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Vendredi 12 juin, l’Assemblée Nationale examinera en seconde lecture la proposition de loi visant à renforcer la lutte contre la prostitution. Bien que supprimée du texte par le Sénat, la mesure visant à pénaliser nos clients a été réintroduite par la commission spéciale chargée de l’examen de cette loi, et a de fortes chances d’être votée. Depuis 3 ans, nous subissons un chantage odieux consistant à conditionner l’abrogation du délit de racolage à la pénalisation des clients. Or, à l’instar de très nombreuses organisations et institutions nationales et internationales, d’ONGs, d’associations de santé (1), nous dénonçons avec force toute mesure de répression du travail sexuel, qui, loin de nous aider, nous fragilise et nous précarise davantage. Aucune de ces formes de répression n’est acceptable et nous ne céderons pas.
Nous exigeons :
Pour toutes ces raisons, nous serons rassembléEs :
Jeudi 11 juin 2015 – 14h – Devant l’Assemblée Nationalehttps://www.facebook.com/events/486874871486539/
NI PROXOteS, NI PATRONneS, TRAVAIL SEXUEL LIBRE!
(1) http://strass-syndicat.org/manifeste-contre-la-penalisation-des-prostituees-et-de-leurs-clients/
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« Prostitution: Non à la pénalisation – On veut des putains de droits! » premiers signataires : Grisélidis, Médecins du Monde 31, Aides 31, le Planning Familial 31, Act Up Sud Ouest, la Case de Santé, le STRASS, Arc En Ciel, Santé Active et Solidaire, Faire Face, Homosexualités et socialisme, l’Ebranleuse et Afrique Arc-en-ciel.
TOULOUSE : Vendredi 12 juin 2015 – 17h – Esplanade François Mitterrand (Métro Jean Jaurès)https://www.facebook.com/events/1024139017597695/
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La luminosité du sous-bois déclinante nous permet de trouver, un peu hésitants, notre chemin.
Mon sens assuré de l'orientation, aidé du plan du parc nous permettent de nous en sortir sans faux pas.
Missdactari constate avec une légère inquiétude qu'il n'y a effectivement aucun balisage lumineux pour notre retour.
Je sais sa nature plus ou moins aventureuse selon les domaines.
Aussi je cède volontiers à sa demande de vérifier que le matériel d'éclairage qu'on nous a confié fonctionne.
Nous croisons ça et là quelques installations hébergeant oiseaux, batraciens et rongeurs, ainsi que des reproductions géantes d'animaux disposées sur le parcours.
Notre chemin nous ramène à la civilisation, via la ferme puis le grand bâtiment ou nous prendrons le dîner.
Celui-ci jouxte une immense plaine se prolongeant d'une vaste étendue d'eau. On distingue juste sous l'horizon la lisière d'un bois.
D'après le plan cette partie du parc abrite des ours, mais nous n'aurons pas l'occasion de les voir durant notre séjour.
Semblable à un documentaire animalier sur la savane, la plaine qui nous fait face grouille du mouvement de nombreux animaux, principalement des cervidés.
Le dîner étant à heure fixe, nous rejoignons la salle de restaurant sans tarder, et constatons avec plaisir que nous pouvons de notre table continuer nos contemplations.
Les cerfs, daims et mouflons sont habitués à la présence de l'homme, n'hésitant pas à approcher les promeneurs, ou venir sous nos fenêtres.
La carte nous rappelle que nous sommes dans le pays de la mirabelle, y compris en ce qui concerne l'apéro.
Le menu qui nous est proposé, à défaut d'être typique de la région lorraine, est bien agréable.
Nous profitons tranquillement de notre repas, la grande salle de restaurant n'étant occupée que part les quelques couples ou familles qui occupent un logement pour la nuit.
D'ailleurs, le jour décline à mesure que nos estomacs se remplissent, et nous ne voyons bientôt plus rien de la grande plaine aux cervidés...
Sans hâte, mais impatients de regagner notre repaire, nous finissons notre repas et vérifions que notre éclairage de fortune fonctionne, avant de nous lancer sur les traces du chemin du retour.
Celui-ci s'avère être une véritable expédition... en effet aucune partie du parc n'est éclairée ni balisée la nuit.
Je fais appel à ma mémoire topographique et à l'image de la carte du parc pour nous orienter.
Missdactari ne semble pas du tout à l'aise et je tente de la rassurer de mon mieux, tout en restant attentif au moindre détail qui pourrait indiquer que nous faisons fausse route.
