34789 éléments (3251 non lus) dans 75 canaux
Les offres de SVoD dans le porno sont aussi vieilles que Netflix, il faut remonter en 1999 pour voir les premières plateformes porno proposer du contenu illimité contre un abonnement mensuel (ou « à la minute »). Malheureusement, qu’ils s’appellent Videobox, SkweezeMe (rip), Adult Rental ou Xillimité, aucuns de ces sites n’a réussi à convaincre le grand public comme le géant américain a su conquérir les foyers. Les raisons sont simples. Face aux tubes gratuits, les consommateurs n’avaient pas vraiment d’intérêt de payer pour des offres plus limitées et une expérience utilisateur (très) décevante. Seuls les fans de certaines productions pouvaient y trouver leur compte.
Depuis 3 ans, Pornhub s’acharne à mettre en avant – sur la majeure partie de ses plans de communication – son offre premium. Le site est truffé de publicités pour ce service…que peu de gens semblent finalement vraiment connaître. Pourtant, les habitués du site ont certainement dû voir apparaître de plus en plus de petites étoiles noires sur les vignettes, symbole d’une vidéo uniquement accessible avec un compte payant. Ont-ils poussé l’expérience jusqu’à s’abonner ? Le porte-parole du site nous parle de plus de 2 millions d’abonnés sans préciser le nombre d’utilisateurs actifs. Il était donc de mon devoir de fappeur de tester à nouveau l’offre.
La mise-à-jour d’une offre prometteuseJ’avais donc laissé Pornhub Premium en 2015 sur une bonne impression mais un manque flagrant de contenu et une façon très pénible de se désabonner. Entre temps, le site en version gratuite a changé sa homepage – dorénavant conçue comme une curation en temps réel des vidéos selon des critères assez malins –, introduit un algorithme de recommandation plus pertinent et surtout réussit le pari assez fou d’attirer sous son aile la sphère porno indépendante.
Si y’a la petite étoile, c’est que vous êtes sur du contenu premium. Ici mes chouchous de Strapless Dildo
En reprenant un abonnement à 9,99 € par mois, au premier abord, rien de nouveau. On retrouve une offre hybride qui vous permet de vous balader dans l’intégralité du site, sans publicité et sans avoir à switcher d’une zone à l’autre du site. Les vidéos qu’elles soient promotionnelles, issues du Pornhub Model ou Premium sont accessibles de la même façon. Seuls des petits macarons de couleur vous indiquent la nature de leur emplacement.
La résolution des vidéos monte parfois jusqu’à 4K et la qualité globale du site n’est plus bridée à 720p, ce qui est appréciable quand vous voulez admirer les courbures de Claudia Class en HD. Le contenu Pornhub Gay Premium est également accessible avec le même abonnement (ce qui n’était pas le cas pour Adult Rental par exemple). Petite nouveauté, le contenu VR fait aussi son apparition et part concurrencer les « Netflix du porn VR » qui fleurissent actuellement.
Lana Rodes en 4K devrait rapidement vous faire oublier l’internet de 2007
Au niveau de la recherche, le contenu spécifique à l’offre payante peut-être très rapidement sélectionné, une astuce toute simple qui change tout. Vous gardez votre usage habituel de recherche par tag, studio ou actrices, puis vous pointez le contenu premium qui vous plaît. Du coup, vous fappez sur du contenu légal, en entier, en qualité maximale avec une bonne réactivité du streaming. Petit plus et pas des moindres : on peut enfin arrêter son abonnement en un clic.
Jusqu’ici, rien de très neuf, mais attendez.
Un contenu riche, varié et sans publicitéSi je m’abonne à une offre premium, ce n’est pas pour avoir des fonds de catalogue en bonus. La puissance de Netflix est justement de pouvoir proposer un contenu exclusif de grand qualité. Sur Pornhub Premium, n’attendez pas encore d’avoir l’équivalent de Breaking Bad ou de Narcos sur le site, mais vous pourrez accéder à un catalogue de plus en plus massif issu de studios très variés et vraiment nombreux. Suffisamment important pour m’avoir enfin convaincu.
