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Gloutir has a very fun gallery of Svea Berlie shot by Andrew Kuykendall for Galore Magazine. She’s such a cutie.
Content copyright © 2013 Violet Blue ® (R) permitted for use on tinynibbles.com only.Entretien avec Rita Banerji, qui a fondé en 2006 la 50 Million Missing Campaign pour lutter contre le génocide féminin dans son pays.
- Biotechnologies, GPA, PMA« Non, mais tu ne comprends pas quand je te parle ? Je t’ai demandé de mettre le fromage APRÈS avoir fait griller le pain et la viande, c’est pourtant pas compliqué !
– Excusez-moi Monsieur, c’est qu’on met toujours le fromage avant de faire toaster le sandwich. Je suis dé…
– Et alors, qu’est-ce que j’en ai à faire, moi, de ce que vous faites toute la journée ? J’aime pas le fromage fondu. Tout le monde est pas obligé d’aimer le fromage fondu ! C’est quand même pas de ma faute si vous comprenez pas le français…
– J’ai dit que j’étais désolée, je vais vous refaire votre sandwich. »
Il est presque 15 heures, c’est la fin du rush : 173 sandwichs vendus, ce qui fait 692 tranches de fromage allongées sur le pain mou. Et ce connard vient me faire chier. J’ai trop chaud, le dos trempé, je meurs de soif, je crève de faim et mes jambes tremblotent. Et ce putain de connard de merde vient me faire chier. Bien sûr, le client est roi. Ça ne le dispense pas d’être aimable que je sache. Je me retiens, rajuste ma casquette, souris très hypocritement, attrape une nouvelle baguette que j’éventre, étale dessus les huit tranches de salami réglementaires, j’ouvre la porte du four et balance le tout.
« Eh bah voilà, quand elle veut, c’était pas si compliqué. », ironise le gros con en sortant son portefeuille. Puis il ajoute, à l’intention de Cédric, mon patron, qui lui rend sa monnaie : « Je sais pas sur quel critère vous les recrutez vos employées… Mignonne hun, y a pas à dire, mais un peu longue à la détente. Serait peut-être mieux dans une boîte de strip-tease si vous voulez mon avis. » Rire gras du gros con. Un ange passe… Puis c’est le drame.
« C’est sûr que tu dois être un habitué, toi, des boîtes de strip, non ? Parce que c’est pas avec ton gros bide et ta gueule de bouledogue que tu risques de choper, je me trompe ? Les meufs c’est comme tes sandwichs au fromage pas fondu, tu les payes, hun ? »
Je ne sais pas ce qui est le plus rond, des yeux de Cédric ou de la bouche bée du gros con. Je profite de leur stupéfaction pour dévaler les escaliers, je pousse les portes battantes et m’engouffre dans la cuisine. J’entame rageusement la plonge. Je suis en train de rincer l’évier quand Cédric me rejoint. Je serre les dents, il ne va pas me louper. J’ai poussé le bouchon un peu loin. Il est plutôt coulant, Cédric : jeune patron tout juste trentenaire, pas tyrannique, de gauche, des idéaux d’égalité plein la tête… Il m’a embauchée en dépit de mon expérience zéro en restauration rapide, il y a dix ans il avait mon âge, il était à la fac de lettres comme moi, il galérait tout pareil, il a eu pitié peut-être, et finalement on est devenus presque amis (presque, parce qu’il sait rappeler qui est le chef quand ça lui chante, notamment quand il ne veut pas reconnaître qu’il a tort et que j’ai raison).
« Je l’ai foutu dehors, me dit-il.
– Quoi ?
– Je lui ai dit ce que je pensais, et je l’ai foutu dehors.
– …
– Ça ne veut pas dire que je cautionne ton attitude. »
Pendant trente secondes, j’ai cru que j’allais y échapper. Naïve.
« Tu ne peux pas répondre comme ça à un client ! C’est moi qui recadre, au besoin. Tu as de la chance que ce soit un pauvre type insignifiant, et qu’il n’y ait eu personne.
– Tu veux dire quoi, là ? Que si un “Monsieur très important” me traite comme de la merde, je dois juste fermer ma gueule, sinon tu me vires pour préserver la réputation de ton “restaurant” ?
– C’est à peu près ça. »
Je fulmine. Je m’essuie les mains, jette le torchon par terre et me précipite dans la chambre froide. Alors que je suis en prise avec un carton beaucoup trop lourd pour mes petites forces, une main de Cédric se pose sur ma nuque et la presse un peu. Le geste n’a pas l’effet escompté, je serre les dents, secoue la tête pour me débarrasser des doigts encombrants et m’acharne sur mon carton.
« T’as pas de couilles Cédric, vire-moi si tu veux, je m’en fous, t’as juste pas de couilles », je lui balance. Sa main sur mon cou se resserre, de l’autre il attrape au vol mon poignet et m’oblige à me retourner.
« Tu comprends pas, Agnès. J’ai aucune envie de te virer. Si je te vire, je te vois plus. Et ça, ça me ferait chier. »
Tout en parlant, il a parcouru les dix centimètres qui séparaient nos corps. Je lui tiens tête. Hum, la belle gueule de Cédric, le menton carré, les sourcils coupés au couteau, la fossette, le nez droit… « Ce mec est un stéréotype », je pense. Puis, l’instant d’après, alors que ses lèvres pleines frôlent les miennes, je suis bien obligée de constater que le stéréotype ne me laisse pas indifférente. Je rechigne à lui abandonner ma bouche, pour la forme. Je découvre que je suis capable, chose étonnante, de rougir par -20°C (et, accessoirement, que Cédric arrive à bander par -20°C, je sens sa queue contre ma cuisse). Une humidité chaude envahit mon entrejambe, et je couine, toute perturbée par l’écart de température entre l’air de la chambre froide et le bas de mon ventre qui bouillonne. Terrible, d’être aussi faible. Mon couinement fait rire Cédric, un rire franc qui découvre toutes ses dents – blanches et droites, forcément.
« Non, mais c’est l’étagère qui me rentre dans le dos.
– Benh oui, j’imagine. Et tes joues rouges, c’est parce que tu es en colère. Et tes seins qui pointent, c’est parce que tu as froid… évidemment. »
De ses pouces, il effleure les pointes de mes seins. J’étouffe un couinement bis. Il se détache de moi et c’est pire encore, dans le froid mordant les chaleurs que propagent nos corps quelques centimètres au-delà de leurs limites sont d’autant plus denses, palpables, et ces chaleurs se frôlent désormais, elles maintiennent entre nous le contact, un contact imparfait, incomplet, frustrant. Cédric s’écarte tout à fait, je reste clouée à mon étagère, au carton que je n’ai pas réussi à soulever, étonnée de ce qui s’est passé, étonnée de ce qui ne s’est pas passé, pétrifiée par le souvenir, déjà, de son corps dur contre le mien, surprise de ressentir d’un seul coup, si fortement, un désir que je ne soupçonnais pas. Ou que j’ai nié, têtue que je suis, refusant de tomber sous le charme d’un type aux allures de Ken, mon chef de surcroît… Trop cliché.
