchise toute virile. Sexisme ?
Plusieurs fois réédité au XVIIIe et au début du XIXe siècle, L’Art de péter devient rapidement un classique de la littérature comico-scatologique. Il est sous-titré : «Essai théorie-physique et méthodique, à l’usage des personnes constipées, des personnages graves et austères, des dames mélancoliques et de tous ceux qui sont esclaves du préjugé». Par souci de discrétion, l’éditeur qui ne dit pas son nom affirme résider «en Westphalie, chez Florent-Q, rue Pet-en-Gueule». L’avis au lecteur explique : «Il est honteux que depuis le temps que vous pétez, vous ne sachiez pas encore comment vous le faites, et comment vous devez le faire. On s’imagine communément que les pets ne diffèrent que du petit au grand, et qu’au fond ils sont tous de la même espèce : erreur grossière. Cette matière que je vais vous offre aujourd’hui, analysée avec toute l’exactitude possible, avait été extrêmement négligée jusqu’à présent ; non pas qu’on la jugeât indigne d’être maniée, mais parce que ne l’estimait pas susceptible d’une certaine méthode et de nouvelles découvertes. On se trompait. Péter est un art et, par conséquent, une chose utile à la vie. Il est en effet plus essentiel qu’on ne pense ordinairement de savoir péter à propos».
L’ouvrage a du succès car tout en prétendant exposer scientifiquement la théorie des vents, il dénonce sa propre imposture en dénombrant pas moins de 62 sons de pet différents au fil d’une taxonomie délirante qui combine «les quatre modes simples du pet, l’aigu, le grave, le réfléchi et le libre» avec une grammaire de règles péteuses, notamment celle de Jean Despautère qui veut «qu’une liquide jointe à une muette dans la même syllabe fait brève ; ce qui signifie que l’effet du pet foireux est très prompt». L’auteur s’en donne à cœur joie dans l’énumération de pets qu’il traite comme une langue à part, une langue dont les circonvolutions calquées sur celles des intestins donnent matière, littéralement, aux jeux de mots les plus vaseux. Ainsi l’auteur parle des «pets de géographes, semblables à des girouettes, tournant à tous les vents. Quelques fois, cependant, ils s’arrêtent du côté du Nord, ce qui les rend perfide».
Il y a aussi le «pet involontaire […] lorsqu’on se baisse, ou lorsqu’on fait de grands éclats de rire, ou enfin quand on éprouve de la crainte. Cette sorte de pet est ordinairement excusable». Le «plénivocal, ou grand pet» qui se manifeste «en raison du calibre ample et spacieux qui le produit» ; le «pet diphtongue» crépitant comme une salve de mousqueterie, particulièrement recommandé «pour bannir le diable» ; le «pet aspiré» qui est un petit pet semi-vocal et chétif ; le «pet de province» qui n’est pas falsifié comme celui «de Paris, où l’on raffine sur tout» ; le «pet des ménages» (sic) qui génère peu de troubles ; le «pet de bourgeoises […] bien dodu et proprement accommodé», dont «faute d’autres, on peut très bien se contenter» et – en bout de liste – le «pet de cocu» qui est bicéphale car «il y en a de deux sortes, dit l’auteur. Les uns sont doux, affables, mous. Ce sont les pets des cocus volontaires : ils ne sont pas malfaisants. Les autres sont brusques, sans raison et furieux ; il faut s’en donner de garde. Ils ressemblent au limaçon, qui ne sort de sa coquille que les cornes les premières».
Mais qui est l’auteur ? «Pierre-Thomas-Nicolas Hurtaut, 32 ans lorsqu’il publie son traité». Ce nom est celui d’un obscur fils de marchand de chevaux, professeur de latin à l’Académie militaire et auteur, notamment d’un Essai de médecine sur le flux menstruel entièrement basé sur une théorie courante à l’époque : plus la femme est libidineuse, plus elle saigne. Autrement dit : «Lorsque la femme ressent les appétits amoureux, la matrice éprouve un gonflement qui dépend de l’extravasation du sang dans le tissu spongieux» et… elle déborde. Pour l’historien Antoine de Baecque, qui préface l’ouvrage, «Hurtaut est un sensualiste de la langue» qui aime jouer avec les mots autour de son obsession du corps et des humeurs. Ceci n’empêchant pas cela, Hurtaut est aussi un misogyne de l’espèce la plus courante à l’époque : il estime que les femmes, étant par nature séductrices, sont des menteuses et des dissimulatrices. La preuve, dit-il : il y a des femmes qui s’empêchent de péter. Et de citer le cas de celle «qui n’avait plus pété depuis 12 ans par coquetterie» et qui «est morte de s’être trop retenue».
