34713 éléments (3171 non lus) dans 75 canaux
Seven skilled authors merge sci-fi and sex: Wetware: Cyberpunk Erotica (ebook, $3.89)
Thanks to our sponsor in Spain, women-run Lust Cinema.
Much gratitude to our thoughtful sponsor, Nubile Films.
#fail The UN report's basis for porn "facts" is from debunked, unverifiable, right-wing org Stop Porn Culture http://t.co/CjjUIAxDmC (NSFW)
— Violet Blue ® (@violetblue) September 28, 2015
Thank you to our sponsor in Holland, Abby Winters.
Thank you to our sponsor and friends, Pink Label TV.
John Waters tours The Kinsey Institute, reviewing parts of the John Money Collection. Waters and Money were friends. pic.twitter.com/cXGUq2v8El
— IU Cinema (@IUcinema) October 2, 2015
Arse Elektronika Award 2015 for "Direct Neural Stimulation To Create Strapon You Can Feel" (Veaux, Rickert) #arse2015 pic.twitter.com/pCYwQVIxM9
— J. Grenzfurthner (@johannes_mono) October 5, 2015
The post Sex News: AHF attacks Tinder and Grindr, Instagram blames Apple, bogus sex trafficking laws appeared first on Violet Blue ® | Open Source Sex.
Seven skilled authors merge sci-fi and sex: Wetware: Cyberpunk Erotica (ebook, $3.89)
Thanks to our sponsor in Spain, women-run Lust Cinema.
Much gratitude to our thoughtful sponsor, Nubile Films.
#fail The UN report's basis for porn "facts" is from debunked, unverifiable, right-wing org Stop Porn Culture http://t.co/CjjUIAxDmC (NSFW)
— Violet Blue ® (@violetblue) September 28, 2015
Thank you to our sponsor in Holland, Abby Winters.
Thank you to our sponsor and friends, Pink Label TV.
John Waters tours The Kinsey Institute, reviewing parts of the John Money Collection. Waters and Money were friends. pic.twitter.com/cXGUq2v8El
— IU Cinema (@IUcinema) October 2, 2015
Arse Elektronika Award 2015 for "Direct Neural Stimulation To Create Strapon You Can Feel" (Veaux, Rickert) #arse2015 pic.twitter.com/pCYwQVIxM9
— J. Grenzfurthner (@johannes_mono) October 5, 2015
The post Sex News: AHF attacks Tinder and Grindr, Instagram blames Apple, bogus sex trafficking laws appeared first on Violet Blue ® | Open Source Sex.
Tout (re)vient à point à qui sait attendre, n’est-ce pas ? Alors gentes demoiselles (et damoiseaux s’il en est), réjouissez-vous ! Notre rubrique directement inspirée des Funniest Tweets From Women (Huffington Post) est de retour pour répertorier sans relâche les meilleurs tweets de filles, commentaires à l’appui. Oui, on vous avait manqué. C’est normal. Cela fait donc trois mois, au cours desquels il s’en est passé de belles. Dégustez les piaillements distingués en 140 caractères de nos twittas d’exception sans plus attendre, ça risque de vous faire du bien en début de semaine pluvieux. Cheers.
Juillet. Plein été. Canicule. Bestioles agressives.
Jean-Michel le moustique pervers m’a piqué uniquement sur les fesses, six fois.
— Naïs (@TocTocTocNais) July 2, 2015
La pauvre Naïs a donc dû commencer la belle saison en s’asseyant sur son sex-appeal, ce qui est un gros sacrifice. Rihanna elle aussi a composé avec sa beauté pour nous offrir un chef d’oeuvre monumental, dont Twitter s’est immédiatement emparé – #BBHMM.
Moi, proctologue qu’a besoin de vacances pic.twitter.com/KKMKTaYMy4
— Josie de la compta (@Josydelacompta) July 2, 2015
Moi, quand j’ai foiré ma couleur “Auburn application facile” à réaliser chez soi pic.twitter.com/SDhlPtyHgY
— Daily Cieuse (@Dailycieuse__) July 2, 2015
On l’a dit, il faisait chaud. Emboîtant le pas à Riri, les gens ont rapidement commencé à perdre la tête.
Discipline et sanctions stupides sont mes armes. pic.twitter.com/Xhi25CmbsU
— Gyōzaline. (@Eithlenn) July 2, 2015
Il est normal que les autorités réagissent.
Juillet = enfants en vacances. L’occasion de se rendre pleinement compte des progrès qu’a fait notre progéniture au cours de l’année. Ben c’est pas jojo.
Je prête mon tel à mes fils. Je check l’historique. Dans les recherche Google : “femme qui fait du strimtise” JE PLEURE.
— Perrine Stenger (@PerrineST) July 3, 2015
Marrant que le correcteur orthographique ne se soit pas activé.
Au passage :
L’oiseau on dirai pas François Hollande svp? pic.twitter.com/Y1mlDZIhYL
— yaë (@mnlbtg) July 6, 2015
#svp.
Au fait, une vérité toute nue :
On comprend que ce soit pas facile à voir au premier coup d’œil mais oui, un string a un sens pic.twitter.com/BYZB3SuH6U
— MadamePeel (@MadamePeel21) July 7, 2015
Plus c’est simple, plus c’est compliqué.
Attention !! Attaque de féminisme !!
Tremblez pauvres mortels bwahahaha pic.twitter.com/FhVLPz65Vx
— diane saint-réquier (@lactualaloupe) July 8, 2015
Le sexe faible hein ? Bon. C’est pas dans Yu-Gi-Oh! qu’on aurait vu ça hein ?
C’est parti pour un moment coiffure.
Bernard Tapie réclame 1 milliard d’euros à sa coiffeuse. pic.twitter.com/Oi3G02pWnq
— Ouech Mum ! (@OuechMum) July 9, 2015
#Pujadas lors de l’interview du président #DirectPR pic.twitter.com/lWQOvHDZre
— ciboulette (@Bref_je_tweet) July 14, 2015
Et oui, en juillet, les comparaisons allaient bon train.
Je pose ça là pic.twitter.com/JPptvAaPeR
— Dolores Bakèla (@doloresbakela) July 15, 2015
Génie du fail sur la diagonale du clash respect. Je le veux. pic.twitter.com/QyImMxjVH8
— Lucille_H (@Lucille_H) July 15, 2015
J’étais obligée de rappeler cet événement qui une fois de plus a prouvé la plongée de notre monde dans le gouffre sans fond du malaise. Un couple issu de la télé-réalité française décidait d’appeler sa fille Jetaime.
-Je vois pas le problème de s’appeler Jetaime.. -Ta gueule Anulingus! TA GUEULE!
— Josie de la compta (@Josydelacompta) July 16, 2015
On vous laisse imaginer les situations que la pauvre enfant s’apprête à affronter.
Exemple du jour où elle se fera larguer par son mec :
Lui : Ecoute, il faut qu’on parle Jetaime.
Elle : Moi aussi.
Lui : Non mais tout est fini entre nous Jetaime.
Elle : Moi aussi.
Bref.
Tiens, une petite piqûre de rappel d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître.
Être une jeune fille dans les années 2000, c’était débattre deux fois par semaine de qui était la Phoebe et qui était la Rachel du groupe.
— Klaire fait Grr (@Klaire) July 21, 2015
J’étais tellement Rachel les gars.
Ce qui m’amène sans logique aucune à ce tweet :
Arrêtez d’embrasser vos enfants sur la bouche svp
— mathou (@dreamwasover) July 21, 2015
Ca devrait être dans la Constitution.
Autre remarque constructive, de type législatif.
On met un demi-ovaire à un mec pendant une journée on aurait des congés pour les règles et les tampons remboursés par la sécu le lendemain
— Pauline (@Bbenine) August 16, 2015
Qu’est-ce qu’on attend ? Non mais parce que, seriously.
