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. Le Journal de Montréal - Les filles réussissent mieux à l'école que les garçons presque partout dans le monde
Quel que soit le pays où elles vivent et sans égard aux conditions économiques, politiques ou sociales, les filles sont plus performantes que les garçons à l'école.
. Les Nouvelles/News - "Contre les extrémismes, l'égalité des sexes au cœur de la laïcité"
Pour Chahla Chafiq, l'extrémisme religieux ou politique s'engouffre dans un vide idéologique et s'alimente de la domination masculine.
. Entre les lignes les mots - Le plus grand groupe lié à la prostitution : les prostitueurs
Claudine Legardinier parle de l'inversion de la charge pénale « en libérant les personnes prostituées des poursuites pour les transférer sur les véritables auteurs de la violence prostitutionnelle, les clients prostitueurs ».
. La FIQ - Les professionnelles en soins ainsi que les enseignantes, les enseignants manifestent pour dénoncer les offres du gouvernement
Le gouvernement du Québec leur a notamment proposé un gel salarial de deux ans et de maigres augmentations de 1% par année pendant trois ans ainsi qu'un report de l'âge de la retraite de 60 à 62 ans.
. La Presse - Ces mots qu'Obama ne veut pas dire
Barack Obama a consacré 250 des quelque 6800 mots de son plus récent discours sur l'état de l'Union à la lutte contre "l'idéologie creuse de l'extrémisme violent" et les "terroristes". Il n'a parlé ni d' "islamisme radical", ni de "djihadisme", ni d' "extrémistes islamiques".
. Huffington Post Québec - Philippe Couillard craignait de devenir « irrécupérable », il l'est effectivement devenu
Philippe Couillard craignait de devenir irrécupérable ! Ses déclarations des derniers jours montrent qu'il l'est effectivement devenu.
. La Presse - Enracinée ici
Québécoise musulmane enracinée ici, à la fois observatrice et active depuis toujours, Mme Houda-Pepin est un personnage avec un profil rare dans notre société.
. Le Figaro - Femmes évêques : délivre-nous du mâle ?
Ce matin, lundi 26 janvier, l'Église anglicane d'Angleterre ordonne pour la première fois une femme évêque. La féminisation du clergé anglican continue cependant de poser des problèmes de fond.
. Sympatico - Islamisme et liberté d'expression : la goutte…
La lutte contre les islamistes procharia doit se faire ici comme ailleurs avec des moyens légaux, avec une laïcité qui ne se contente pas d'être symbolique.
. Agence France-Presse - Dans la « Rue des Survivants »
La « Rue des Survivants » est cette petite ruelle perchée sur une colline de Haïfa dans le nord Israël, où une centaine de rescapés de la Shoah vivent leurs derniers jours.
. Le Soleil - Les musulmans devront accepter l'humour et la laïcité, selon une journaliste
De passage à Montréal lundi, la journaliste Zineb El-Rhazoui a livré en conférence de presse un plaidoyer en faveur de la laïcité et de la liberté d'expression.
. Ricochet - Harcèlement à l'université : des services inégaux
À la lueur des événements entourant les dénonciations d'agressions sexuelles dans les universités, il apparait que ces dernières n'offrent pas toutes les même services pour répondre aux victimes qui désirent faire part leur situation aux institutions qu'elles fréquentent.
. La Presse - La sécurité, c'est bien, l'éducation, c'est mieux
Il est bien ironique de voir le ministre de l'Éducation Yves Bolduc se dire très préoccupé par les liens possibles entre une école musulmane de Montréal et des organisations islamistes alors que son gouvernement n'hésitait pas à défendre cette même école, en 2010.
. Radio-Canada - Où sont les femmes caricaturistes ?
L'humour, c'est un pouvoir. La résistance du milieu d'hommes est inconsciente. Le problème principal vient des stéréotypes et du type d'humour utilisé pour la caricature.
. Slate.fr - Le monde arabe hait les femmes
Excision, violences domestiques, négation des droits civiques… Ils ne nous haïssent pas à cause de nos libertés. Nous n'avons pas de libertés parce qu'ils nous haïssent.
. Marianne - Dieu est laïque
Quitte à déplaire une nouvelle fois, réaffirmons qu'à "Marianne" nous défendons la laïcité, rien que la laïcité, toute la laïcité.
. Le Devoir - Artistes et grands partisans de laïcité en appui à « Charlie »
Lundi soir, c'est tout le gratin pro-laïcité du Québec qui rendra hommage à ses artisans à l'occasion d'une soirée-bénéfice tenue au Lion d'Or.
. Sympatico - SVP ! Mettons de côté la partisanerie dans le débat sur la laïcité !
Dans le meilleur des mondes, la laïcité devrait être au-dessus des partis politiques. Elle est la clef de voûte de notre édifice démocratique et l'assise indispensable de l'unité de notre nation. L'islam politique ne serait pas devenu ce qu'il est s'il n'y avait pas au départ un fondement idéologique.
. Le fil - Hommage aux grandes citoyennes
Des étudiants publient un ouvrage qui souligne le dévouement de 31 femmes qui ont osé dénoncer les injustices sociales.
. Le Devoir - Attention, fragile
Précisons donc que, contrairement à certains qui se sont plus à condamner le dernier livre de Michel Houellebecq, Soumission (Flammarion), je l'ai lu.
. Jeune Afrique - Gaye Petek : "Une femme Premier ministre, ça n'avait étonné personne en Turquie"
La Turquie héritière de Mustafa Kemal (qui octroya le droit de vote à ses concitoyennes dès 1934) est-elle en train de régresser en matière de droits des femmes ?
. Le Devoir - Et les femmes ?
Le roi Abdallah est mort. Son frère Salman, 26e fils d'Abdel Aziz al-Saoud, fondateur de l'Arabie saoudite, va le remplacer. Ici et là, on s'inquiète pour les suites diplomatique et pétrolière des choses en occultant le plus grave : le sort infligé aux femmes et aux travailleurs immigrants.
