Elle a son magasin de meubles design et vintage. Elle organise les soirées Kill Your Idols. Elle a sa propre marque de papèterie. Elle est graphiste et conseillère en communication. Non, ce n’est pas une mauvaise copie de la série des «Martine» version urbaine. Et c’est une seule et même personne, une variante de la Trinité, la poussière en moins.
Pauline Martinet, sous ses airs calmes et nonchalants, turbine pour offrir ce qu’il y a de mieux et de plus pointu pour nos vies nocturnes: «Les soirées Kill Your Idols sont nées de mon envie de proposer une alternative. Faire des soirées rock pour les homos.» En septembre, c’était déjà la 40e édition, numérotée XXXX. Techniquement faux antiquement parlant, ce petit détail révèle la nature profonde de Pauline: «Je suis une fouteuse de merde, j’aime déranger, dans le bon sens du terme.» Cela va sans dire.
Insolence et ambition
Les soirées sont toujours pleines à craquer. Le secret? Ne pas se reposer sur ses lauriers, et proposer toujours du neuf: «Si tu donnes aux gens ce qu’ils veulent, tu ne sers à rien. Le but de ces soirées est de faire découvrir.» Et le Romandie où ont lieu ces soirées de débauches et d’excès, est l’endroit idéal: «C’est l’antichambre entre le squat et la boîte de nuit.»
Le slogan de sa boutique à Lausanne, Chic Cham, est «Educate your sofa». Une manière de dire qu’on peut prendre les gens par la main, en les brusquant parfois, pour leur montrer d’autres horizons. C’est l’esprit qui anime, voire possède, Pauline. Insolente elle l’est avec ses amis: «T’es beau mon salaud», lance-t-elle à une fille présente lors de notre rencontre. Toujours entourée, même lorsqu’il s’agit de rencontrer un journaliste pour lui tirer le portrait. Elle trouve le temps, le prend à bras le corps.
Plus tu fais, plus tu peux faire
Pauline met le changement au sommet de la pyramide. Chez elle, elle inscrit la phrase «Qu’est-ce qui aura changé dans six mois» sur ses gels douche, pour que, une fois vide, elle dresse la liste des choses qui se seront passées et changé sa vie.
Une question brûle les lèvres: «Non, je ne prends pas de drogue. J’ai toujours des gens qui me donnent un coup de main. Quand t’es pas angoissé, tu peux tout faire. Plus tu fais, plus tu peux faire.» Sans jamais se lasser.
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Sur les traces de Pauline…
Selon une estimation au doigt mouillé, son taux de travail doit avoisiner les 235%. Pourtant elle vit, elle s’encanaille, se détend aussi.
Boire un verre, elle trouve le temps. A Lausanne, rue des Deux-Marchés 13, niché dans un endroit calme au milieu de la ville, il y a la Couronne d’Or: «On peut y débarquer en pyjama sans être jugé. C’est comme à la maison.»
Elle mange aussi. Sensible au design du lieu lausannois, le Café des Artisans à la rue Centrale 13 est son fief gustatif : «Les patrons sont tellement accueillants qu’on se sent comme en famille. On y mange bien et pas cher, c’est la cantine idéale.»
Pour se couper du monde, c’est à Bâle qu’elle voyage, au Kunstmuseum: «Passer quelques heures sans téléphone et se perdre dans les sublimes œuvres des 15e et 16e siècles.»