Chacun son fap, mais le mien se dirige à peu près partout. J’aime passer de Kink, à du porno indépendant, rebondir sur les boules des actrices chez Jules Jordan, faire un tour de pegging chez Lance Hart, collectionner les vidéos de Krissy Lynn, me rincer l’oeil chez Strapless Dildo puis finir dans une mare de squirt chez Girlsway. C’était sur ce point, le principal défaut de Adult Rental. Si vous étiez fan de gonzo, c’était la Mecque, sinon vous risquiez d’être déçu.
Aperçu de la chaîne premium de Owen Gray
Sur Pornhub Premium, vous accédez en moyenne à 50 et 100 scènes complètes par studio. Si vous aimez la diversité c’est largement suffisant car avec plus de 1000 studios déjà présents, vous aurez du mal à en voir le bout. Si vous rajoutez à ça les millions de vidéos disponibles sur le site (promotionnelles, issues de Pornhub Model ou… volées), vous avez devant vous l’offre plus complète disponible sur internet avec un prix aligné sur la concurrence mainstream (Netflix, Spotify, YouTube Red, Prime Video…).
Et si vous n’en n’avez jamais assez et que vous êtes riche, vous pouvez également vous abonner (par mois ou à vie) à du contenu partenaire de certains studios : Digital Playground, Hentai Pro, Brazzers, Fake Taxi… Et si vraiment, mais alors vraiment vous en voulez encore plus, vous pouvez aussi accéder à la VOD (sous forme de crédits) de certains partenaires (New Sensations, Team Skeet, Digital Sin…). Difficile de faire plus complet.
Une formule pour séduire l’industrieSi Netflix dépense une somme folle en production et en achat de droits, pour Pornhub, à part quelques fonds de catalogue qu’ils acquièrent de temps à autre, c’est à travers un partage de revenu qu’ils arrivent à attirer ces studios.
A droite les avantages du programme Viewshare en version premium. A gauche le programme partenaire pour la partie gratuite du site.
A l’image du Pornhub Model, le site propose aux studios et créateurs un partage des revenus au nombre de vues générées sur la partie premium (le programme viewshare). Avec un RPM (revenu pour 1000 vues) d’environ 45 dollars en 2017, Pornhub se targue d’être le site le plus généreux de l’industrie. Un taux qui est environ 70 à 100 fois plus important que celui pratiqué sur la version gratuite du site (financée par la publicité), qui tourne entre 0,35 et 0,70 $ pour 1000 vues.
Ce taux élevé fait qu’un studio qui n’a pas beaucoup de vues peut quand même espérer gagner des sommes intéressantes comparé au nombre d’utilisateurs actifs du site. Après avoir attiré la sphère indépendante et les modèles (parfois très engagés, comme Janice Griffith), c’est au tour de certains studios à première vue hostiles à la marque de rejoindre le programme : Jules Jordan, Jacquie et Michel, TrenchcoatX, Sweet Femdom…
Vers l’offre parfaite ?Publicité de 2015 qui prend tout son sens en 2018
Une expérience utilisateur très agréable, du contenu varié, de qualité et en (full) HD, de la VR, pas de pub, un abonnement de seulement 9,99 € par mois, une rémunération intéressante pour les studios…Serions-nous face à l’offre porno la plus aboutie du moment ? Vous allez sans doute croire qu’à force de parler de Pornhub, ils ont fini par nous racheter, mais je vais être très honnête avec vous : après 2 mois d’utilisation, oui, c’est la meilleure offre porno que vous trouverez sur Internet. N’en déplaisent aux grincheux qui voient dans le streaming le bouc émissaire des maux de notre société…
Il va falloir s’habituer à voir Pornhub dans le paysage du fap pendant encore très longtemps. Doit-on cracher dessus quand ils apportent le site qu’on attendait depuis si longtemps ? Devenu à la fois le Youtube et le Spotify du porno, Pornhub Premium n’a pour le moment aucun concurrent sérieux. Il manque juste la création de contenu unique et original pour rendre l’offre vraiment parfaite.