Les bruits de la forêt mêlés à la faible lumière dont nous disposons donnent une ambiance pesante digne d'un film d'horreur.
Sans faux pas, et soulagés d'arriver à bon port, nous regagnons notre antre, illuminé par les éclairage intégrés au sol extérieur.
Nous prenons rapidement nos quartiers, et nous débarrassons de nos manteaux, lanternes et lampes torches.
Je suis tenté d'essayer l'éclairage led dont on nous a vanté les mérites, et me saisis de la télécommande.
Celle ci pilote plusieurs bandeaux lumineux dont on peut changer les couleurs à loisir... 1.
Après quelques minutes à jouer avec les ambiances lumineuses dans divers endroits du lodge, je propose de profiter de l'ambiance nocturne avec un éclairage rose tamisé dans un le jacuzzi.
Frileuse, Missdactari propose une autre alternative : nous avons un beau lit double avec une épaisse descente de lit à tester, d'autant qu'elle a amené quelques accessoires.
Ayant choisi un éclairage adapté, nous tournons autour du lit quelques minutes, et procédons à un effeuillage sans hâte.
Nous nous apercevons que notre accessoire principal, qui n'est autre que l'indétrônable Fairy, n'est pas suffisamment chargé et risque de nous lâcher en pleine action.
Devant cette inacceptable perspective, nous le branchons sur secteur en vérifiant que la longueur de câble ne sera pas un obstacle (merci les prises sous les tables de nuit).
Une fois nus sur le lit, la miss me donne sa vision des choses : une préparation comme je sais les lui prodiguer, ensuite il s'agira d'aller droit au but pour un maximum de plaisir en en minimum de temps...
Séduit par l’enchaînement, j'allonge la belle en travers du lit, m'assure de son confort, et je prend place entre ses cuisses.
Je commence par embrasser puis titiller du bout de ma langue son clitoris encore sage. Je donne quelques coups de langue brefs et appuyés, ce qui ne tarde pas à le faire réagir avec vigueur.
Relâchant mon étreinte buccale, je commence à laper, nonchalant, partant de son œillet jusqu'à son clitoris, dessinant tous les reliefs de son intimité au plus près de ma langue.
Chaque passage révèle plus encore le gout délicat de la cyprine qui commence à imprégner tout le fruit défendu.
Il me vient alors une idée : elle m'avait parlé il y a quelques temps d'un homme qui l'avait léchée en posant sa langue à plat tout le long de son intimité.
Cela lui avait fait beaucoup d'effet, mais il manquait quelque chose pour que ce soit totalement satisfaisant.
Aussi je m'aventure à plaquer le centre de ma langue sur son clitoris bien dégagé, pendant que le bout titille juste au dessus de l'entrée du vagin.
C'est à croire que ma langue a exactement la forme et la longueur requises... je parviens à la faire onduler assez facilement de façon à produire de lentes caresses appuyées sur son bouton.
Je m'interroge sur les sensations produites, mais un vif soupir emplit de surprise ne me laisse aucun doute.
Ce n'est qu'une question de secondes avant que la miss ne réclame son dû... mes "Uniques" sont à portée de main, et je m'assure d'être prêt à l'assaillir à tout moment.
Suspendu à sa voix encore quelques secondes, le "prends moi" vient sonner l'heure de la chevauchée.
Je libère pour un bref instant mon étreinte polymorphe : mes mains qui étaient encore à l'instant enroulées fermement entre ses cuisses, vont bientôt enserrer sa taille.
Alors que Missdactari m'offre la plus belle vue sur sa croupe, je m'approche et m'équipe de la coiffe phallique Unique de rigueur.
Le jeu est clair : pas de quartier... je m'enfonce donc d'un trait au plus profond d'elle et perçois son gémissement dans un souffle.
Je me tiens immobile, elle se saisit alors du Fairy et le rapproche de son entrejambe.
Mains entre les cuisses, épaules à plat sur le lit, sa cambrure est à se pâmer.
Mon bas ventre ajusté contre ses fesses, je me sens l'emplir de bien belle manière.
Elle plaque le jouet rose et blanc sur son intimité, et enclenche de suite la vitesse maximum.
J'assène immédiatement les premiers coups de boutoirs, réguliers et vigoureux, ne prenant aucune précaution pour ménager ma partenaire.
Plutôt que la cadence, je privilégie l'amplitude du mouvement, et la force de chaque coup de rein.
J'accélère progressivement le mouvement... je veux que son plaisir soit maximal, absolu et inévitable.