. Littéraires après tout - Les classiques et les femmes
Il y a déjà plusieurs années que je me surprends à répéter, à qui me pose la question, que je n'ai que très peu lu de classiques. Je connais bien l'expression d'incrédulité qui accompagne cet aveu de la part d'une étudiante au doctorat en littérature.
. Le Devoir - Notre système de santé aux soins intensifs
À 73 ans, le Dr Turcotte est l'un des rares médecins à s'indigner des excès de notre business médical subventionné et « gratuit ».
. L'école des soignants - L'arbre qui cache la forêt - à propos des fresques pornographiques dans les internats de médecine
Dans un internat, la loi s'applique. Il ne serait pas toléré qu'on y peigne des scènes racistes, pédophiles ou appelant à la haine. Pourquoi est-il toléré qu'on y peigne des fresques pornographiques, des viols ou des orgies ?
. Huffington Post Qc - Laïcité : le passé saoudien de Couillard remis en question
Philippe Couillard a travaillé comme médecin en Arabie saoudite de 1992 à 1996, où il a cofondé le Service de neurochirurgie de Dhahran. Il a également été membre du conseil consultatif international mis sur pied par le ministre de la Santé d'Arabie Saoudite. Stéphane Bédard voulait dénoncer les hésitations de Philippe Couillard à légiférer sur la laïcité.
. Terra Femina - C'est quoi un "meninist" ?
Depuis plusieurs jours, le terme « meninist » envahit la toile. Derrière ce néologisme, un mouvement dans lequel des hommes tentent d'organiser la défense de leurs propres droits, par opposition à ceux accordés aux femmes.
. Châtelaine - Mon chat, mon thérapeute
Aujourd'hui, l'American Heart Association reconnaît que les animaux de compagnie peuvent nous aider à réduire nos risques de troubles cardiovasculaires.
. Mezetulle - Communisme, révolution, islamisme
Ce texte analyse avec lucidité les rapports entre une nouvelle catégorie de « révolutionnaires » et la montée du mouvement totalitaire islamo-fasciste.
. Radio-Canada - Lutte à l'intégrisme religieux : entrevue avec Fatima Houda-Pepin
Mme Houda-Pepin a souligné que le radicalisme « commence d'abord et avant tout par l'endoctrinement ». Aucune mesure ne peut donner de bons résultats si elle ne s'attaque pas à ce phénomène, a-t-elle affirmée.
. Libération - Viol : « près de 80% des agresseurs sont des proches »
Une nouvelle campagne invite les femmes victimes de viol, dont on estime qu'elles sont 86 000 chaque année, à ne pas se taire, même si c'est un proche qui les a agressées.
. Radio-Canada - Femmes et austérité : les effets se font sentir
« Des femmes qui sont incertaines par rapport au panier d'épicerie, par rapport à l'augmentation des frais d'électricité ».
. Le Devoir - Intégrisme religieux. Québec s'engage à intervenir avant la fin de l'année
Le projet de loi attendu sur la neutralité religieuse, piloté par la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, aura donc une portée plus restreinte que prévu. Tout le volet de lutte contre l'intégrisme relèvera désormais de la ministre de l'Immigration (K. Weil).
. Métro - Des prêts pour se sortir de la prostitution
Pour aider les femmes à se sortir de la prostitution, la Concertation des luttes contre l'exploitation sexuelle (CLES) offre l'un des seuls programmes de petits prêts, sans intérêt, pour le paiement de charges quotidiennes lors de situation d'urgence.
. L'Actualité - Les écoles religieuses à l'âge de la laïcité
M. Bolduc invite « à la prudence » et refuse de reconnaître les liens établis par le Journal de Montréal entre certaines écoles religieuses subventionnées par Québec et des organisations islamistes soupçonnées de financer des groupes terroristes.
. Huffington Post Québec - Places fantômes en garderie : Québec renonce à pénaliser les parents
Les parents n'auront pas à payer d'amende parce que leur enfant n'occupe pas à temps complet une place subventionnée en garderie. Les sanctions financières pour les garderies subventionnées et les CPE demeurent.
. Centre d'actualité de l'ONU - Les hommes doivent prendre part à la lutte pour l'égalité des sexes
À l'occasion d'un évènement à New York destiné à promouvoir l'égalité des sexes, plusieurs hauts responsables des Nations Unies ont appelé jeudi les hommes à prendre plus activement part à ce combat.
. Voir - Des arabo-musulmans et arabo-laïques en appellent à une réforme de l'islam
On retrouve ceux qui affirment que le terrorisme islamiste n'a rien à voir avec l'islam parce que les terroristes poursuivent un projet politique. Ah bon !? Et quel genre de projet politique poursuivent-ils ? Un projet républicain ? Un projet social-démocrate ? Une société sans classe ? Une démocratie directe ?
. Osez le féminisme - OLF demande au Conseil de l'Ordre des Médecins de réagir suite à la fresque représentant un viol collectif visant la Ministre de la Santé
Les médecins utilisent la représentation d'un viol pour montrer leur mécontentement vis-à-vis d'une Ministre et de sa loi.
. Les Nouvelles/News - Extrême richesse et inégalités au menu de Davos
Dans un an, les 1% les plus riches dans le monde posséderont plus que les 99% restants. C'est ce que calcule l'ONG Oxfam, dans l'étude « Insatiable richesse : toujours plus pour ceux qui ont déjà tout », publiée lundi 19 janvier, en amont du Forum Économique Mondial (WEF) de Davos.
. Le Devoir - L'humour : contrepoids vital de la religion
Les humoristes et les caricaturistes sont des acteurs de premier plan dans notre société. Par leurs opinions, leurs dessins et leurs discours, ils sont, pour utiliser un lieu commun, les miroirs de la société.
