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Naguère méprisé et consommé dans la honte et le secret, le porno a aujourd’hui la cote. Ces dernières années ont vu se multiplier les festivals qui lui sont dédiés (le Porn Film Festival à Berlin, le NYC Porn Fil Festival à New York… et le festival Only Porn à Lyon !), avec pour volonté commune de proposer une alternative au porno mainstream, de permettre une expression large et diverse des sexualités, d’offrir un espace de diffusion du porno queer ou plutôt des pornos queers. Cependant, est-il toujours évident de faire la différence entre porno mainstream et porno queer ? Originellement, le porno mainstream est le porno commercial hétéro, réalisé par des hommes à destination des hommes, jugé avilissant pour les femmes, véhiculant une image normative de la sexualité. Il existe néanmoins également un porno mainstream gay, également commercial et qui tend lui aussi à propager une image normative des corps et des rapports homosexuels. Le porno queer, a contrario, serait donc un porno noncommercial qui tenterait par divers moyens de bousculer les représentations normatives de la sexualité.
Donner à voir des sexualités plurielles
Une des manifestations premières du porno queer serait donc de mettre en images des sexualités plurielles et alternatives et de permettre de sortir des approches binaires masculin/féminin, homo/hétéro. Ainsi, les courts-métrages réunis sous le titre Crash Pad Series se donnent pour objectif de recouvrir les différentes facettes des sexualités lesbiennes et trans, alors que le dernier épisode de la série Fucking Different XXY est entièrement réalisé par des trans. Les lesbiennes et les trans ne sont plus ici instrumentalisés comme ils peuvent l’être dans le porno mainstream, n’occupent plus une place subalterne et réductrice, mais exposent la diversité de leurs pratiques. Autre différence avec le porno mainstream, produit par des studios à des fins commerciales : le porno queer refuse autant que possible les logiques marchandes et invente de nouveaux modes d’élaboration. Ainsi, la réalisatrice d’origine suédoise Erika Lust, installée à Barcelone, envisage le porno comme un mode d’expression culturel. Pour réaliser sa série de films xconfessions, elle a mis sur pied une plateforme collaborative (xconfessions.com) sur laquelle les internautes viennent livrer leurs fantasmes. Erika Lust se charge ensuite de les mettre en images. Là encore, les structures binaires sont dépassées, puisque chaque volume de ces xconfessions regroupe des films aussi bien hétéros, lesbiens, gays que trans. Il ne s’agit donc plus de s’adresser directement à un public donné, à une cible commerciale préalablement identifiée, mais plutôt de laisser émerger la diversité des fantasmes et des désirs et de confronter le spectateur ou la spectatrice à des sexualités qui lui sont étrangères.
Prétendre à une démarche artistique et politique
Enfin, le porno queer semble se démarquer nettement du porno mainstream par sa revendication d’une démarche artistique et politique. C’est sans doute pourquoi les porn festivals sont souvent l’occasion de rétrospectives, mettant en avant le travail de réalisateurs ou réalisatrices qui ont su montrer les corps et les sexualités de manière alternative. On pense évidemment aux films de Bruce LaBruce mais également aux travaux de Stephen Sayadian, des réalisateurs qui ont toujours refusé de choisir entre cinéma grand public et cinéma porno. De même, a contrario du porno mainstream qui produit du film au kilomètre, on trouve dans le porno queer une attention toute particulière portée à l’esthétique des oeuvres. Ainsi, le réalisateur portugais Antonio da Silva réalise un travail minutieux sur la couleur ou le grain de l’image, s’attardant sur la poésie des instants qui entourent l’acte sexuel. En outre, il propose également une réflexion sur les stéréotypes sexuels, avec des films comme Daddies, qui cherche à définir un type de partenaire, ou encore avec Pix, montage d’images de profils récoltés en ligne sur Grindr ou sur des Tumblr, qui ironise sur la standardisation des représentations de nos avatars sexuels. Faire marcher ensemble le sexe et le cerveau, en somme : c’est là toute l’ambition du festival Only Porn.
Festival Only Porn, du 11 au 14 décembre au Lavoir public, 4 impasse Flesselles Lyon 1 / 09.50.85.76.13 / www.onlypornlyon.tumblr.com
À voir durant le festival Only Porn
_Fucking Different XXY + trois courts-métrages d’Erika Lust, vendredi 12 décembre à 20h
_Crash Pad Series, samedi 13 décembre à 17h
_Soirée Antonio da Silva (courts-métrages du cinéaste sélectionnés par ses soins), samedi 13 décembre à 20h30
_Découverte Stephen Sayadian, dimanche 14 décembre à 18h
Le manifeste du festival Only Porn
Plus qu’un simple moment de divertissement, le festival Only Porn revêt une dimension politique. C’est du moins ce que les organisateurs de l’événement laissent entendre dans un manifeste publié sur Facebook.