Il est 16 heures, mon collègue Baptiste est arrivé, je rentre chez moi. Cédric est dans son bureau, je baragouine un au-revoir et file sans demander… mon reste (qu’il termine ce que je l’ai laissé commencer qu’il me prenne à même le carrelage qu’il me fasse jouir mille fois avec ses doigts sa langue sa queue… je suis sûre que même sa queue est parfaite, digression… sur lui sous lui devant lui sa peau ma peau le sel de nos sueurs et nos odeurs, le respirer être pleine de lui plein les yeux les oreilles pleines de son souffle plein la bouche de sa chair mordre tout pétrir tout finir remplie déborder, Cédric, Cédric…). J’arrive au métro. Cherche mon pass dans mon sac. Peste. J’ai gardé les clés du restaurant. Demi-tour. Il n’y a personne derrière le comptoir. Personne dans la salle. J’hésite à déposer le trousseau près de la caisse. Non. Je descends. J’entends la voix de Baptiste, celle de Cédric qui lui répond. Mon prénom. J’écoute.
« Alors, raconte-moi tout. T’as réussi, avec Agnès ?
– Pas tout à fait.
– Mais encore… ?
– Je l’ai coincée dans la chambre froide. Elle était super énervée à cause d’un connard de client. J’ai joué le patron cool mais pas trop, du genre “Je te vire pas mais c’est une faveur que je te fais, si je te vire pas c’est que je t’aime bien… Tu sens comme je t’aime bien ?” J’ai pas réussi à proprement parler tu vois, mais je l’ai embrassée, elle a pas bronché. C’est juste une question de temps. J’y arriverai, je te l’ai dit…
– Bon, OK. Mais faut qu’on se mette d’accord. Tu arriveras à quoi ? À la sauter en sournois sur le plan de travail alors qu’elle a un moment de faiblesse ? Ou à la séduire vraiment et à en faire tout ce que tu veux ? Parce que la première option, je vois pas où est le challenge…
– J’en ferai ma poupée. Tu veux savoir… ? Je vais la prendre de toutes les façons imaginables, je vais la faire mienne le temps d’une nuit, la caresser, la lécher, la pénétrer partout où c’est possible. À la toute fin, je la prendrai par-derrière, je m’agripperai à ses hanches et je poserai mes pouces dans les deux petits trous qu’elle a en bas du dos, on les voit quand elle se penche ou quand elle s’essuie le visage avec le bas de son tee-shirt… J’en rêve, de mes mains sur ses hanches, de mes pouces juste là, et de ses fesses qui cognent contre mon ventre. Je suis certain que sous ses airs de pas y toucher… C’est une sacrée salope. Elle le sait pas encore, mais elle a du potentiel. Faut juste lui montrer comment l’exploiter. Tu verras. »
Enfoiré. Je suis vexée comme un pou, qu’il soit si assuré de sa victoire, qu’il me prenne pour une oie blanche (injustifié), qu’il se prenne pour un Messie à la queue providentielle gonflée d’un sperme révélateur (prétentieux). J’esquisse un mouvement, mon bras se tend vers les portes battantes et dans ma tête sonnent déjà les mots que je m’apprête à prononcer. Puis non. Pas assez fin, pas assez tordu.
Aujourd’hui Agnès arrive avec une trentaine de minutes d’avance. Je lui fais remarquer. Elle sait. Elle n’avait « rien de mieux à faire ». Elle me sourit, en coin. Elle va se changer. Je poireaute derrière le comptoir. C’est calme l’après-midi. Mathilde attend gentiment la fin de son service. « Je te laisse gérer, je lui dis, je descends faire deux trois trucs. » Le dos tourné je souris. Deux trois trucs. La porte du vestiaire est entrouverte. Évidemment, j’entre. C’est tout petit, on tient à deux, serrés. Ça m’arrange bien. Agnès n’a pas eu le temps d’enfiler son pantalon, le polo noir couvre ses fesses. Contraste du noir et des jambes nues, pâles dans la lumière crue. « Mais qu’est-ce que tu… » Je tire sur ses cheveux, sa tête bascule en arrière et ma langue dans sa bouche coupe court à ses protestations. Elle se laisse aller contre mon torse, je l’entoure de mes bras, la soulève et l’assieds face à moi sur la chaise qui, avec la colonne de casiers, constitue le seul mobilier du résidu. Je m’agenouille et lui écarte les jambes, elle résiste un peu, je lève les yeux vers elle, force sur ses genoux, autoritaire, elle a les joues rouges, elle respire vite, elle cache son visage dans le creux de son coude, cède. De sa main libre, elle cherche l’interrupteur et éteint la lumière. Il fait noir, je ne vois rien, je me penche et c’est sa cuisse que j’embrasse, c’est sa chatte que je veux. Aucun obstacle, ni culotte (tiens donc), ni réticence. Ses poils caressent ma joue, mes yeux se sont habitués à l’obscurité et je distingue le triangle sombre, à la pointe duquel j’applique un premier baiser, et dessous les lèvres charnues, plus foncées que la peau de l’aine. Une petite lèvre dépasse, je la suce. Agnès gémit. Je plonge. Ma langue défroisse, ouvre, fouille. J’introduis un doigt dans son vagin, puis deux, passe mon autre bras sous ses reins pour la tenir plus serrée contre ma bouche. Elle explose. Se laisse glisser sur le sol et m’embrasse. Reconnaissante.
« Allez zou, va travailler maintenant, Mathilde va partir. »
Elle met son pantalon, fouille dans son sac et me tend une enveloppe. Elle sort, je lis :
Cédric.
Tu dois me trouver bien timorée. Je me laisse faire, je ne fais rien. J’ai envie mais je n’ose pas. J’ai envie, si tu savais… J’ai envie de ton corps contre le mien. J’ai envie de tes mains sur moi, ta peau, ta bouche, ton sexe contre mon ventre, contre mes seins… dans ma bouche… De m’empaler sur ta queue.
Viens chez moi, ce soir.
J’ai gagné.
Toujours jeudi, le soirUn mot scotché sur la porte de l’appartement d’Agnès invite Cédric à entrer. Quelques secondes, il anticipe la suite, un sourire goguenard monte à ses lèvres. Il ferme les yeux, une seconde, pour effacer la satisfaction qui fonce l’éclat de ses iris. Sûr de sa victoire. Il pousse la porte. Les volets sont fermés, le couloir est plongé dans l’obscurité, plus loin une pièce ouverte laisse échapper sa lumière en une tache jaune aux contours flous, qui rompt l’uniformité grise du parquet. La chambre, sûrement. Cédric imagine Agnès allongée sur le lit, nue, humide de la douche qu’elle vient de prendre – il semble à Cédric qu’une odeur de savon flotte dans un air alourdi par la vapeur –, attendant anxieuse, sa respiration rapide agitant les seins qu’il n’a jamais vus. Il s’arrête et glisse sa main dans son pantalon, pour arranger son sexe déjà raide et comprimé, tordu, agréablement douloureux sous les couches de tissu qui l’entravent. Mais Agnès n’est pas dans la chambre. Sur la table de nuit, deux verres de vin blanc frais, un lecteur MP3 et un mot :
Prends un verre, et écoute un peu…
Agréablement surpris par la tournure des événements, curieux, Cédric obtempère. Le vin est bon. Il met les écouteurs, appuie sur play. Un souffle emplit ses oreilles, puis la voix d’Agnès.
Tu entends, Cédric ? Tu sais ce que je fais ? Je suis nue, sur le lit où tu es assis… Je me souviens de tes mains sur mes seins… Et de ta langue qui me lèche, ta bouche qui me fait tellement de bien… Ça m’excite, si tu savais, je suis toute mouillée… Il faut que je me touche… Comme tu l’as fait, hum…
Elle arrête de parler et sa respiration saccadée envahit les écouteurs.