“Ça fait quoi exactement les crampes menstruelles ? ” Ça. Ça fait ça. pic.twitter.com/CrZy6SNAeP
— Passion Menstrues (@Menstrues) September 29, 2015
Je reviens à Friends deux secondes, mais c’est pour mieux repartir après (by the way ça y est, on est en août, pour celles qui suivent).
ATTENTION Coup de vieux, dans 5… 4… 3… 2… 1… #Friends pic.twitter.com/7QhQVEX1XF
— Julia Lagrée (@jlagree) August 11, 2015
QUI ÊTES-VOUS ET QU’AVEZ-VOUS FAIT À CHANDLER ET JOEY ?
Dites-le avec des fleurs. pic.twitter.com/C0ttcZxfYr
— Claude Sarraute (@Claude_Sarraute) August 21, 2015
QUI ÊTES-VOUS ET QU’AVEZ-VOUS FAIT À.. OH. Wait. C’est le vrai.
C’était sympa, mais septembre nous apporte le meilleur gif de tous les temps (mais oui c’est old).
Vous voulez jouer ? pic.twitter.com/U4IhG0ukHw
— Karma Licious (@LiciousKarma) September 1, 2015
POURQUOI ? A quel moment est-elle tenue de traverser la route les fesses à l’air avec un pantalon si petit qu’il craque précisément à cet endroit-là ?
Un peu de poésie s’impose pour contrebalancer parce que je suffoque.
Vous la sentez pas l’immense fatigue de ce monde ? Atlas s’est démis l’épaule.
— عائشةASL ن (@OhOceane) September 3, 2015
C’est joli non ? Plus heureux dans la formulation que ce qui suit.
Et tu serais complètement anonyme.. * Merci d’éviter de mettre des trucs “Dans la bouche” de Loana. Elle sait faire. pic.twitter.com/gtMYhUqMY1
— Sam (@Samparlebien) September 18, 2015
Pauvre Lolo.
Face à la vie. pic.twitter.com/Zb2KZ7IyUA
— Gyōzaline. (@Eithlenn) September 18, 2015
Pauvre petite fille, totalement dans la Lune.
le respect a disparu mdr pic.twitter.com/81iozJ69gU
— snow (@byetohem) September 24, 2015
Pauvre petit d’homme.
Je tenais à terminer cette rubrique avec mon tweet préféré depuis longtemps, même s’il est écrit en anglais, et si, exception dans le concept, il vient d’un homme :
This kid asked me for some skittles but I had just finished them so he stared at me like this the entire flight pic.twitter.com/Doavgl6ZX1
— kanye (@HussSrour) September 3, 2015
Traduction : Cet enfant m’a demandé des Skittles, mais je venais juste de les finir donc il m’a regardé comme ça pendant tout le vol.
Génie. Vivement que ce gosse grandisse, qu’on rigole.
Bisous.
Merci à toutes les gurls : Naïs, Josie de la compta, Daily Cieuse, Gyozaline, Perrine Stenger, Yaë, MadamePeel, Diane Saint-Réquier, Ouech Mum !, Ciboulette, Dolores Bakèla, Klaire fait Grr, Mathou, Julia Lagrée, Bbenine, Claude Sarraute, Karma Licious, ASL, Sam, Snow, Passion Menstrues et Kanye.
(cc) Andreas Eldh.
Relire Détendez vos zygomatweets #5.
Relire Détendez voz zygomatweets #4.
Relire Détendez vos zygomatweets #3.
Relire Détendez vos zygomatweets #2.
Relire Détendez vos zygomatweets #1.
The post Détendez vos zygomatweets #6 : back in the game. appeared first on Ladies Room.
madame : « Ils sont une minorité méconnue et discrète dans le monde des préférences sexuelles. Quand près de deux tiers des hommes et des femmes disent être séduits en priorité par le charme ou le physique chez leur partenaire, les sapiosexuels*, eux, sont irrésistiblement attirés par l’intelligence. Mieux, elle les excite. » Lire la suite de...
The post Quand l’intelligence excite… appeared first on Le Cabinet de Curiosité Féminine.
Un projet innovant au service de la construction d'alternatives à la prostitution : en Alsace, 40 acteurs associatifs, institutionnels et économiques se sont constitués en réseau pour favoriser l'insertion professionnelle et la formation des personnes en situation de prostitution.
Isabelle Collot, salariée de la délégation du Mouvement du Nid du Bas-Rhin, présente le projet pour la télévision Alsace 20.
Petite Luxures est un diamant, que je suis depuis pas mal de temps, et qui est une dessinatrice érotique très originale. Cela faisait quelques temps que je voulais faire un article sur NXPL pour vous la faire découvrir alors voilà, c’est fait ! Ses dessins sont en noir et blanc, minimalistes, un peu en trompe…
Cet article Découverte de Petites Luxures est apparu en premier sur NXPL.
Séparé de ses camarades et isolé dans un couloir de son lycée toute la journée: c’est le traitement réservé à un élève de 16 ans, fin septembre à l’Ecfop, un établissement professionnel catholique de Monza (banlieue de Milan), raconte «La Repubblica». La mesure faisait suite à la publication par le garçon sur son compte Instagram de selfies qualifiés par la direction de «pédopornographiques». D’après la famille, il s’agissait de clichés beaucoup moins osés. Le garçon, qui ne fait pas secret de son homosexualité, avait posté des photos de lui torse nu en vacances, et d’autres où il enlaçait un ami.
La mère est allée trouver les carabiniers, qui ont débarqué au lycée le lendemain matin. A la suite de quoi, l’élève a été réintégré dans la classe.
«Ce n’est pas de la discrimination»
Néanmoins, le doyen Adriano Corioni défend sa décision de séparer le garçon du reste de sa classe. Il a affirmé que ses camarades avaient été choqués par les photos et s’étaient eux-mêmes plaints auprès des enseignants. L’éloignement de l’élève était selon lui une nécessité pour préserver le calme. Cela n’avait rien d’une punition, affirme-t-il: «Nous avons décidé de placer l’enfant à part, avec un éducateur, comme nous le faisons quand un de nos étudiants doit approfondir un sujet d’étude […] Ce n’est pas une question de discrimination. Les chrétiens ne discriminent pas: nous acceptons tout le monde. Nous avons des jeunes de toutes les confessions. Nous voulions protéger à la fois le l’étudiant et ses camarades.»
L’antenne locale d’Arcigay a qualifié l’affaire de «gravissime» et demandé une inspection du ministère de l’Education. Des élus de droite et de gauche se sont également publiquement indignés. Alessandro Zan, député du Parti démocrate (centre gauche), a fustigé le «traitement dégradant et discriminatoire» imposé à l’ado, «en violation de son droit à l’éducation, et avant tout de sa liberté et de sa dignité».
Avant la pilule, les filles devaient rester vierges jusqu’au mariage. Après la pilule, les filles ont acquis le droit de démarrer leur vie sexuelle au même âge que les garçons. Mais… à quel prix ?
L’obligation de rester vierge a quasiment disparu dans les pays industrialisés. En 1959, lors d’une enquête sur le choix du conjoint, à la question «Est-il très important, important ou sans importance qu’une jeune fille se garde jusqu’au mariage ?», 72% des personnes interrogées avaient répondu : «importante» ou «très importante». En 1984, la question ne se pose même plus. «Dans l’enquête […] réalisée à l’Ined, vingt-cinq ans plus tard, il s’est avéré impossible de reprendre la même question tant les modes d’entrée dans la sexualité et dans la vie conjugale s’étaient transformés, raconte le sociologue Michel Bozon (1). Cette valorisation morale de la retenue, cette surveillance sociale des comportements […] s’appuyaient largement sur la peur des conséquences d’un acte sexuel, notamment d’une grossesse mal venue, pouvant entraîner une obligation de se marier avec une personne que l’on n’aurait pas vraiment choisie. Parlant de cette époque, les féministes ont dit que les femmes faisaient l’amour «la peur au ventre». Avec la diffusion progressive de la contraception médicale à partir des années 1970, la peur des conséquences s’estompe.»