. L'Actualité - Les bienfaits cachés de la guerre au sexisme
Des spécialistes américains en gestion des organisations viennent de publier une étude sur le sujet. Inciter les gens à se comporter de manière « politiquement correcte » ne nuit pas à leur créativité. Ça la stimule !
. Marianne - Laïcité, plus que jamais
Cabu, Charb, Honoré, Tignous et Wolinski n'ont jamais confondu le respect de la liberté de croire, conquis par l'émancipation laïque, et le respect des croyances elles-mêmes.
. Au féminin - Comment violer et battre des femmes : l'ignoble guide de l'État Islamique
On y apprend que les femmes pouvant être traitées d'esclaves sont les "non-croyantes", autrement dit, toutes celles qui ne seraient pas de confession musulmane.
. Le Journal de Montréal - Charlie - je suis la laïcité
Un plaidoyer sans appel... pour la laïcité « qui elle seule permet, ironiquement, aux croyants, et aux autres, de vivre en paix. »
. Radio-Canada - L'avant et l'après-Charlie
Écouter ou réécouter (à 18 minutes) la belle entrevue d'Anne-Marie Dusseault avec Patrick Pelloux, urgentiste et chroniqueur à Charlie Hebdo.
. Journal de Montréal - Pour une politique de lutte à l'intégrisme
L'ex-députée Fatima Houda-Pepin estime que le Québec doit affirmer sans plus tarder la neutralité religieuse de l'État et se doter d'une politique de lutte à l'intégrisme.
. Radio-Canada - Un acte de guerre contre Charlie Hebdo. Pourquoi Radio-Canada a diffusé les caricatures de Charlie Hebdo
Notre décision de diffuser les images des caricatures ne constituait pas, comme pour certains médias, un geste de solidarité envers Charlie Hebdo ou une affirmation de notre liberté d'expression.
. #Projet 97.ca - Qu'est-ce que le #Projet 97 ?
Toute l'année, parlons franchement de harcèlement et d'agressions sexuelles. Parce qu'il faut que les choses changent.
. Huffington Post Québec - Le revenu minimum garanti : une idée phare pour le 21e siècle
À quoi ressemblerait le Canada si l'on distribuait 10 000 dollars par année à chaque personne adulte ? Que se passerait-il si le gouvernement instaurait un taux d'imposition négatif permettant aux chômeurs et aux bas salariés de gagner de l'argent au lieu d'en payer ?
. Le Devoir - Un remède à la « bureaucratite » aiguë
La clinique SABSA, à Québec, ou les projets des Centres de santé et de services sociaux (CSSS) de la Montagne et du Nord de Lanaudière existent grâce au refus du statu quo par des gens animés par une motivation sans faille, des chevaliers combattant les moulins à vent de la bureaucratie.
. Huffington Post Québec - La nouvelle charte de Bernard Drainville
Ainsi, seulement les nouveaux employés de l'État seraient soumis à l'interdiction d'afficher leur religion. Afin de respecter leur tradition d'indépendance, les cégeps, les universités et les municipalités ne seraient pas obligés de se conformer à la politique de neutralité religieuse gouvernementale. Ils devraient toutefois se doter de leur propre politique sur le sujet.
. Marie-France - Charlie Hebdo et les femmes en 20 dessins
Beaucoup de politiques ont fait la Une de l'hebdomadaire, mais pas seulement… Parmi les dessins que nous avons retrouvés, beaucoup mettent en scène des féministes.
. Le Devoir - Laïcité - L'attentisme libéral
On sera d'accord avec le premier ministre pour ne pas faire d'amalgame entre des actes terroristes et des manifestations de l'intégrisme comme le code vestimentaire, mais il faut rejeter sa prétention que le débat de la laïcité ne fait pas partie des « vraies affaires ».
. Les Nouvelles/News - Génie naturel : le préjugé qui bloque l'accès des femmes aux sciences
Pourquoi si peu de femmes dans certains champs académiques, comme la physique ou la philosophie ? Une étude observe que ces disciplines mettent l'accent sur le « talent inné », une qualité perçue à tort comme masculine.
. Sympatico - De la complaisance et de la censure des médias face à l'islam
L'islamo-fascisme est terrifiant, certes. Mais l'antichambre de l'islamo-fascisme l'est tout autant. Du moins, pour ceux qui observent le monde sans voile.
. Le Journal de Montréal - Oui monsieur Couillard, mais...
En parcourant la page Facebook de Samira Laouni, j'avais l'impression que les musulmans étaient les premières victimes des attentats de Paris.
. Les Nouvelles/News - Être aussi Raif Badawi et Souad al-Shammari
Pour avoir osé s'exprimer sur internet, le blogueur Raif Badawi est soumis à la torture en Arabie Saoudite. L'avocate Souad al-Shammari est en prison pour la même simple raison.
. La Presse - L'Espagne renforce la lutte contre la mutilation génitale féminine
Les personnes originaires de pays où se pratique la mutilation génitale féminine (MGF) devront s'engager par écrit à ne pas la faire subir à leurs filles avant de quitter l'Espagne pour s'y rendre en voyage, selon un plan de lutte approuvé mercredi.
. Opinion internationale - Femmes au pouvoir en Amérique latine, l'arbre qui cache la forêt ?
Il ne suffit pas simplement d'élire des femmes pour faire changer les mentalités et renverser les rapports de pouvoir entre les genres.
. Libération - « Le féminisme radical » a créé les prêtres pédophiles
Le cardinal américain ultraconservateur Raymond Burke lance une charge totalement délirante contre le féminisme.
. Le Journal de Montréal - Les "travailleuses du sexe" veulent s'en sortir
Une enquête réalisée auprès de 76 femmes prostituées de la région de Québec démontre que la grande majorité aimerait exercer un nouveau métier ou retourner en formation.