« • Parce que nous pensons que le porno et le sexe ne sont pas un espace marchand mais un espace de liberté et de création,
• Parce que ne nous voulons pas laisser le discours sur la pornographie et le sexe aux mains des grenouilles de bénitier et autres réactionnaires, mais aux mains de ceux qui s’en amusent,
• Parce que nous pensons que le porno et le sexe sont un espace d’émancipation de la société, et donc un espace politique,
• Parce que nous sommes pro-sexe,
• Parce que Lyon, ville du cinéma et des arts, est la ville idéale pour accueillir le seul porn fest de France,
• Parce que nous pensons aux artistes – cinéastes, vidéastes, acteurs, performeurs, auteurs… – qui trouveront ici une tribune ou un espace de diffusion, de réflexions artistiques et politiques face à un public curieux et ouvert,
• Parce que nous pensons qu’aujourd’hui, la pornographie et le sexe sont un espace riche d’échanges et de débats,
• Parce que la pornographie, souvent réductrice et formatée, peut aussi être un espace de plaisirs partagés,
• Parce que nous voulons l’imagination au pouvoir, dans nos vies sexuelles comme dans nos vies tout court,
• Parce que nous voulons faire de l’espace sexuel qui appartient à chacune et chacun d’entre nous un terrain de jeu ludique, décomplexé, et jouissif ! »
Photo 1 : Fucking Different XXY (collection de six courts-métrages de réalisateurs différents, 2014)
Photo 2 : Ginger d’Antonio da Silva
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Quel est l’apport de la loi du 30 décembre 2004 ?
Elle est importante symboliquement puisqu’elle reconnait la discrimination liée à l’orientation sexuelle. C’est important que celle-ci soit caractérisée par la loi. On voit d’ailleurs que l’existence du fait homophobe est aujourd’hui rentrée dans les mentalités et cette loi, comme d’autres, y a contribué. On ne peut plus nier que l’homophobie est une discrimination au même titre que le racisme ou l’antisémitisme.
Cette loi a été pourtant impuissante à faire condamner l’ancien député UMP Christian Vanneste…
Il est évidemment plus difficile de faire condamner des propos que des actes violents. Dans cette affaire, Vanneste avait été condamné par un tribunal correctionnel (2006) puis par une cour d’appel (2007) mais ces condamnations avaient été annulées, au nom de la liberté d’expression, par la Cour de cassation (2008), qui a estimé que ses propos ne visaient pas les homosexuels mais l’homosexualité. Il y a là une ambiguïté fondamentale et une faille de la loi, dont les homophobes savent d’ailleurs jouer très habilement. De même, plus récemment, Christine Boutin a déclaré que l’homosexualité était «une abomination » et l’Inter-LGBT a déposé plainte contre elle pour «diffamation» et «incitation à la haine». On verra quel sera le jugement rendu… Pour notre part, nous avons décidé de ne pas nous associer à cette plainte, après en avoir débattu avec nos avocats, car ils n’étaient pas tous d’accord quant à son issue. Mais notre décision a également été motivée par des raisons financières et par la volonté de ne pas entretenir la notoriété de Christine Boutin, dont l’homophobie est depuis toujours le fonds de commerce. Récemment, SOS Homophobie a néanmoins réussi à faire condamner le journal d’extrême-droite Minute pour une “Une” particulièrement homophobe.
Quelles sont les autres insuffisances de cette loi, ses oublis ? Que souhaiteriez-vous lui voir ajouter ?
Pendant longtemps, le délai de prescription pour les injures homophobes (six mois) a été inférieur de moitié à celui des injures racistes et antisémites. Nous nous sommes battus pour que les délais de prescription soient d’un an pour tous les types d’injures : ils ont enfin été alignés en 2014. Nous continuons par ailleurs à demander que la loi punisse les appels à la haine commis à raison de l’identité de genre (et non de «l’identité sexuelle», expression qui peut porter à confusion avec l’orientation sexuelle), ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.
Cette loi ne conduit-elle pas également à traiter un problème politique global (l’homophobie) sous le seul angle de la judiciarisation ?
Ce n’est pas du tout notre philosophie. Nous souhaitons évidemment une répression des propos et des actes homophobes, mais nous travaillons aussi beaucoup sur la prévention, qui nous paraît primordiale, de ces propos et de ces actes. C’est pour cela que nous intervenons dans des collèges, des lycées, des entreprises mais également sur les réseaux sociaux.
Mais la loi française peut-elle s’appliquer à des entreprises américaines comme Facebook ou Twitter ?
Oui et d’ailleurs elles commencent à s’engager et à nouer des partenariats avec les associations LGBT. Là encore, la prévention ou une réaction des réseaux sociaux eux-mêmes sont bien souvent préférables à une action en justice, car des tweets homophobes, il y en a à longueur de journée. Nous préférons donc que Facebook ou Twitter interdisent explicitement les propos discriminatoires dans leurs conditions générales d’utilisation et qu’ils suppriment les messages homophobes ou transphobes et les comptes qui appellent à la haine.
Vingt ans de lutte contre l’intolérance
Association de type loi 1901 composée exclusivement de bénévoles, SOS Homophobie a été créée le 11 avril 1994. Son nom est évidemment un clin d’oeil à SOS Racisme, fondé dix ans plus tôt. Une ligne d’écoute anonyme, objet premier de l’association, est ouverte le 25 octobre de cette même année. En 1997 paraît la première édition d’un Rapport annuel sur l’homophobie qui devient annuel. À l’origine parisienne, l’association a su se décentraliser et compte aujourd’hui des correspondants locaux dans presque toutes les régions de France. En Rhône-Alpes, elle possède deux antennes, l’une à Lyon (permanences le deuxième samedi de chaque mois de 17h à 20h au Forum gay et lesbien, 17 rue Romarin), l’autre à Grenoble (permanences le deuxième mercredi et le quatrième mardi de chaque mois de 20h à 21h30 au Centre LGBT CIGALE, 8 rue du Sergent Bobillot).