Sa voix se fait rapidement entendre, laissant deviner avec quel galop s'approche l'orgasme
Ses cris de plus en plus enlevés, sa lubrification abondante m'encouragent, je ne m'autorise aucun répit et me dévoue tout entier à ma noble entreprise.
Serrant ses hanches avec force, pilonnant son intimité avec détermination, je me sens tel une fucking machine prête à la transpercer.
Un dernier gémissement rauque, teinté d'étonnement, d'émerveillement même, précède le bouquet final.
Ses cris emplissent le lodge, tandis que je maintiens l'effort tel le sprinter qui vient à peine de franchir la ligne d'arrivée.
Sa longue plainte m'évoque celle des loups qui sont juste là, dehors.
Elle se relâche, terrassée par notre accouplement animal, laisse aller le jouet et semble à demi-absente, le souffle court.
Son expression est à la frontière entre le fou rire et les larmes... elle se tourne lentement sur le côté, comme si elle était blessée.
Dans le mouvement, j'aperçois son intimité indécente, outragée et outrageante, trempée par l'excitation aussi subite qu'intense.
Je profite de l'accalmie pour reprendre mon souffle, mon érection revient demander son reste.
La belle récupère vite, et je sais qu'il ne faudra pas attendre bien longtemps pour que je ne puisse à nouveau coulisser en elle, et atteindre à mon tour le nirvana.
Le regard vague mais bienveillant, elle se tourne sur le dos.
"Bon lapin 2 et après dodo" me souffle t-elle, pour me faire comprendre qu'à ce régime là, il n'y aura pas de second round, victoire par KO.
L'assaut l'a laissée accueillante, et je ne prends, une fois de plus, aucune précaution particulière pour la pénétrer.
Enthousiasmé par nos effusions précédentes, je me focalise sur mon propre plaisir.
Ma langue va à la rencontre de ses seins, qu'elle saisit et me présente, pendant que j'ondule sur elle et profite des sensations voluptueuses de la pénétration, dont j'adapte la cadence à ma guise.
Je m'abandonne et laisse monter cette sensation qui pointe sur la couronne de mon gland, presque imperceptible... elle s'étend progressivement, comme par petits cercles concentriques, à toute la verge.
Cette sensation, par je ne sais quelles circonvolutions m'emmène, grandissante, vers un délicieux plaisir.
Le plaisir me gagne tout entier et se transforme en ras de marée, je suis au paroxysme de la rigidité.
La jouissance me submerge tandis que j'assène à la belle tel un baroud d'honneur, quelques derniers vigoureux coups de bassin.
Je sens ma semence s'écouler et tenter de la rejoindre.
Immobile pour quelques instants, terrassé, je profite de ces quelques secondes de grâce post-orgasmique, celles où la plénitude prend tous ses droits.
Ma tête se pose au creux de son épaule, je bredouille quelques mots.
Nos corps s'éloignent un peu, je m'allonge à demi sur elle, me positionnant de façon à accéder à sa poitrine, pour la caresser et en jouer avec la pointe de ma langue, mes mains la parcourent.
La nuit est déjà bien avancée, il n'y aura effectivement pas de combattants pour un second assaut ce soir.
L'appel de la couette nous fait sortir de notre tendre torpeur, nous avons envie de nous mettre au chaud, de profiter du confortable lit pour un repos bien mérité.
Le contraste entre le confort de notre lodge, et l'isolement du sous-bois est plaisant.
Je profite à plein de cet environnement loin du tumulte des hommes, proche de la nature, parmi les loups, fatigué et béat.
Le sommeil ne tarde pas à m'emporter avec douceur...
Jusqu'à ce qu'un bruit métallique et sourd m'en sorte en sursaut.
je suis vite en éveil... nous sommes en forêt, nos plus proche voisins sont loin, personne n'a rien à faire ici.
Alors d'où vient ce bruit, qu'est ce qui peut bien cogner à ce point ?
De nouveau, ce bruit inquiétant... se pourrait-il que quelqu'un rode et tente d'accéder au lodge ?
N'étant pas sujet au stress, surtout la nuit, je tente de réfléchir et de déterminer la cause de ce bruit.
Ca cogne, encore... fort, sourd. Y a t-il un souci dans le parc, vient-on nous évacuer ?
Un autre hôte qui se serait trompé de logement ?
Ou... quelqu'un sur le toit ? En tendant l'oreille il me semble que c'est de là que vient le bruit.
J'entends le vent souffler fort dehors, alors qu'il était quasiment inexistant dans la soirée.