C’est presque aussi bon que si tu me léchais, tu vois, j’ai deux doigts enfoncés et de l’autre main je me caresse le clitoris, je tourne autour, comme ta langue, je le pince, comme tes lèvres… J’aimerais pouvoir toucher mes seins en même temps… J’aimerais qu’une queue remplace mes doigts… Cédric…
Cédric a ouvert sa braguette et se branle doucement, par-dessus son boxer. Il murmure le prénom d’Agnès, jetant autour de lui un regard inquiet, fou d’attente.
Cédric… J’aimerais tellement que tu sois là, et que tu me fasses l’amour… Que tu me prennes de toutes les façons imaginables… J’ai envie d’être tienne le temps d’une nuit, que tu me caresses, me lèche, me pénètre partout où c’est possible… Que tu fasses de moi ta poupée… Mais… Tu n’es pas là, Cédric, puis je ne sais pas si tu le mérites…
Ces mots résonnent dans la mémoire de Cédric. Agnès couine, le même couinement déçu que dans la chambre froide.
Cédric, je n’en peux plus… Heureusement, j’ai tout prévu… Alex, dis bonjour à Cédric.
Une voix masculine.
Cédric, je te présente Alex. Tu sais ce qu’il me fait ? Il… Hum… Il suce mes seins et… Il a mis, ses doigts… C’est trop bon, Alex… Et moi, tu sais ce que je lui fais ? Je caresse sa bite. Elle est dure, et si grosse… Plus que la tienne ? Je ne sais pas. Je me demande si elle rentre dans ma bouche.
Bruits de salive, grognements d’homme.
Oui, elle rentre. J’adore. Tu ne savais pas, hun, Cédric, que j’adorais sucer ? C’était pas écrit sur mon CV ? Et tu ne me l’as pas demandé le jour de mon entretien ?
Cédric voudrait hurler de rage. Au lieu de ça, sans s’en rendre compte, il se masturbe de plus en plus vite.
Baise-moi, Alex. Je n’en peux plus… Baise-moi. Ah, ah, ah… ! Oui, viens… Hum. Cédric, Cédric… On dirait que la bite d’Alex est faite pour moi, ça glisse tout seul, tu l’entends, rentrer, sortir, rentrer, sortir ? Attends, je me tais deux secondes.
Cédric entend, effectivement, les bruits mouillés, le choc des chairs, un claquement presque.
Tu entends comme ça claque ? Hum… Tu sais ce que c’est ? Ce sont mes fesses qui cognent sur le ventre d’Alex… Il a ses deux mains sur mes hanches… Et ses pouces dans les deux petits trous que j’ai en bas du dos, les petits trous qu’on voit quand je me penche ou m’essuie le visage avec le bas de mon tee-shirt…
Agnès crie, Alex grogne, ils jouissent.
Cédric éjacule et s’en fout partout.
Hum… Au fait, il y avait une bonne dose de viagra dans le verre que tu as bu. J’espère que tu n’es pas cardiaque et que tu as sous le coude une autre nana à qui révéler son « potentiel ».
À demain, patron.
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Le romantisme serait-il incompatible avec le féminisme ? C'est bien le cas du romantisme philosophique aux XVIIIème et XIXème siècles.
- Philosophie1940. Un collectionneur privé commande à Henri Miller des écrits érotiques pour 1 dollar la page afin de satisfaire sa libido « intellectuelle ». Miller vit l’écriture sur commande comme une castration. Il demande alors à Anaïs Nin, son amante, de le remplacer. C’est ainsi que s’ouvre la voie de la littérature érotique féminine.
Pour contenter ce collectionneur, Anaïs Nin étudie alors le Kama Sutra, s’inspire des histoires que lui content ses amis, invente, exagère. Mais, le mystérieux commanditaire lui demande toujours moins de poésie et toujours plus de faits. « Les récits, rien que les récits, sans analyse ni philosophie ». Les histoires de Vénus Erotica sont donc écrites au départ pour divertir un homme aux fantasmes cliniques. Aussi, Nin n’y prend pas beaucoup de plaisir et croit compromettre sa féminité.
30 ans plus tard. Elle relit ses écrits et y décèle beaucoup d’elle-même, de sa plume sensuelle et féminine. Elle décide alors de les publier comme un geste militant ; Pour qu’enfin nous ayons le point de vue d’une femme sur l’érotisme, genre littéraire jusqu’alors quasi exclusivement masculin. Elle ne se reconnait pas dans les « crudités » érotiques de Miller et veut donner à entendre ses « ambiguïtés ». Nin raconte qu’à trop devoir se concentrer sur l’écriture d’une sexualité factuel, à devoir éliminer toutes formes de poésie et d’envolées lyriques, elle fut prise de violentes explosions de poésie. « Ecrire de l’érotisme devenait un chemin vers la sainteté plutôt que vers la débauche. »
Vénus Erotica, c’est donc 15 nouvelles, 15 histoires de sexe extraordinaire. (A quoi bon raconter le sexe ordinaire, me direz-vous ?) Il ne s’agit pas d’une littérature réaliste mais bien d’une utopie de la sexualité. Chaque rencontre est une osmose, un voyage vers le cosmos, un orgasme volcanique. Ce livre est infiniment optimiste, un vrai remède à la morosité ambiante. Au fil des histoires, Nin se détache de sa contrainte première, qui est d’écrire les fantasmes d’un homme qui lui assène constamment « Laissez tomber la poésie ! ». Elle raconte alors nos fantasmes à toutes et surement à tous. N’est-ce pas l’utilité première de ce genre littéraire ?
Si l’acte sexuel est le centre de chaque histoire, il est le prétexte pour raconter des personnages, des caractères, des relations. Il y a autant de sexualité qu’il y a d’individus et Nin fait preuve d’une imagination débordante pour nous embarquer dans la vie sulfureuse de ses héros. Chaque nouvelle raconte un personnage à travers sa sexualité et parfois certains se rencontrent. Les nouvelles s’entremêlent. Anaïs Nin sait saisir les subtilités du désir, souvent féminin. Elle ose, en 1940, décrire la bisexualité féminine et, pour une fois, non dans le but d’exciter le lecteur homme mais bien pour raconter les désirs au féminin.
C’est là un des beaux paradoxes de l’histoire. La littérature érotique féminine est née d’une commande d’un « vieux en demande de félicités perverses » à une femme des plus romantiques qui écrit « Seul le battement à l’unisson du sexe et du cœur peut créer l’extase ». Dans la dernière nouvelle, Marcel, après « le quart d’heure passion » dans un bal de village (je vous laisse découvrir par vous-même ce qu’est « le quart d’heure passion ») conclut ainsi : « Ils préfèrent ça [le quart d’heure passion, donc] à l’acte lui-même. La plupart y prennent plus de plaisir. Ca le fait durer plus longtemps. Mais moi je ne peux plus le supporter. Laissons-les jouir de leurs sensations ; ils aiment être chatouillés, ils aiment rester assis là, les hommes avec leur verge raide et les femmes ouvertes et trempées de désir, mais moi, je veux en finir, je ne peux plus attendre. » Cela résume assez bien les divergences entre Nin et son commanditaire. Ainsi, de cette rencontre ont jaillit de très beaux textes à la fois sensuels et crus, poétiques et factuels. Et c’est ce qui donne à ces histoires un pouvoir d’excitation très fort au lecteur comme à la lectrice.