0810.108.135 / www.sos-homophobie.org
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La trêve des confiseurs est propice aux grands élans de solidarité œcuménique. Le 30 décembre 2004, le Président de la République Jacques Chirac promulguait la loi n°2004-1486 votée quelques jours plus tôt par une majorité de parlementaires de droite comme de gauche. Alors que le titre premier de la loi (abrogé en 2011) instituait la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité (HALDE, voir ci-dessous), le titre III («renforcement de la lutte contre les propos discriminatoires à caractère sexiste ou homophobe») modifiait la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse afin de réprimer les provocations «à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle ou de leur handicap». Ce n’était pas la première fois que la loi française condamnait explicitement les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle : en 2001 et 2002, deux lois les avaient interdites dans les domaines du travail et du logement. Quant à la (très controversée) loi du 18 mars 2003 sur la sécurité intérieure, elle introduisait le terme “homophobie” dans le Code pénal en en faisant une circonstance aggravante en cas d’agression. Mais ces lois réprimaient des pratiques discriminatoires ou des actes violents. La loi du 30 décembre 2004, elle, allait plus loin en réprimant également des propos homophobes. Si ses adversaires n’ont pas manqué de dénoncer une loi “liberticide” restreignant la liberté d’expression, la France n’a pas été pionnière en la matière : de telles dispositions punissant l’incitation à la haine contre les homosexuels (et plus largement contre les propos homophobes) existaient déjà au Danemark (depuis… 1987), aux Pays-Bas (1992), en Espagne (1995), en Suède (2002) et en Belgique (2003). En revanche, la loi du 30 décembre 2004 ne mentionne pas les propos discriminatoires à raison de l’identité de genre, au grand dam des associations trans. En 2012, la loi du 29 juillet 1881 a bien été modifiée, mais pour y introduire la notion floue… d’”identité sexuelle”, expression qui ne satisfait pas grand-monde. Le gouvernement s’était alors justifié en expliquant que l’emploi du mot ”genre” aurait suscité une levée de boucliers chez les conservateurs…
Discours de victime ?
Par une modification supplémentaire de la loi du 29 juillet 1881, celle du 30 décembre 2004 permet également aux associations de lutte contre l’homophobie déclarées depuis au moins cinq ans de se porter partie civile dans des procès pour propos homophobes. Cette disposition ne sera pas sans effet sur le monde associatif LGBT français : dès lors, la lutte contre les propos homophobes (et, plus largement, contre l’homophobie) va occuper une place grandissante dans l’agenda politique des associations LGBT, dont elle devient souvent l’alpha et l’oméga… au détriment de combats non moins prioritaires : la visibilité, les avancées législatives à conquérir, la lutte contre le sida ou contre les discriminations entre personnes LGBT (lesbophobes, transphobes, biphobes, sérophobes, racistes…). Dans son petit pamphlet paru en 2012 (Pourquoi les gays sont passés à droite), Didier Lestrade appuyait là où ça fait mal en soulignant toute l’ambiguïté de cette loi qui a incontestablement représenté une avancée mais n’est pas sans effets pervers : «se battre contre l’homophobie de nos jours, c’est souvent avoir un discours de victime qui est à l’opposé de l’engagement politique LGBT fier et presque révolutionnaire des décennies précédentes […] L’État parvient à répondre habilement à cette demande affective et à ce discours victimaire. […] On est dans le misérabilisme de l’homophobie, dans la plainte et la supplication face aux pouvoirs publics qui adorent ça». Reste que, depuis cette loi du 30 décembre 2004, les propos homophobes, au même titre que les propos racistes ou antisémites, ne sont juridiquement plus considérés comme une opinion, mais comme un délit. Qui peut s’en plaindre ?
Qu’est devenue la HALDE ?
