Hier, dans Paris, j’ai vu cette affiche publicitaire:
Imaginons la même affiche avec des têtes différentes, mais tout aussi typées, assorties des slogans:
- « série spéciale citron – adoptez un chinois! »
- « série spéciale melon – adoptez un arabe! »
- « série spéciale charbon – adoptez un noir! »
Vous allez me dire: « roux, ce n’est pas une race ».
Non, en fait vous n’allez pas me dire ça, car le mot « race » est désormais prohibé. Vous allez me dire « roux, ce n’est pas une origine ethnique ».
Ce à quoi je vous répondrai que: 1. Il suffit d’aller se balader en Irlande ou en Ecosse pour s’apercevoir que si, roux, c’est quand même une origine, à défaut d’ethnique, tout au moins géographique (au même titre que noir ou arabe ou que sais-je d’autre). 2. Quand bien même: « stigmatiser » une personne sur le seul critère de sa couleur de cheveux est, dans notre pays qui s’efforce de préserver un minimum d’égalité entre les gens qui le peuplent, un acte répréhensible.
Loin de moi l’idée de profiter de cette affiche publicitaire pour faire mon Zemmour et gueuler démagogiquement sur ces étrangers délinquants qu’on victimise au détriment des bons français qui s’en prennent plein la tronche sans rien dire. Si j’ai usé de cette entrée en matière, ce serait plutôt pour demander au publicitaire qui a imaginé cette affiche: pourquoi ne pas faire la même pub en remplaçant « roux » par « frisé » ou « crépu »? Après tout, le but d’une telle affiche n’est-il pas de créer le scandale pour faire parler? Sauf que comme disait l’autre, à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, et à taper sur des gens qui ne peuvent pas se défendre et n’ont plus qu’à subir, est-ce que le scandale obtenu ne serait pas un tantinet petit joueur? Pourtant, entre les noirs, les arabes, les roms, auxquels on peut ajouter les musulmans, les juifs, les catholiques, mais aussi les nains, les handicapés, les gros, les pédés et même les femmes, tous défendu(e)s par des associations plus ou moins influentes, il y avait matière à tester son courage! Mais non: le publicitaire préfère taper sur les roux, ça lui permet de s’offrir une réputation de provocateur à peu de frais sans craindre de recevoir la lettre recommandée d’un cabinet d’avocats. Encore les roux, toujours les roux. Les flammes des bûchers médiévaux ne se sont jamais vraiment éteintes.
Seulement, publicitaire de mes deux, le jour où un roux viendra taper à ta porte, dégainera un lance flammes et s’offrira un barbecue humain géant avec ta famille en vomissant des flammes rousses comme l’enfer de ses cheveux, faudra pas t’étonner. D’une certaine manière, on pourra même dire qu’il répond à ta demande.