Après nous avoir appris à réagir en cas de chute durant une séance de bondage en suspension, Kinky continue son chemin éducatif dans le fabuleux univers du BDSM. L’équipe du site a ressorti une vidéo datant de juillet 2013, un documentaire réalisé par le Health Equity Institute (HEI). Sans rapport avec le Russian Institute.
L’Institut est une organisation affiliée à l’université publique de San Francisco pour promouvoir la justice sociale. Dans ce cadre-là, en collaboration avec le département de cinéma, l’HEI produit des moyens-métrages pour mettre en lumière des initiatives peu connues. Le BDSM générant beaucoup de fantasmes pas forcément positifs et faux, les étudiants de l’Institut ont posé des questions à des membres éminents de la communauté.
Saint-Sernin et Le Serbe, suspension entre potes
Le BDSM est un mouvement, plus qu’une simple pratique. Il suffit d’analyser la signification des quatre lettres. Elles fonctionnent par paires. BD, DS, SM : le bondage et discipline, la domination et soumission et le sado-masochisme. Beaucoup de possibilités pour trouver son plaisir en dehors de l’image d’Épinal, coups de fouet et combinaisons en latex.
Les personnes interviewées déconstruisent les clichés. Tour à tour, ils nous confirment que les adeptes de BDSM n’appartiennent pas à la catégorie des malades mentaux ou qu’ils ne reproduisent pas des mauvais traitements subis pendant l’enfance. Les Noirs se joignent aussi au délire sans pour autant recréer les périodes obscures de l’esclavage et déguiser leur partenaire en grand dragon du KKK. Les femmes soumises n’avouent pas une faiblesse de caractère, bien au contraire, elles s’affirment dans une sexualité libératrice. Il faut savoir également que la douleur ne s’invite pas toujours à la fête ; la contrainte, la domination utilisent d’autres voies, principalement l’intellect. L’esprit des participants se concentre sur le jeu en cours, rien n’existe autour. Certains rapprochent une séance de bondage d’une activité sportive à cause de la focalisation associée et de l’endorphine produite. Il existe une connexion spéciale, des sensations uniques qu’il semble difficile d’imaginer sans avoir expérimenté soi-même une des pratiques du BDSM.
Le BDSM, c’est à la coule
Quand une personne contre ces comportements erronément sataniques déboule et accable les pauvres amateurs de BDSM, ces derniers lui répondent une chose étonnante : « aimez-vous la cuisine pimentée ? » En effet, la brûlure du jalapeño n’est pas une saveur, seulement une sensation douloureuse comme un coup de ceinture ou une corde qui vous maintient dans une position inconfortable. Les Mexicains sont donc des aficionados du masochisme qui s’ignorent.
Par-dessus tout, si vous vous sentez attiré par le BDSM, renseignez-vous, car mal exécuté, cela se révèle dangereux. Rien que pour la cire de bougie, il ne faut pas utiliser la première chandelle trouvée dans votre tiroir. Certains types de cire fondent à 200 degrés, d’autres à 90 ou 50 degrés. Alors avant d’attacher, de menacer, de frapper, de brûler, de soumettre, allez faire un tour sur Kinky.com ou sur des forums pour savoir un peu comment s’y prendre.
Images tirées du film de James Franco sur le BDSM