Dissoute en 2011, la HALDE a été remplacée par un Défenseur des droits aux capacités forcément plus limitées que celles d’une autorité collégiale. En 2014, François Hollande a nommé à ce poste, chargé notamment de lutter contre les discriminations, un ancien ministre de la Culture au profil pour le moins original : Jacques Toubon, qui, au début des années 80, s’était opposé à la dépénalisation de l’homosexualité…
Une naissance entachée de soupçons
Annoncée depuis 2003, la loi n°2004-1486 du 30 décembre 2004 a été concomitante d’un fait divers sordide : moins d’un an plus tôt, le 16 janvier 2004, un jeune homme gay d’une trentaine d’années, Sébastien Nouchet, est retrouvé brûlé vif ; au sortir de deux semaines de coma, il déclare avoir été victime d’un crime homophobe et désigne un ancien voisin (déjà condamné à six mois de prison pour l’avoir agressé à coup de tournevis) comme l’un de ses assaillants. Les associations gays et lesbiennes mais aussi des responsables politiques de droite comme de gauche (et jusqu’au Président de la République Jacques Chirac) dénoncent un acte de barbarie et expriment leur solidarité avec la victime ; le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin annonce dans la foulée que le gouvernement prépare un texte de loi contre l’homophobie. Quelques mois plus tard, pourtant, le témoignage de Sébastien Nouchet est remis en cause pour ses incohérences ; son passé dépressif et ses nombreuses tentatives de suicide éveillent des doutes chez les enquêteurs, si bien qu’après moins d’un an de détention, son agresseur présumé est remis en liberté «faute d’éléments à charge». Comme dans “l’affaire du RER D”, survenue la même année (une jeune fille ayant prétendu avoir subi une agression antisémite avant de reconnaître qu’elle avait tout inventé), médias, politiques et associations ont-ils été dupés par un mythomane ? Ou l’enquête a-t-elle été bâclée, comme le suggèrent les défenseurs du jeune homme ? À l’automne 2006, l’affaire se conclut par un non-lieu, confirmé en appel l’année suivante, sans que ni la thèse de l’agression ni celle de la tentative de suicide n’aient pu être confirmées.
Photo 1 : Bénévoles de SOS Homophobie lors de la Marche des Fiertés LGBT de Paris en juin 2006 © Sébastien Bertrand
Photo 2 : manifestants en faveur du mariage pour tous à Paris le 27 janvier 2013 © Paula
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Triste histoire dans l’Empire du milieu. Une petite affaire, un malentendu, qui vire au drame. Un enfant de 12 ans a battu à mort un garçon du même âge, parce qu’il lui aurait touché «le bas du corps» (comprenez les parties intimes).
Attaque en bande
Le jeune assassiné, surnommé Cheng par Gay Star News, a été retrouvé mort le 4 décembre dernier, dans une ruelle de la ville de Dongshan, dans la province du Sichuan. La victime aurait, selon le parent de l’agresseur, mis la main sur les parties de Lu, 12 ans lui aussi. Et il n’a visiblement pas apprécié.
Accompagné par deux autres garçons plus âgés, Lu a donné rendez-vous à Cheng dans la rue. Armé d’un couteau de poche, Lu a porté un coup à la nuque du jeune écolier. Tentant de prendre la fuite et poursuivi par ses agresseurs, il a réussi a arrêter une voiture. Le conducteur lui a donné de l’argent pour prendre un taxi et pouvoir se rendre à l’hôpital. Mais trop tard, Cheng est décédé sur le bord du trottoir. Ses bourreaux ont pu être retrouvés, et une enquête a été ouverte.
Le 17 Décembre est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux travailleurSEs du sexe. Répression, expulsions, viols, agressions, exploitation, injonctions au silence, stigmatisation : les violences auxquelles font face les prostituées et travailleurSEs du sexe sont nombreuses, trop nombreuses.
Alors que le délit de racolage n’est toujours pas abrogé malgré ses conséquences catastrophiques, régulièrement dénoncées, sur nos conditions de travail et notre santé, les arrêtés municipaux interdisant la présence de travailleurSEs du sexe dans l’espace public se sont multipliés, de Lyon à Toulouse, en passant notamment par La Madeleine à côté de Lille et Bordeaux. Sous couvert de lutter contre l’exploitation des prostituées et travailleurSEs du sexe, c’est la répression de ces dernierEs qui s’organise, avec ses conséquences en termes de précarisation, d’augmentation des violences, et de dégradation de notre santé.
La dimension sexiste de politiques qui interdisent l’espace public à un grand nombre de femmes s’allie par ailleurs avec des intérêts racistes d’expulsions des travailleurSEs sans papiers, ailleurs présentées comme uniformément victimes de la traite, mais qu’il conviendrait alors, pour leur bien, de renvoyer dans leurs pays d’origine. Régulièrement, de véritables rafles sont menées, qui ne sont pas sans conséquences non seulement pour les prostituées et travailleurSEs du sexe expulsées, mais aussi pour celles qui restent et doivent vivre dans la peur quotidienne des forces de l’ordre.
Nombreuses sont celles qui savent que prendre la parole en tant que travailleurSE du sexe, c’est s’exposer à une stigmatisation pouvant entrainer ruptures familiales et sociales, Nombreuses sont celles qui n’oseront pas dénoncer les situations d’exploitation dont elles sont victimes par peur de l’expulsion. Cette situation de répression et de stigmatisation ne sert que les intérêts des auteurs de violences, de quelques riverains qui ne veulent pas de putes dans leur quartier, et de celles et ceux qui instrumentalisent ces violences au profit de leur carrière politique.
Pour dénoncer ces violences,et rappeler la nécessité de notre combat, le STRASS vous invite à rejoindre les rassemblements et manifestations qui auront lieu localement :
à Paris : manifestation 18h place Belleville
à Toulouse : manifestation 17h place Belfort, puis, dès 21h, soirée de soutien au STRASS au bar Le Communard, Place Arnaud Bernard
à Rouen : rassemblement 17h place du Général de Gaulle
à Lyon : rassemblement 15h Mairie du 7è
à l’appel du STRASS-Syndicat du travail sexuel,
et avec le soutien de STS-Support Transgenre Strasbourg, Collectif des Femmes de Strasbourg-Saint-Denis, Collectif 8 Mars pour Toutes, Sud Educ 13, FRISSE Asso, la Fédération Solidaires Etudiant-e-s Syndicat de luttes, Act-up Paris, Grisélidis, Cabiria, Acceptess-T.