Nous sommes en pleine forêt, l'explication est fort simple : quelque chose tombe des arbres et vient percuter le toit métallique.
Les bruit se poursuivront ainsi un moment, et à mon grand étonnement, ils ne semblent pas perturber missdactari.
Son sommeil est d'ordinaire léger, mais pas ce soir... je retombe moi aussi dans les bras de Morphée, songeant au programme du lendemain.
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Flux RSS fourni par Libertin Goormand
Billet : Nature Sauvage (Ébats Crépusculaires)
Lorsque les psychosociologues évolutionnistes étudient les mécanismes de la séduction, ils ont souvent tendance à conclure que l’homme est «bête» parce qu’il se laisse guider par quelque chose qui paralyse l’intelligence. Leur vision simpliste et négative des relations amoureuses fait toujours des émules. Pourquoi ?
Etre «ivre d’amour» est une métaphore courante dans notre culture qui assimile souvent l’attirance sexuelle ou sentimentale à une perte momentanée de raison… L’alcool induit un état second à quoi on a souvent comparé le désir. Il rend fou. Il fait sauter les inhibitions. Il pousse les gens à faire des choses que la société réprouve. Bref, on n’est plus tout à fait le maître de soi-même lorsqu’on a bu ou lorsqu’on a très envie de l’autre. C’est peut-être la raison pour laquelle les discours élaborés par les écoles issues de la «psychologie évolutionnaire» passent comme une lettre à la poste dans les médias… et dans les esprits. C’est comme si ces discours relevaient du bon sens. Que disent-ils ? Que les êtres humains ne sont plus lucides dès lors qu’on les confronte à des images de partenaire sexuel(le) potentiel(le). Les hommes, en particulier, auraient la curieuse propension de trouver très attirantes des femmes présentant les signes d’une plus grande fertilité et surtout d’une plus grande «disponibilité» sexuelle, car c’est ainsi qu’on décrit celles qui ressemblent à des bimbos décérébrées – la bouche entrouverte, l’œil bovin – avec un coup dans le nez.
L’homme prédateur obsédéDans un article de 2012, intitulé «Les hommes trouvent-ils les femmes plus attirantes quand elles ont l’air abruti ?», et qui porte comme sous-titre «Oui, si on en croit une nouvelle étude» (écrit par la journaliste Jesse Bering, traduit par Peggy Sastre), il est ainsi possible d’apprendre que lorsqu’on présente la photo d’une fille ivre à un étudiant américain, il la trouvera beaucoup plus désirable (pour un coup vite fait) que la fille sobre de la photo d’à-côté. Que doit-on en déduire ? A priori, l’explication est simple : l’alcool favorise le sexe. On «tire» le vin. Il nous fait faire des «saillies»… Il me semble normal que l’étudiant américain préfère la femme dont l’état d’esprit, rendu euphorique, sera le plus en phase avec son désir. Mais pour l’équipe de Cari Goetz, étudiante de troisième cycle de l’université du Texas (Austin), qui a conduit cette étude, l’explication va bien au-delà de ce simple raisonnement. Goetz pense en effet que si l’ivresse rend une femme attirante, c’est parce que l’homme est un prédateur obsédé par le désir d’inséminer toutes les femmes possibles, sans avoir à négocier avec elles: il ne veut pas assumer la paternité, car cela suppose devenir monogame. Il veut juste qu’un maximum de femmes soient enceintes de lui et qu’elles le laissent copuler à tout vent. Cari Goetz appelle cela la «stratégie reproductive à court terme», une expression savante pour dire que le cerveau de l’homme se situe dans ses testicules. Ou bien le contraire.
Pour Goetz (comme pour l’immense majorité des chercheurs venus des écoles de pensée «fonctionnalistes») l’adage commun qui assimile l’homme à une «tête de nœud» se vérifie. Aux yeux de ces chercheurs, l’homme n’est qu’un prédateur sexuel, conçu dans un bain d’hormones, prédéterminé par son cerveau et ses glandes à choisir des proies femelles dans le seul but (fonctionnel donc), de les féconder en ayant l’assurance qu’elles élèveront et protègeront sa descendance… Et si leurs thèses alambiquées, absurdes et rétrogrades trouvent un écho si favorable auprès du grand public c’est probablement parce que le désir, dans notre culture, est toujours considéré d’un œil méfiant comme une forme de dépossession. Sous l’effet de l’excitation ou de l’éthanol, les êtres ne sortent-ils pas de la réserve à laquelle ils sont d’habitude tenus ?
