Un Netflix du X ? C’est l’intention que vient de concrétiser l’ambitieuse productrice Bree Mills (de Girlsway Films) en lançant la plateforme payante de streaming video Adult Time.
Netflix du X
C’est à la dernière cérémonie des AVN Awards que la boss de Girlsway Films et Pure Taboo est venue présenter pour la première fois Adult Time, un service de streaming payant proposant pas moins de 50 000 scènes X à grand budget. Le tout accessible à raison de 2,95 dollars pour un essai de trois jours (streaming) et 19,95 dollars par mois pour un forfait plus classique (dégressif sur 1 an). Avec dix ans de marketing derrière elle, la productrice est sûre de son coup et convaincue que les gens sont prêts à payer pour du (bon) porno.
Si ce nouvel arrivant part affronter les tubes gratuits, les offres de streaming porno par abonnements ne manquent pas – on pense à Pornhub Premium et ses quatre ans d’existence. Afin de faire face à ces concurrents, la productrice mise sur sa volonté de proposer une pornographie diversifiée et alternative, par le biais de chaînes comme Shape of Beauty (proposant différents types de corps) et Transfixed (faisant la part belle aux performers trans). Avec son Netflix du X, Bree Mills désire ainsi élargir les horizons et briser les tabous. « Puisque les gens connaissent Netflix, ce modèle pourrait les rendre plus sereins face à la pornographie. Les sortir de PerversVille » analyse du côté de Daily Beast le Dr. Shira Tarrant, auteur de L’industrie de la pornographie : ce que tout le monde doit savoir.
Porn culture à gogo
Une fois ces mots à l’esprit et notre compte créé, il n’y a plus qu’à tester. Résultat ? Si l’interface ne brille pas par son originalité, elle a le mérite d’être ergonomique et limpide : ça glisse tout seul, la lecture se fait exactement comme sur Netflix et les couleurs (noir, blanc et orange) sont celles de Pornhub. Différentes catégories s’offrent à nous sur la page d’accueil. Les dernières vidéos téléchargées, les recommandations de l’algorithme (scènes et pornstars), les vidéos-tendances par tag (anal, facial…) et autres playlists sympas style « les scènes de creampie que vous pourriez aimer ».
Au dessus de la bannière où défilent en diaporama les dernières prods-vedettes se trouvent les accès génériques aux contenus : Pornstars, Videos, Channels, Pictures. Mais aussi Community et LiveCams : Adult Time s’envisage en espace interactif, assurant une dynamique entre l’utilisateur et son contenu. Netflix style ! C’est ce besoin de proximité qui a certainement poussé Bree Mills à proposer plus de deux cent « Behind the scenes » issus en majorité de Girlsway Films.
En terme de porn culture, Adult Time ne démérite pas, avec pas moins de cent-quarante deux studios et channels, brillant de mille éclats – c’est à dire en format 4K. On croise dans ce vaste catalogue les bobines d’icônes comme Joanna Angel, Charlotte Stokely, Natasha Nice, Lauren Philips, Chanel Preston, Abella Danger, mais aussi des performers familiers : Joss Lescaf, Nacho Vidal, Mike Angelo et j’en passe. Il y en a pour tous les goûts car, cristallisant la galaxie Gamma Films auquel appartient Girlsway, la plateforme réunit aussi bien des vidéos de Burning Angel (qu’ils viennent d’acquérir) que les fulgurances de Rocco Siffredi et les transgressions de Pure Taboo. POV et nuru massage, fauxcest à gogo et anal : Bree Mills connaît les tendances. Mais ne les assène pas grossièrement pour autant, puisque chaque vidéo est décrite avec (beaucoup) de détails. C’est un catalogue, pas un vide grenier, qui prépare le futur du porn : des productions exclusives accessibles en priorité sur la plateforme.
Pornhub Premium, Xillimite ou Adult Rental ont ce principal défaut : ils ne proposent que du contenu déjà disponible et souvent depuis un long moment. S’il est parfois excitant de se replonger dans les archives du porn, la comparaison avec Netflix s’arrête là. Est-ce que la plateforme incontournable du mainstream existerait encore sans un investissement massif dans de nouvelles productions : Orange Is the New Black, Black Mirror ou Narcos ? Pas sûr. Si le pari de Bree Mills est de s’orienter sur un catalogue plus restreint mais souvent exclusif, elle pourrait bien dans la course aux nouveaux modes de consommation porno prendre une courte avance.
Enfin, petite fantaisie pour finir : en plus de filtrer les vidéos par durée (de quinze à cent-cinq minutes, car plus c’est long, plus c’est bon), on peut également le faire selon nos « préférences sexuelles », soit « lesbian », « bisex » ou « trans ». Pourquoi pas. Agréable à explorer mais encore « in progress », Adult Time rappelle qu’au-delà du gratuit de nouvelles alternatives sont possibles quand il s’agit de consommer le X. On vous laisse tester la bête par vous même ?