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Le rendez-vous politique de Radio Campus Montpellier (102.2FM) reçoit Claire Grangeaud (attachée de prévention à l'Amicale du Nid), Cécilia Polenne (déléguée départementale du Mouvement du Nid) et Jean-Louis Bévélacqua (membre du comité national du Mouvement du Nid).
Parlons Vrai n°7 - 8 décembre 2014 by Parlonsvrai on Mixcloud
Cet atelier a eu lieu au Hangar 56, galerie et lieu culturel alternatif, au 56 Avenue Parmentier – 75011 Paris.
L’atelier fut proposé par Le Cabinet de Curiosité Féminine et animé par Le Bon Docteur Senzo M. et l’artiste plasticienne Nathalie Mondot, qui contribuent au collectif Erosticratie et au nouveau festival Erosphère. Ils pratiquent tous deux la domination en tant que donneur. Il est ponctué d’interludes avec des mises en situation avec deux modèles, respectivement le beau JU qui sera dirigé par Senzo et la charmante Vi aux côtés de Nathalie.
INTRODUCTION
Il y a autant de BDSM que de personnes, le partage et l’échange permettent à chacun d’explorer ces pratiques lors de cet atelier.
Une première mis en commun des intérêts motivant les participants à venir permet de mettre à jour quelques questions ou a priori que l’on peut avoir sur le BDSM :
- Le BDSM est-il compatible avec le féminisme ? Une femme féministe peut-elle être soumise? Est-ce dévalorisant ? Un homme féministe a-t-il le droit de dominer, de se faire dominer ?
- Le BDSM est-il violent ?
- Le BDSM relève-t-il de la maladie mentale ?
- Quand le BDSM devient-il ridicule, caricatural ? Est-on obligé d’aimer le cuir quand on veut pratiquer le BDSM ?
- Est-ce que les statuts de soumis et de dominant renvoient à des problèmes qu’on n’aurait pas réglé pendant l’enfance ?
- Le BDSM ne met-il pas en avant les accessoires plutôt que le plaisir ?
Quelques éléments de réponses :
- Le BDSM reste avant tout un jeu sexuel où le plaisir est le maître-mot.
- Le BDSM permet à chacun d’épanouir des capacités insoupçonnées jusqu’alors.
- Les personnes qui osent le BDSM revendiquent leur normalité, mais aussi leur créativité. Arriver au BDSM demande une certaine maturité d’un point de vue sexuel.
- Sur la question du rapport au féminisme : Le genre de la personne soumise a de l’influence : paradoxalement, il est parfois finalement plus difficile de soumettre une femme car cela oblige à s’affranchir de l’aspect dégradant. Il faut bien tenir compte qu’il s’agit de jeu sexuel, et ce côté second degrés, aide à lever les freins.
- Sur la notion de soumission : la personne qui se soumet prend possession de sa propre sexualité de façon plus ou moins lucide. Si elle est bien informée, on peut parler de consentement éclairé. Se faire soumettre n’est pas simple, dominer non plus. Au-delà de cette notion, certaines personnes qui pratiquent le BDSM ne se considèrent ni comme soumis ni comme dominant, mais plutôt comme des joueurs ayant plusieurs types de ressources et possibilités. De plus, le soumis a un certain pouvoir, au point que certains se mettent en situation de soumission pour prendre le pouvoir de façon plus prenante encore : on parle alors de souminateur(trice). En somme, on peut aussi porter un autre regard : d’un côté, il y a celui (celle) qui donne et de l’autre, celui (celle) qui reçoit. Certains couples alternent, et on parle alors de cas où on « switch » de positions, et bien d’autres nuances sont envisageables.
- 7% de la population déclare avoir des pratiques BDSM, répartie dans toutes les catégories sociales, ce qui retire cet aspect élitiste que les médias mettent en avant.
- L’esthétique prend une place importante dans le BDSM, inspirant l’érotisme mais pouvant parfois verser dans le mauvais goût, comme partout ailleurs.
LE CADRAGE dans le BDSM
Le BDSM peut être une pratique à risque à la fois au niveau physique et psychologique. Elle nécessite donc un cadrage, qui est une des caractéristiques nécessaire du BDSM pour éviter les accidents.
En pratique, le cadrage consiste à organiser des règles autour des limites et du plaisir. Autrement dit, le rapport de pouvoir fait ici l’objet d’un dialogue, voire d’un débat. Il aboutit à un écrit ou une verbalisation sur la question du BDSM envisagé.
Au travers de cette pratique, la question de la confiance est capitale et c’est cela qui est en jeu dans le cadrage.
Quelques bonnes pratiques sur le cadrage :
- avant de commencer, s’assurer que chacun est en forme et en pleine possession de ses moyens (la consommation de drogues et d’alcool est à ce titre totalement déconseillée).
- veiller à signaler avec franchise les points sensibles ou fragiles, un problème physique ou un tabou particulier. Il est important d’évoquer ces points avant d’aller plus loin, tant pour le soumis que pour le dominant.