Enfin, Anaïs Nin conclut ce Vénus Erotica par: « Maintenant la guerre est déclarée, et des tas de gens vont mourir, sans rien connaître parce qu’ils refusent de parler de sexe. C’est ridicule ! » Libérer la parole, c’est libérer les corps. Mesdames, continuons sur le chemin ouvert par cette formidable autrice !
Vénus Erotica, Anaïs Nin, Stock, Le livre de Poche, 1978
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Imaginez. Il quitte son pays brutalement, il le fuit car sa vie est menacée parce qu’il a le malheur d’être homosexuel. Homosexuel dans une région qui considère cette orientation comme un crime, passible de prison voire de peine de mort. Il fait ses valises et s’enfuit fissa pour échapper à un destin tragique. Il arrive en Suisse, il est requérant d’Asile. Les autorités le placent dans un centre d’hébergement.
Il peut enfin respirer? Non. Desad* cohabite avec des personnes venues de Somalie, ce pays qu’il a déserté car sa vie était en danger. Et du coup, il doit faire face à nouveau à l’homophobie qu’il pensait avoir quittée: «D’abord c’était des remarques, des insultes. Puis un soir on m’a tabassé. Depuis, je ne dors pas bien, je ne suis pas heureux.»
L’aide des citoyens
«Si vous disposez d’une chambre à louer, et que vous êtes prêt à accueillir un nouvel arrivant en Suisse, merci de nous contacter». Le message de l’association genevoise Dialogai a fait appel aux citoyens pour trouver un logement à ce jeune Somalien de 24 ans pour le sortir de l’enfer. Un assistant du centre pour requérants a signalé son cas à Dialogai pour trouver une solution. Et ce n’est pas la première fois que cela se produit.
Francis, un Genevois de 57 ans, a accueilli il y a cinq mois chez lui un couple de Tunisiens: «On a dû fuir la Tunisie car il y avait une fatwa sur nous», raconte Wissem. «Nous avons eu droit à une chambre individuelle dans le centre car nous étions en couple. Nous portions des masques d’hétéros pour être discrets, mais malgré cela, il y a eu des insultes. Michael de Dialogai nous a alors présenté Francis, qui nous a accepté. Maintenant nous nous sentons vraiment suisses, nous avons sortir du placard», confie ce militant de 27 ans.
«Dans plusieurs cas, pour les gays, l’EVAM a refusé toute mesure spécifique.»
Il est effectivement possible pour les requérants de se faire loger par des particuliers, sous certaines conditions. L’Hospice Général, qui s’occupe notamment des centres d’hébergement dans le canton de Genève, offre le financement pour une partie du loyer dont le montant est fixé par un barème.
Un coming-out difficile
Les cas de requérants homosexuels stigmatisés, insultés ou violentés ne se produisent heureusement pas souvent. Mais leur relogement est difficile dans un autre centre ou à l’extérieur, faute de places. «Je trouve pitoyable des que privés doivent se substituer à l’autorité dont c’est la responsabilité première», s’agace Erika Volkmar, directrice de l’association Appartenances qui s’occupe des personnes migrantes.
Pourquoi les autorités n’agissent-elles pas en conséquences lorsqu’il y a ce type de situation? «Nous sommes conscients qu’il peut être difficile pour un requérant homosexuel d’expliquer sa situation auprès d’un assistant social et que des cas de discrimination aient pu se produire sans que les assistants sociaux en aient été avertis», explique Bernard Manguin, porte-parole de l’Hospice Général. Aussi, l’organisme est tenu de résoudre le problème et préserver l’intégrité physique des personnes, pas de les reloger. Ce sont alors les associations LGBT qui prennent le relai.
Des cas parfois minimisés
L’identification d’un mal être et de persécutions peut aussi être compliqué pour le personnel des centres. «A ma connaissance, il n’y a pas eu de retour, de réclamations ou de cas avérés», confie Sylvie Makela, porte-parole de l’Etablissement Vaudois d’Accueil des Migrants (EVAM). Tout serait-il rose dans le canton voisin de Genève? Le secrétaire permanent de Vogay, Bertrand, analyse: «L’EVAM a des difficultés à identifier ces problèmes». Dimanche 5 octobre, 24Heures pointait déjà des dysfonctionnements internes. L’association LGBT lausannoise a dû prendre en charge et à ses frais un jeune Afghan, Idriss*, qui avait été frappé par d’autres requérants alors qu’il dormait. Pour le faire sortir, Vogay et Appartenances ont fait appel au Service de la Population pour changer l’adresse d’Idriss, et l’EVAM l’a autorisé à quitter le centre.
«Je trouve pitoyable des que privés doivent se substituer à l’autorité.»
«Dans plusieurs cas, pour les gays, l’EVAM a refusé toute mesure spécifique. Il y a eu de nombreux cas avérés de harcèlement et de violences verbales et parfois physiques: injures, crachats, menaces de mort, tentative de viol. Souvent, l’EVAM a minimisé», s’insurge la directrice d’Appartenances.
Amnesty International en Suisse a reconnu qu’il y avait un réel problème. «Cela existe, mais moins maintenant», raconte Denise Graf, coordinatrice pour les réfugiés à la section suisse d’Amnesty. «Nous travaillons avec l’Office Fédéral des Migrations. Le groupe Queer Amnesty a fait une formation aux personnels sur la thématique du coming-out». Aussi, les requérants sont avertis que la Suisse n’est pas un pays où l’homosexualité est un crime: «Faire un coming-out dans un centre serait dangereux mais faire un coming-out à l’égard du personnel du centre peut dès fois contribuer à trouver une solution», explique Denise Graf.
Dans l’attente d’une nouvelle vie
Tous saluent l’initiative de Dialogai, pour permettre aux requérants de trouver un endroit meilleur. L’Hospice Général et l’EVAM trouvent que cela est une bonne solution, et le travail avec les associations LGBT permet de faire remonter des cas dont les établissements ne sont pas au courant.
Francis, au centre, a accueilli un couple de Tunisiens, Ashraf et Wissem, pour les sortir des centres où l’homophobie les poussait à se cacher.
Et quand les persécutés ont la chance de trouver un hébergeur, cela peut déboucher sur une belle amitié. Francis, le Genevois qui a accueilli le couple de Tunisiens, raconte: «Je savais que je ne me trompais pas. Plus ça avance, plus je les apprécie. Ce sont devenus des amis proches. Je suis à l’AI, ils m’aident beaucoup. C’est aussi un coup de pouce financier pour moi. J’encourage très fortement les gens qui ont de la place à loger les requérants en difficulté.»
Un message qui ne devrait pas tomber dans l’oreille d’un sourd. Desad, le réfugié somalien, était encore dans l’attente au moment de la rencontre. «J’ai fui mon pays il y a sept ans, pensant trouver une meilleure situation. La situation dans mon foyer est encore un obstacle pour la nouvelle vie que j’attends. J’espère vraiment que je pourrais enfin l’avoir», confie-t-il, les yeux vides portés au loin.
*Noms connus de la rédaction
Fléau en Algérie, le harcèlement sexuel est quotidien pour les femmes : dans les transports en commun, dans la rue, de jour et notamment après 20h, au travail ou dans les universités. Être une femme en Algérie, c’est subir chaque jour la pression morale masculine, des regards bien trop indiscrets et gestes déplacés, sous le silence des lois et de la société. Car si la Constitution algérienne est assez complète à l’égard de la protection des droits des femmes, c’est tout autre chose en application : il n’y a pas assez de lois, et les procédures judiciaires ou tribunaux spécialisés manquent. Ainsi, faute de lois, il est difficile de se faire respecter …
Le harcèlement sexuel en chiffres
Comme le montre l’infographie du site web algerie-focus.com, « 66% des travailleuses du secteur public et 40% des étudiantes affirment subir le harcèlement sexuel en continu sur leur lieu de travail ou d’étude ». Cette infographie a été réalisée à partir d’une enquête nationale faite par la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (CNCPPDH) en association avec la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (FOREM).