Quand elles ne se retiennent pas, les femmes rusent, dit-il. Elles serrent si fort les fesses qu’on n’entend rien. Mais… la nature se venge parfois aux dépens de ces mystificatrices. Car lorsque «par la compression et le resserrement du grand muscle de l’anus» on convertit «en femelle ce qui devait se manifester en mâle […] cette malheureuse finesse fait payer bien cher à l’odorat ce qu’elle épargne à l’ouïe» (1). Conclusion, achève Hurtaut : «les ruses tournent souvent au préjudice de celui [ou celle] qui les emploie». Il ne sert à rien de vouloir imiter les femmes. D’une façon ou d’une autre, le pet a le fin mot.
A LIRE
L’Art de péter de Pierre-Thomas-Nicolas Hurtaut. Introduction d’Antoine de Baecque. Payot, 2006.
NOTE
(1) Hurtaut place ici, en guise d’argument, un extrait du Mercure galant de Boursault : «Je suis un invisible corps/qui de bas lieu tire mon être/Et je n’ose faire connaître/Ni qui je suis, ni d’où je sors/Quand on m’ôte la liberté/Pour m’échapper, j’use d’adresse/Et deviens femelle traîtresse/De mâle que j’aurais été».
http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/tribu/7202776-tribu-du-10-11-2015.html|Quʹest-ce que ça signifie dʹêtre gay aujourdʹhui? Comment la vision de la société sur la question de lʹhomosexualité a-t-elle évoluée? Et finalement, être gay aujourdʹhui, est-ce vraiment plus facile quʹhier? Au fil d’archives, l’émission «Tribu» retrace les 15 dernières années en compagnie de Guillaume Renevey, rédacteur en chef de «360°», le magazine LGBT de Suisse romande.
Depuis sa naissance, c’est dans un corps d’homme qu’il vit. Pourtant, il sait au fond de lui qu’il est une femme. Il se livre à nous sur les difficultés qu’il ressent en tant que personne transgenre.
Avant de commencer, un petit rappel de définition. Etre transgenre et être transsexuel, ce n’est pas exactement la même chose bien qu’on fasse souvent l’amalgame. Une personne transgenre est une personne qui estime que le sexe qu’elle porte depuis la naissance ne correspond pas au genre qu’elle est, mais qui ne souhaite pas pour autant changer physiquement de sexe.… Lire la suite
Cet article Moi transgenre, femme dans un corps d’homme est apparu en premier sur Desculottées.
Sur Instagram, c’est la grande foire au foodporn, dédales labyrinthiques où l’on s’égare aisément, entre deux croissants, trois burgers et quelques tasses de café bien chaud. On trouve de tout, même d’aguichantes galeries gluten free. Voici donc qu’au coeur des mini-buzzs et des banquets 2.0 s’installent confortablement les Girls With Gluten, 955 publis à leurs actifs et une grosse cohorte d’abonnés qui crèvent la dalle près de leurs talons de mesdemoiselles tout-le-monde. A n’en pas douter, c’est la place foodporn populaire du moment, sorte de garde-fous où il fait bon saliver. Entre deux pensées à l’égard de la MILF atomique Martha Stewart, reine des fourneaux, cela va sans dire.
Le foodporn est politique et, choc des images en étendard, caresse toujours du doigt les côtes de la propagande. Entre les innombrables rappels de l’intolérance au gluten par la sphère médiatique et le boost des grandes pontes de l’industrie agroalimentaire vers cette dominante-là (secteur commercialisable comme un autre après tout), on en oublierait presque de se goinfrer la panse sans vérifier si la pizza, le kebab où la pâtisserie du goûter est GLUTEN FREE. D’une réalité physique bien triste concernant (seulement) 1 % de la populace on en a fait une sorte de mouvement socio-culturel, en un temps du lessivage où l’on nous rappelle que la viandasse elle-même peut te crever le squeed. DE L’AIR ! C’est justement ce que proposent nos Girls : respirer un peu en retirant ses vêtements, se faire des mamours en roulant des pelles à de la belle matière grasse, sourire comme nous sourit un sandwich ouvert au monde, lécher la bectance comme s’il s’agissait d’une âme en peine, offrir de l’amour comme le ferait une tartelette au citron meringué. VIVRE !