La dissociation sexualité/reproduction a deux conséquences. Une bonne et une mauvaise, serait-on tenté de dire. La «bonne» conséquence, c’est que les filles n’ont plus à produire la tache de sang qui garantit soi-disant leur intégrité physique, voire morale… La première pénétration génitale n’a pas lieu lors de la nuit des noces. Elle n’a pas lieu avec le mari. Pour le dire en d’autres termes : le premier partenaire sexuel n’est plus le premier conjoint (2). A l’heure actuelle, l’immense majorité des Occidentaux traverse une période d’effervescence pendant laquelle les filles comme les garçons mènent une vie sexuelle et/ou amoureuse sans engagement avec des partenaires différents. C’est ce qu’on appelle la «période de sexualité préconjugale».
La «mauvaise» conséquence ? Depuis la pilule, la question de l’exclusivité sexuelle entre partenaires est devenue essentielle, donc contraignante. Les Français, par exemple, tolèrent de moins en moins ce qu’ils considèrent comme une rupture du contrat conjugal. En 2006, la fidélité est estimée comme «très importante pour contribuer au succès d’un mariage» par 84 % des personnes interrogées en France (contre 72 % en 1981). Elle est considérée comme le premier facteur de réussite d’un couple et les femmes sont tout particulièrement stigmatisées lorsqu’elles sont infidèles, alors qu’autrefois il y avait une plus grande tolérance : les mariages «de raison» causés par une grossesse accidentelle étaient nombreux… Il semblait pardonnable que les membres d’un couple mal apparié compensent leur infortune dans des liaisons extraconjugales. A l’heure actuelle, «en cas d’échec du couple, on divorce», résume Charlotte Le Van, sociologue spécialisée dans l’infidélité (3). Les conjoints préfèrent se séparer s’ils ne s’entendent pas et mesurent leur attachement affectif à l’aune de leur sexualité… La corrélation entre sexe et amour est devenue plus grande, comme si ces deux notions étaient intrinsèquement liées (!?).
Autre conséquence négative : depuis la pilule, la prostituée est devenue la figure-repoussoir de la société. Avant la pilule, «lorsque les filles n’avaient pas le droit de sortir, les hommes n’étaient guère avancés en matière de relations sexuelles, sauf à aller voir des prostituées», explique le chercheur Alain Giami (dans l’ouvrage Révolutions sexuelles). Dans les années 1950, les femmes en France faisaient leurs débuts sexuels vers 21 ans (généralement avec le conjoint) et les hommes vers 17 ans. Entre 17 et 21 ans, ils devaient donc se résoudre à payer pour des relations sexuelles ou à courir le risque d’engrosser une fille et de subir avec elle un mariage forcé… Dans les années 2000, la donne a complètement changé : les femmes ont leurs «premiers rapports» à 17,6 ans et les hommes à 17,2 ans. Les prostituées ont, d’une certaine manière, perdu toute légitimité dans ce contexte : elles ne jouent plus le rôle d’initiatrices. Elles ne sont plus les indispensables rouages du système de la virginité-obligatoire-avant-le-mariage.
Troisième conséquence négative : depuis la pilule, le fossé entre hétéros et homos s’est creusé. «Avant la révolution sexuelle, les jeunes hommes qui voulaient avoir des relations sexuelles devaient aller voir une prostituée. Étant souvent trop pauvres pour se payer une visite, une deuxième option consistait à chercher des rapports sexuels avec un ami, ou même avec un homosexuel qui paierait une contrepartie en espèces ou en nature (un lit pour dormir, dîner, cadeaux, boissons). Ces cas limites de trafic sexuel ont disparu dans les années 1960» (4). Pour les hommes, avant la pilule, les relations de type homosexuel constituent souvent la norme. Les femmes elles-mêmes, souvent éduquées dans des écoles non-mixtes, explorent couramment «entre amies» leur sexualité. Depuis la pilule, l’homo-érotisme est considéré comme une aberration. La zone floue dans laquelle on s’autorisait autrefois des attouchements entre camarades a disparu au profit d’une sainte horreur des relations ambiguës.
La dichotomie de genre et de sexe s’est accentuée dans un monde voué aux classifications strictes. Maintenant, il n’y a plus de place pour les émois accidentels, les soupçons de caresses, les frissons ébauchés ni pour l’entre-deux… Dans ce monde-là, sucer c’est tromper et tromper c’est trahir. La dissociation entre sexe-plaisir et sexe-procréation a donc à la fois été facteur de libération et, inévitablement, d’une remise aux normes des comportements sexuels : les idées sur l’homosexualité, la prostitution ou l’infidélité sont devenues plus radicales. Toute réforme s’accompagne d’un formatage. Mais le formatage actuel présente ceci de particulier c’est qu’ayant voulu détacher l’activité sexuelle érotique de l’acte reproducteur, il a renforcé le lien entre l’activité sexuelle érotique et l’amour. Il serait vain de se croire libéré(e)s : libérés des conventions matrimoniales, nous vivons maintenant sous le régime des conventions sentimentales. Vous vouliez la pilule ? Eh bien, avalez-la maintenant.
.
POUR EN SAVOIR PLUS : «Première fois : va-t-il me trouer ou me perdre ?» ; «La virginité : une question d’hymen ?»
A LIRE :
Enquête sur la sexualité en France. Pratiques, genre et santé, dirigé par Nathalie Bajos et Michel Bozon, 2008, Paris, La Découverte.
Révolutions sexuelles, dirigé par Alain Giami et Gert Hekma, 2015, Paris, La Musardine.
De la sexualité au couple. Rencontres amoureuses pendant la jeunesse, de Michel Bozon et Wilfried Rault, 2012, Paris, revue «Population».
NOTES
(1) Source : «La nouvelle normativité des conduites sexuelles ou la difficulté de mettre en cohérence les expériences intimes», article de Michel Bozon, 2004.
(2) «Les deux étapes sont devenues distinctes pour l’immense majorité des individus, précise Michel Bozon, dans un article co-signé avec Wilfried Rault. Alors que 68 % des femmes et 34 % des hommes nés entre 1936 et 1945 ont eu un premier partenaire qui était ou est devenu leur conjoint, ce n’est plus le cas que de 19 % des femmes nées après 1981 et de 10 % des hommes». (Source : De la sexualité au couple. Rencontres amoureuses pendant la jeunesse, de Michel Bozon et Wilfried Rault, 2012).
(3) Source : Les quatre visages de l’infidélité en France, de Charlotte le Van, Payot.
(4) Source : Révolutions sexuelles, dirigé par Alain Giami et Gert Hekma, 2015, Paris, La Musardine.
I regret switching to an iPhone for a lot of reasons (although security isn’t one of them). I miss a lot of things about the Android OS, and now MiKandi’s comic store has me seriously considering fitting an Android tablet purchase into my budget. I love comics. Especially explicit erotic comics; my apartment is dotted with stacks of them, which have overflowed from my bookcases, piled knee-high in a gloriously NSFW mix with rare erotic art and photography books.
MiKandi’s store has a hell of a selection, the kind of titles my local store would special order for me. (Hint: I like my sex comics well-drawn, imaginative, outrageous, impossible, and filthy.) I’d love to see MiKandi add all the old Eros Comix & Fantagraphics (@eroscomix), as well as Last Gasp’s erotic comics and erotic graphic novels in their store.