ἐνθουσιασμόςL’amour rend bête. Le sexe aussi, comme le vin. Et cette trilogie, dont l’origine remonte aux plus anciens écrits de l’antiquité, est à ce point gravée dans nos esprits que nous ne sommes même plus capables de distinguer les discours qui exploitent cette métaphore de l’ivresse. Lorsque les Grecs chantaient les effets sublimes de l’alcool sur la libido et sur la raison, ils faisaient surtout l’éloge de son pouvoir : l’alcool et le désir rendent l’humain semblable aux dieux. Le poète athénien Aristophane (445-385 ou 375 av. J.-C.) le disait en ces termes : «Que le vin est doux à boire, ce lait d’Aphrodite» (1), louant l’effet conjugué du boire et du baiser. Dans un livre consacré au couple Eros Bacchus, l’historienne Anne-Françoise Jaccottet explique : «Le vin tout comme l’amour prennent littéralement possession des êtres, leur instillant une folie que les Grecs nomment mania, et qui les engage tout entiers sur des chemins qui ne sont pas ceux de la raison et des comportements usuels. Délices ou souffrances, souvent indissolublement enchevêtrées, unissent Dionysos et Aphrodite. C’est par le terme d’enthousiasme (ἐνθουσιασμός /enthousiasmos) que les Grecs expriment cette entrée du dieu dans l’être humain, cette prise de possession et de contrôle de l’homme par le divin ; enthousiasme, dans son sens antique, qui peut élever aux plus belles choses comme mener aux pires dérives».
Bien qu’il repose sur la même association d’idée entre désir et aliénation, le discours des Grecs antiques est donc très différent de celui de Cari Goetz. D’un côté, l’«enthousiasme», la «manie» sacrée qui ébranle votre être à la manière d’une transe. De l’autre, La «stratégie évolutive», à l’œuvre dans nos mécanismes cérébraux qui nous pousse à échantillonner les femelles les plus aptes à mettre au monde nos rejetons, SIC (2)… Les deux discours ont beau se résumer en une phrase –«l’amour rend bête» –, il y en a des deux qui n’est pas très… enthousiasmant.
A LIRE : Eros Bacchus, l’amour et le vin, éditions Humus.
POUR EN SAVOIR PLUS SUR L’IMPOSTURE EVOLUTIONNISTE : Nos amours sont-elles génétiques ?, L’infidélité, c’est mâle ?, Idée reçue : l’homme demande, la femme refuse, Les hommes sont plus attirés par les cruches ?, La culotte peut-elle être chaude et la tête froide ?, Les femmes préfèrent un homme plus riche qu’elles, etc.
NOTES
(1) ἡδύς γε πίνειν οἶνος, Ἀφροδίτης γάλα (hèdus ge pinein oinos, Aphroditès gala). Aristophane, fragment 596.
(2) Ces mécanismes perpétueraient, à notre corps défendant, une «logique évolutive» propre à l’espèce et inscrite dans nos gènes… C’est en tout cas ce que prétendent les chercheurs issus de l’école de la psychologie évolutionnaire et fonctionnaliste datant des années 1880. Leurs théories plus que douteuses, inspirées des travaux de Darwin, sont très controversées en France et font pourtant font flores auprès du grand public.
ILLUSTRATION : Eros Bacchus, l’amour et le vin, éditions Humus, Lausanne.
Maria Beatty commande un verre de vin avant d’égrener ses confidences. Blonde au regard d’ange bleu, elle a tourné son premier film en 1989. A cette époque, le féminisme pro-sexe commence à grignoter la grosse pomme, et Maria suit de près le mouvement qui se déclare avec Judith Butler, Carol Queen ou Candida Royalle. «Il y a aussi une posture politique dans mon travail», lance-t-elle. «En montrant comment les femmes peuvent disposer librement de leur corps, je témoigne de cette prise de pouvoir.» Avec l’actrice Annie Sprinkle, elle a réalisé un film pédagogique, «Sluts and Goddesses» (1992) qui prône l’empowerment et la liberté sexuelle. «Il y avait un besoin d’exprimer quelque chose par le corps, une énergie qu’il était impossible d’ignorer à New York. Je fréquentais The Hellfire et Pandora’s Box, des clubs où s’organisaient des soirées BDSM pour les filles.» Au même moment, elle pose ses valises au Chelsea Hotel. Elle y tournera «The Black Glove» (1996), un film culte dans lequel elle se soumet aux désirs de Maîtresse Morgana. «J’adore être malmenée dans tous les sens par de magnifiques créatures», dit-elle avec malice. «Mais on le sait tous, la soumission ce n’est ni plus ni moins que la domination suprême!» Il y a d’ailleurs un besoin obsessionnel de contrôle chez elle. De l’image au son, Maria maîtrise tout d’une main de fer… dans un gant de latex.
