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Comme chaque année, le site Pornhub dévoile son année à travers ses données. Un très long billet posté sur leur blog consacré au big data, gorgé de chiffres et d’infographies pour les fans du genre. L’année 2017 a été une nouvelle fois monstrueuse pour eux avec 28,5 milliards de visites, soit 81 millions de visites par jour, ce qui les place à la 35e place des sites les plus visités au monde (d’après l’outil Alexa). On vous avait déjà parlé des chiffres de l’année 2016, peu de choses ont vraiment changé en 2017, si ce n’est la progression de certaines niches. Première info inutile : si le site continue à progresser, on remarque que leur bilan cette année ne fait que 47 673 signes, alors que l’année dernière on était sur un robuste 54 674 signes, il va falloir se reprendre un peu les gars.
Les tendancesEn 2017, les femmes sont à l’honneur. Stratégie de marque ou vrai engouement du public féminin, la catégorie « Porn for women » augmente sensiblement de 1400 %. Dans cette catégorie du site, les vidéos sélectionnées sont celles qui semblent plaire aux femmes (d’après les vidéos vues et favorisées sur le site). On remarque par contre qu’il est assez difficile de faire une différence entre cette catégorie et le reste du site : le contenu reste varié, passant sans broncher de scènes lesbiennes, à du hentai, POV, contenu amateur ou BDSM. Est-ce que les femmes ont une consommation différente des hommes ? Est-ce que Pornhub arrive vraiment à bien identifier le trafic féminin ou se fait-il berner par les infos transmises au site (via les comptes enregistrés) ? Ou bien les femmes se satisfont-elles du contenu disponible qui ne leur est pas spécialement dédié ? Mystère.
Autre tendance de fond, la frontière entre mainstream et porno qui tend à disparaitre. D’après le site, les Fidget Spinner, l’ASMR, le format 1080p et la série animée Rick & Morty font partie des recherches qui définissent 2017. Ce n’est pas vraiment une nouvelle mais le fappeur est une personne comme une autre qui suit la tendance, aime rire et n’a pas forcément besoin de porno hardcore pour prendre son pied. D’ailleurs, que ce soit en terme de contenu ou d’usage, Pornhub tend de plus en plus à ressembler à Youtube et ce n’est pas le Pornhub Game naissant qui viendra nous dire le contraire. Le site ne communique malheureusement pas sur ces chiffres spécifiques au programme « Model Payment », on espère que ce sera le cas prochainement sur leur blog.
Cette porosité entre le monde porno et le monde mainstream se retrouve une nouvelle fois avec la belle place de Kim Kardashian dans le top 5 des actrices porno les plus recherchées. On rappellera quand même qu’avec une seule sextape connue à son actif, Kim n’est pas vraiment ce qu’on appelle une porn star mais sa popularité suffit à créer la curiosité depuis plus de 10 ans (qui est satisfaite par la diffusion officielle d’une partie de la sextape sur la chaine de Vivid). On retrouve aussi cette tendance à chercher des personnalités dans Pornhub avec les pics de trafic remarqués quand une célébrité fait parler d’elle. C’est le cas de Selena Gomez qui continue à nourrir les fantasmes mais aussi les youtubeurs et les reines du social media option nude comme Lena The Plug, Sssniperwolf ou Celestia Vega.
Hentai & 3DLe hentai fait une percée significative dans les tags les plus recherchés, 2e derrière l’indéboulonnable lesbian et se retrouve en 4e place des catégories les plus visitées. Si on retrouve cette demande particulièrement au Japon, on remarque aussi que sa popularité inonde le reste du monde comme par exemple au Brésil, aux Etats-Unis ou en Allemagne.
Le hentai n’est pas le seul contenu animé à susciter l’envie, les vidéos 3D et SFM font aussi une percée significative avec une mention spéciale pour les parodies de jeux vidéo ainsi que les cosplay des personnages des jeux les plus recherchés : Overwatch, Pokemon, Tomb Raider et Mortal Kombat. Une tendance que le Dr. Laurie analyse comme la volonté du public de s’évader de la réalité et à mettre en parallèle de l’explosion des recherches de porn en réalité virtuelle.
La FrancePlus près de chez nous et à l’image des autres pays non anglophones, on continue à fapper local. Les françaises / french / maman française / beurette / étudiante française / french milf et french amateur se placent dans le top 10 des recherches. Rien de très nouveau, juste le signal que le porno français a encore de l’avenir (mais peut-être pas dans le payant, malheureusement). Pornhub nous indique aussi que les Français préfèrent plus l’anal qu’ailleurs (c’est aussi un constat que nous faisons dans la production porno française où la sodomie semble un passage obligatoire).