Je n’ai qu’un seul conseil à vous donner, goûtez-y.
Les luttes féministes ont permis de conquérir des droits et de progresser vers l’égalité entre les femmes et les hommes. Mais cette égalité est loin d’être effective.
C’est pourquoi la journée du 8 mars ne se « fête » pas et n’est pas la « journée de la femme » mais bien celle de lutte pour les droits des femmes ! Le 8 mars est une journée internationale de convergence de toutes nos luttes, celles des femmes d’ici et d’ailleurs.
Mercredi 07 Mars 2018Paroles blessantes, propos déplacés, gestes brutaux, manque d'empathie, actes réalisés sans explications ni consentement, absence de prise en compte de la douleur... De plus en plus de femmes racontent les maltraitances et violences vécues lors de leurs suivis gynécologiques, de leurs IVG et de leurs accouchements. Comment expliquer ces pratiques ? Les faire changer ? Comment les femmes peuvent elles se réapproprier leurs corps, leur santé ?
Un podcast à soi par Charlotte Bienaimé, le premier mercredi du mois. En partenariat avec le mensuel Causette.
Avec :
- Lucile Ruault, docteur en science politique à l'université de Lille.
- Marie Hélène Lahaye, auteure de « Accouchement : les femmes méritent mieux ». (Michalon)
- Marina Salomé, sage-femme
- Rina Nissim, naturopathe
- Les membres du groupe contre les violences gynécologiques près de Manosque et Elise
Lectures :
- « Tout va bien se passer » Maïa Brami
- « Les monologues du vagin » Eve Ensler
- « Sorcières, sages femmes et infirmières » Barbara Erenreich et Deirdre English.
Remerciements : Aurélia Leuscher - Isabelle Cambourakis
Liens :
- Association Pour Une meuf
- Editions Mamamelis de Rina Nissim
- « L'accouchement est politique » Laeticia Négrié, Béatrice Cascales
- « Le livre noir de la gynécologie » Mélanie Déchalotte
- « Donner Naissance » Alana Apfel
- « Caliban et la sorcière » Silvia Federici
- Le film « Regarde, elle a les yeux grands ouverts »
- Le film « Entre leurs mains »
- Théatre : Le monde renversé, collectif Marthe
La Secrétaire d’Etat Marlène Schiappa a confirmé hier que le futur projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles fixera l'âge de la présomption de non-consentement sexuel à 15 ans.
Mercredi 07 Mars 2018 CP - Un seuil d’âge pour la reconnaissance du consentement sexuel chez les jeunesChez les indiens d'Amérique du nord –Ojibwa et Sioux- le placenta est traité comme un bébé numéro 2, un jumeau, auquel on réserve un sort étrange : il est enrobé d'une couverture et caché au sommet d'un arbre, comme on ferait d'un mort. Pourquoi ?
Et si placenta était le double du nouveau-né ? Entre mille sujets prétextes à remettre en cause nos tranquilles préjugés, Emmanuel Désveaux, Directeur d’Etudes à l’EHESS, Professeur à l’Université d’Indiana, consacre un livre (La Parole et la substance) aux indiens d’Amérique du nord où il dissèque, avec une joie contagieuse, le lien entre le matriarcat iroquois et leurs terrifiantes techniques de tortures, par exemple, avant de se pencher sur l’équation «un papa, une maman» chez les Sioux et sur les tatouages “guerriers” qui ornent le corps des femmes yurok ou karok. De ce livre foisonnant, parcouru par le fil rouge de la question de genre, on retient notamment le chapitre que le chercheur consacre au placenta.
S’appuyant sur le récit d’une ancienne sage-femme ojibwa, il fait des rituels entourant l’accouchement l’équivalent de rituels funéraires. Un enfant naît pour la vie, un autre naît pour la mort. Son récit, très beau, commence ainsi : lorsqu’une femme ojibwa était sur le point d’accoucher, «on édifiait un petit tipi exprès pour l’événement à proximité de celui qui servait d’habitation. […] La femme accouchait à genoux en s’agrippant à une lanière de cuir tendue horizontalement devant elle.» Pourquoi ?