360° – Comment est né le projet du film, The Black Widow?
Maria Beatty – «The Black Widow» est un film assez cathartique. J’ai perdu plusieurs personnes de mon entourage ces deux dernières années, et notamment mes parents. Alors, j’ai eu envie de réaliser un travail sur les liens entre la mort, le deuil et l’érotisme. Ça m’a permis de traverser ce tunnel, c’était une sorte de convalescence. D’ailleurs maintenant je suis en pleine forme. Et puis à Paris, j’ai quelques French lovers qui sont fantastiques, donc je n’ai plus de chagrin!
– Pourquoi avoir utilisé des symboles religieux, comme lors de la fessée avec un crucifix?
– C’est une métaphore irrévérencieuse et provocatrice. C’est la première fois que j’utilise ces motifs qui sont assez évidents dans le SM, mais là, ça fonctionne bien. Ces icônes ont un pouvoir totémique et je trouve que ça va bien avec l’idée de l’outrage, de la torture…
– Beaucoup de vos films sont muets…
– Oui, je trouve que l’absence de dialogues crée un mystère, une atmosphère étrange qui laisse une plus grande part d’interprétation au spectateur. Ça laisse la porte ouverte à l’imaginaire. Mais il y a toujours un gros travail de sound design. Les reliefs, les textures, la musique renforcent l’émotion, les sensations. Là, j’ai voulu une musique très mystique, qui donne le sentiment de s’élever.
– Qu’est-ce que signifie «Erotic Noir»?
– Je trouve que c’est le terme qui décrit le mieux mon travail, même si parfois j’explore aussi des pratiques plus hardcore entre filles, comme dans le film Post Apocalyptic Cowgirls. Celui-là c’était un peu mon côté punk, grunge… The Black Widow est plus onirique, plus sensuel, c’est le versant gothique. Tout dépend de l’humeur.
– Quel est votre type de femmes?
– Je les aime félines et froides, calculatrices et subversives! Il faut qu’elles te donnent le sentiment d’être une toute petite chose.
– Et comment dirigez-vous vos actrices?
– I have a casting couch! (Rire). Les filles travaillent au feeling, je ne fais jamais de répétitions. Il y a une grande part d’improvisation, de spontanéité. Donc forcément pour que ce soit bien, il faut qu’il y ait de la complicité et une certaine alchimie entre elles.
– Quels sont vos projets?
– En ce moment, je tourne un film avec des performers transgenres, gays et lesbiennes. J’ai été inspirée par «Le Cuisinier, le voleur, sa femme et son amant» de Peter Greenaway. Il y aura une scène de banquet, avec orgie de nourriture et d’alcool. C’est une bacchanale qui montre comment le désir peut s’exprimer à travers la gourmandise, le goût des autres, voire l’anthropophagie. Autrement, je retourne à New York dans un mois pour une scène de bootcamp. Et ça c’est très politique pour moi! Parce que c’est nouveau de montrer des femmes en chaleur dans un camp militaire.
– Quelle est l’atmosphère à New York en ce moment?
– C’est la terreur! La peur du terrorisme. L’Amérique a besoin de changement. Hillary Clinton sera probablement la première femme présidente. En tout cas, elle a une bonne équipe de campagne… Son mari? (Rire). Un film avec Hillary Clinton et Marine Le Pen, ce serait hot, non? Mais laquelle des deux dominera l’autre, telle est la question…
The Black Widow, 2015 avec Aj Dirtystein, Ardiente de la Huerta, Yumie Volupte et Rosebutt musique de Charly Voodoo Plus d’infos: bleuproductions.com
Il y a vingt ans, le 4 juin 1995, plus de huit cent femmes croyant à l'urgence d'agir contre l'appauvrissement des femmes terminaient un périple de dix jours sur les routes du Québec.
- Féminisme - Rapports femmes/hommes, masculinisme, stéréotypesLe 20e anniversaire de la marche des femmes contre la pauvreté "Du pain et des roses" a été souligné le 6 juin 2015, dans le cadre d'un émouvant et stimulant pique-nique de retrouvailles, dans le Jardin de l'Assemblée nationale.
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