. Le Parisien - Zoom : qui sont les filles de Charlie Hebdo ?
La rédaction s'est féminisée ces dernières années », explique Caroline Fourest, une ancienne collaboratrice, jointe au téléphone. « Charlie est devenu le plus féministe des journaux ! ».
. La Presse - Charte de la laïcité : « une clause grand-père » prévaudra
« On ne doit pas se faire dicter nos débats et nos choix démocratiques par les extrémistes ».
. Irréductiblement féministe - Je suis féministe, je suis Charlie
Bien sûr, Charlie n'était pas assez féministe, la gauche ne l'est jamais assez, mais son engagement contre le sexisme des religions en faisait un allié incontestable.
. Le Devoir - Une commission interaméricaine demande une enquête nationale
Les femmes autochtones du pays sont victimes d'un « schéma de violence et de discrimination » auquel le Canada doit s'attaquer, et ce, en étudiant les causes profondes de ces problèmes à l'échelle nationale, selon la Commission interaméricaine des droits de l'homme.
. Marianne - Charlie Hebdo : des combattants de la laïcité cible privilégiée des islamo-gauchistes
Pendant des années, "Charlie Hebdo" fut la cible d'associations, d'avocats, de journalistes de la mouvance islamo-gauchiste, et particulièrement du Parti des indigènes de la République qui qualifiait régulièrement le journal d' "islamophobe".
. ReSPUBLICA - Rester Charlie
La liberté d'expression comprend aussi le droit de rire du sacré, c'est-à-dire de désacraliser tout ce que l'on peut fétichiser.
. Voir - Charlie Hebdo : le refus de "nommer la chose" entretient la confusion
Qui peut définir ce qu'est le bon islam et un mauvais islam alors que cette religion n'a aucune autorité théologique pouvant assurer l'adaptation de la doctrine à l'évolution sociale ?
. Les Nouvelles/News - Le prix Simone-de-Beauvoir pour la liberté des femmes célèbre les artistes
Au Musée d'Art moderne de la ville de Paris, en ce triste vendredi 9 janvier 2015, le coeur n'y était pas tout à fait. Mais, comme prévu, le prix Simone-de-Beauvoir pour la liberté des femmes 2015 a été remis au National Museum of Women in the Arts (NMWA) de Washington, D.C.
. Marie-Claire - Les femmes et les jeunes filles sont les nouvelles armes de Boko haram
La terreur règne au Nigeria. Jusqu'où va aller la secte Boko Haram dans son combat pour imposer un Etat islamique rigoriste ? Le 10 janvier, une fillette de 10 ans s'est fait exploser dans un marché bondé de Maiduguri, grande ville du nord-est du Nigeria, tuant 19 personnes.
. La Presse - Charlie et Sherbrooke
L'ouragan sévit toujours. On saura plus tard ce qui a été détruit. Et bien plus tard encore, comment reconstruire. Le sujet est tellement énorme qu'hier je me suis accrochée à une petite pensée précise.
. Tailspin - Pour mes élèves de Seine Saint-Denis
Ce jeudi, j'ai un silence complet lorsque je m'exprime devant eux. Un silence respectueux, attentif, plein. Voici ce que je leur ai dit. Je veux vous parler de ce qui s'est passé hier.
. Le Journal de Montréal - Une experte à Harvard : islam et démocratie ne vont pas de paire
Pour la Somalienne et Néérlandaise Ayaan Hirsi Ali, il n'y a aucun doute : l'islam et la démocratie sont incompatibles.
. Touscoprod - Les yeux de mon père
Il s'agit de montrer d'une part que les effets de l'inceste sont propres à chaque victime, et ce, même au sein d'une fratrie, et d'autre part que l'inceste du père représente une forme de violence bien spécifique, liée notamment au statut patriarcal au sein de la famille et plus largement au sein de la société.
. Le Devoir - Le séisme d'Haïti, cinq ans plus tard. Un désastre de trop
La pauvreté a quelque peu reculé ces dernières années, mais six millions d'Haïtiens vivent encore avec moins de 2,50$ par jour.
. Les Nouvelles/News - Les femmes scientifiques ont la parole
Pour une fois, la parole penche en faveur des femmes.
. Sisyphe et Le Devoir - L'islamisme radical : l'Ailleurs est ici
Les démocrates du monde entier, du Nord et du Sud, toutes religions confondues et sans religion, doivent se mobiliser ensemble contre la violence, contre le fanatisme, contre l'extrémisme, contre le sexisme, contre le radicalisme, contre le djihadisme et contre l'hypocrisie des dirigeants qui banalisent la menace des intégrismes et qui ferment les yeux sur ces enjeux qui minent les fondements mêmes de notre démocratie.
Mediapart - Publicis et Tefal invitent à la violence conjugale
On y observe donc une femme allongée sous la planche à repasser et menacée d'un fer qui s'apprête à la frapper. Le slogan "respect your clothes" (respectez vos vêtements) nous indique que la femme a mal fait son travail et qu'elle est ainsi punie.
. L'Actualité - N'est pas « Charlie » qui veut
Il aura fallu une tragédie, une boucherie dans la salle de rédaction de Charlie Hebdo pour que nous, des médias, réagissions collectivement.
. L'Express - Belgique : un violeur emprisonné depuis 30 ans sera euthanasié le 11 janvier
La demande de mourir de Frank Van Den Bleeken avait été acceptée en septembre dernier.
. Le Devoir - Les infirmières investies de nouveaux pouvoirs
Québec accordera de nouveaux pouvoirs aux infirmières, qui pourront sous peu prescrire certains examens et traitements, notamment en matière de soins de plaie, de contraception et de traitement des infections transmissibles sexuellement.
. Le Figaro - Elsa Cayat : la psy de Charlie Hebdo assassinée
Douze morts. Une femme. Une femme d'exception comme on dit des morts. Elle, le fut de son vivant. Elsa Cayat, 54 ans, était psychiatre et psychanalyste.