At present, I noticed they have Deimos, comics by Hizzacked (that’s her Binary Gangbang above, here’s Sequoia State), CutePet, and MiKandi just announced it’s adding “Switch” by artist Reinbach (main post image; image below). I especially like MiKiandi’s line, “Experience the best adult comics, hentai manga, and erotic books anytime, anywhere from the app store that treats you like an adult.” Thank you.
* Researching Hizzacked for this post I discovered that Coinbase doesn’t allow “adult” transactions, and banned her for selling her comics and artwork with bitcoin through the service. WTF, Coinbase?! I’m never recommending Coinbase again.
The post One hot reason to have an Android: MiKandi’s comic store (explicit images) appeared first on Violet Blue ® | Open Source Sex.
I regret switching to an iPhone for a lot of reasons (although security isn’t one of them). I miss a lot of things about the Android OS, and now MiKandi’s comic store has me seriously considering fitting an Android tablet purchase into my budget. I love comics. Especially explicit erotic comics; my apartment is dotted with stacks of them, which have overflowed from my bookcases, piled knee-high in a gloriously NSFW mix with rare erotic art and photography books.
MiKandi’s store has a hell of a selection, the kind of titles my local store would special order for me. (Hint: I like my sex comics well-drawn, imaginative, outrageous, impossible, and filthy.) I’d love to see MiKandi add all the old Eros Comix & Fantagraphics (@eroscomix), as well as Last Gasp’s erotic comics and erotic graphic novels in their store.
At present, I noticed they have Deimos, comics by Hizzacked (that’s her Binary Gangbang above, here’s Sequoia State), CutePet, and MiKandi just announced it’s adding “Switch” by artist Reinbach (main post image; image below). I especially like MiKiandi’s line, “Experience the best adult comics, hentai manga, and erotic books anytime, anywhere from the app store that treats you like an adult.” Thank you.
* Researching Hizzacked for this post I discovered that Coinbase doesn’t allow “adult” transactions, and banned her for selling her comics and artwork with bitcoin through the service. WTF, Coinbase?! I’m never recommending Coinbase again.
The post One hot reason to have an Android: MiKandi’s comic store (explicit images) appeared first on Violet Blue ® | Open Source Sex.
Beaucoup ont tendance à voir les féministes comme un groupe monolithique, dont les membres seraient interchangeables. Le féminisme est, plus que jamais, riche de personnalités très diverses.
J'ai donc décidé d'interviewer des femmes féministes ; j'en connais certaines, beaucoup me sont inconnues. Je suis parfois d'accord avec elles, parfois non. Mon féminisme ressemble parfois au leur, parfois non.
Toutes sont féministes et toutes connaissent des parcours féministes très différents. Ces interviews sont simplement là pour montrer la richesse et la variété des féminismes.
Interview de IronMaiden.
Bonjour, depuis quand es-tu féministe ; y-a-t-il eu un déclic particulier ou est-ce venu progressivement ?
Ma découverte du féminisme... C'était une progression lente, au fil des années. J'ai une vie compliquée, donc je me dois de l'expliquer un peu.
J'ai grandi dans une famille un peu spéciale. Aristocrate par mon père et ma mère, on peut dire que j'ai été élevée dans une certaine idée de la France et des valeurs familiales. J'ai été une parfaite jeune fille de bonne famille. Résultats brillants, tenue et éducation irréprochables, j'étais un pilier de la communauté traditionaliste de ma petite ville d'origine. J'ai été bien sûr aux Scouts d'Europe, j'ai même été assistante et cheftaine guides et louvettes. Ma mère dirigeait le rallye de ma ville et j'organisais les nouvel ans, dîners, sorties de mon petit cercle social, j'étais vue comme un boute-en-train et une personne à la spiritualité forte, citée en exemple par beaucoup de mères qui complimentaient la mienne, une version française de Bree Van de Kamp dans Desperate Housewives.
Poussée par les ambitions de mes parents, j'ai compris très tôt que pour être aimée il fallait que je sois exactement ce qu'on attendait de moi. Je devais avoir l'air impeccable en toutes circonstances, cheveux attachés, habillée classique mais pas trop coincée non plus, jamais vulgaire. Ne pas trop manger, ne pas trop parler hors conversations mondaines et ne pas avoir d'opinions différentes dans ce joli petit monde qui tourne bien rond. Ou pas. Il y a un truc à savoir avec les tradis: ils sont persuadés d'être à contre-courant de la société actuelle débauchée et qu'ils doivent se battre tous les jours pour "maintenir" les valeurs dont ils se réclament, puisqu'ils sont "persécutés" à cause de ce racisme "anti cathos" (Si si je vous jure!). Ils se pensent donc comme plus forts que les autres lambdas qui cèdent aux sirènes de notre société de consommation. Ils pensent qu'ils sont à ce titre de plus grands "rebelles" que les autres "anti-tout donc anti-rien".
Sauf que voilà. J'avais beau essayer, je n'arrivais pas à rentrer dans ce moule idyllique.
Physiquement déjà, contrairement à la plupart de ces jeunes filles de ce milieu, je n'ai jamais été super mince. Je suis grande, "bien bâtie" comme dirais ma grand-mère et assez pulpeuse. Ma poitrine vulgaire me causait de grands tracas parmi ces jeunes frêles qui pouvaient se permettre les tenues à la Coco Chanel faites pour ce genre de gabarit sans hanches. Je dominais physiquement la plupart des hommes autour de moi et j'avais bien compris que ça, c'était inacceptable. La seule alternative possible était d'être maigre pour compenser, comme ma sœur. J'ai donc été anorexique et boulimique pendant des années. Comme elle d'ailleurs. Et comme ma mère. Et comme beaucoup de ces minettes qui s'affament en ayant l'air "naturelles". Mais bon ça aussi c'est un tabou. Car dans ma tribu d'origine, rien ne doit jamais paraître. Il y ce masque de "dignité" derrière lequel on cache toutes nos misères. Les tabous règnent en roi, rendant tout le monde malade mais personne ne fait rien et surtout tout le monde entretient ce système de façon assez masochiste. Certains diront qu'ils sont parfaitement heureux ainsi et qu'ils n'ont pas de problèmes, que j'extrapole à toute une communauté des problèmes et un mal-être personnels. Mouais. La grande farce continue donc, ininterrompue. Quiconque brisera le silence des apparences se verra jeter l’opprobre d'un milieu qui ne veut pas voir sa propre laideur en face. Et puis parce que c'est comme ça. On dit rien, ma grand-mère a subi donc moi aussi et toi aussi. Chacun porte sa croix, à l'image du Christ, omniprésent dans ces familles. L'individu ne compte pas. Le sacrifice et la soumission au "devoir" est une seconde nature.
Donc je reviens à mon éveil féministe... Je disais physiquement différente, trop grande, trop formée mais aussi trop bavarde, trop d'idées, trop de passions. Je dominais intellectuellement les jeunes hommes qui m'entouraient. Et ça, y faut pas non plus. Alors on fait comme ma mère, on se tait et on déprime gravement pendant 30 ans de mariage à faire la bonne chez soi avec 2 doctorats, et un vin rouge tous les soirs pour oublier tout ça. Bah oui, c'est normal les femmes on doit choisir entre travail et famille hein. Pour les enfants. L'idée d'avoir rendue ma mère malheureuse, vu qu'elle avait fait ce sacrifice pour moi, a été la source d'un très gros chantage affectif sur de longues années. Abnégation, toujours. Je faisais donc tout pour leur plaire vu qu'ils étaient mes parents et que c'était mon devoir.
Seulement voilà. Je lisais. Je n'ai jamais adhéré à la religion de façon littérale, je la voyais comme une structure sociale nécessaire, une tradition qui n'empêchait pas mes propres philosophies plus abstraites de me tenir de lieu de Foi. Méditer. J'ai lu mon premier livre de philosophie à 12 ans. Platon. Je m'en souviens. J'adorais réfléchir. Pourquoi, comment, pourquoi. C'est peut-être ce qui a causé ma perte et a changé ma vie à jamais. Si je n'avais pas eu de cerveau, peut-être que j'aurais pu être plus heureuse et rentrer dans le moule. Les hommes n'aiment pas les femmes intelligentes me disait ma mère.