- Savoir dire non et s’assurer que l’on sait dire non. Le Bon Docteur Senzo M. en est convaincu : « Il n’y a pas de oui qui ait de valeur de la part d’une personne qui ne sait pas dire non ». En tant que dominant, il s’agit également de cerner une personne qui ne sait pas dire non. Pour cela, on peut tester la personne dans d’autres domaines et surtout y aller progressivement en se montrant compréhensif tout au long du cheminement.
- Eventuellement, établir une check-list. C’est un outil intéressant, mais qui peut effrayer les novices car on doit passer en revue bien des pratiques impressionnantes qui lui sont inconnues. De plus, la check-list oblige à dévoiler des choses que certains préfèrent cacher pour plus de plaisir. Pour plus de souplesse on peut :
> Etablir une check-list partielle
> Faire évoluer la check-list en la révisant régulièrement. En effet, les limites ne sont pas immuables, le BDSM joue avec les limites, les contourne…tout en en tenant compte.
- Définir un safe word(mot de sûreté). Lorsqu’une personne prononce le safe word, cela provoque un arrêt immédiat, une sortie du jeu sans sanction. Tout de suite, il s’agit de faire preuve des deux côtés de cette bienveillance, ou care, qui permet de rentrer et sortir du voyage érotique ensemble. A travers cette possibilité, on comprend que le droit à l’échec est envisagé d’emblée, sans être appréhendé de façon négative. Autrement dit, le fait qu’un point limite soit atteint pour une personne n’est pas négatif, il s’agit plutôt d’assumer sa vulnérabilité et de la mettre en jeu pour mieux l’accepter. Dans les jeux BDSM, les faiblesses deviennent ainsi une matière première comme une autre, au même titre que les désirs, fantasmes, tabous, manies, et la question de la performance devient annexe.
Quelques bonnes pratiques sur le safe word :
> Il vaut mieux choisir un mot rare.
> Le mot « non » ne peut en aucun cas être un safe word.
> L’instauration d’un safe word est valable pour le soumis comme pour le dominant, car ce dernier peut aussi toucher ses limites.
INTERLUDE : sensorialité, sensualité, sexualité
La sensorialité a une place majeure dans le BDSM qui se nourrit beaucoup de la variété des sens que l’on peut éveiller. Les scénarios se tissent autour de l’intensification des récepteurs qu’on sollicite : la peau, les sens, les orifices. On parle de lacher-prise BDSM.
Le lien douleur-excitation est très présent dans le BDSM. L’excitation des sens via le BDSM fait monter l’adrénaline et l’endorphine, en jeu dans la douleur mais également dans le plaisir. On parle d’algolagnie lorsque la douleur se transforme en excitation sexuelle, qu’elle est érotisée.
Avec le BDSM, on joue à réduire tour à tour les différents canaux de communication, car le fait d’être privé d’un canal peut désinhiber les autres.
Quelques objets et pratiques pour éveiller la sensorialité :
éventail, eau fraiche, glaçon, bougies, cordelettes en cuir, massages, métal, masque, cagoule filtrante, bâillon, masque vibrant, fouet, pinces en tous genres, bulles, baguettes, ceinturon, ustensiles de cuisine en tous genre, accessoires de frappe… bref certains outils sont spécifiques mais bien d’autres impliquent simplement un détournement et un peu (ou beaucoup) d’imagination.
Le recours au contraste et aux oppositions est fréquent dans les outils. Comme par exemple vaporiser de l’eau fraîche après la chaleur de la cire.
Quelques bonnes pratiques autour de la sensorialité :
- Durant l’entrée en matière, il est important de choyer le soumis, de le mettre en confiance, de l’amener à se détendre.
- A toutes les étapes, il s’agit de savoir ce que le(la-les) partenaire(s) ressent(ent). Plusieurs possibilités pour cela :
> Tester sur soi
> Demander un retour sur une échelle de valeur, par exemple de 1 à 10, ou par des gestes, en baissant ou montant la main par exemple.
> Attention à bien poser des questions ouvertes (éviter celles qui amènent juste un oui ou un non), pour laisser venir les mots et précisions.
Par ailleurs, la qualité de la relation BDSM dépend aussi de la dramaturgie et du suspens qu’on y met. Il s’agit de balayer la connaissance du corps et d’imaginer ce que l’on peut en faire. De nombreux détournements du quotidien permettent de créer une situation BDSM.
A travers le BDSM, on rentre dans un personnage qu’on met en scène dans toute sa théâtralité. Le décalage identitaire est puissant en ce sens qu’il permet d’aller plus loin, d’être plus léger, ludique, de ne pas être soi.
Dans la relation érotique BDSM, la douleur devient un élément d’une sensation paradoxale, porteuse d’excitation. On fait mal, mais on soulage aussi de la douleur, amenant à la reconnaissance du dominé envers le dominant.
LES ENERGIES dans le BDSM
Certaines parties sont considérées comme interdites : le bas du dos, le ventre et l’arrière du cou.
L’énergie augmente sous l’effet de l’alternance déplaisir/plaisir, c’est elle qui est explorée à travers, par exemple, la fessée ou les coups de fouet.