L’enquête nous renseigne également sur les principaux auteurs du harcèlement sexuel en Algérie :
Sur 40% d’étudiantes ayant affirmé subir continuellement le harcèlement sexuel en milieu estudiantin, 33,4% avouent que le principal harceleur est l’enseignant, également incriminé par 26,8% des étudiantes étrangères.
Pour les femmes travailleuses, dont 60% ont affirmé vivre continuellement sous la pression du harcèlement sexuel, le directeur de l’établissement est considéré comme première source de harcèlement, incriminé dans 30% des cas. Le chef du bureau est responsable dans 20% des cas, tandis que les agents de sécurité sont mis en cause dans 14% des cas.
Pour ce qui est du lieu du harcèlement sexuel au travail, 30% des travailleuses interrogées ont déclaré que les agressions se produisaient dans le bureau du directeur, tandis que 23% évoquent des lieux divers au sein de leur établissement. 50% des femmes interrogées ont raconté des histoires personnelles émouvantes qui témoignent de leur cauchemar. Plusieurs ont même avoué être contraintes de démissionner en raison des pressions subies.
Les femmes algériennes sont-elles protégées et leurs droits garantis ? Que dit la loi ?
Le harcèlement sexuel est quotidien, et les violences à l’égard des femmes fréquentes. Sont-elles protégées par la loi et leurs droits garantis ?
Une infographie interactive récente sur « Les droits des femmes dans le monde » du journal britannique The Guardian (réalisée à partir des chiffres de la Banque mondiale et de l’Union Européenne) souligne que la Constitution algérienne est un modèle pour la protection des droits des femmes. Elle prône la non-discrimination, mentionne la notion de genre, et garantit l’égalité devant la loi.
Les lois protègent également les femmes en condamnant le harcèlement en général et dans le milieu professionnel (le nouveau code du travail algérien prévoit des dispositions sur le harcèlement sexuel. Même si, dans cet avant-projet, les législateurs qualifient plus le harcèlement sexuel de chantage que de faute professionnelle grave …). Toutefois, le harcèlement dans le milieu de l’éducation et les lieux publics n’est pas condamné.
L’Algérie a également des progrès à faire au sujet du droit des femmes au travail. Pour les congés de maternité et paternité, la loi rend obligatoire son indemnisation. De plus, elle impose un salaire égal pour un travail égal. Cependant, la loi ne protège pas les femmes de la discrimination à l’embauche, de la question concernant le statut familial de la femme, ni du licenciement des femmes enceintes. Les employeurs n’ont également pas à prévoir de temps de pause pour les femmes qui allaitent.
L’infographie met en revanche clairement en évidence le retard législatif du pays sur de nombreux points, notamment à propos des violences conjugales. En fait, le terme n’existe même pas dans la loi. Il n’y a donc aucune procédure spécifique dans le domaine, et aucun abus conjugal, que ce soit d’ordre émotionnel, financier, physique ou sexuel n’est inclus dans la législation.
Autre point important : l’avortement. Il est uniquement autorisé pour sauver la vie de la mère, préserver sa santé physique ou mentale. À l’inverse, pour le viol, l’inceste, la malformation du fœtus, pour des raisons économiques et sociales ou sur demande, il est interdit.
Une violence banalisée et une société gangrenée
Face au manque de lois et aux perpétuelles offenses contre les femmes, la violence s’est banalisée. C’est qu’en Algérie, si le code pénal prévoit des sanctions pour le harcèlement sexuel, le code du travail confond encore harcèlement sexuel et chantage, ne le définissant donc pas proprement. Les victimes ne sont alors pas protégées, et les auteurs de harcèlement perpétuent leurs actes en liberté, banalisant la violence … Mais pourquoi toutes ces agressions ? Chaque jour, la femme algérienne subit des offenses continues, basées sur les contraintes religieuses et la discrimination. La société algérienne étant très conservatrice et machiste, les femmes sont réduites au silence sous la pression sociale, et éduquées dans la peur. Par ailleurs, les violences à leur égard aggravent l’ampleur du phénomène. De fait, la dénonciation est compliquée en raison de la pression sociale, de la peur de vengeance, et du déshonneur. La présence des femmes est ainsi minimisée, critiquée et confinée. Dans ce cercle vicieux, les femmes sont donc de plus en plus humiliées, isolées et les hommes affamés.
Dans une telle société, pour justifier la violence et le harcèlement, rendre coupables les victimes, toutes les raisons sont bonnes. La société conservatrice algérienne pointe ainsi du doigt, par exemple, la tenue vestimentaire des jeunes filles. En Algérie, porter un pantalon moulant avec une tenue séduisante est trop provoquant, ce qui inciterait les hommes au harcèlement. Une bien belle hypocrisie, car même voilées, les algériennes n’échappent pas aux agressions dans les rues ou transports publics … La tenue vestimentaire n’est donc qu’une fausse excuse pour justifier ces actes pervers.
Malgré les lois, le problème réside donc surtout au cœur des mœurs du pays. Une algérienne peut se déplacer seule, voyager, sortir, mais sous certaines « conditions ». Elle ne peut pas s’habiller comme elle le voudrait, ne peut pas sortir quand elle le voudrait, ni sortir sans autorisation familiale. En fonction de l’heure, le risque d’agression ou de harcèlement est plus ou moins élevé. De plus, pour elle, sortir sans bon prétexte fait d’elle une fille aux mœurs légères. À l’inverse, pour l’homme, pas besoin d’excuses.
Crédits photos : © vanessa moselle (Flickr)
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Les semaines se suivent… et se ressemblent ! Encore une semaine chargée en sports de tous genres, et honnêtement c’est ça qu’on aime !!
Rugby – Championnat Elite, 3ème journée :
Perpignan (4) – Bobigny (1),
Blagnac (3) – Rennes (7),
Caen (6) – Lille (2),
Montpellier (5) – La Valette (8).
Tous ces matches se disputeront simultanément Dimanche 12 Octobre, à 15H.
Football – 6ème journée de D1 :
Albi (5) – Olympique Lyonnais (1),
Issy (11) – Paris SG (2),
Soyaux (4) – EA Guingamp (7),
Juvisy (3) – AS Saint-Etienne (9),
Montpellier HSC (6) – Rodez (8),
FC Metz (12) – Arras (10).
Le coup d’envoi de toutes ces rencontres sera donné Dimanche 12 Octobre à 20H.
Hockey sur gazon – Elite, 4ème journée :
Samedi 11 Octobre, à 15H :
Cambrai HC (4) – Lille MHC (1),
Douai HC (5) – IH Lambersart (3),
HC Nantes (8) – CA Montrouge (6).
Dimanche 12 Octobre, à 14H :
Stade Français (2) – SA Mérignac (7).
Encore un petit peu de patience avant le retour des championnats de basketball et de volley-ball, on aura des agendas un peu plus remplis :)
D’ici là, stay tuned !
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«L’égalitarisme ré-pu-bli-cain en vigueur diffère du républicanisme réel en ce qu’il ne doit jamais être pris au pied de la lettre. Il n’est que proclamé, théorique donc virtuel.»