Pourquoi s’accrocher à une corde ?
Dans cette région centrale de l’Amérique du Nord, une légende veut que le démiurge soit né d’une femme «se balançant au bout d’une corde fixée au ciel.» Le mythe raconte que cette humaine était devenue l’épouse d’un astre, mais depuis là-haut dans le ciel, elle se mit à avoir nostalgie de la terre. Perçant un trou dans le plancher du ciel, elle déroula une corde le long de laquelle elle se laissa descendre. Malheureusement, la corde était trop courte. «Et c’est ainsi suspendue que l’infortunée héroïne donn[a] naissance à son fils», raconte Emmanuel Désveaux… L’astre qu’avait épousé cette humaine était-il la lune, le soleil ou une étoile du grand chariot ? Claude Lévi-Strauss a consacré des textes magnifiques à ces «maris-étoiles» indiens dans Les Mythologiques. Mais qu’importe.
Le nez fendu du lièvre gémellaire
«Revenons à l’ethnographie et aux souvenirs de notre informatrice. La personne qui assiste la parturiente “ramasse” l’enfant et le recueille dans une petite couverture confectionnée avec des fines lanières de peau de lièvre.» Ayant coupé le cordon, puis essuyé le nouveau-né avec cette couverture, elle le transvase dans une seconde couverture faite du même matériau soyeux et doux. La première couverture sert ensuite à recueillir le placenta. Deux couvertures, deux expulsions. Que la couverture soit en peau de lièvre n’a d’ailleurs rien d’innocent car le lièvre au nez fendu évoque le double par excellence : «il représente la partition potentielle de l’individu en deux, sa métamorphose en jumeaux ou, au contraire, la rétraction des jumeaux en une personne.» Étant recueilli dans une douce couverture faite dans la peau d’un animal qui symbolise la gémellité, le placenta est donc traité avec le même soin que s’il s’agissait du double du nouveau-né… Mais pas pour longtemps. A lui, on ne donnera pas le sein. Le placenta se voit réserver un autre sort.
Le placenta, inhumé en hauteur
La sage-femme enferme le placenta dans la couverture n°1 «et en fait un paquet qu’elle noue solidement. Ce paquet est transporté à l’extérieur et caché en hauteur dans un arbre, idéalement à l’insu du regard des hommes.» Voilà le placenta «inhumé» en hauteur, ainsi qu’il est d’usage chez les voisins des Ojibwa (les Sioux) qui mettent leurs cadavres dans des sacs sur des plate-formes élevées… Cette mise en cache «constitue probablement le seul rite funéraire réservé à l’individu, comme par anticipation», explique le chercheur qui souligne un fait inouï : «avec les Ojibwa septentrionaux, nous sommes au degré zéro du rite funéraire. Au décès de l’individu, on abandonnait le corps et on s’en allait sans autre forme de procès.» Il est rare qu’une société n’accorde aucune importance au cadavre et le traite comme un simple déchet…
Prévoyance décès chez les Ojibwa
Concernant les Ojibwa, ainsi que le démontre Emmanuel Désveaux, l’explication est simple : c’est par l’intermédiaire de son double (le placenta) qu’un humain bénéficie d’une cérémonie funéraire. Elle est faite à sa naissance, ce qui pourrait être interprété comme une forme de prévoyance décès radicale. Mais les Ojibwa ne sont pas les seuls à réserver ce sort au placenta. De fait, «les femmes sioux disposaient du placenta d’une manière similaire à celle que nous avons décrite pour les Ojibwa septentrionaux. Elles en faisaient un petit paquet qu’elles suspendaient à un arbre.» Détail curieux : l’arbre idéal pour recueillir «l’objet placentaire» est un prunier sauvage dont les fruits sont particulièrement apprécié des ours. Le but était donc, chez les Sioux, de faire dévorer le placenta par un ours. Pourquoi ?