. Journal Mobiles - Le féminisme au quotidien - Passer de la théorie à la pratique
Mardi le 16 décembre dernier, Solidarité populaire Richelieu-Yamaska conviait la population maskoutaine à l'un de ses déjeuners mensuels au Restaurant Lussier.
. Les Nouvelles/News - Dix citations (féministes) de femmes inspirantes pour 2015
Mieux vaut se souvenir de ces femmes qui ont pris la parole pour militer pour l'égalité et défendre le féminisme.
. Le Devoir - Charlie Hebdo et nous - Pour la liberté d'expression, pour rester vivants
Que de mots en ce mercredi noir, que de photos, que de dessins, que de soutien. Mais tout en creux, le vide.
. Radio-Canada - Une voix anticonformiste s'éteint : Jean-François Nadeau sur la mort de Charb
« Charb n'aurait pas parlé d'une attaque contre la presse », croit Jean-François Nadeau. Il aurait plutôt condamné « une attaque contre une forme différente de pensée ».
. Le Devoir - Au nom des femmes
La toponymie montréalaise compte quelque 6000 noms. Or, seulement 6% d'entre eux sont des noms de femmes et 51% des noms d'hommes.
. Ufunk - L'incroyable propagande contre le vote des femmes des années 1900-1914
Voici une sélection des cartes postales des années 1900-1914, issues de la propagande contre le droit de vote des femmes et les suffragettes.
. Radio-Canada - Carnage au coeur de Paris, Charlie Hebdo visé
Douze personnes - 2 policiers et 10 journalistes - sont mortes et 10 autres ont été blessées mercredi lors d'une attaque à la kalachnikov et au lance-roquette menée par au moins deux hommes cagoulés au siège du journal satirique Charlie Hebdo à Paris.
. Le Devoir - 2014 : rétrospective féministe
Tout le monde semble s'entendre sur le fait que 2014 aura été une année féministe, ou du moins une année durant laquelle le féminisme aura été visible sur la place publique.
. L'Encyclopédie de l'Agora - Aimer la vie jusqu'à la poésie
Un entrefilet dans "Le Devoir", une lecture à Radio Ville-Marie, une voix familière qui me dit, sans droit de réplique : fais attention à cette femme, à ce livre, Recommencements.
. Ressources Prostitution - "Chaque fois que nous prenons la parole, les féministes 'pro sexe' font de leur mieux pour nous faire taire"
Nous qui disons la vérité sur l'industrie mondiale du sexe nous trouvons parfois à deux doigts du désespoir.
. Huffington Post Québec - Construire la paix sans la religion
Chaim Steinmetz, rabbin de la synagogue Tifereth Beth David Jerusalem à Côte-Saint-Luc, écrivait que « le désir d'universaliser sa propre vision du monde » était la principale cause des conflits politiques dans le monde.
. Les Nouvelles/News - Sud-Ouest ne veut pas voir certaines femmes
Cachez ces Prix Nobel et femmes de pouvoir… Selon le quotidien, les rares femmes qui ont marqué 2014 sont une star de téléréalité et une "compagne de".
. Le Devoir - L'année du ras-le-bol
Les sociologues des temps futurs expliqueront bien un jour pourquoi, en l'an de grâce 2014, les femmes ont enfin dit tout haut, et en nombre, et dans tous les milieux, ce qui avait été jusque-là vécu en silence, ou limité aux confidences.
. Huffington Post Québec - Propos sexistes sur Facebook : l'Université Dalhousie suspend 13 étudiants en médecine dentaire
La page Facebook s'adressant aux étudiants de sexe masculin leur demandait de voter afin de savoir avec quelle étudiante ils aimeraient avoir un rapport sexuel violent et blaguait sur l'utilisation de chloroforme sur les femmes.
. Le Monde - En RDC, l'hôpital du docteur Mukwege, l'homme qui "répare les femmes", perturbé
Depuis le 31 octobre, l'établissement public, plusieurs fois primé pour son travail auprès de femmes violées, a vu ses comptes saisis par le "pouvoir", un procédé que la direction juge "discriminatoire".
. Le Courrier international - Au pays d'Aung San Suu Kyi, les femmes sont harcelées
Cela arrive régulièrement à Rangoon : une femme qui se rend au travail ou à l'université monte dans un bus bondé et sent soudain un homme se coller contre elle.
. Libération - Simone et Simone, nos héroïnes
Nous en France on a eu deux « Simone » combattantes des droits des femmes. Un prénom de l'avant-guerre.
A quelques mètres à la ronde, on peut trouver un partenaire pour une nuit. Grindr ou Tinder facilitent les rencontres occasionnelles. Et aussi les transmissions des maladies et infections sexuellement transmissibles. «Grâce à Grindr ou Tinder, vous pouvez attraper des chlamydias en 5 minutes», prévient Peter Greenhouse de l’association britannique pour la santé sexuelle et le VIH. En effet, des experts anglais ont constaté une inquiétante augmentation des MST et IST en quelques années. Et ils accusent les appli dédiées à la drague rapide.
Gonohrrée et syphilis en prime
Si Grindr interdit les profils avec une préférence pour des rapports sans protection, libre aux utilisateurs de faire ce qu’ils veulent dans l’intimité. GayStarNews rapporte les statistiques des experts: entre 2012 et 2013, les cas de gonorrhée ont augmenté de 19%, et la syphilis a progressé de 9%.
Une petite rencontre vite fait, avec une infection en prime, il y a une application pour ça aussi manifestement. Le porte-parole de Grindr s’est exprimé à ce sujet: «Nous essayons d’éduquer et informer d’une manière fun et engageante». Il a également précisé que des messages de prévention apparaissaient lors de la connexion. Encore faut-il que les utilisateurs ne zappent pas ces bannières comme une vulgaire publicité pour Farmville…
Image above via ‘Body of Evidence’ Catherine McNeil by Txeme Yeste for Vogue Russia January 2015
Thank you to our sponsor, Nubile Films.
