Image tirée du film Ken Park de Larry Clark (2002)
La claque – nécessaire ! – de ce début d’année
C’est la claque que je me suis prise hier en faisant défiler mon mur facebook. C’est la claque que vous vous êtes peut-être déjà prise aussi. En tout cas, c’est la claque que Lucie, 22 ans, a eu envie de donner à une « jeunesse inconsciente » et au-delà, à tous ceux qui la liront. Mais, c’est une bonne claque, nécessaire, et c’est pourquoi il faut la relayer. La faire passer. Comme ces messages débiles « si tu aimes vraiment quelqu’un, envoie-lui ce message »… Si vous aimez vraiment quelqu’un, donnez-lui cette claque.
Lucie a 22 ans donc et elle est séropositive depuis 2 ans. Elle n’est pas toxico, n’a pas une « mauvaise vie », n’est pas à la marge de la société. Avoir 20 ans et être séropositive en France, c’est insupportable. Pour elle bien sûr. Pour ses proches, sa famille, ses amis. Mais pour tous ceux qui se sont battus pour l’accès au soin, pour faire de la lutte contre cette maladie un combat politique au quotidien et sur tous les continents, pour tous ceux qui en sont morts, et pour nous tous en définitive. C’est ce que Lucie nous dit. Avec force et humilité.
En décembre 2014, les résultats d’une étude Harris Interactive donnaient froid dans le dos : 1 étudiant sur 3 déclarait n’avoir jamais utilisé de préservatif. Le même pourcentage n’effectue jamais de test de dépistage VIH en cas de changement de partenaire.
C’est à eux que Lucie a eu envie de s’adresser. Parce qu’elle est de cette génération où le sida semble ne plus exister. De cette génération où l’on peut bien vivre en prenant des médicaments tous les jours, après tout, qu’est-ce que ça change ? Ca change beaucoup de chose !
Confidence pour confidence Lucie, je suis née en 1979. La génération Sida ! Le sexe sans capote, ça n’existait pas. Ceux et celles qui se laissaient parfois aller à satisfaire un désir alors qu’ils n’avaient pas de préservatif (et j’en suis bien sûr) se faisaient immédiatement engueuler par leurs amis. J’ai peur de cette maladie comme des nazis ou qu’on touche à un cheveu de ma sœur. Bref, une peur viscérale. Toute jeune, quand j’ai commencé à me masturber, je me disais qu’un de ces jours, on allait nous dire qu’on pouvait en mourir. On venait bien de découvrir qu’on pouvait mourir de faire l’amour… Je ne sais pas ce que tu vis et j’espère ne jamais le savoir. Mais je comprends tes mots et je te remercie pour la claque !
Lettre ouverte d’une séropositive à une jeunesse inconsciente à lire ici.
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