(Philippe Marlière, Rebelles imaginaires, Têtu n°203, octobre 2014)
Les propos de Xavier Dolan, qui se dit «dégoûté» par l’existence de prix récompensant les films à thématiques LGBT, ont trouvé un écho presque unanimement favorable auprès de l’opinion publique. En France, la dénonciation du « communautarisme » est toujours de bon aloi, et tant pis si celui-ci est le plus souvent invoqué hors-de-propos, comme c’est le cas ici. Même une partie importante des gays et des lesbiennes semble y adhérer, comme en témoigne une majorité des réactions sur un site LGBT comme Yagg. Il y a là une sorte de syndrome de l’Oncle Tom, qui voit une minorité dominée prendre fait et cause pour le discours majoritaire qui théorise son infériorité et son invisibilité. Comment expliquer que ce discours ultra-dominant continue pourtant de se parer des oripeaux du courage et de l’anticonformisme ?
Une partie de la réponse se trouve peut-être dans les pages du dernier numéro de Têtu, dont la couverture est précisément ornée d’une photo de… Xavier Dolan (qui, sans grand souci de cohérence, n’est visiblement pas «dégoûté» d’assurer sa promo dans un magazine gay). Le politologue Philippe Marlière y décortique la rhétorique «ré-pu-bli-caine» qui nous intime de «refuser les étiquettes» et de «sortir du ghetto». «Homos, bi, trans, hétéros : nous sommes humains avant tout !» proclament ainsi fièrement ceux qui refusent de comprendre que les films à thématiques LGBT ont besoin, pour accéder au grand public, d’un coup de pouce médiatique plus fort que les autres. Autrement dit, c’est en s’habillant de prétentions égalitaires (à même de séduire les gens de gauche, qui ne sont hélas pas épargnés quand il s’agit de dénoncer le « communautarisme ») que cette rhétorique « républicaine » entérine des inégalités de fait.
En refusant de voir l’écart immense entre le principe qu’il prétend défendre (l’égalité pour tous, auquel on ne trouvera évidemment rien à redire) et la réalité de nos sociétés (où les individus sont hiérarchisés en fonction de leur sexe, de leur identité de genre, de leur orientation sexuelle, de leur couleur de peau, etc.), ce discours pseudo-égalitariste contribue de facto à masquer que «dans la pratique, les égaux dans les positions de pouvoir économique, politique et culturel appartiennent presque invariablement au cénacle des hommes blancs, d’âge mûr et hétérosexuels» (Philippe Marlière).
En France plus qu’ailleurs, on aime confondre la République avec l’ordre établi et l’universel avec la norme. Plutôt que de faire de ces deux notions (la République et l’universel) un projet politique positif, un horizon vers lequel il serait exaltant de tendre, on préfère les considérer comme déjà acquises, les figer et les présenter comme menacées par celles et ceux qui ont l’impudence de réclamer leur juste part du gâteau. Que les internautes lecteurs et commentateurs du Figaro, du Point, de Marianne ou du Monde adhèrent à cette mentalité d’assiégés n’est en soi ni nouveau, ni surprenant. Que de très nombreuses personnes LGBT la partagent est en revanche nettement plus inquiétant – et devrait nous pousser, collectivement, à défendre et célébrer l’idée si noble et si décriée de « communauté ».
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C’est un peu comme si les Soeurs de la Perpétuelle indulgence organisaient une cornette party dans la chapelle Sixtine. Le Jam, une boîte gay de Salt Lake City, s’est attirée les foudres de l’Eglise mormone, toute-puissante dans la capitale de l’Utah. Le club a profité du congrès annuel de ce mouvement religieux pour organiser une soirée «position du missionnaire».
Une statue de l’ange Moroni très queer (et très) nu, surplombe l’entrée du club.
Des serveurs déguisés en missionnaires (complet-cravate et écriteau d’identité sur la poche de leur veste) proposaient des cocktails spéciaux aux noms évocateurs: «sacrament shots», «baptism by fireball» ou «garment droppers» – une référence aux sous-vêtements blancs portés par les fidèles de l’Eglise. Pour couronner le tout, la boîte a installé une statue dorée de l’ange Moroni, vénéré par les Mormons, au-dessus de son entrée, rapporte la chaîne locale KUTV (relayé par PinkNews).«Offenser et aliéner»
«Il est triste de voir des événements comme ceux-ci, destinés à offenser et à aliéner, retenir l’attention des médias», a communiqué le mouvement religieux, ouvert aux homosexuels… tant qu’ils sont chastes. Une militante LGBT interrogée par KUTV a aussi déploré une provocation inutile, après la légalisation temporaire des unions entre personnes du même sexe dans l’Etat à la suite d’un bras de fer juridique toujours en cours. Une gérante du club Jam s’est défendue de toute intention de choquer. «Personne ne danse sur le bar en sous-vêtements rituels. Tout ce que l’on veut, c’est passer un bon moment», a-t-elle ajouté. Et d’affirmer que l’idée de la soirée leur est venue en constatant que des missionnaires en tenue fréquentaient l’établissement.
Je vais vous résumer Repenser le colonialisme de Ann Laura Stoler et de Frederick Cooper.
Le livre est avant tout une façon pour les auteurs d'expliquer leur manière d'étudier les rapports coloniaux, une sorte d'historiographie.
Il existe différentes façons de voir la question coloniale.
1. La colonie est un domaine d'exploitation en utilisant des méthodes de production impossible en métropole.
2. La colonie est une zone exempte des inhibitions générées par la bourgeoisie. C'est un lieu d'opportunités sexuelles et économiques. On finira par établir la morale sexuelle dans le but de sauver la race (crainte de la mixité).
3. La colonie est le laboratoire de la modernité où l'on fait des expériences d'ingénierie sociale. Cela rencontrera la résistance des colonisés qui refuseront l'agriculture de plantations.
4. La colonie est l'endroit où se trouve l'Autre et face à qui s'exprime l'européanité.
On a peu étudié la façon dont l'empire se remet en cause lorsqu'il y a confrontation en son sein ou chez les colonisés. L'empire n'a jamais été omnipotent ou monolithique.
Les frontières entre blancs et colonisés sont perméables et changeantes. Parfois les colonisés sont classés dans des catégories où certains comportements les feront accuser de viol. Parfois l'empire ouvre la possibilité au mariage entre colons et colonisés.
L'empire s'interrogeait sur la dose de civilisation à insuffler au colonisé qui peut servir leurs intérêts.
Par exemple en Algérie française l'excellence d'un élève est d'être ni trop proche de normes françaises, ni trop éloigné de la culture algérienne.
L'empire colonial construit des catégories qui n'existaient pas vraiment chez les colonisés, comme par exemple les tribus en Afrique.
L'expansion coloniale a été impliquée dans la reconfiguration de la culture et de la société au XIXème et au XXème siècles.
George Balandier découvre Les "tribus" ne vivent pas dans un état original mais qui est conséquences de la situation coloniale. Sa découverte aura au départ peu d'écho. Dans les années 70, on pense le colonialisme indissociable du capitalisme. On étudie peu comment s'est construit le colonisé.
Dans les années 80, les études coloniales évoluent sous l'influence des études marxistes et féministes.
L'histoire coloniale ne peut être écrite à partir des archives coloniales car elle exclut différentes éléments et ne reflète que la vision du colon.
