On a tous connu ces vêtements que l’on avait un peu honte de porter : le pull en laine qui gratte tricoté par mamie Simone pour Noël, le pantacourt DDP chiné par maman à Mistigriff, le fichu imprimé militaire pour aller pic-niquer pendant les cousinades, les chaussales en cuir (magnifique mix entre la chaussure et la sandale) façon curé de campagne. Et la cagoule, vous vous en souvenez ? Elle pourrait être synonyme de mauvais souvenirs pour certains – elle l’a longtemps été pour moi en tout cas – mais aujourd’hui je dois vous l’avouer : je vous un culte à ce vêtement si atypique. Je la kiff tellement qu’elle figure dans la top list de mes tags préférés.
«
Capuché devant l’hall, ça détaille de la jaune. » – Kekra
Thug ou chic, pas la peine de choisir
La cagoule, n’est pas seulement l’attirail à motifs flocon de neige que nos parents nous forçaient à porter en hiver pour éviter les otites. C’est aussi un accessoire emblématique de la culture hip-hop. Très prisée pendant les années 80, elle fait son grand come-back sur les défilés de mode et dans le porno aussi. Elle est un moyen inventif pour certains rappeurs de garder leur anonymat. C’est le cas de Lapsuceur (dont je vous je vous ai parlé ici), Kalash Criminel, Siboy et mes préférés de tous les temps : Népal (R.I.P babe) et Kekra. Une saveur thug bien ancrée dans nos fantasmes – ils le sont dans les miens, ça je peux le garantir. Nombreux l’ont essayée et adoptée pour notre kiff général. On la retrouve chez My Little Betsy, Californiababe, et Smuzililpussy où elle figure en véritable pièce maîtresse.
Siboy & Népal rappeurs cagoulés (ci-dessus) / Smuzililpussy (ci-dessous)
Bien plus qu’un accessoire tendance, la cagoule est aussi une manière simple et efficace de se créer des scénarii sexuels sans trop avoir à se creuser la tête. Avec juste un bout de tissu, tu peux te créer un trip cambriolage ou kidnapping en 2-2. Se couvrir le visage apporte également la possibilité de jouer la carte de l’anonymat. Que ce soit dans la culture pop avec la série « American Horror Story » et son emblématique créature de latex ambulante ou dans la culture porn chez Wille Brash, portée fièrement telle une couronne kinky : la cagoule se fait aussi BDSM et pièce de luxe. Même la queen Cardi B se prête au jeu version full boujee.
Cardi B & Wille Brash
Mille et une déclinaisons de la cagoule
Vous l’aurez compris, la cagoule n’a plus à prouver son sex-appeal et cela se vérifie directement dans les boutiques pour adultes où elle se classe parmi les meilleures ventes. Il y en a pour tous les goûts : épaisse en laine, full-coverage avec les yeux et la bouche masqués, avec ou sans bâillon pour plus de kinkiness. Il existe même des versions animales avec des oreilles de chat ou de lapin.
Ramon dans «
My Abduction Fantasy » (XConfessions) & le rappeur TripleGo
Les masques de Fleet Ilya (ci-dessus) / Sevdaliza & Luna Roulette (ci-dessous)
Aujourd’hui, le kink a dépassé le maître. En fait, le principal c’est pas de porter une cagoule ou non, c’est d’avoir le visage couvert. Erika Lust a bien capté le filon en apportant sa version à elle du visage caché avec « My Abduction Fantasy » où Ramon se fait enlever par Katana. La panoplie est au complet, du rouleau adhésif aux poignets et mollets, au sac de jute posé sur la tête du kidnappé. La cagoule se raccourcit pour devenir masque ou turban. TripleGo l’arbore fièrement sous l’objectif de Khalsgy et nourrit mes images mentales les plus chaudes. On trouve aussi quelques influences inspirées de nos super-héros préférés avec Catwoman qui revient souvent. La cagoule se ré-invente en parure de luxe avec les divines créations de Fleet Ilya – façon « La Piel Que Habito » – ou chez Sevdaliza, cachée derrière ses mystérieux cristaux. Bref, il y en a pour tous les goûts !
Image à la une : « Spring Breakers » de Harmony Korine