Le référendum lancé par l’équivalent slovaque de la Manif pour tous a échoué. Aliancia za Rodinu (Alliance pour la famille) avait récolté 400’000 signatures en faveur d’un référendum d’initiative populaire. Le texte portait sur la définition du mariage comme l’union d’un homme et d’une femme, l’exclusion de l’adoption par des couples de même sexe et la possibilité de soustraire ses enfants à l’obligation de suivre des cours d’éducation sexuelle. Le mouvement avait aussi tenté de demander la restriction de tout avantage social ou fiscal aux seuls couples hétérosexuels mariés, mais cette proposition avait été jugée anticonstitutionnelle.
Selon des résultats quasi définitifs, le «oui» aux trois objets a dépassé les 90%. Le problème, pour Aliancia za Rodinu, c’est que près de 80% des électeurs slovaques ont boudé les urnes. Dans la capitale, Bratislava, la participation a été de moins de 17%. Pour être validé, le référendum aurait dû mobiliser au moins la moitié du corps électoral.
Appels à l’abstention
C’est une victoire pour les opposants, notamment les défenseurs des droits des LGBT, qui avaient appelé à l’abstention – traditionnellement forte dans ce pays de 5 millions d’habitants. La campagne sur la menace du «lobby homosexuel» et l’«idéologie du genre» n’a guère passionné les foules, malgré le soutien du pape François, qui a salué publiquement le «combat courageux des Slovaques pour la protection de la famille». Il faut dire que l’enjeu était inexistant. Ainsi, la Constitution restreint déjà le mariage aux personnes de sexe opposé et aucun projet d’ouverture de l’adoption n’est à l’ordre du jour. La Slovaquie est l’un des pays de l’UE les moins avancés sur le plan des droits des LGBT. Au final, le scrutin aura coûté à l’Etat plus de 6 millions d’euros.