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(Senryūs érotiques)
Cheveux détrempés
Des flaques sur l’édredon
Dimanche pluvieux.
Trois amants ce soir
Qui sont venus me sceller
Hermétiquement.
J’ai rêvé à toi
Il n’y avait que ta bouche
Assez pour m’étreindre.
Privée de ta peau
De la moiteur de ton sexe
Je suis en exil.
Pourquoi hurles-tu
« Merci Jacquie et Michel ! »
Pendant nos ébats ?
Musc, ambre et cumin
Un voyage en orient
Le nez dans ton string.
Un doigt et puis deux
Pour finir toute la main :
Je suis fière de toi.
Il a demandé
Ma main lors d’une soirée
Au club échangiste.
Vibro dans la chatte
Plug et bâillon enfoncé
Chaque chose à sa place.
Siroter du rhum
En regardant vingt marins
Passer sur ton corps.
Matin glacial d’hiver
Sous le drap microclimat
Tropical humide.
Tu t’es assoupi
Je me glisse hors de ton lit
Et vais sur Tinder.
Derrière la porte
Cris, soupirs, chuchotements
Qui est avec toi ?
Ce n’est pas ma faute
Si ta femme a vu mes seins
Sur ton téléphone.
Tu brûles de fièvre
Mais tu bandes néanmoins
Chevauchée torride.
Tu veux te taper
Un beau livreur de pizza
That’s so seventies.
J’aime à voir deux mecs
Prendre leur douche ensemble
Étreintes viriles.
Je veux que tu sois
Constamment entre les lèvres
Fixation orale.
Elle aime un peu trop
Ces jeux qu’elle sait d’avance
Qu’ils vont mal finir.
J’ai un maître-queux
Qui sait apprêter ma chair
Attendrie, farcie.
Zip-a-Dee-Doo-Dah
Fredonne-t-il guilleret
En me besognant.
Quelques poils pubiens
Dans une enveloppe blanche
Souvenir de toi.
Tes coups de boutoir
Implacables et réguliers
Comme un métronome.
Tu as joui trop fort
Ton sperme mouille mon cou
Et tes larmes aussi.
Si ta queue se dresse
Reviens j’habite toujours
À la même adresse.
J’aime à penser que le porn est une petite fenêtre d’une vie fantasmée par procuration. Des premiers gonzo aux dernières productions en réalité virtuelle, le POV (Point Of View) nous apporte des bribes d’histoires impossibles. J’ai un amour tenace pour Abella Danger mais je dois me faire à l’idée que je ne risque pas de la rencontrer. Quand bien même cette chance arriverait, il y a aucune raison que je me retrouve à prendre le petit déj à poil avec elle, sauf peut-être si je m’engage dans une carrière porno, mais là n’est pas la question.
Face à cette dure réalité, certains se contentent de produire des scènes à la chaîne dont le contact virtuel se réduit à un simple “coucou, tu veux voir mes boobs ?”, d’autres poussent le vice à jouer les entremetteurs en vous proposant ni plus ni moins de passer une journée avec l’actrice de vos rêves.
Évidemment, pas de voyage à Los Angeles, ni de rendez-vous dans un restaurant chic du VIIIe arrondissement de Paris. Tout se fait depuis chez soi, monnayant quelques dollars. Dans cet concept visuel du “virtual date”, deux studios s’amusent à briser le quatrième mur. ATK Girlfriends pour le côté newcommeuse qui jette des petits cailloux dans la mer à Hawaii et Life Selector qui pilote des porn stars depuis leur tour de contrôle hongroise.
Les choix cornélien
Ces derniers excellent dans l’art de passer “une journée avec…” une porn star américaine. Plus à l’aise dans l’acting en anglais que leurs collègues d’Europe de l’est, les actrices de la côte ouest des Etats-Unis envoient ces productions doucement interactives sur un plateau de satisfaction assez rare. Passant par hasard sur leurs terres avec quelques tokens en poche, j’ai troqué une partie de mon après-midi au bureau pour vivre la vie du fuck friend de Abella Danger, le bien nommé A day with Abella Danger. Une perspective qui méritait bien une chute totale de ma productivité.