J'étais donc trop impressionnante, c'était pour ça que les garçons ne m'invitaient pas à danser. Trop jolie, trop trop trop... Il fallait que je me ratatine pour ne pas être trop. Sous des apparences parfaites j'étais donc une adolescente mal, très mal. Je ne m'aimais pas, quelque chose n'allait pas avec moi malgré tous mes efforts pour faire taire mon cerveau et mes questions.
Ah et puis mon premier copain... Chassé par mes parents parce qu'ils avaient peur que j'y perde ma virginité. J'ai donc compris à 16 ans aussi que j'avais une sexualité, un désir anormaux, trop puissants. "Monstrueuse". Alors que les autres filles ça n'avait pas l'air de les travailler. Elles n'en parlaient jamais, restaient dans leur petit monde de princesse. Donc ça aussi je le retenais, même si je ne comprenais pas donc je ne sortais jamais.
A 18 ans j'ai intégré une Ecole d'excellence en France. J'avais réussi tous les concours, j'étais la fierté de ma famille, j'ai fait le défilé du 14 juillet avec ma promo devant Sarko, super.
Puis je suis sortie avec un catho tradi, comme moi. Puis on a couché ensemble, on a craqué, on n'a pas attendu avant le mariage. Et là, là j'ai eu mon déclic féministe. C'était génial, c'était beau, on s'aimait, je me sentais bien, j'adorais ça! Mais bon voilà, après ses week-ends scouts il revenait en disant "Faut qu'on arrête, c'est pêché, tu es monstrueuse, tu me tentes, ce n'est pas bien etc". Comment peut-on qualifier quelque chose d'aussi beau et bon de pêché? Mon corps n'est pas mauvais. Le désir qu'il suscite n'est pas démoniaque. C'est là que je me suis rendue compte de l'absurdité de tout ça. Et puis le prêtre auquel je me confessais a bien enfoncé le clou en me disant que c'était la responsabilité de la femme de maintenir la pureté parce que les hommes "c'est pas de leur faute, ils sont plus faibles, leurs besoins sont là et la nature est ainsi faite, on ne peut pas le leur reprocher". Mais moi si, on peut le reprocher? Moi je dois me taper 10 Ave Maria et pas lui? Non mais oh!
Du coup j'en ai eu marre. Cela m'a dévasté. Et puis honnêtement, autour de moi il y avait tellement de ces "jeunes filles de bonnes famille" qui prenaient la pilule et couchaient avec leur fiancé avant le mariage. Et ces mecs qui chopaient en soirée. Mais bon, premier rang à l'église, et les premiers à dire "salope, pute" etc. J'en ai eu ma claque. Et mon beau-frère connu pour coucher partout avant de rencontrer ma sœur, non ça ne dérangeait pas. Faut bien qu'ils tirent leur coup et qu'ils aient de l'expérience pour un bon mariage! Mais ma sœur non non, vierge. Il faut bien. Et puis pas de pilule ça rend stérile. Bref...
Je suis partie un an à l'étranger, et là, démolie par ma rupture, j'ai couché avec tout ce qui me plaisait. J'ai peut-être commencé à 20 ans, mais j'ai bien rattrapé. Et j'ai ainsi découvert que j'étais bisexuelle. Non les filles hétéros ne ressentent pas ces papillonnements dans le ventre quand elles croisent une très bonne amie. Elles ne tombent pas amoureuse des autres filles. Tous mes complexes ont disparus. Je me suis sentie entière, et bien pour la première fois. Une partie de moi manquait, et je me l'étais rendue. J'ai repris possession de mon corps.
Mon divorce a donc commencé avec le patriarcat. Le féminisme est venu en même temps avec mes deux amies de l'Ecole. On a eu ce même éveil, ensemble. Sauf que contexte militaire hyper sexiste et homophobe n'aidant pas, plus ça allait et moins on allait bien, moralement. On se rendait compte de toute l'horreur du patriarcat et des violences faites aux femmes. On se partageait les liens, les articles, les sites, on parlait, on réagissait, on écrivait des textes, on se soutenait et on apprenait toutes ensembles. Cette amitié là est la plus importante de toute ma vie.
Non ce n'était pas normal. Tous se vautraient dans cette folie illogique et misogyne comme si c'était le paradis. Mais non, ce n'était pas le paradis. Quand en soirée d'Ecole, les mecs ont le droit de se mettre à poil et toi tu te fais rembarrer parce que tu enlèves ton T-shirt (et menacer de viol) ce n'est pas juste. Quand tu te pointes vers ton supérieur hiérarchique qui te dis que tu aurais pu au moins mettre un peu de maquillage vu la mauvaise mine que tu tires, non ce n'est pas professionnel. Quand tu dois apprendre tous ces chants paillards insultants et dégoûtants et on te le fait passer pour des "traditions amusantes" et que ton malaise est dû à ton "manque d'humour", non ce n'est pas normal. J'ai vécu mon bizutage comme un traumatisme. Dieu merci depuis ça été interdit et des plaintes sont remontées. Faire un concours de cris de jouissance aux filles de l'Ecole devant un parterre d'anciens en rut ne m'apprend rien d'autre que l'humiliation parce que j'ai un vagin. Et un vagin, c'est la honte bien sûr, espèce de "con".
Quand on te fait sentir mal parce que tu existes, c'est qu'il n'y a pas de place pour toi dans cette société phallocrate. Parce que si on interdit à quelqu'un d'être là physiquement, intellectuellement, verbalement, émotionnellement elle n'existe pas. C'était donc ça ce mal-être que je me suis traîné toutes ces années. C'était mon fort intérieur qui luttait parce qu'on lui intimait de ne pas exister. Je n'étais donc pas anormale. Le fait que je réagisse mal à quelque chose de malsain prouvait que j'étais en très bonne santé justement. Pourquoi il y a plus de femmes que d'hommes qui sont malades et dépressives? Moi je vous le dis il y a de quoi.
Je dirais donc que je me suis découverte féministe il y a 4 ans, mais que cette révolte et ces questions ont toujours été au fond de moi et ont enfin trouvé leur écho dans ce mouvement.
Est-ce que ta famille sait que tu es féministe, bisexuelle ?
La boulimie et l'anorexie sont des maladies essentiellement féminines ; dans ton cas - même si les choses sont toujours complexes bien sûr - penses tu que cela était lié au fait que tu ne rentres pas dans l'image idéalisée de la Femme ?
Es-tu toujours catholique ?
Tu dis "Quand on te fait sentir mal parce que tu existes, c'est qu'il n'y a pas de place pour toi dans cette société phallocrate." ce sont des mots très forts. Penses-tu qu'on nie aux femmes le simple droit d'exister ?
En rentrant de l'étranger ma famille a commencé à devenir agressive, cherchant le débat permanent (sourd bien entendu) dès que j'étais en contact avec eux parce que petit à petit ils s'apercevaient que je changeais, je sortais avec des amis, soirées étudiantes, j'avais un copain, je ne leur téléphonais qu'une fois tous les deux jours au lieu de tous les jours, faisais du shopping avec l'argent que je gagnais (et bien d'ailleurs)... Ils se sont mis à imaginer pas mal de choses sur la vie soit disant déjantée que je menais. Ils étaient persuadés que je me droguais car j'avais dit une fois que niveau sous c'était un peu tendu bref... Je me souviens de l'air choqué de ma mère le jour où je lui ai dit que je n'allais plus à la messe tous les dimanches et prenais du recul par rapport au catéchisme.