That escalated quickly. pic.twitter.com/4EbB5Cj88k
— You had one job (@_youhadonejob) January 4, 2015
Thank you to our sponsor in France, Explicite Art.
The objective of #OpDeathEaters is an independent, international, victim-led tribunal/inquiry into trafficking and paedosadist industry.
— OpDeathEaters (@OpDeathEaters) December 15, 2014
Transgender Teen leaves heartbreaking suicide note, about lack of support from family. Family deletes the entire blog, tries to hide it.
— Jason Scott (@textfiles) January 2, 2015
Was it archived? What the fuck do you think. http://t.co/u2Hz7CNeF8 – grab a copy, mirror, and remember.
— Jason Scott (@textfiles) January 2, 2015
Thank you to our Australian sponsor, Girls Out West.
Image above: Tilda Swinton by Tim Walker | The Surreal World (Fashiontography)
Check out my new indie books, Filthy Housewives and Holiday Kink (Amazon)
Content copyright © 2013 Violet Blue ® (R) permitted for use on tinynibbles.com only.Sortie en salle le 10 décembre 2014.
Un premier film de et avec Jérôme Soubeyrand.
Synopsis :
Un curé tombe amoureux d’une actrice névrosée, rencontrée lors d’un stage de thérapie. Il décide alors de monter à Paris pour tenter de la conquérir. A ses côtés il découvre une véritable auberge espagnole de l’amour et du plaisir.
Parallèlement à la fiction, l’auteur-réalisateur interroge Michel Serres et Michel Onfray sur les épîtres de Saint Paul, fondements de la chasteté absolue et à l’origine des dogmes régissants encore aujourd’hui la vie des hommes d’église.
Voir la bande annonce par ici >>
Ceci est mon corps est avant tout une belle histoire, l’histoire d’une rencontre.
Dans un espace clos, nous découvrons un véritable folklore de personnages atypiques : Marlène, bisexuelle libérée (et libératrice), Gabin, le prête amoureux que son désir interroge, Renato le banquier travesti… Leçon d’hédonisme menée en beauté, ce film place sans détour le plaisir au centre de la vie.
Tout le noyau du récit réside dans le parcours initiatique du prête, interprété par le réalisateur Jérôme Soubeyrand, à la découverte du plaisir charnel et de son assouvissement. L’actrice Marina Tomé incarne ici la libération de la sexualité féminine, débarrassée du joug patriarcal, et donne au film sa dimension engagée. Le plaisir féminin est formulé, abordé de manière frontale et honnête.
Mention spéciale à la scène du restaurant (clin d’œil à « Quand Harry rencontre Sally » ?) où le personnage de Marlène explique sans détour à Gabin les fondements du plaisir féminin : https://www.youtube.com/watch?v=YQ41Gdgm7iU
Si il y avait un message à retenir de cette formidable comédie, qui sur un ton léger aborde sans détour un sujet profond, c’est que de l’épanouissement du corps résulte l’épanouissement de l’esprit.
Copyright : CALM
A noter également la forme quelque peu atypique (là encore) de ce film où la comédie fictionnelle est entrecoupée d’entretiens philosophiques entre Michel Onfray et Michel Serres. À travers ce dialogue intergénérationnel (30 ans séparent les deux hommes) ils tentent de comprendre pour mieux les ébranler les clichés et tabous entourant la vie des religieux.
On devine la difficulté d’introduire cette réflexion philosophique au sein d’une comédie, pourtant la lecture reste parfaitement fluide, en très grande partie grâce à la justesse des dialogues et du rythme. Le film est en mouvement perpétuel.
Pas provocateur, jamais vulgaire, la comédie de Jérôme Soubeyrand se révèle au contraire drôle et touchante à la fois, parfois caustique mais sans jamais donner de leçon.
Un seul regret cependant, que le réalisateur n’ai invité aucune femme à prendre part à ces entretiens filmés…
Copyright : CALM
Pour voir le film Ceci est mon corps, rendez vous au cinéma La Clé à Paris ou au cinéma Utopia de Toulouse ! Et à partir du 07 janvier également au Au cin’Hoche à Bagnolet.
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Quand on pense à une chose kitsch, on imagine des couleurs flashy mal assorties, un objet de mauvais goût, un cadre multicolore accroché sur le mur d’une grand-mère ou une table basse sertie sur un vieux tonneau dans le salon d’un beau-frère. À première vue, le kitsch tend donc vers le laid, vers l’antithèse absolue du bon goût. Mais qu’est-ce que le bon goût ? Un objet qui me paraît beau peut-il sembler laid à un-e autre ? Si le kitsch est avant tout un assortiment d’éléments qui n’aurait jamais dû être réunis, il revêt également des dimensions artistiques, sociologiques et même politiques. Apparu vers 1860, le mot serait un dérivé des verbes allemands verkitschen («brader») ou kitschen («ramasser des déchets dans la rue») et désignerait donc originellement une accumulation de caractéristiques considérées comme sales et démodées. Au milieu du XIXe siècle, c’est l’industrialisation et l’urbanisation qui permettent l’avènement du kitsch. Les nouvelles classes moyennes cherchent à se divertir et le commerce au détail leur permet d’acquérir à bas coût des produits culturels distribués à grande échelle. Mais au fil des décennies, le kitsch entre dans la sphère sérieuse de la politique et devient de plus en plus critiqué par l’intelligentsia de gauche. En 1939, dans un article intitulé Avant-garde et kitsch et publié par la revue progressiste Partisan Review, le critique d’art américain Clement Greenberg décrit le kitsch comme «un succédané de culture (…) destiné à une population insensible aux valeurs culturelles authentiques». Après guerre, dans la lignée d’Adorno, d’Horkheimer et de l’école de Francfort, de nombreux intellectuels de gauche font du kitsch le symbole honni de la culture de masse et l’accusent de tous les maux de la société de consommation. À leurs yeux, le kitsch est manipulateur, infantilisant et prouve que le capitalisme américain ne vaut pas mieux que le fascisme et les dictatures communistes. Dans L’Insoutenable légèreté de l’être (1984), l’écrivain d’origine tchécoslovaque Milan Kundera définit même le kitsch comme «la négation absolue de la merde», autrement dit ce qui «exclut de son champ de vision tout ce que l’existence humaine a d’inacceptable». Décidément, le kitsch se trimballe une bien mauvaise réputation.