On n'est pas sûr que le colonialisme a bénéficié à l'économie de l'empire. On observe qu'il y a eu beaucoup de conflits dans les colonies, dans les entrepôts, les compagnies ferroviaires, chez les colons, les dirigeants d'entreprises et les responsables coloniaux.
L'état colonial se voit reproché sa brutalité par les missionnaires et au contraire, les colons lui reprochent de ne pas l'être assez.
Il n'y a pas de fonctionnement hégémonique, d'unité et de cohérence. Par exemple, dans les Indes Hollandaises, l'état peut se permettre d'intervenir dans l'enseignement en Hollande mais ne peut pas se permettre de ne pas intervenir dans les colonies car la préservation de la race en dépend.
L'empire n'est pas une extension de la nation.
Pendant la Révolution, la France est confronté au fait que le territoire revendiqué est différent de celui englobant des populations considérées comme françaises.
Après la Révolution, Napoléon envisage d'augmenter l'espace pour augmenter la nation. Pendant la 3eme République, on parle de 100 millions de français dont moins de la moitié vit dans l'hexagone et parle français.
Le lien entre la nation et l'empire est complexe.
Il est difficile d'être assimilationniste comme la France quand on veut maintenir une distance avec les populations colonisées. Selon Jacques Marseille, c'est l'intérêt pou l'Europe qui fait diminuer l'intérêt pour les colonises. On passe d'un modèle impérialiste à un modèle partiellement européen.
Le mot colonialisme risque de masquer le fait que les gens qui avaient tenté d'imposer le colonialisme ont été fort différents. Par exemple, l'armée. Les soldates exercent et subissent une coercition. Ils font respecter la volonté de l'élite et ont leurs propres exigences. Parfois les troupes ont des liens avec les colonisés et créent des catégories interstitielles.
Du côté des colonisés, on cherche le meilleur type d'alliances. Ainsi, en Afrique australe, on profite des règles coloniales pour renforcer le patriarcat. Dans les Indes néerlandaises, les javanaises préfèrent le concubinage au mariage avec les colons ainsi elles peuvent rester des propriétaires fonciers. Il est donc important d'étudier l'intime chez les colonisés, et la vision de la masculinité et de lé féminité des colonisés par les colonisateurs.
Il existe des stratégies différentes entre les empires ou au sein même de l'empire selon les lieux.
Par exemple en 1920 à Sumatra, on cherche à former des familles alors qu'en France et en Grande-Bretagne on pense qu'on ne peut rien changer au mariage africain.
A partir du XIXème siècle, l'impérialisme s'embourgeoise. L'esclavagisme colonial devient une question centrale. On précise ce qu'est une nation "civilisée" et on légitime le fondement de l'économie bourgeoise. On condamne l'esclavage au nom d'une définition universelle de la libre main d'œuvre. On souhaite que les anciens esclaves soient salariés ; comme ceux-ci ne le souhaitent pas, on affirme que leur différence repose sur la race et exige un contrôle strict.
Au XIXème siècle, le projet anti-esclavage voit l'esclave comme un être potentiellement civilisable ; phénomène du libérateur. L'intervention est une nécessité pour le progrès mondial.
A la fin du XIXème, l'intervention est toujours aussi brutale et coercitive mais on cherche à montrer que c'est dans un but raisonné. Par exemple la violence du roi Leopold au Congo est condamnée mais pas si elle peut être associée à un réformisme progressif.
Par exemple on pénètre dans l'intimité des foyers des colonisés, on cherche à démontrer qu'il n'y a qu'une façon pour un homme ou une femme d'être moderne.
Les colonisés réagissent différemment aux menaces ; panarabisme, panafricanisme, "péril noir", "péril jaune", étudiants coloniaux.
La "race" est un concept complexe dans les colonies ; il est à la fois élément majeur du projet colonial mais on n'en parle pas aussi souvent qu'on pourrait le penser. "Le terme “race” fut en effet évité aussi souvent qu’il fut appliqué".
Actuellement on s'interroge sur le concept de "post colonialité" comme un concept étendu dans le temps et l'espace. Le "post" suggère que la décolonisation reste encore à s'accomplir.
Le mot "colonialité" montrent qu'il y aurait une homogénéité de relations de pouvoir.
Le suffixe "ité" semble indiquer qu'il y a une essentialité au fait d'avoir été colonisé et que le colonialisme est le seul fait important et significatif pour tous ces peuples.
Même question autour des termes "héritage colonial" qui recouvre des réalités très différentes.
Cela suppose que l'historiographie coloniale a sous-estimé les catégories raciales. Au XVIIIème siècle, il y avait un flou entre la race et la classe. La notion de "racisme culturel" qu'on prétend nouvelle ne l'est peut-être pas tant que cela. Le racisme n'a jamais reposé sur le seul somatique et s'est au contraire toujours fondé sur des différences culturelles en matière d'éducation, de tempérament, de psychologie et sur le lien entre l'essence cachée de la race et ses marqueurs visuels.
Il n'y a pas de dichotomie aussi nette dans les colonies entre les dirigeants et les dirigés, les blancs et les noirs, les colonisateurs et les colonisés. Il existe des espaces interstitiels.
L'ambivalence fait aussi partie de la relation coloniale.
Ce seraient donc davantage les catégories du colonialisme qui perdureraient plutôt que le colonialisme en lui même. Il faut donc comprendre comment ces catégories ont façonné les contextes post-coloniaux.
On a d'abord parlé de mission civilisatrice puis on parle maintenant de développement ce qui fait office de pont pour franchir la période de la décolonisation.
Beaucoup d'agences de développement en Afrique australe estiment que leur objet est la pauvreté autochtone qui est vue comme le projet normal d'une croissance alors qu'il s'agit plutôt du résultat d'une histoire coloniale douloureuse. Le développement est critiquée carl plaque le concept de modernité sur tous les peuples.
Mais attention le développement n'est pas que cela ; les peuples s'en sont saisies pour en faire un outil de revendication comme par exemple en employant le mot "tiers-monde" prononcé à Bandung en référence au "tiers état". Il s'est ainsi constitué l'idée qu'un niveau de vie décent est un droit humain fondamental.
Il faut donc critiquer le développement mais en montrant que les populations peuvent s'en emparer.
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Je vais vous résumer Repenser le colonialisme de Ann Laura Stoler et de Frederick Cooper.
Le livre est avant tout une façon pour les auteurs d'expliquer leur manière d'étudier les rapports coloniaux, une sorte d'historiographie.
Il existe différentes façons de voir la question coloniale.
1. La colonie est un domaine d'exploitation en utilisant des méthodes de production impossible en métropole.
2. La colonie est une zone exempte des inhibitions générées par la bourgeoisie. C'est un lieu d'opportunités sexuelles et économiques. On finira par établir la morale sexuelle dans le but de sauver la race (crainte de la mixité).
3. La colonie est le laboratoire de la modernité où l'on fait des expériences d'ingénierie sociale. Cela rencontrera la résistance des colonisés qui refuseront l'agriculture de plantations.
4. La colonie est l'endroit où se trouve l'Autre et face à qui s'exprime l'européanité.
On a peu étudié la façon dont l'empire se remet en cause lorsqu'il y a confrontation en son sein ou chez les colonisés. L'empire n'a jamais été omnipotent ou monolithique.
Les frontières entre blancs et colonisés sont perméables et changeantes. Parfois les colonisés sont classés dans des catégories où certains comportements les feront accuser de viol. Parfois l'empire ouvre la possibilité au mariage entre colons et colonisés.
L'empire s'interrogeait sur la dose de civilisation à insuffler au colonisé qui peut servir leurs intérêts.