Et un jour j'ai appris par ma sœur lors d'une dispute récente que ma mère avait lu à l'époque mon journal intime, caché au fond de ma valise lors d'un week-end chez eux. C'est ainsi qu'ils ont su pour ma bisexualité. Ils ne m'avaient rien dit bien sûr. Mais j'avais remarqué qu'ils devenaient odieux avec moi, pour n'importe quel prétexte.
Le summum de la crise a été le mariage pour tous. Ils étaient contre bien sûr, faisaient toutes les manifs... Je m'étais positionnée ouvertement pour. C'était humiliation sur humiliation. Seule contre tous, je me retrouvais le bouc- émissaire de tous les maux de la société, de la pédophilie à la zoophilie en passant par le taux de suicide des jeunes enfants élevés sans père et divorcés. Tous leurs discours du dimanche répétant les clichés de Frigide Barjot sur les homosexuels... Ils sont instables, infidèles, pervers, sexualité animale, fous, immatures, traumatisés Freudiens, créatifs et sympas, mais ce n'est pas de l'amour, ils en sont incapables, pauvres folles dominées par leur désir. Et puis "Je les connais les homos, j'ai un pote homo, etc etc". "Un papa une maman, sinon les enfants sont dérangés donc c'est pour leur bien. L'homosexualité est un choix qu'on ne demande pas aux enfants".
Sauf qu'en attendant, j'entendais et écoutais tout. C'était de moi qu'ils parlaient. Avec le recul je me rends compte de leur sadisme. Ils disaient tout cela en sachant pertinemment que j'aimais aussi les filles. C'était horrible. Je me sentais agressée de partout. Je ne pouvais pas regarder la télé, lire un journal ou aller voir des amis sans entendre les débats violents et le déchaînement homophobe qu'il y a eu dans ces mois-là. Oui oui, c'est bien de moi dont ils parlaient. J'ai commencé à me fissurer intérieurement. Une longue descente aux enfers. Les gens oublient que quand ils parlent ou agissent il y a des enfants pour écouter. Et que peut-être ces monstres à qui ils adressent leur haine sont en fait dans leur propre foyer. J'ai commencé à sombrer. Ils le savaient, le voyaient mais continuaient. Je sais bien que tout ce qui s'est passé par la suite était de la pure peur de leur part (on ne refait pas toute une vie de formatage) mais nul parent digne de ce nom ne fait subir ça à son enfant. Surtout quand on clame avoir des valeurs familiales et vouloir protéger les enfants, alors qu'au final, ils ont failli tuer le leur avec leurs imbécillités.
Et en plus cette année-là j'ai avorté. Seule, à 20 ans. J'ai tout gardé pour moi, à tel point que mes deux meilleures amies n'ont su que le jour-même par hasard en me téléphonant. "T'es où?" "A l'hôpital". "Pourquoi?" "J'attends pour me faire avorter" "QUOI? On arrive". J'avais tellement honte que j'en avais même pas parlé à mes amies féministes. Je ne prenais pas de contraception à l'époque parce que j'avais réellement peur de devenir stérile. Et les avortements alors... "Meurtrière", "irresponsable", "Fallait prendre ses précautions avant", "Fallait pas faire ta salope" etc... Les phrases entendues tellement de fois destinées à d'autres femmes résonnaient maintenant pour moi. Mais je passe sur ce moment qui n'est pas la question.
J'ai fait mon coming-out bisexuel et "non pratiquante" (attention même pas athée!). Mes parents ont retiré leur garantie pour mon appartement via leur avocat le lendemain, lundi 10 juin 2013. J'ai donc failli être expulsée de ma location à cause d'eux, et c'était l'effet recherché. Mon statut de militaire m'a protégée auprès de mon agence qui a été conciliante. Pourquoi est-ce que je connais la date par cœur? C'est ce jour-là j'ai fait ma première tentative de suicide. Après avoir écouté les messages vocaux laissés par mes parents le matin même, me disant que j'étais un monstre et que je les faisais souffrir, j'étais égoïste et qu'ils devaient se protéger ainsi que le reste de la famille de moi, ils ne me reconnaissaient plus, je n'étais plus la bienvenue.
Mon foie a survécu, avec 3 fois la dose toxique dans les veines. Je n'ai eu aucune séquelle. Ce sont mes meilleures amies qui m'ont tenu la main toute la nuit en service de réanimation. C'est elles que j'ai appelé en premier lorsque je me suis sentie partir, chez moi dans mon appartement. Juste avant j'avais appelé le curé de mon école pour tout lui raconter et lui ai demandé de m'aider. Vous savez ce qu'il m'a répondu? "Si tu pries assez fort et es vraiment sincère dans ton repentir, alors seulement Dieu pourra te pardonner". Voilà. Depuis je ne peux plus mettre les pieds dans une Eglise ou croiser un prêtre sans avoir une violente douleur dans la poitrine, comme une crise cardiaque et j'ai l'impression que je vais mourir. Donc pour répondre à ta question, non je ne suis plus catholique, et même si je le voulais, je ne pourrais plus nerveusement. Il n'y a pas de mots pour décrire la douleur ressentie ce jour-là. C'est au-delà de la douleur (et pourtant, j'ai été très malade, des douleurs à 10/10 je connais). Mais là c'est... une désintégration intérieure. Elle est tellement forte qu'on ne ressent plus rien. Qu'un grand vide qui vous bouffe. Vous n'entendez plus rien, vous ne voyez plus rien. Une mort intérieure. C'est assez étrange, cette sensation d'être mort à l'intérieur d'ailleurs. On sait qu'on est là, le corps bouge, réactif, chaud, vivant. Mais on ne ressent plus rien. J'ai commencé ma psychothérapie à ce moment-là.
Les appels dans le même genre ont continué tout l'été, de la part de tous les membres de ma famille, et même des anciens amis du lycée du même "cercle social". Encore aujourd'hui j'ai eu une "altercation" avec l'un d'entre eux sur Facebook. Je reçois des appels de ces gens-là pour me dire qu'ils prient pour moi, pour le salut de mon âme, et qu'ils gardent en eux l'image de cette jeune fille bien et pure qu'ils ont connue autrefois. Des années après! Et moi pendant ce temps je laissais faire. Je retournais les voir quand même. J'étais tellement out, ils avaient une telle emprise sur moi, je faisais mon "devoir" de bonne fifille. Je m'en fichais de moi-même, je ne me rendais pas compte.
J'ai survécu. J'ai travaillé très dur, mais j'ai fait un burnout et une rechute de burnout qui m'ont valu l'exclusion de mon école. Je me suis retrouvée sans école, sans travail, sans famille. Je leur ai demandé de l'aide pour vivre et ils m'ont donné 40 euros pour mon anniversaire. "Tu veux être indépendante, vas-y. On verra si tes choix de vie et tes valeurs sont les meilleurs". Pendant ce temps j'ai continué à lire et me "former" avec des articles féministes, traitant de tout. Du racisme aussi, ma famille étant FN (j'ai même rencontré Jean-Marie Lepen alors que je faisais du babysitting chez les meilleurs amis de mes parents, les élus locaux du parti!). Le militantisme virtuel m'a permis de découvrir un nouveau monde et d'en apprendre sur moi-même. Toutes le peurs et préjugés avec lesquels j'ai été éduquée tombaient les uns après les autres. Je publiais mes articles sur Facebook, sachant que ma famille les lirait vu qu'ils étaient dans mes contacts. Une provocation indirecte, en quelque sorte. Ou plutôt de la résistance, de mon point de vue.