L’ours est un «super utérus»
L’ours est un animal aux vertus très spéciales, explique Emmanuel Désveaux, puisqu’il hiberne dans un état quasi-cadavérique, avant de renaître au printemps… La durée de l’hibernation correspond d’ailleurs «plus au moins à la période de gestation chez l’humain (du moins dans les régions les plus froides)», note le chercheur qui ajoute un autre fait singulier à son palmarès : même en état d’hibernation, une femelle ours enceinte se réveille quand elle sent le danger, pour mettre bas. Aucune femelle ours ne peut être tuée gravide, ce qui est fait «un super utérus, s’exclame le chercheur, capable de décider, en cas de danger mortel par exemple, de donner naissance à son petit, indépendamment des contraintes temporelles qui pèsent normalement sur le processus de gestation. Et si les femmes sioux donnent le placenta à manger aux ours, les hommes ojibwa leur offrent, quant à eux, le cordon ombilical. Tantôt dès qu’il tombe, tantôt plus tardivement, au moment où l’enfant commence à marcher, le père le récupère et s’en va en forêt chercher l’entrée d’une tanière d’ours à proximité de laquelle il le dépose.»
L’ours a-t-il le pouvoir d’accorder la double-vie ?
Mangeant le double des bébés (leur placenta ou leur cordon ombilical), l’ours les inscrit dans un cycle mort-suivie-de-renaissance. Pour appuyer cette thèse, Emmanuel Désveaux mentionne d’ailleurs cette coutume étrange qui consistait chez les Sioux à «soigner» un guerrier en ré-initialisant sa conception… Quand un guerrier était blessé, c’était à sa mère de l’amener au chamane-ours. «Mieux, il semble bien qu’elle devait s’offrir à lui, sexuellement s’entend, l’accouplement constituant un préalable de l’action thérapeutique entreprise ensuite par le chamane-ours […] : échapper à la mort, c’est d’une certaine manière renaître. La mère se donne au chamane afin d’assurer la renaissance de son fils en un coït rituel.»
L’ours : un humanoïde à la fourrure brillante
Dévorateur du double, l’ours lui assure symboliquement une après-vie possible. Ne dit-on pas qu’un ours hiberne toujours le museau vers le ciel, tendu vers les étoiles dont sa fourrure partage le brillant ? «Selon le dictionnaire Le Robert, l’étymologie du mot “brun” renvoie à une racine germanique signifiant “brillant”. On sait que le pelage de l’ours noir (qui est en fait marron) a effectivement tendance à réfléchir la lumière, à l’instar des étoiles.» Offrir du placenta à l’ours (ou un cordon ombilical), quoi de plus logique dans ce système de métaphores qui assimilent les humains à des étoiles déchues ou à des êtres tendus vers le ciel ? «Hommes et étoiles partagent au fond une même essence», rappelle Emmanuel Désveaux qui donne à son texte un tour troublant… On en achève la lecture avec émotion car ce que le chercheur amène, en conclusion, c’est la nécessité pour chacun d’entre nous de mourir.
Penser l’être comme l’être-pour-mourir
Il ne suffit pas, en effet, de démontrer que les nouveaux-nés ojibwa et sioux se voient assurer un rituel funéraire dès la naissance. Encore faut-il le justifier. Au-delà d’une forme de sagesse, Emmanuel Désveaux y voit une «mise en perspective pour le moins radicale de la destinée humaine» : inhumer le placenta, dit-il, c’est donner du poids à la vie humaine. Plus précisément, c’est la lester. Sans ce lest, nous serions «sans poids», à l’image des astres suspendus dans l’éther, explique Emmanuel Désveaux. Les êtres de langage vivent au futur car ils ont «cette faculté de vivre en apesanteur chez l’individu humain, bénéfice immense de la maîtrise du langage articulé – bien que je sois ici, je puis toujours imaginer, ou prétendre que je n’y suis pas.» Rien n’existe pour eux qu’une éternelle projection en avant. Leur vie n’est faite que de projets… jusqu’au moment où leur double se rappelle à eux, leur placenta, leur double mort originel, caché dans la forêt. C’est le secret de la sage-femme. Elle seule sait où se trouve le cocon. «Et le secret contenu dans le paquet ne correspond à rien sinon à l’instant où l’individu sera rattrapé par ce double, par sa propre mort.»