Par exemple en Algérie française l'excellence d'un élève est d'être ni trop proche de normes françaises, ni trop éloigné de la culture algérienne.
L'empire colonial construit des catégories qui n'existaient pas vraiment chez les colonisés, comme par exemple les tribus en Afrique.
L'expansion coloniale a été impliquée dans la reconfiguration de la culture et de la société au XIXème et au XXème siècles.
George Balandier découvre Les "tribus" ne vivent pas dans un état original mais qui est conséquences de la situation coloniale. Sa découverte aura au départ peu d'écho. Dans les années 70, on pense le colonialisme indissociable du capitalisme. On étudie peu comment s'est construit le colonisé.
Dans les années 80, les études coloniales évoluent sous l'influence des études marxistes et féministes.
L'histoire coloniale ne peut être écrite à partir des archives coloniales car elle exclut différentes éléments et ne reflète que la vision du colon.
On n'est pas sûr que le colonialisme a bénéficié à l'économie de l'empire. On observe qu'il y a eu beaucoup de conflits dans les colonies, dans les entrepôts, les compagnies ferroviaires, chez les colons, les dirigeants d'entreprises et les responsables coloniaux.
L'état colonial se voit reproché sa brutalité par les missionnaires et au contraire, les colons lui reprochent de ne pas l'être assez.
Il n'y a pas de fonctionnement hégémonique, d'unité et de cohérence. Par exemple, dans les Indes Hollandaises, l'état peut se permettre d'intervenir dans l'enseignement en Hollande mais ne peut pas se permettre de ne pas intervenir dans les colonies car la préservation de la race en dépend.
L'empire n'est pas une extension de la nation.
Pendant la Révolution, la France est confronté au fait que le territoire revendiqué est différent de celui englobant des populations considérées comme françaises.
Après la Révolution, Napoléon envisage d'augmenter l'espace pour augmenter la nation. Pendant la 3eme République, on parle de 100 millions de français dont moins de la moitié vit dans l'hexagone et parle français.
Le lien entre la nation et l'empire est complexe.
Il est difficile d'être assimilationniste comme la France quand on veut maintenir une distance avec les populations colonisées. Selon Jacques Marseille, c'est l'intérêt pou l'Europe qui fait diminuer l'intérêt pour les colonises. On passe d'un modèle impérialiste à un modèle partiellement européen.
Le mot colonialisme risque de masquer le fait que les gens qui avaient tenté d'imposer le colonialisme ont été fort différents. Par exemple, l'armée. Les soldates exercent et subissent une coercition. Ils font respecter la volonté de l'élite et ont leurs propres exigences. Parfois les troupes ont des liens avec les colonisés et créent des catégories interstitielles.
Du côté des colonisés, on cherche le meilleur type d'alliances. Ainsi, en Afrique australe, on profite des règles coloniales pour renforcer le patriarcat. Dans les Indes néerlandaises, les javanaises préfèrent le concubinage au mariage avec les colons ainsi elles peuvent rester des propriétaires fonciers. Il est donc important d'étudier l'intime chez les colonisés, et la vision de la masculinité et de lé féminité des colonisés par les colonisateurs.
Il existe des stratégies différentes entre les empires ou au sein même de l'empire selon les lieux.
Par exemple en 1920 à Sumatra, on cherche à former des familles alors qu'en France et en Grande-Bretagne on pense qu'on ne peut rien changer au mariage africain.
A partir du XIXème siècle, l'impérialisme s'embourgeoise. L'esclavagisme colonial devient une question centrale. On précise ce qu'est une nation "civilisée" et on légitime le fondement de l'économie bourgeoise. On condamne l'esclavage au nom d'une définition universelle de la libre main d'œuvre. On souhaite que les anciens esclaves soient salariés ; comme ceux-ci ne le souhaitent pas, on affirme que leur différence repose sur la race et exige un contrôle strict.
Au XIXème siècle, le projet anti-esclavage voit l'esclave comme un être potentiellement civilisable ; phénomène du libérateur. L'intervention est une nécessité pour le progrès mondial.
A la fin du XIXème, l'intervention est toujours aussi brutale et coercitive mais on cherche à montrer que c'est dans un but raisonné. Par exemple la violence du roi Leopold au Congo est condamnée mais pas si elle peut être associée à un réformisme progressif.
Par exemple on pénètre dans l'intimité des foyers des colonisés, on cherche à démontrer qu'il n'y a qu'une façon pour un homme ou une femme d'être moderne.
Les colonisés réagissent différemment aux menaces ; panarabisme, panafricanisme, "péril noir", "péril jaune", étudiants coloniaux.
La "race" est un concept complexe dans les colonies ; il est à la fois élément majeur du projet colonial mais on n'en parle pas aussi souvent qu'on pourrait le penser. "Le terme “race” fut en effet évité aussi souvent qu’il fut appliqué".
Actuellement on s'interroge sur le concept de "post colonialité" comme un concept étendu dans le temps et l'espace. Le "post" suggère que la décolonisation reste encore à s'accomplir.
Le mot "colonialité" montrent qu'il y aurait une homogénéité de relations de pouvoir.
Le suffixe "ité" semble indiquer qu'il y a une essentialité au fait d'avoir été colonisé et que le colonialisme est le seul fait important et significatif pour tous ces peuples.
Même question autour des termes "héritage colonial" qui recouvre des réalités très différentes.
Cela suppose que l'historiographie coloniale a sous-estimé les catégories raciales. Au XVIIIème siècle, il y avait un flou entre la race et la classe. La notion de "racisme culturel" qu'on prétend nouvelle ne l'est peut-être pas tant que cela. Le racisme n'a jamais reposé sur le seul somatique et s'est au contraire toujours fondé sur des différences culturelles en matière d'éducation, de tempérament, de psychologie et sur le lien entre l'essence cachée de la race et ses marqueurs visuels.
Il n'y a pas de dichotomie aussi nette dans les colonies entre les dirigeants et les dirigés, les blancs et les noirs, les colonisateurs et les colonisés. Il existe des espaces interstitiels.
L'ambivalence fait aussi partie de la relation coloniale.
Ce seraient donc davantage les catégories du colonialisme qui perdureraient plutôt que le colonialisme en lui même. Il faut donc comprendre comment ces catégories ont façonné les contextes post-coloniaux.
On a d'abord parlé de mission civilisatrice puis on parle maintenant de développement ce qui fait office de pont pour franchir la période de la décolonisation.
Beaucoup d'agences de développement en Afrique australe estiment que leur objet est la pauvreté autochtone qui est vue comme le projet normal d'une croissance alors qu'il s'agit plutôt du résultat d'une histoire coloniale douloureuse. Le développement est critiquée carl plaque le concept de modernité sur tous les peuples.
Mais attention le développement n'est pas que cela ; les peuples s'en sont saisies pour en faire un outil de revendication comme par exemple en employant le mot "tiers-monde" prononcé à Bandung en référence au "tiers état". Il s'est ainsi constitué l'idée qu'un niveau de vie décent est un droit humain fondamental.
Il faut donc critiquer le développement mais en montrant que les populations peuvent s'en emparer.
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Audrey Kawasaki‘s bio tells us she’s influenced by manga and Art Nouveau, and that’s easy to see in her gorgeous, beautifully erotic work. There’s more to see on her blog, and she’s also on Twitter and Tumblr. I just discovered her paintings, and now I’m a huge fan! There’s so much tattoo inspiration here, I’m overwhelmed :)
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