Je suis retournée l'été d'après chez eux parce que j'étais en arrêt maladie, épuisée, malade (tumeurs et anémies de stress, migraines, insomniaque etc) et n'avais nulle part où aller. Un soir ma mère s'est lâchée, me traitant de folle hystérique, féministe catin, crachant dans la soupe etc etc... Ils s'y sont tous mis. J'ai pleuré tout ce temps en leur demandant d'arrêter, sans pouvoir en placer une. Ça a duré de 16h à 21h, le 5 août 2014. J'ai fini par gifler ma mère. Je suis remontée dans ma chambre et j'ai pris mes cachets pour dormir. C'était ma 2e tentative de suicide.
J'ai passé une semaine en isolement à l'hôpital. On a eu un entretien familial et je crois que c'est là que mon père a commencé à comprendre enfin qu'il y avait un problème. Il a longuement parlé avec les médecins, au contraire de ma mère qui s'est fermée complètement. "On ne lave pas son linge sale en public". Et puis tout était de ma faute de toutes façons. Je me suis mise toute seule dans cet état, parce que c'est ce qu'on gagne à vouloir vivre sa vie de femme de façon "non naturelle", avec des responsabilités, des charges trop importantes, sans homme. C'était ma mère et ma famille les vraies victimes, vu comme je les faisais souffrir. Et il y a des enfants qui battent leurs parents, la preuve. Etc etc...
J'ai dû m'arrêter 1 an complètement pour me soigner. J'ai eu pas mal d'opérations (quand on somatise le corps prend cher). J'ai coupé les ponts plusieurs mois. J'ai depuis compris les notions de famille toxique, chantage affectif, groupe de survie, culpabilisation, manipulation, parentalisation des enfants, déni, idéalisation (l'enfant préférera se blâmer et se faire du mal à soi-même plutôt que de remettre en question le mythe parental, à la base de sa survie vu que les parents sont tout-puissants pour le tout petit). J'ai compris aussi que je n'étais pas vraiment boulimique/anorexique, les symptômes ayant disparu quand j'ai quitté le foyer familial et mon milieu social à 18 ans. Il s'agissait d'un transfert de trouble par ma sœur et ma mère, qui elles avaient un comportement d'addiction à la maigreur/régimes. Donc oui cela était lié au fait que je ne rentrais pas dans l'image idéalisée de la Femme que mon entourage et mon "monde" de l'époque m'imposait. Une fois débarrassé de cette pression, j'ai été guérie. J'ai compris que j'avais ce qu'on appelle une capacité de résilience. C'est à dire une capacité à guérir des traumatismes, à me recréer toute seule des fonctionnements cognitifs sains (c'est là que le féminisme m'a aidée) sans prendre modèle sur celui familial toxique et malsain. Donc le suicide était une réaction logique face à une situation et une accumulation d'événements, un appel à l'aide sur un moment de panique.
J'ai eu la confirmation par les médecins que je n'avais aucun trouble psychiatrique aussi (à la grande déception de ma famille, ça les aurait bien confortés). Seule, sans cet environnement toxique, j'allais bien. Je n'ai même jamais réellement été dépressive. Le burnout est une façon de l'éviter. D'ailleurs, ce n'est pas bien du tout parce que c'est nécessaire de déprimer et de pleurer de temps en temps. Il faut lâcher prise. Sans sous-papes on craque!
J'ai beaucoup, beaucoup lu dans cette période. De tout, psychologie, économie, philosophie... Freud aussi, j'ai vu à quel point ce misogyne était à l'origine entres autres de cette conception "un papa une maman" comme condition sine qua non pour l'équilibre de l'enfant, et du fait que la femme intrinsèquement n'aurait pas de libido active et que sinon c'était pathologique, une femme phallique, masculine, hystérique. Les analyses de nombreuses féministes sur la question m'ont permis de comprendre à quel point toutes ces théories dépassées étaient entrées dans l'inconscient collectif et déterminaient beaucoup de réactions des gens aujourd'hui dans leurs relations aux femmes. Je me suis intéressée au bouddhisme aussi. J'ai eu une grosse fausse route quand j'ai lu les enseignements du Bouddha concernant les femmes. Qu'elles n'avaient pas accès à la formation de ses disciples parce que leur esprit était trop lié au physique et à la chair de par leur nature plus faible. Ce ne sont pas les seuls: ce n'est qu'au VIe siècle que l'Eglise de Rome a reconnu à la femme la possession d'une âme, et il n'y a toujours pas de femmes prêtre chez les catholiques. Pourquoi? Parce qu'elles ont déjà le "privilège divin" d'être maman! Bah oui! De quoi tu te plains grognasse?
J'ai compris aussi combien de pressions et d'attentes contradictoires pesaient sur les femmes. Tout d'abord cette perfection physique. Et ensuite celle de fonder une famille, parfaite bien entendu. Et puis la carrière, la sexualité... Faut être performantes partout! Mais d'où viennent toutes ces injonctions? Pourquoi est-ce qu'on se complique la vie? Qui édicte les règles? Qui décide des tendances, des "traditions" et des lois de notre société? La réponse est simple. La plupart des postes de dirigeants étant occupés par des hommes depuis plus de 2 000 ans... Tada! Et voilà. Une société faite par des hommes. Ce sont eux qui prennent la parole en politique, eux qui font les discours, eux qui publient des livres, sont réalisateurs, écrivains, penseurs, créent des œuvres artistiques... Encore aujourd'hui en majorité (regardez les statistiques) même si ça s'améliore mais ce n'est pas encore ça. Voilà pourquoi je dis qu'on n'existe pas, pas vraiment si on n'est pas assez représentées et notre parole n'est pas suffisamment relayée. Vu le temps qu'il m'a fallu pour m'extraire de mon mode de fonctionnement familial, alors des fonctionnements au niveau d'une société...Une psychothérapie collective, sur des siècles, c'est ainsi que je conçois le féminisme. Des groupes de paroles pour se remettre de ces millénaires d'oppression et d'automatismes qui partiront enfin petit à petit. Il faudra beaucoup de générations pour ça. Voilà pourquoi il y a des mouvements féministes. Des femmes se sont mises ensemble, pour faire bloc et contrebalancer cet effet de masse et d'héritage. Que d'autres femmes le fassent seules, sans structure ni mouvement, tant mieux. Heureusement qu'on a pas besoin de passer par cette case... Mais l'effet de groupe est utile et franchement ça aide.
J'ai compris beaucoup de choses. Et surtout que ma famille ne changera jamais, qu'ils ne m'accepteront jamais et ne m'aimeront jamais. Du moins pas telle que je suis vraiment. On n'aime pas quelqu'un pour ce qu'on veut qu'il fasse ou soit pour nous. Sinon vous êtes un gros pervers narcissique. Je ne parle plus à ma mère. Ma sœur ça va mieux depuis 2 mois... Mon père a décidé de m'aider. Il n'approuvera jamais mais préfère me voir même si je le déçois plutôt que pas du tout, c'était trop dur sinon. Voilà où on en est...
Avec le recul, je me rends compte à quel point le féminisme a été ma bouée de sauvetage. Il est tellement important de dire aux femmes qu'elles sont fortes, qu'elles sont intelligentes, qu'elles sont capables, qu'elles peuvent TOUT, absolument TOUT faire aussi bien qu'elles le veulent. Si seulement on le pensait, beaucoup comme moi n'auraient pas perdu autant de temps à s'enfermer dans des relations de maltraitance physique ou émotionnelle parce qu'elles n'envisagent pas une seule seconde le fait qu'elles n'ont pas besoin de dépendre de la famille ou d'un homme pour vivre. Pourquoi y a-t-il autant de femmes battues à votre avis? Ou de femmes victimes d'agressions sexuelles? Ou tout simplement, le nombre de femmes qui n'ont pas confiance en elles et sont complexées? ça aussi c'est un dommage psychologique handicapant! Si on nous éduque à être victimes, on apprend aux hommes à être des bourreaux. C'est pour ça que c'est vital de défaire les clichés "typiquement masculin-féminin" car c'est comme ça qu'on se ferme les opportunités dans la vie. Cela crée de la peur et des limites. Il n'y a pas de pute, de salope ou de frigide. Ce sont des inventions pour faire peur aux femmes avec une morale superficielle, parce qu'il y aurait des femmes "respectables" et d'autres pas. Comme le loup-garou pour faire comprendre aux enfants que le soir il faut dormir. Sinon... Fessée! (je m'égare...)