Culture kitsch vs. culture camp
De nos jours, alors que la société de consommation semble avoir (provisoirement ?) triomphé de ses détracteurs, le kitsch est devenu, grâce à la globalisation des marchés, l’un des styles les plus répandus au monde. Et c’est peut-être cela qui nous plaît en lui. Quoi de mieux pour la communauté homosexuelle que de s’identifier à un courant artistique qui fut d’abord dévalorisé et traîné dans la boue avant d’être porté au pinacle par les plus grands courants esthétiques postmodernes du XXe siècle finissant ? Le kitsch fait sa diva et on adore ça ! Après tout, s’il y a une personne qui a beaucoup fait pour la propagation du kitsch, c’est bien Louis II de Bavière, plus grand pédé de tous les temps, considéré par Verlaine comme le «seul vrai roi de ce siècle». Romantique et fantasque, roi perdu dans sa folie, il fit construire des palais extravagants tel le château de Neuschwanstein, mélange de style architectural néo-gothique et médiéval. La démesure et la flamboyance du kitsch du XIXe siècle ou d’aujourd’hui font ainsi oublier le kitsch médiocre et ennuyeux du XXe siècle. C’est pourquoi il vaut mieux garder en mémoire le kitsch des origines et l’accepter comme il est : à part, marginal, beau et vulgaire à la fois. Le kitsch permet de s’amuser des conventions de genre et de se jouer des codes et des rôles déterminés par la société hétéro-normée. C’est peut-être la raison pour laquelle il est vu d’un bon œil par de nombreux artistes gays, comme Pierre et Gilles qui, depuis la fin des années 1970, lui ont rendu ses lettres de noblesse tout en portant un regard définitivement camp sur les mythes de la culture masculine dominante. Alors soyons camp, soyons kitsch !
À lire :
_Psychologie du kitsch d’Abraham Moles (éditions Denoël, 1977)
_L’Insoutenable légèreté de l’être de Milan Kundera (éditions Gallimard, 1984)
_L’Empire du kitsch de Valérie Arrault (éditions Klincksieck, 2010)
Photo 1 : boutique Kitsch’n Swell à Montréal © Chris Goldberg
Photo 2 : théière en forme de cottage anglais et son pot à lait © Matthias Blume
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Pourquoi créer un centre de santé sexuelle à Lyon alors qu’il existe déjà une offre de dépistage du VIH importante, des permanences de santé associatives ou tout simplement des sexologues ?
Alexandre Chevalier : Le grand intérêt des centres de santé sexuelle, c’est de fédérer plutôt que de cloisonner. En France, on a une tendance très forte au cloisonnement de chaque discipline : médecins, psychologues ou assistants sociaux travaillent chacun de leur côté. Ce qui fait la richesse des centres de santé sexuelle, c’est justement de travailler en équipe pluridisciplinaire, d’arriver à rassembler différents corps de métier et à les faire s’entendre sur un même langage pour poser un diagnostic commun sur la personne qui vient nous voir afin de l’appréhender dans sa globalité.
Avez-vous rencontré des réticences lors de l’élaboration du projet de centre lyonnais ?
Alexandre Chevalier : Non, pas vraiment de réticences, mais davantage une certaine incompréhension. Le concept de santé sexuelle n’est pas encore tout à fait rentré dans les mœurs. Ce n’est pas évident pour tout le monde d’admettre que les préjugés, les discriminations, les stéréotypes liés à la sexualité ont un impact sur la santé, même si cette idée commence à faire son chemin. Par exemple, lorsque l’ALS a monté un événement intitulé «le Printemps de la jupe et du respect», qui traite des questions d’égalité entre femmes et hommes, nos financeurs ne comprenaient pas pourquoi une association de lutte contre le sida s’engageait sur ces thématiques. On a dû leur expliquer que les stéréotypes sont parfois le premier frein à la prévention et que si on ne travaillait pas là-dessus, nos messages de prévention ne seraient jamais entendus.
Quel premier bilan tirez-vous de vos permanences de santé sexuelle lancées début octobre ?
Alexandre Chevalier : Il est trop tôt pour répondre à cette question. Sachant que ces permanences sont provisoires, nous n’avons pas cherché à les faire connaître et nous n’avons accueilli jusqu’à présent qu’une demi-douzaine de personnes : une femme trans et cinq hommes gays. La femme trans est venue nous voir pour effectuer un test rapide de dépistage du VIH, car elle avait pris des risques, mais aussi parce qu’elle rencontrait des difficultés à trouver un logement qui étaient directement liées à sa transidentité, ou plutôt à la transphobie. La santé sexuelle, c’est un concept englobant qui demande de prendre en compte les personnes dans toutes leurs dimensions, notamment sociales : le logement en fait donc aussi partie… Les hommes gays, quant à eux, venaient pour des prises de risque répétées, liées à l’usage de drogues, sur lesquelles ils sentaient qu’ils perdaient petit à petit toute maîtrise. Notre rôle n’est pas de juger mais de les inviter à s’interroger sur leurs pratiques : pourquoi ces prises de risques ? Que leur apportent-elles ?