C’est mon oeil ; je t’aime quand même.
Se réveiller auprès d’Abella pourrait suffire à vous faire exploser le ciboulot, mais quand on est entouré de collègues en open space, il est important de garder son sang froid. Avec un self-control qui m’étonne moi-même, j’ai passé un petit déjeuner à manger des fruits avec elle sans retourner mon bureau de rage. Vous remarquerez sur l’image ci-dessus qu’elle m’a mis la fourchette dans l’oeil, c’est pas très agréable, mais je lui pardonne tout.
Loué soit le Seigneur
Même quand elle m’empêche de finir un chapitre des Monades urbaines (que je vous recommande) près de la piscine me mettant son boule-fou sous le pif. J’en ai profité pour le toucher, c’est doux, je vous recommande l’expérience. Finalement, on a fini par manger une part de pizza surgelée qui n’était pas à la hauteur de la villa où j’étais projeté, mais est-ce vraiment important ? Elle avait les yeux rivés sur son téléphone, moi sur son décolleté, y’avait un tipi qui se formait sous mon bureau, c’était plaisant. Tout comme quand elle a ramené sa copine AJ Applegate pour un threesome traditionnel, dans un esprit purement californien à la déco d’un goût très local.
Merci Valérie Damidot
Je voudrais pas trop vous spoiler cette journée en fait, mais effectivement il s’agit de porno, de claquer du boule, de se faire sucer les mains levées, de choisir ses positions préférées contre de l’argent, de faire trembler les murs d’un râle tribal. J’ai regardé tout ça mais j’ai préféré rester avec elle, la regarder, discuter de tout et de rien. C’était du fap purement sentimental et frustrant, planqué en scred derrière un 24 pouces, le volume du casque baissé pour ne pas attirer l’attention des mes voisins de bureau.
En rentrant chez moi le soir, j’ai rattrapé le temps perdu. J’ai fermé les yeux, en cinq minutes l’affaire était pliée.
L’édition 2016 a porté notamment sur l’Agenda 2030 et les défis liés à sa mise en œuvre.
176 représentant.e.s de la société civile, des agences onusiennes, et des gouvernements européens engagé.e.s dans le champ des droits et de la santé sexuels et reproductifs (DSSR) se sont réuni.e.s pendant deux jours à Paris pour la Conférence EuroNGOs. L’édition 2016 a porté notamment sur l’Agenda 2030 et les défis liés à sa mise en œuvre.
Mercredi 05 Octobre 2016En 1914, un nommé Theodor Reuss écrit un texte intitulé «Parsifal et le secret du Graal dévoilé», dans lequel il affirme que la religion du futur – baptisée Religion Sexuelle – sera «basée sur le nécessaire accomplissement rituel de l’acte». Mon dieu, mais quel acte ?
Un des mouvements les plus impliqués dans l’Evangile du Salut par la Sexualité est une confrérie ésotérique appelée Ordo Templi Orientis (OTO). Son créateur s’appelle Theodor Reuss (1855 – 1923). «Dès les origines, l’ordre de Reuss prétend être en possession du secret ultime de tous les systèmes ésotériques, du plus profond mystère qui gît dans les fondations de toutes les traditions occultes, mystiques et spirituelles, y compris le secret des Sages de l’Est, et des moyens de rebâtir le Temple de Salomon.» Dans un ouvrage passionnant consacré à l’histoire des mouvements qui prônent la magie sexuelle – Magia Sexualis –, l’historien Hugh B. Urban retrace le parcours de cet «Ordre» qui voit le jour dans les années 1890.