En fait le pire dans tout ce que je te raconte, c'est qu'après tout ce que j'ai vécu, ma parole de femme est toujours remise en question. C'est ça le pire. Ne pas être prise pour crédible. Quand un mec, ton pote, te sort "Non mais c'est faux quand tu dis que tes opinions féministes sont sous-représentées, on en parle tout le temps dans les médias. Il n'y a pas de haine des femmes, tu exagères, il y a un profond respect général je trouve au contraire... Tu projettes des trucs perso sur la société... Les hommes aussi souffrent. Et puis tu interprètes mal ce que je dis, ne te braque pas, t'as rien compris". Les gens vous disent quoi ressentir. Si je te dis qu'en tant que femme je ressens ça et ça, tu ne vas pas me dire que c'est faux. Si je dis que telle attitude me blesse, tu n'as pas à me dire que je ne comprends rien. C'est ne jamais prendre en compte la souffrance de l'autre en face, et surtout ne pas changer son attitude pourtant à l'origine de cette souffrance. Au lieu de s'excuser et arrêter, on va demander à l'autre d'arrêter de souffrir et changer son ressenti, s'obliger à aimer ça. J'ai l'impression que c'est ce qu'on demande à beaucoup de femmes. Prendre sur elles encore et toujours. Il ne viendrait jamais à l'idée de quelqu'un d'aller voir un enfant alors qu'il vous raconte sa journée en rentrant à la maison "Non non, tu n'as pas eu cours de maths aujourd'hui. Tu as eu français, et d'ailleurs tu ne t'es pas écorché le genou à la récré, tu t'es cogné la tête" "Mais regarde ça saigne!" "Te braques pas, tu vois tu es intolérant et tu ne supportes pas qu'on ne soit pas d'accord avec toi! Et puis moi aussi j'ai mal, je me suis fait piquer par un moustique!". Absurde! Tu es dans ma tête? Tu as une caméra pour savoir ce que je vois et entends? Non mais. C'est mon cerveau, je le garde merci.
Peux-tu témoigner sur le viol que tu as subi ? As-tu pu en parler autour de toi ?
C'était pendant mon année à l'étranger, je suis rentrée en France pour fêter le nouvel an avec ma bande de potes du lycée avec qui j'étais encore en contact. Nouvel an 2011-2012... C'était dans la demeure familiale (bah oui, entre aristos forcément! XD) et on avait vidé les caisses de champagne (bah oui pas de bièèèères très chèèèèère!!). On s'était bien éclatés, pendant la fête on avait fait des échanges de déguisements, trop cool. Sous le gui, le cousin de ma pote m'a roulé une pelle. Bon... Je m'en fichais un peu, une pote est ensuite venue m'en rouler une juste après bref c'était le grand n'importe quoi classique et drôle des soirées entre potes. Vers 4:00 du matin je suis montée me coucher. J'avis mes règles, fatiguée, jetlag, je change mon tampon et me vautre sur le lit, complètement inconsciente. Et là le cousin arrive. J'étais tellement out et surtout choquée que j'ai rien pu faire. Il a fait sa besogne, j'avais mon tampon. Je peux vous dire que j'ai eu très mal. J'ai crié, il a mis sa main sur ma bouche. Mes potes ont cru que je jouissais. Le lendemain matin je me suis même excusé auprès du mec pour l'état dans lequel j'étais. J'étais tellement choquée que sur le coup j'ai complètement refoulé et nié ce qui s'était passé. J'ai rigolé devant mes potes qui me faisaient des blagues sur "Le bruit que vous avez fait hier soir, hein? (clin d'œil)". Puis après le covoiturage je rentre chez moi et je me douche. Pendant 3 heures. Attendez, maintenant que j'y repense... Rentrée 15h, j'en suis sortie à 20h00. J'avais horriblement mal. Je saignais en plus de mes règles, le tampon avait ouvert le col de l'utérus vu comme j'avais été forcée. Je n'ai pas pleuré, je n'ai rien dit. Je me suis couchée et ai gardé ma douleur. 2 semaines de maux de ventre et de saignements. Je n'ai même pas consulté, je n'avais encore jamais vu de gynéco à l'époque vu que je n'étais pas mariée ou mère. J'ai eu de la chance de ne pas choper une infection ou quelque chose quand j'y pense. Et puis j'étais persuadée que c'était de ma faute, j'avais qu'à pas être bourrée je l'avais bien cherché et chauffé pendant la soirée. Bah oui, salope, tu l'as mérité. Et c'était trop tard. Si je revenais vers mes amis en disant que "Non en fait c'était un viol etc" "Bah pourquoi tu nous as pas dit? Pourquoi tu ne t'es pas défendue?".
Ce n'est que pendant une soirée avec mes 2 meilleures amies féministes qu'à un moment on discutait et A. a parlé de ce témoignage d'une jeune fille qui avait été violée par son copain. Son copain! Et là ça a fait tilt. 1 an après. J'ai pleuré. Et c'est sorti. Ma pote F. a balancé son verre contre le mur de rage tellement elle était en colère et choquée parce que je racontais. C'est là enfin que j'ai compris une vérité élémentaire, simple. Le viol c'est une relation sexuelle non consentie. Point. J'étais persuadée avant qu'il fallait avoir été battue, violentée par un inconnu etc... Comme dans les scènes spectaculaires des films. Et bien non. Le simple fait d'être ivre= droguée donc incapable d'être consentante, ou non, c'est donc profiter d'un état de faiblesse et donc un viol. Même si je n'avais pas eu mes règles et un tampon sur le coup mon viol aurait été quand même vrai et crédible.
J'en ai reparlé depuis, avec de nouvelles potes. Et surtout mon mari. Enfin, futur, on se marie dans quelques mois. Je ne peux juste plus sortir avec un homme qui n'est pas pro-féministe. Je précise homme parce qu'une femme ne n'est pas pareil, nous vivons toutes le sexisme donc il y a une empathie et une identification/compassion plus facile à créer. J'ai essayé depuis, mais quelqu'un qui n'a pas la notion de bodyshaming, slutshaming, consentement etc... Ce n'est juste pas possible. A cause de ce viol entre autres. Un de mes ex m'a quand même sorti qu'il ne fallait plus que je sorte sans lui, qu'il fallait que je me protège et que je n'avais pas été assez prudente. Je l'ai plaqué dans l'heure qui suivait. Aucune femme ne mérite d'être violée. Je refuse de vivre dans la peur. C'est au violeur de changer son comportement, pas le mien. Ça suffit avec la culpabilisation.
Rst-ce-que tu souhaiterais rajouter quelque chose ?
On a fait le tour je crois ^^
Sinon je vais écrire un livre autobiographique ce sera fait héhé
Bien sûr qu'il y aurait d'autres choses à dire, le féminisme est un sujet tellement passionnant parce qu'il touche précisément TOUS les domaines... On en aurait pour des heures. Pas assez d'une vie pour s'y consacrer, comme Simone de Beauvoir =)
Merci en tous cas me m'avoir donné la parole, ça m'a fait du bien de témoigner. Mon petit bilan de rentrée. Et maintenant que je le vois, ça va, je suis plutôt fière de moi, suis assez costaud en fait! ^^ (faut bien s'autocoacher sinon personne ne le fait pour vous)
The post Interview de féministe #11 : Ironmaiden appeared first on Crêpe Georgette.