HBO attaque la rentrée avec une nouvelle série de huit épisodes qui retrace l’essor de l’industrie adulte aux US : The Deuce, une création signée David Simon (The Wire, Treme…). Après avoir bien fait monter la sauce, la chaîne diffusera le pilote le 10 septembre, et les Français pourront le retrouver dès le lendemain sur OCS City. Le Tag l’a visionné en avant-première.
NYC, 1971, l’Amérique de Nixon. Dès les premières images, le décor est posé : urbain, funky, populaire. Treat Her Like A Lady de Cornelius Broth, tube R&B cette année-là, jaillit du bar de nuit où Vincent Martino – James Franco – sert des cocktails sept jours sur sept. « Vinnie » a un frère jumeau criblé de dettes, Frankie ; il prend les coups pour lui. Et une femme qui passe son temps à picoler et jouer au billard avec d’autres hommes, Andrea. Il ne va pas tarder à tout plaquer pour lancer son propre business.
Autour de Vincent, s’étend une galaxie de voyous en tout genre. Prostituées, maquereaux, dealers, flics borderline. Parmi eux, il y a Candy et son look de Marilyn Monroe – Maggie Gyllenhaal – qui, contrairement à ses camarades de trottoir, offre ses services sexuels en toute indépendance. Ou encore C.C., un proxénète pervers narcissique en quête de nouvelles recrues. Ils ne sont pas lisses, voilà de vrais anti-héros qu’on a envie de suivre dans leurs dérapages.
The Deuce construit ce paysage mafieux avec un sens de l’esthétique aiguisé. La bande originale est délicieuse – au générique, résonne déjà Don’t Worry de Curtis Mayfield. Les lumières colorées de Times Square repeignent les visages et les corps d’un New York luxurieux et populaire. Les costumes, les regards, la ville transpirent le sexe, omniprésent. On se glisse souvent dans la peau du voyeur, enfermé dans les chambres d’hôtels miteux, témoin de passes et de confidences. Les seins et les culs ne sont pas cachés derrière les draps pudiques chers au cinéma américain, on les voit, et l’on voit aussi, furtivement, des morceaux de bites en érection.
Comme un premier rendez-vous, le pilote d’une série est décisif parce qu’il donne le ton. Celui de The Deuce est vraiment prometteur. On a hâte de découvrir comment Vincent, Frankie et Candy vont vivre l’émergence du porno mainstream tout en menant leurs petits trafics.