Daisuke est un ventriloque pas loin du has-been total. Une jeune aveugle, Hikari s’éprend de sa « voix » mais tombe sous le charme physique de son assistant, Yoichi. De cette méprise naîtra une subtile relation à trois, entre romantisme et quiproquos charnels.
S’il est bien un imaginaire érotique fertile, le cinéma japonais reste un sérieux concurrent au podium. Il n’est jamais meilleur que lorsque, comme ici, des scènes d’amour viennent alimenter un scénario ancré dans un réalisme dont la rigidité le dispute aux excès les plus divers : l’inévitable scène de viol, le statut social érigé en dogme où exercer la profession de ventriloque en constitue à peu près la lie. A noter une réalisation bien supérieure à n’importe quel polar ennuyeux d’Olivier Marshall, des bruitages forts excitants, une musique touchante, des acteurs souvent drôles ( voir Daisuke arrivant avec ses chaussures ultra compensée sur faire illusion sur sa taille…à se tordre) à défaut d’être photogéniques. Côté fesse, on est dans le soft, mais le soft à la japonaise, toujours un peu plus vicieux que la moyenne. Ca n’est donc pas du Jaeckin. Le final, passant de la comédie au drame jusqu’à la pointe du fantastique, est un petit régal.
Des bonus sympas en prime : une interview de Daisuke Goto, le réalisateur, un homme calme et plutôt sérieux. Il nous rappelle quelques réalisations antérieures : Scorpion’s revenge, Doberman cop et surtout, a lonely Cow weeps at dawn, un ovni … Volontiers scénariste, il rapporte avec beaucoup d’humilité le succès du film, inespéré pour un Pink Eiga, au festival du film asiatique de New York.
Egalement au programme une interview du directeur de la photographie et les commentaires du film par les deux intervenants précités. La présentation du film par l’auteur au festival de New york , des photos et des trailers, dont quelques uns bien gratinés (Sexy battle girls).
Réalisateur : Daisuke Goto. Durée : 65 mn.Année 2005.
Editeur : Pink Eiga (USA)