Ce compte est une nécessité politique, qu’on se le dise : un exutoire sucré et viandé. Déjà parce que ces teenagers ensoleillées, accros aux selfies et autres duckfaces, s’énamourent comme dans un bon petit GirlsOutWest des familles (en plus soft, déso). On va s’aimer, dans une boulang’, chez un charcutier. Ensuite parce qu’on tient là une belle fable sociale entremêlant consciememnt la bectance à l’érotisme pur. Les hot dogs se faufilent dans les bouches au doux lipstick, l’épais sandwich rivalise avec celui de Rocco. La pizza devient le bon coup d’un soir, aussi appétissante qu’un James Deen. Exit le topos du chaton mignon : c’est le cupcake fabuleux qui se glisse entre deux seins généreux. Le donut chanceux est mordu par des dents furieuses, coquinerie sauvage qui évoque la plus épicée des mises en bouche. La rondeur et la consistance des beignets épouse celle des boobs. Quant à l’énooooorme croissant prêt à être dévoré par une jouvencelle, bon sang de bois, il écrase de son poids la Big Black Cock la plus facétieuse. Faut-il encore vous rappeler en 2015 à quel point le porn est food ?
On rêve alors de partouzes hippies agrémentées de crumbles, de quatre-fromages sonnant comme un two girls one cup, d’un threesome humide entre deux Royal Cheese sanguinolents de fromage fondu. Je veux plus : une fondue au cumshot, une raclette en gang bang, de la tarte crémeuse sous la forme d’une creampie. Ces mignonnes altruistes, formant au final une sorte de communauté du bon-vivre, n’ont peur de rien, surtout pas d’être des antithèses réjouissantes aux supermodels squelettiques. Certains grisâtres gourmets sont dérangés par le couplage moderne entre la bouffe et la démoniaque pornographie. Pourtant, Dieu sait ce que Rabelais aurait écrit sur ces goinfres taquines…
Sofia Coppola s’est gourée en causant du Bling Ring comme symbole générationnel. S’il y a un « ring », c’est celui que fait retentir le four. La pizza est prête. A table, les filles. C’est moi qui régale.
Rencontre/débat sur la situation et les combats passés et présents des travailleurSEs du sexe où il sera question de la situation juridique et politique des TDS en France – des actions du STRASS – du combat des TDS en France – de la situation des migrants travailleurs sexuels et les minorités sexuelles en demande d’asile au Royaume-Uni (Londres) et en France (Marseille/Paris) – du débat sur la pénalisation des clients…
En présence de:
MARIE PRIN
Secrétaire Générale du STRASS
&
NICOLA MAI
Professeur de Sociologie à l’University Kingston London et entre 2014 et 2015, Laboratoire Méditerranéen de Sociologie (LAMES, MMSH/Aix-Marseille Université).
à Manifesten, 59 rue Adolphe Thiers Marseille 1er
Cet article Marseille 18 novembre 2015 : SITUATION & COMBATS DES TRAVAILLEUR-SE-S DU SEXE est apparu en premier sur Strass Syndicat du travail sexuel.
Vous avez envie de rencontrer des jeunes militants.es de Grèce, de Chypre ou du Portugal ? Inscrivez-vous au forum du Planning Familial !
Partout en Europe, des jeunes s'engagent. Il et elles revendiquent leur droit à participer à la vie publique et à la prise de décision politique, y compris en matière de santé et de sexualité.
C'est pourquoi Le Planning Familial organise un forum en présence de cinq associations et groupes de jeunes européens, spécialisés dans les domaines du plaidoyer, de la santé sexuelle et des droits, avec pour thème : l’engagement des jeunes en faveur de la santé et des droits sexuels et reproductifs.
Mardi 10 Novembre 2015
One beautiful Tumblr and passionate journey; Strictly Nawa Kitsune self-describes, “My vision of ropes as a model and as a photograph”. Above: “A strong session with Marion…” with photos by Kitsune, ropes and play by DirtyVonP.
The post Shibari erotic life-as-art: Photos by Strictly Nawa Kitsune appeared first on Violet Blue ® | Open Source Sex.
«Are you a left ? Or are you right ? Or are you switching. Just for tonight ? I don’t even know all the codes. But baby you better find out before you go», chante Peaches sur l’album «Impeach My Bush»: «Es-tu de gauche ? Ou de droite ? Ou bien changes-tu rien que pour une nuit ? Je ne connais pas tous les codes, mais bébé, tu ferais mieux de trouver avant de partir». L’artiste queer canadienne exilée à Berlin rend hommage au hanky code sur le morceau du même nom, ce code des bandanas utilisé par les gays américains pour connaître en un battement de cil les préférences sexuelles de leurs partenaires potentiels.