Méfiez-vous de Theodor Reuss
Son fondateur – fils d’un père allemand et d’une mère anglaise – fait partie des personnalités les plus étonnantes de son temps. Un (ex-)ami, August Weinholtz le décrit ainsi en 1907 : «L’intelligence de cet homme et ses activités extraordinaires, ses sophismes, sa connaissance des langues, sa capacité à jouer tous les rôles quels qu’ils soient, en font une véritable menace internationale. A certains égards, il me fait penser à Cagliostro, le plus brillant des charlatans maçonniques, qui parvint si brillamment à duper ses contemporains.» Le parcours de Theodor Reuss a en effet de quoi surprendre : après avoir obtenu quelques succès en tant que chanteur de music-hall et correspondant de presse, Reuss est impliqué dans des activités politiques suspectes. Usant de fausses lettres de recommandation, il s’est fait membre – dans les années 1880 – de la Ligue Socialiste. Il sera plus tard accusé d’avoir infiltré cette Ligue comme espion au service de la police secrète prussienne qui l’aurait envoyé en Angleterre pour suivre la fille de Marx en sous-marin.
Fusion religion
Rapidement, Reuss prétend être un maître versé dans les traditions occultes, en particulier les formes irrégulières de maçonnerie tels que les Anciens et Acceptés et Primitifs Rites de Memphis et Mizraim. «Il s’auto-baptise «Frère Illustre», «Maître maçonnique expert», «Maître secret», «Maître parfait», «Grand Elu Chevalier Kadosh», «Commandant grand inquisiteur», «Prince du secret royal», «Sanctuaire Souverain de la Gnose»»… Il crée sa confrérie sur la base d’une fusion de techniques inspirées du tantrisme, de mouvements maçonniques et rosicruciens. Il prétend offrir aux élus qui seraient tentés d’adhérer à son Ordre «la preuve de leur immortalité et cela même au cours de leur existence terrestre» (Oriflamme, 1904). Son maître à penser, Carl Kellner, fait partie des pionniers du Yoga en Occident. Theodor Reuss lui emprunte l’idée que des énergies vitales circulent dans des zones spécifiques du corps humain : le cœur, l’anus le nombril, le larynx et les yeux.
Vouloir non pas le «plaisir» mais l’«extase»
S’inspirant des exercices yogiques, Reuss défend l’idée qu’en pratiquant les figures tantriques – «Transmutation des énergies reproductives», par exemple – on accomplit l’équivalent des Mystères d’Eleusis. Il faut exécuter la «Transmutation», «non pas pour s’adonner aux excès sexuels mais en vue de renforcer le Pouvoir Divin éternel sur le plan terrestre, ce qui requiert des personnes parfaites et sexuellement fortes… L’énergie reproductive est un processus de création. C’est un acte sacré ! Les organes génitaux (mâle et femelle) concentrent dans le minimum d’espace le maximum de puissance vitale.» Le discours semble convaincant. Comme pour se défendre de toute vilaine accusation, Reuss insiste d’ailleurs sur l’aspect hautement spirituel de ces exercices aux noms cryptés. Il défend l’idée d’une sexualité «supérieure», située au-delà du plaisir. Le plaisir ? Quelle vulgarité. (Je recommande au passage l’article hilarant de Maïa Mazaurette sur le snobisme sexuel).
Qu’est-ce que la bonne sexualité ?
Pour Reuss, la sexualité supérieure relève du culte. Plus précisément du culte phallique. Il faut l’accomplir en vue d’émettre non pas un cri d’orgasme (ce serait trop prosaïque) mais un fluide aux vertus magiques, capable de régénérer le monde. «En dépit des efforts des églises chrétiennes, plus de 120 millions de personnes restent des pratiquants du culte sexuel (Lingam-yoni), dit-il. […] L’église catholique elle-même pratique, sous une forme cachée, le culte phallique, le culte du Lingam-yoni… emprunté à de prétendus rituels païens… Ce culte était la religion la plus importante de monde au moment où les civilisations de l’Antiquité atteignaient leur sommet.» Reuss prétend le ressusciter. En 1914, il s’empare de l’opéra de Wagner – Parsifal – dont il fait le Nouvel Evangile du peuple allemand. Pour lui, la lance qui – dans la légende du Graal – ne s’arrête jamais de saigner, cette longue lame sacrée qui perça le flanc du Christ, n’est rien d’autre qu’un phallus. Le sang du Christ que boivent les prêtres pendant la messe ? Du sperme, bien sûr. Le graal ? Le réceptacle sacré qui recueille ce fluide vital.