.
A LIRE : La Parole et la substance. Anthropologie comparée de l’Amérique et de l’Europe, Emmanuel Désveaux, Paris, Les Indes savantes, 2017.
CET ARTICLE FAIT PARTIE D’UN DOSSIER EN DEUX PARTIES SUR LE PLACENTA: «Mon placenta m’appartient», «Chez les Objibwa, chaque bébé naît cloné ?».
La CSW62, 62ème conférence de l'ONU sur les droits des femmes, se déroule du 12 au 23 mars à New York. C'est l'occasion pour toutes les associations internationales (ONG) de se réunir et organiser conférences et débats. Avec CAP international et 11 de ses associations membres, le Mouvement du Nid y portera la voix du mouvement abolitionniste.
Cette année, la CSW a pour thèmes principaux l'émancipation des femmes "rurales", et Internet. La première thématique rejoint celle mise en avant par CAP International, la coalition d'associations de terrain abolitionnistes mondiale dont nous sommes membres fondateurs. Depuis deux ans en effet, la question des femmes vulnérables, en ligne de mire pour les exploiteurs, trafiquants et proxénètes, est au coeur de notre analyse. Parmi elles, les femmes rurales sont particulièrement ciblées dans de nombreux pays. Déplacées pour raisons économiques, de la campagne à la ville ou de l'Afrique, l'Asie ou l'Amérique latin à l'Europe, et contraintes à leur arrivée à la prostitution.
CAP International organise un événement à la "Salvation army" mardi 13 mars à 8h30, avec des intervenantes de grande qualité, des survivantes d'Afrique du Sud, des Etats-Unis, des militantes de Colombie, Suède, sur le thème "construire des solidarités" entre femmes rurales et urbaines pour mettre fin à l'exploitation sexuelle". Nous serons présent.e.s et vous informerons en direct des échanges sur notre compte twitter @mouvementdunid. Vous pourrez également retrouver des comptes-rendus sur notre page Facebook, et notre compte instagram (@mouvementdunid).
Vendredi 16 mars à 15h, dans l'enceinte des Nations unies, CAP International organise également un événement avec son association irlandaise Ruhama, parrainé par le gouvernement irlandais intitulé : "présenter les défis et envisager les solutions de lutte contre la traite à des fins d'exploitation sexuelle et d'autres formes d'exploitation sexuelle des femmes et des filles. A ne pas manquer également sur les réseaux sociaux.
Par ailleurs, nous participerons à un événement organisé par une ONG taïwanaise, lundi 12 mars à 10h30, consacrée à la façon dont Internet peut favoriser l'émancipation des femmes rurales, et permettre, dans le contexte de la prostitution, de pouvoir rencontrer et accompagner le cas échéant des femmes qu'il était difficile de toucher auparavant.
Enfin, la semaine sera l'occasion pour le Mouvement du Nid, qui fait partie de la délégation française, de porter la question de la prostitution au niveau international et de montrer que l'abolitionnisme est en expansion mondiale. 11 associations de CAP International seront représentées à New York, ainsi que la coalition états-unienne la CATW (coalition Against Trafficking in Women) et SPACE International, association internationale de survivantes de la prostitution.
Ces deux ONG organiseront également des événements auxquels nous participerons :
Space International donnera la parole à 4 survivantes, Rachel Moran, Vednina Carter, Mickey Meiji et Cheri Jimenez sur le rôle des médias dans les représentations erronnées de la prostitution.
La CATW, avec Equality Now et l'ONU femmes, organise jeudi 15 mars à 8h15 un événement consacré aux liens entre le mouvement metoo et la prostitution
Enfin, la Fondation Scelles organise mercredi soir à 18h un événement consacré à la lutte contre le proxénétisme en ligne, un sujet en pointe, particulièrement aux Etats-Unis.
Vous pourrez donc suivre toute la semaine l'ensemble de ces événements sur les réseaux sociaux du Mouvement du Nid :
Twitter : @mouvemendunid
Instagram : @mouvementdunid]
Page Facebook : Mouvement du Nid France