Le plaisir réside dans la confiance accordée à l’autre et dans les possibilités d’explorer des zones troubles, de libérer son sadisme.
L’humiliation est présente dans le BDSM, elle est fréquemment demandée, plus souvent de la part des hommes. Les personnes ayant d’importantes responsabilités professionnelles sont effectivement plus souvent soumises, afin de se reposer de leur charge, mais ce phénomène n’est pas si simple et il s’agit finalement de considérer chaque situation en fonction des aspirations personnelles de chacun.
POUR ALLER PLUS LOIN …
Le festival Erosphère en France, une fois l’an, fin août à Paris
Le festival Xplore à Berlin et diverses grandes villes européenne selon les années.
Association Paris M, Association qui organise des débats et apéritifs sur les thématiques en lien avec le BDSM.
- Quelques livres :
> La bible du boudoir. Betony Vernon.
> Osez tout savoir sur le SM. Gala Fur.
> Dyptique : L’art de dominer et L’art de se soumettre. Dossie Easton.
> The Ethical Slut : A guide to infinite sexual possibilities. Dossie Easton et Catherine A. Liszt. Traduit aux éditions Tabou sous le titre La Salope Ethique
> http://www.tabou-editions.com/guides/44-la-salope-ethique-a-paraitre-
Un compte-rendu écrit par Misslice, Le Bon Docteur Senzo M. et Nathalie Mondot
The post Compte-rendu de l’atelier BDSM : « Fouette-moi chéri(e), stp! » appeared first on Le Cabinet de Curiosité Féminine.
I want it all. This is Room 1710 by director Diana Gomez and cinematographer Xiao-Wei Lu for VOLT Magazine/Volt Cafe.
Content copyright © 2013 Violet Blue ® (R) permitted for use on tinynibbles.com only.Sur un site où elle publie des textes érotiques, la mystérieuse Anne Archet «raconte tout ce qui se passe dans et autour de sa culotte.» Ca bouge là-dedans. Une compilation de ses textes anarcho-lesbiens inédits vient d’ailleurs de sortir aux éditions… du Remue-ménage.
Qui est Anne Archet ? Personne ne l’a jamais vue. Elle refuse de paraître en public. Sur son site, elle dit : «Je me nomme AA et je suis une verbicruciste anonyme. Je croise les mots depuis que je sais que les mots peuvent se croiser. Enfant, je dessinais des grilles pendant que mes petits camarades griffonnaient des soleils et des maisons. Mais c’est à la puberté que caresser la case devint pour moi une obsession. […] Ma mère, inquiète de cette sale manie, consulta un médecin qui prescrit des activités plus saines pour une fille de mon âge, comme l’application de vernis à ongles sur les doigts de pieds […]. Évidemment, ma vie sentimentale en a beaucoup souffert. Je fus systématiquement ostracisée par les jeunes de mon quartier, qui m’affublaient de sobriquets tous plus vils les uns que les autres : io, uri, if, lo, eesti et même oc. La chance de ma vie fut de rencontrer une jeune cruciverbiste qui me redonna le goût de vivre […]. Je lui fis une cour assidue en lui dédiant des grilles passionnées, pleines de mots de douze lettres et de chevilles aux définitions folles. Depuis, nous formons un couple heureux, basé sur une saine complicité : je lui parle par énigmes et elle remplit les blancs».
Cet auto-portrait d’Anne Archet est faux bien sûr. Anne Archet ne vit pas en couple avec une fan de mots croisés. Anne Archet ne gagne pas sa vie en composant des grilles, même si cela fait vingt ans qu’elle en fait. «J’étais fan de Georges Perec et j’avais appris qu’il était verbicruciste. Monkey see, monkey do. Mais je n’en vends qu’une dizaine par année (bref, une misère), avoue-t-elle par email. Je préfère la plupart du temps les publier gratuitement sur mon blog, j’en fais un concours et ça me permet de faire de la promo pour mes bouquins.» Ses livres, téléchargeables en ligne, ne parlent que de sexe. Avec des filles. Avec des garçons. Anne Archet n’est pas regardante. Pourvu que ses partenaires aient un cerveau. Pourvu qu’ils aiment les mots d’esprits. Ses grilles de mots croisés le disent assez pour elle : c’est bien beau de baiser, encore faut-il savoir jouir.
Fin octobre, les éditions du Remue-Ménage ont publié Les Carnets écarlates qu’Anne Archet présente comme «le meilleur de moi-même, mon moi profond, l’essence de mon être – et je vous prierais de ne pas vous servir de mon moi profond comme sous-verre, mon âme est déjà assez tachée par le vice pour en plus se retrouver avec des cernes de boisson.» En voici quelques extraits.
Les Carnets écarlates d’Anne Archet, éd. du Remue-Ménage.
Anne Archet
http://flegmatique.net
http://archet.net
http://gazette.archet.net
Sur un site où elle publie des textes érotiques, la mystérieuse Anne Archet «raconte tout ce qui se passe dans et autour de sa culotte.» Ca bouge là-dedans. Une compilation de ses textes anarcho-lesbiens inédits vient d’ailleurs de sortir aux éditions… du Remue-ménage.