Côté actrices porno, c’est Clara Morgane, Vic Alouqua et Katsuni qui attirent le plus les Français·es. Clara Morgane étant le symbole de la girl next door à la française par excellence et Vic une continuité logique dans cette représentation, ce n’est pas curieux de les voir à cette place. Katsuni demeure la dernière grande actrice dans la mémoire des français, bien qu’elle ne soit plus active depuis longtemps. Les années passent et aucune actrice porno française ne semble arriver à détrôner les stars du début des années 2000. C’est à peu près le même constat dans le reste du monde, avec Lisa Ann et Kim Kardashian toujours bien placées, si ce n’est que l’actrice numéro un est devenue Riley Reid.
Pour le reste, on remarque que la milf et la cougar françaises sont en forte augmentation. Ce n’est pas l’âge moyen des visiteurs qui peut l’expliquer (en stagnation à 35 ans) mais sans doute le puissant imaginaire porno qui se dégage de ces tags. C’est aussi un constat au niveau mondial, la catégorie gagne 2 places. Ce n’est pas au Bon Fap qu’on dirait le contraire ; la vérité est dans la milf.
La communication avant toutIl ne faut pas se leurrer, si Pornhub publie ces infos c’est avant tout pour qu’elles soient reprises dans le plus de médias possible. Cette stratégie de communication n’est pas nouvelle, mais elle tend à être de plus en plus à se « mainstreamiser ». Les termes non porno sont de plus en plus à l’honneur sur les tubes porno mais ces derniers jouent aussi de plus en plus sur un terrain non porno. La preuve en est avec les statistiques autour des évènements traditionnels comme les jours fériés, les vacances, les évènements sportifs et même… l’éclipse de Lune d’août 2017 et ses variations sur le trafic du site.
A travers ces nombreuses analyses, Pornhub amène insidieusement un constat : le porno est partout et tout le monde va sur leur site, sauf de temps en temps quand les gens n’ont pas le temps de se masturber : quand ils sont en famille, dehors ou devant la télé. Ces statistiques n’apportent pas en soi d’informations capitales, mais elles montrent au public que Pornhub est partout et qu’il est devenu synonyme de porno, tout comme Youtube est devenu incontournable pour la vidéo mainstream.
Si vous avez le courage, vous pouvez décortiquer ces données en entier, elles sont commentées par le Docteur Laurie, sexothérapeute et responsable de la verticale médicale du site, le fameux Pornhub Sexual Wellness Center, une autre stratégie de mainstreamisation de Pornhub auprès du grand public.
En 2000, Tony Pirelli, biochimiste de formation, et Peter Rogers, étudiant en haute finance, créent à San Francisco une petite entreprise de robo-sexe révolutionnaire : FuckingMachines. Les débuts sont difficiles. Les actrices ont peur d'être mutilées en s'accouplant avec des machines.
En 2005, le photographe Timothy Archibald dévoile dans un livre intitulé Sex Machines l’existence d’une centaine de créateurs qui, dans leur remise à outils, fabriquent des DIY fuckbots («machines à coïter maison», dans l’esprit punk du do it yourself) à partir de mixers couplés à des tronçonneuses. Tony y est présenté comme le pionnier de la pornographie mécanique : c’est à lui, notamment, que la communauté doit son plus monstrueux engin, un automate de deux mètres de haut, pesant 3 tonnes, appelé Fuckzilla, très proche des monstres mécaniques créés pour la destruction au sein du Survival Research Laboratory de Mark Pauline. Voici une interview de Tony Pirelli, réalisée par mail en 2010 dans le cadre de mes recherches. Quelques années plus tard j’apprends qu’il a quitté l’entreprise. Le site Fucking Machines tourne désormais sans lui. Fuckzilla a disparu.
Quel est le principe des vidéos de fucking machines ?
Ces vidéos permettent de voir des femmes qui jouissent intensément, sans qu’aucun mâle s’interpose entre elles et la caméra. Grâce aux godes mécanisés, nous pouvons faire des gros plans sur la sexualité féminine et assister aux orgasmes, sans interférence…
Ce sont des vidéos de masturbation ?
Ce sont des vidéos de pénétration sans personne d’autre que la femme. Le spectateur peut plus facilement imaginer qu’il est seul avec elle, et s’identifier au robot.
Qui a créé FuckingMachines.com ?
Peter. Il dirigeait déjà le site Hogtied.com depuis quelques années quand l’idée de machines à coït lui est venue… Je me suis associé à lui quand j’ai pris conscience que le sexe c’était une bonne manière de gagner sa vie. Au début, on produisait tout le contenu du site dans son appartement, entre le salon et la chambre à coucher… Après quelques années, on avait gagné assez d’argent pour s’offrir un vrai studio.
C’est un site rentable ?
Au début, il y avait très peu de monde sur notre site et nous avions des difficultés à payer les factures, mais nous nous sommes entêtés et maintenant ça va. Nous n’étions pas les seuls à désirer voir de belles filles s’empaler sur des phallus, sans qu’aucun homme apparaisse à l’écran…
C’était si bizarre que vous n’avez d’abord eu aucun public ?