Gagner du temps, déjà…
Tout est parti d’une plaisanterie: à l’orée des années 1970, un journaliste de l’hebdomadaire new-yorkais «The Village Voice» fait la remarque que cela serait beaucoup plus efficace si les gays utilisaient des carrés de tissu colorés pour indiquer leurs préférences sexuelles plutôt que de se borner, comme il était alors d’usage, à indiquer uniquement s’ils étaient actifs ou passifs en glissant leurs clefs dans la poche arrière gauche ou la poche arrière droite de leur jean. Sa blague a été prise très au sérieux par la communauté gay de l’époque, qui s’est inspirée de cette idée en élaborant un code de couleurs reflétant très précisément les pratiques sexuelles recherchées par ceux qui les portent. En annonçant d’emblée la couleur, on s’épargne ainsi déconvenue ou déception, et on gagne surtout beaucoup de temps, exactement comme sur Grindr ou PlanetRomeo de nos jours, où les utilisateurs sont invités à lister leurs préférences concernant le physique de leurs partenaires potentiels et en matière de pratiques sexuelles.
Le bandana, ce petit foulard imprimé disponible dans toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, qu’on peut facilement glisser dans une poche, et associé dans l’imaginaire collectif à la figure du cow-boy, un archétype de la virilité, correspondait parfaitement aux besoins du «handkerchief code», qui signifie littéralement «code des mouchoirs en tissu», et qui fut rapidement surnommé «hanky code». On trouve sur internet de nombreux nuanciers qui déchiffrent ce langage codé couleur par couleur, et à chaque fois en fonction du côté duquel est porté le bandana. Il existe au moins une soixantaine de messages codés.
Cliquer sur l’image pour l’agrandir
Un bandana de couleur bleu marine glissé dans la poche arrière gauche du pantalon indique par exemple que celui qui le porte est actif, tandis que s’il est porté à droite cela indique que son propriétaire est passif. Même principe pour indiquer si un amateur de BDSM est dominateur ou soumis, selon que le bandana, gris dans ce cas, est placé à gauche ou à droite. Un carré de tissu avec un imprimé léopard indique que son propriétaire aime les tatouages quand il est porté à droite, et qu’il en a lui-même si il le porte à gauche. Un foulard couleur lavande glissé dans la poche gauche révèle lui une attirance pour les drag queens.Le «hanky code» est très subtil, c’est un véritable art de la nuance qui ne saurait tolérer aucune défaillance de nature oculaire. Une mauvaise interprétation, et l’aventure peut virer au cauchemar. Exemple: un bandana rouge au motif imprimé en noir porté à droite annonce que celui qui l’arbore cherche un «bear», tandis qu’un bandana de la même couleur dont le motif n’est pas de couleur noire indique que celui que le porte à gauche est un «fist fucker». Ça se corse au niveau des tons bleus. Le degré de subtilité est tel que certains tableaux de couleurs du hanky code en dénombrent six nuances. Bleu ciel à gauche: veut se faire sucer. Bleu ciel à gauche, avec motif imprimé en blanc: je suis un marin. Bleu de la couleur des œufs du rouge-gorge: amateur du 69. Bleu canard: j’aime torturer les parties intimes de mes partenaires.
Ce langage codé a connu son heure de gloire dans les années 1970 et 1980. Le chanteur Bruce Springsteen lui fait un clin d’oeil sur la pochette de son disque Born in the U.S.A, sorti en 1984, sur laquelle il pose de dos, une casquette rouge glissée dans la poche droite de son blue jean. Tombé en désuétude, le hanky code revient pourtant sur le devant de la scène grâce au film américain «Hanky Code: The Movie», sorti cette année et qui vient d’être présenté au Porn Film Festival de Berlin.
Tout d’abord je tiens à remercier le créateur de ce site qui contient beaucoup d’informations dans plusieurs domaines et qui est sensibilisé par le sujet « handicap et vie sexuelle ». Suite à un accident de voiture, j’ai été touché au niveau des cervicales inférieures et vis en fauteuil roulant manuel depuis. J’ai une auxiliaire de vie…
Cet article Cri du cœur sur la sexualité et le handicap est apparu en premier sur NXPL.