Emilie Jouvet est une photographe et réalisatrice qui s’intéresse de près à la scène underground « Queer ». Le terme signifie littéralement « bizarre » en anglais, et il réunit sous une bannière des personnes prônant des sexualités alternatives où le genre et la normalité ne sont plus définitivement fixés. Mi-hommes, mi-femmes, ces mutants sont souvent des féministes pro-sexe, des activistes fiers de leurs goûts et pratiques sexuelles excentriques.
Pour son deuxième long-métrage, Emilie Jouvet a suivi une troupe de sept filles en tournée à travers l’Europe, pour y donner des représentations de leur spectacle appelé Queer X show. Wendy Delorme, Judy Minx, Mad Kate, Madison Young, Sadie Lune et Dj Metzgerei font partie de l’aventure. Chacune d’elle apporte à sa manière une contribution à l’édifice queer.
Leur point commun est l’acceptation de leur sexualité différente, alternative, bizarre. Chacune a ses propres goûts et spécialités (l’une est exhibitionniste, l’autre est une soumise). A travers leur spectacle, elles tentent de convaincre le public que le sexe n’est ni sale, ni tabou, malgré ce que nous inculquent les institutions, la religion ou l’éducation.
Une des performances les plus marquantes concerne Sadie Lune, qui propose aux spectateurs de venir examiner son col de l’uterus à l’aide d’une lampe de poche. Le public fait la queue pour jeter un coup d’œil à travers le speculum et voir ce que l’on ne voit pas habituellement, si ce n’est dans le cadre d’un examen gynécologique. Par là, la performeuse entend montrer que ça n’a rien de grave ni de honteux.
Le film met en avant le spectacle, et montre la succession de performances artistiques tournant toujours autour du sexe, de la nudité, ou de l’homosexualité, avec parfois un brin de BDSM. Mais Emilie Jouvet montre également l’envers du décor : la préparation du spectacle, les divers hébergements (parfois pourris), la vie sur la route et dans le minibus, ce qui se passe en coulisses. Elle nous donne ainsi une idée des motivations de chacune et en profite au passage pour montrer leurs relations très libertines. Les membres de la troupe n’hésitent pas à s’envoyer en l’air si le besoin s’en fait sentir !
Ce que l’on retiendra du documentaire/spectacle, c’est le côté exubérant des filles. Tout se fait dans la bonne humeur et avec une complicité exceptionnelle. Elles mettent toute leur énergie à nous convaincre que le sexe peut être positif, et l’on ne peut finalement qu’adhérer à leur enthousiasme et leur point de vue sur le sujet.
Too much pussy est disponible en dvd chez Solaris Distribution.