Nous avons eu le courage de faire quelque chose de différent en matière de sexe, au lieu de faire de l’argent facile avec des recettes déjà éprouvées. Nous sommes les pionniers d’une sexualité underground révolutionnaire.
Vous trouvez facilement des actrices pour «tester» vos machines ?
Au début, les filles avaient peur. Nous avions énormément de difficultés à trouver des candidates. Elles craignaient d’être mutilées ou que sais-je… Maintenant, par le bouche à oreille, nous avons plein de volontaires… Des hommes aussi se mettent sur les rangs. C’est pour eux que nous avons créé le site ButtMachineBoys.com.
ButtMachineBoys : la version gay de FuckingMachines ?
Oui. On y voit les mêmes machines, sauf que là, elles baisent des mecs. Nos machines sont donc bisexuelles et sans tabous.
Vous les testez vous-même ?
Leur usage reste purement professionnel car nous ne voudrions pas les abîmer : les mécanismes sont assez délicats. Elles sont mises en marche pour les vidéos uniquement. Il nous est arrivé une seule fois de les louer à un groupe de lesbiennes qui voulaient faire la fête. Elles avaient organisé une énorme soirée à laquelle nous assistions pour faire la maintenance. Mais ça nous a demandé tellement de boulot, nous étions tellement angoissé à l’idée que les filles détraquent nos machines que nous n’avons jamais recommencé.
Que voit-on dans vos vidéos ?
Chaque vidéo dure environ une heure. On y voit une fille s’amuser avec entre 5 et 10 machines à tour de rôle. C’est une sorte d’orgie mécanisée.
Les filles parviennent à avoir un orgasme ?
Quand je fais les entretiens avec des candidates de casting, je leur dis très clairement que je ne veux pas de simulation, même si elles n’aiment pas les machines. Notre site se distingue par l’authenticité de ses vidéos : chez nous, pas de « oooh » complaisant ni de « ahhhh » bidon ! Tout est pour de vrai. Quand je vois que les filles n’aiment pas les machines, alors j’annule la séance de tournage. Si les vidéos ne montrent pas une fille qui prend son pied, elles ne sont pas mises en ligne. Il n’y a eu que 5-6 exceptions à la règle parce que les actrices étaient vraiment superbes : Ramona (vidéo du 19 juin 2002) et Sandy (15 novembre 2002) sont deux exemples de filles très belles qui n’ont pas réussi à jouir mais que j’ai quand même mis en ligne parce que c’était beau à voir. Heureusement, ça n’arrive pas souvent. J’essaye de sélectionner les bonnes modèles, celles qui se lâchent totalement sur les fuckingMachines. Certaines filles éjaculent en jouissant. Regardez Kylie, Phoenix, Amber et Lena Ramon. Avec les femmes-fontaines, la jouissance ne fait plus de doute : ça éclabousse.
Vous n’avez pas envie de réaliser vos vidéos uniquement avec des femmes-fontaines ?
J’y ai pensé oui, mais elles sont trop rares pour qu’on puisse leur consacrer un site à part entière. En tout, sur FuckingMachines.com, il y a dix vidéos de femmes qui éjaculent en jouissant grâce à une machine.
Ce sont les filles qui dirigent les machines ?
Oui. Je leur donne souvent la commande de contrôle pour qu’elles puissent régler à leur guise la puissance de pénétration et d’impact des godes. C’est comme un jeu. Mais parfois, c’est moi qui dirige le jeu, accélérant le rythme quand je sens que la fille est au bord de la jouissance…
Vous aimez diriger ?
Parfois, je suis obligé le faire parce que le boîtier de vitesse se trouve sur la machine, hors de portée de la modèle. Parfois, je le fais parce que je sens que la fille aime se faire un peu contrôler.
Quelle est votre machine la plus spectaculaire ?
Le «drilldo» [jeu de mot entre vrille et vibro] est un gode qui tourne sur lui-même façon perceuse. C’est drôle à voir et, vous le croirez si vous voulez, mais plein de filles aiment sentir un truc qui leur tourne à l’intérieur. Ca m’a donné l’idée de fabriquer une machine qui à la fois tourne et opère un va-et-vient, un peu comme pour nettoyer les bouteilles. Une sorte de tourbillon-aspirateur en quelque sorte.
La plus drôle ?
La «trespasser» : ma maman cherche toujours son mixer à gâteau !
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CET ARTICLE FAIT PARTIE D’UN DOSSIER EN TROIS PARTIES : «L’avantage avec les robots, c’est qu’ils n’éjaculent pas», «Rencontre avec un créateur du meco-porno», «Robot sexuel : faut-il en avoir peur ?».
Tout d’abord, chères lectrices, chers lecteurs, je vous souhaite une belle année 2018, la santé, l’amour, beaucoup de plaisirs mais surtout de la joie,...
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