Kafkaïen. Un Nord-Irlandais est récemment passé en jugement pour détention d’images pédophiles. Un jour d’octobre 2013, des policiers avaient débarqué chez la mère de Mike Whitla, où vit ce trentenaire, à Bangor. Ils avaient saisi ses ordinateurs… qu’ils avaient passé au peigne fin. Finalement, il y avaient trouvé 71 clichés compromettants, raconte «The Mirror» (via PinkNews). Le suspect, dont on ignore comment il a été repéré par les policiers, a été arrêté et confronté aux photos. Il ne les avait jamais vues, mais il a précisé que les modèles étaient des «twinks», des acteurs X majeurs au look d’ado. Aux oreilles des agents, le mot «twink» a fait tilt: un aveu! Ils ont estimé que certains des modèles ne pouvaient avoir plus de 13 ans.
Dix-huit mois plus tard, le tribunal leur a donné tort sur toute la ligne. Des experts en informatique ont établi que toutes les photos figuraient des modèles de plus de 18 ans, et qu’elles provenaient de fenêtres pop-up, téléchargées à l’insu de l’utilisateur.
Une vie en miettes
Le 28 avril, Mike Whitla a été jugé non coupable des 15 chefs d’accusation retenus contre lui. Totalement blanchi, il reste toutefois amer: «J’ai été capable de prouver que je n’avais rien fait, mais ma vie reste en miettes et je dois maintenant trouver le moyen de la reconstruire.» Educateur auprès de jeunes en difficulté, il a été licencié au moment de son inculpation. On lui a même craché au visage dans la rue. Ses ennuis judiciaires ont également donné lieu à un outing brutal auprès de ses proches, qui lui a fait perdre la plupart de ses amis. Il a en outre traversé une profonde dépression.
Pour Whitla, 34 ans, ce désastre aurait été évité si au moins un des enquêteurs avait été gay, ou s’ils avaient un minimum de connaissance des gays. «Je soutiens toujours les enquêtes rigoureuses et je ne peux pas me plaindre que les policiers fassent leur job pour la protection de la jeunesse, résume-t-il, mais ils doivent être instruits sur les communautés gay et sur le langage que nous utilisons.»