Qui est Anne Archet ? Personne ne l’a jamais vue. Elle refuse de paraître en public. Sur son site, elle dit : «Je me nomme AA et je suis une verbicruciste anonyme. Je croise les mots depuis que je sais que les mots peuvent se croiser. Enfant, je dessinais des grilles pendant que mes petits camarades griffonnaient des soleils et des maisons. Mais c’est à la puberté que caresser la case devint pour moi une obsession. […] Ma mère, inquiète de cette sale manie, consulta un médecin qui prescrit des activités plus saines pour une fille de mon âge, comme l’application de vernis à ongles sur les doigts de pieds […]. Évidemment, ma vie sentimentale en a beaucoup souffert. Je fus systématiquement ostracisée par les jeunes de mon quartier, qui m’affublaient de sobriquets tous plus vils les uns que les autres : io, uri, if, lo, eesti et même oc. La chance de ma vie fut de rencontrer une jeune cruciverbiste qui me redonna le goût de vivre […]. Je lui fis une cour assidue en lui dédiant des grilles passionnées, pleines de mots de douze lettres et de chevilles aux définitions folles. Depuis, nous formons un couple heureux, basé sur une saine complicité : je lui parle par énigmes et elle remplit les blancs».
Cet auto-portrait d’Anne Archet est faux bien sûr. Anne Archet ne vit pas en couple avec une fan de mots croisés. Anne Archet ne gagne pas sa vie en composant des grilles, même si cela fait vingt ans qu’elle en fait. «J’étais fan de Georges Perec et j’avais appris qu’il était verbicruciste. Monkey see, monkey do. Mais je n’en vends qu’une dizaine par année (bref, une misère), avoue-t-elle par email. Je préfère la plupart du temps les publier gratuitement sur mon blog, j’en fais un concours et ça me permet de faire de la promo pour mes bouquins.» Ses livres, téléchargeables en ligne, ne parlent que de sexe. Avec des filles. Avec des garçons. Anne Archet n’est pas regardante. Pourvu que ses partenaires aient un cerveau. Pourvu qu’ils aiment les mots d’esprits. Ses grilles de mots croisés le disent assez pour elle : c’est bien beau de baiser, encore faut-il savoir jouir.
Fin octobre, les éditions du Remue-Ménage ont publié Les Carnets écarlates qu’Anne Archet présente comme «le meilleur de moi-même, mon moi profond, l’essence de mon être – et je vous prierais de ne pas vous servir de mon moi profond comme sous-verre, mon âme est déjà assez tachée par le vice pour en plus se retrouver avec des cernes de boisson.» En voici quelques extraits.
Les Carnets écarlates d’Anne Archet, éd. du Remue-Ménage.
Anne Archet
http://flegmatique.net
http://archet.net
http://gazette.archet.net
Loin de se reposer sur ses lauriers, l’équipe de la Nuit Élastique innove et innove encore ces dernières années. C’est le cas particulièrement avec l’organisation d’une soirée fétichiste et BDSM dans un lieu nouveau et au concept plus ambitieux, rebaptisée pour l’occasion la Nuit Extraime.
Au-delà du concept déjà très apprécié depuis plusieurs mois d’organiser la soirée sur deux niveaux (un niveau lounge, cosy, shibari et confortable et un autre centré autour de la piste de danse electro-techno) viennent s’ajouter pour la Nuit Extraime : plusieurs vidéo projections au lieu d’une, des expositions de photographies fétichistes, des shows, défilés de mode fétichiste et performances BDSM sur scène mais également un bar à cocktails en plus du bar classique et même un restaurant (cuisine italienne) ouvert toute la nuit.
Pour l’occasion, la soirée ne se déroulera pas cette fois-ci sur une péniche ou un bateau amarré sur la Seine mais dans un lieu divisé en trois espaces : l’accueil avec le stand de la boutique Fetish-Up et le petit espace de restauration, l’espace lounge avec les spécialistes du shibari (Cordélia, Yoroï Nicolas et JM Bond), portique de suspension, vidéo projection, musique douce et les expositions photos (ArtAlb, Paradoxal Studio, Rik-Art et Francis Loup) et, enfin au sous-sol, les shows, défilés et performances de 20 heures à minuit (avec Fetish-Up, VDrey, Vintage…) puis jusqu’à l’aube les DJ’s Plexe Perver, Jonathan et Francis Loup.
Bref, un bond important et ambitieux vers une soirée plus intense, plus artistique, plus variée tout en conservant l’esprit convivial et festif qui est la marque de fabrique de la Nuit Élastique. Voilà un programme courageux qui mérite d’être encouragé et soutenu en cette période de crise et morosité ambiante, la Nuit Extraime mise sur la création et la nouveauté même si tout ne sera peut-être pas parfait malgré le travail intense de préparation investi dans cette soirée. Un effort que nous ne pouvons que soutenir et encourager afin que l’expérience se poursuive et s’améliore au cours de l’année 2015.
Date : samedi 13 décembre 2014
Horaire : de 20h00 à 05h00
Adresse : Les écuries de Joséphine – 29 rue Saint-Lazare – 75009 Paris
Plus d’informations, tarifs, prévente des tickets, photos, programme et plan d’accès :
www.nuitextraime.com