Une question revient souvent lorsqu’on discute avec des soumises débutantes : Quelle est la différence entre une soumise et une esclave ?
Pour répondre à cela il faut d’abord bien comprendre ce qu’est la soumission. La D/s est un transfert de pouvoir volontaire qu’une personne donne à une autre personne. Il est très important d’avoir présent à l’esprit cette notion de démarche volontaire et réfléchie. En cela, la soumise et esclave font exactement la même chose car elles donnent le pouvoir à une tierce personne qui deviendra de fait le Maître.
Imaginez que ce pouvoir transmis soit un trousseau de clefs, plus ou moins étoffé selon l’histoire de la personne qui en est propriétaire. Chaque clef représente un aspect de sa vie qui lui est spécifique (professionnelle, familiale, environnementale, financière, vestimentaire, sociale, matérielle ou détente).
La différence entre la soumise et l’esclave est là, dans ce trousseau de clefs. La première va trier ses clefs, en choisir quelques-unes qu’elle placera sur un nouveau trousseau avant de le remettre au Dom qu’elle s’est choisie. La seconde, l’esclave, abandonnera la totalité absolue du trousseau entre les mains de son Maître.
Une vie de soumise.
Remettre les clefs d’une partie de sa vie n’est pas un geste anodin, car le Maître prendra ainsi le contrôle total de tout ce qui concerne cet partie prédéfinie. Il est évident que ce transfert de pouvoir n’est pas définitif. Il peut évoluer avec le temps. Des clefs peuvent être ajoutées ou retirées en fonction des souhaits de C/chacun. De même toute soumise peut parfaitement reprendre le trousseau si pour une raison ou pour une autre, elle estime le Dominant indigne de sa confiance (la réciproque est également possible bien sûr).
Ce transfert de pouvoir ne doit pas être fait à la légère. Il doit être le fruit d’une profonde réflexion sur ce que la soumise souhaite offrir : Quelles sont les parties de sa vie concernées ? Pour quelle durée ? Quelles limites ? Voici les questions que la soumise en devenir doit se poser avant de franchir le pas. Si le moindre doute apparaît, il faut absolument qu’elle en parle à Celui qu’elle veut choisir, et n’oublions pas que celui-ci a également son mot à dire. Il peut parfaitement refuser de prendre la responsabilité de certaines clefs pour toutes sortes de raisons.
Le partage du pouvoir doit faire l’objet d’une discussion consensuelle entre la soumise et le Maître. Aucun des deux ne peut imposer son point de vue à l’autre. Il faut impérativement trouver un compromis intégralement accepté par les deux parties avant que la relation ne devienne effective. C’est à ça que sert le fameux contrat de soumission. Ce document met des mots sur l’usage qui sera fait de chacune des clefs remises, il fixe les devoirs et prérogatives de chacun.
Je n’insisterai jamais assez sur certaines clefs vitales. Le travail, les enfants, la famille, les finances sont des clefs qui doivent rester entre les mains de la soumise si elle veut garder le contrôle de sa vie. La soumission intensive n’est pas faite pour toutes les femmes, certaines en rêvent mais peuvent être détruites par une trop grande perte d’autonomie et il est de la responsabilité du Dominant de tenir compte de cet état de fait. Il vaut mieux donner peu de clefs au début quitte à en ajouter par la suite que de prendre le risque de se dépouiller pour être en situation de détresse très vite par la suite.
Enfin, il ne faut pas perdre de vue qu’une relation D/s pour une femme déjà en couple par ailleurs peut poser certains problèmes qu’il faut anticiper. Cela demande une certaine organisation, une grande rigueur dans la gestion des communications et surtout un immense respect de sa vie de couple. Cela vaut aussi pour un Maître marié…
Une vie d’esclave.
Ce qui vaut pour la soumise vaut également pour l’esclave à un détail près, il s’agit d’un transfert total du pouvoir. Le Maître prend le contrôle intégral de la vie de celle qui l’a choisi, elle n’a plus aucun pouvoir de décision et ce quelque sujet que ce soit. La seule liberté qui lui reste c’est reprendre possession du trousseau de clefs si elle ne sent pas épanouie et/ou en sécurité avec son Maître. Et souvent dans ce cas-là les choses peuvent être difficiles selon l’intensité de l’emprise du Maître sur son esclave, le retour en arrière peut être dévastateur.
Il est donc absolument impératif de bien réfléchir avant de franchir le pas, la meilleure option étant de s’accorder une période d’essai sur une longue durée pour voir si la relation et réalisable ou pas.
L’esclave est la propriété pleine et entière de son Maître, il peut en faire ce qu’il veut, la prendre à chaque fois qu’il en a envie, la donner en pâture à d’autres… (mais n’oubliez pas, même une esclave est avant tout une femme, un être humain et certaines pratiques tombent sous le coup de la loi !!!).
En parcourant Facebook je remarque que beaucoup de femmes confondent les statuts de soumise et d’esclave, que ce soit consciemment ou non.
Il n’est pas rare de voir des soumises affirmer qu’elles doivent obéir aveuglement à leur Maître quelque soit son exigence, mais seule l’esclave est concernée par cette obéissance absolue. La soumise, elle, obéit en fonction des règles fixées au début de la relation. Par exemple, si la gestion de la vie professionnelle est dévolue à la soumise, le Maître ne pourra en aucun cas y faire ingérence même si dans les faits, il très facile pour celui-ci de l’amener là où il veut sans qu’elle s’en rende compte de suite.
La soumise doit donc toujours avoir en tête les raisons pour lesquelles elle veut se soumettre et aussi et surtout les raisons pour lesquelles elles a gardé pour elles certaines clefs. Le Maître n’a pas tous les pouvoirs sur la soumise contrairement à l’esclave.
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