Parsifal : une liturgie musicale au service du culte phallique
L’opéra de Wagner intitulé Parsifal parle d’un homme qui s’est castré pour appartenir à l’Ordre des Chevaliers du Graal. Ne pouvant s’imposer le devoir de chasteté, il a pensé nécessaire de supprimer tout désir en se mutilant. Mais il a été refusé. Avide de vengeance, il ne songe plus qu’à perdre les Chevaliers avec l’aide de lascives «filles-fleurs». Elles induisent en faute tous les hommes qu’elles croisent. Tous, sauf un : l’innocent Perceval (Parsifal), puceau ignorant des choses de l’amour. Parsifal repousse les filles-fleurs. Lui seul est capable de sauver l’Ordre des Chevaliers car il désire non pas «accomplir l’acte sexuel d’une manière vaine, avec des femmes de plaisir», mais le sublimer en une forme d’union sacrée. Comment y parvient-il ? En touchant les chevaliers avec la lance sacrée. Ce contact les régénère et les sauve. «Il n’est pas surprenant que Reuss et ses disciples aient fait scandale, note l’historien Hugh Urban. Ils furent principalement accusés d’homosexualité.»
Une religion spermatophage
L’«acte» que Reuss voulait substituer à la messe catholique, c’était donc cela ? Le fait de brandir un pénis comme une lance… Au cœur de sa future religion d’amour, il y avait la liqueur salvatrice du sperme jaillissant comme une source de vie éternelle. Le graal, pour lui, n’était pas un ciboire contenant le sang du Christ mort, mais le vase rempli d’éjaculat de Jésus vivant. Reuss voulait que les chrétiens en finissent avec l’auto-mortification. Il prônait la libération sexuelle mais pas n’importe laquelle : celle des hommes. Reuss considérait la femme comme un élément très accessoire de la magie rituelle : son fluide (la cyprine) n’avait d’autre intérêt que comme lubrifiant et son corps n’existait guère, à ses yeux, que comme réceptacle. Dans le texte intitulé Parsifal, Reuss explique : «La femme a pour tache de servir la cause virile du monde. Elle reçoit la semence de la lance primale et ainsi préserve la fabrique du réel. C’est le but premier et l’éternel objectif de la femme.» Son Ordre existe encore. Tapez OTO sur Internet.
CET ARTICLE FAIT PARTIE D’UN DOSSIER EN TROIS PARTIES : premier article «Un puceau peut-il sauver le monde ?». Deuxième article : «Une religion pour boire du sperme». Troisième article : «La magie sexuelle, c’est comme l’acupuncture».
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A LIRE : Magia Sexualis, d’Hugh B. Urban, University of California press, 2006.
Parsifal et le secret du Graal dévoilé, de Theodor Reuss, manuscrit de 1914, publié en 1920.
Sexe et cannabis s’entendent plutôt bien. On le sait depuis les années 1971 au moins, comme en témoigne le documentaire pour adulte Aphrodisiac! The Sexual Secret of Marijuana. D’interviews de gens qui se défoncent régulièrement en images pornographiques pleines et entières, ce film s’est donné l’objectif de vous expliquer pourquoi la bédave est bonne pour vos activités libidineuses. Il dispense également des informations intéressantes sur le chanvre en général : l’histoire de sa culture, ses propriétés médicinales, les trafics dont il fait l’objet et même comment l’utiliser pour faire des space brownies.
Dennis Van Zak, le producteur-réalisateur d’Aphrodisiac! The Sexual Secret of Marijuana, semble s’être évaporé après la sortie de son oeuvre. L’un des acteurs du film, cependant, est devenu une immense célébrité du porn dans les années 70. Si vous ouvrez l’oeil, vous verrez sans doute que cet homme d’affaires qui couche avec sa secrétaire n’est autre que John Holmes. Lui, son énorme teub et les tristes affaires dans lesquelles ils se sont fourrés ont gravé leur légende dans l’industrie du X en quelque 2 500 films.