Les populations LGBT sont-elles plus enclines que les autres à parler de leur sexualité avec des personnels de santé ?
Alexandre Chevalier : Pas forcément. Je n’ai pas l’impression que cela soit ancrée dans la culture de la communauté LGBT. La plupart des gays que nous avons reçus s’ouvraient de leurs problèmes à un médecin pour la première fois. Ils disaient qu’ils n’avaient jamais pensé à se faire suivre ou accompagner, parce qu’ils n’en voyaient pas l’utilité. À la rigueur, les gays vont voir leur généraliste s’ils ont un problème physiologique, une infection ou quelque chose qui ne va pas. Et ils vont bien sûr se faire dépister. Mais aller voir un sexologue pour un problème d’ordre psychologique ou s’interroger sur leurs pratiques sexuelles, ils n’y pensent même pas. C’est peut-être parce que la sexologie reste encore très hétéro-normée : elle s’intéresse d’abord aux couples hétérosexuels et plus fréquemment aux hommes qu’aux femmes. Par ailleurs, on présente souvent l’accompagnement sexologique dans le cadre de la vie conjugale. Or, beaucoup de gays ne se reconnaissent pas dans ce modèle. Il y a donc des représentations qu’il faut faire évoluer et c’est l’un des buts de ces permanences.
Permanences de santé sexuelle, les mardis de 17h30 à 21h à l’Association de lutte contre le sida, 16 rue Pizay-Lyon 1 / 04.78.27.10.10 / www.sidaweb.com
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Alors qu’on commémore ce mois-ci le soixante-dixième anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz (le 27 janvier 1945), Lyon vient de se doter d’un outil incroyablement riche pour mieux appréhender la réalité vécue par les victimes de la Shoah. Depuis l’automne dernier, l’École normale supérieure (ENS) de Lyon dispose en effet d’un accès (unique en France) à l’une des plus grandes vidéothèques du monde sur ce que l’historien américain Raul Hilberg a appelé «la destruction des Juifs d’Europe» : le fonds de l’USC Shoah Foundation Institute for Visual History and Education. Il s’agit d’une des plus importantes institutions en ce domaine, avec le Mémorial de Yad Vashem à Jérusalem, le United States Holocaust Memorial Museum à Washington et la Fondation pour la mémoire de la Shoah à Paris. Adossée à l’Université de Californie du Sud (USC), elle est créée au milieu des années 90 par le cinéaste Steven Spielberg avec une partie des recettes générées par son film La Liste de Schindler (1993). Une équipe internationale de chercheurs s’emploie alors à recueillir et à filmer plus de 51 000 témoignages (d’une durée moyenne de 2h15) dans cinquante-six pays et trente-deux langues différentes. Au total, l’USC Shoah Foundation dispose ainsi de plus de 105 000 heures de vidéos : à titre de comparaison, l’Institut national de l’audiovisuel (INA) ne renferme «que» 40 000 heures de documents filmés sur le génocide des Juifs européens. Le fonds ne s’intéresse d’ailleurs pas qu’aux rescapés de la Shoah (même si ceux-ci forment l’écrasante majorité des témoignages), mais également aux survivants d’autres crimes contre l’Humanité, comme les massacres de Nankin (commis en Chine par le Japon en 1937) ou le génocide rwandais (1994). La vidéothèque de l’USC Shoah Foundation s’enrichira prochainement de témoignages de rescapés du génocide arménien (1915), dont on commémore cette année le centenaire.
Le témoignage de Pierre Seel
La plupart des personnes filmées et interviewées par l’USC Shoah Foundation sont des déportés raciaux (Juifs pour la plupart, mais aussi Tziganes, Roms ou Sinti), mais on trouve également dans ce fonds des récits de déportés politiques, de Témoins de Jéhovah, de travailleurs forcés non-juifs, de libérateurs des camps… et de six survivants homosexuels, tous des hommes, parmi lesquels Pierre Seel (1923-2005), qui reste à ce jour le seul Français ayant témoigné à visage découvert de sa déportation pour motif d’homosexualité. Seel était originaire d’Alsace, rattachée au Reich allemand entre 1940 et 1944 et où s’appliquait donc une législation beaucoup plus répressive à l’encontre de l’homosexualité que celle qui prévalait dans le reste du territoire français sous administration du régime de Vichy. Dans l’entretien filmé d’un peu plus d’une heure qu’il a donné à l’USC Shoah Foundation, on l’entend évoquer les conditions de son arrestation. En 1940, alors qu’il est âgé de dix-sept ans, il fréquente un parc public de Mulhouse connu comme étant un lieu de rencontres homosexuelles et dans lequel il se fait voler sa montre. Il a alors la mauvaise idée de porter plainte et son nom est inscrit, à son insu, au registre des homosexuels tenu par la police, ce qui lui vaut d’être convoqué par la Gestapo. En mai 1941, il est arrêté, interrogé, torturé et violé avant d’être envoyé dans le camp de redressement de Schirmeck. C’est là qu’il assistera à l’assassinat de celui qu’il appelle «Jo, [s]on tendre ami», dévoré par des bergers allemands. Ce récit, il l’avait déjà fait au micro de Daniel Mermet en 1993 (pour son émission radio Là-bas si j’y suis) et même consigné par écrit en 1994 dans un livre rédigé avec le militant gay Jean Le Bitoux, Moi, Pierre Seel, déporté homosexuel (éditions Calmann-Lévy). Mais la vidéo enregistrée par l’USC Shoah Foundation apporte sans conteste une dimension supplémentaire à son témoignage. Il est ainsi particulièrement émouvant de voir l’obstination avec laquelle, un demi-siècle après les faits, il se refuse à dévoiler à son intervieweur l’identité de «Jo», comme pour le protéger par-delà la mort.
Relations homosexuelles dans les camps
Ces six témoignages de déportés homosexuels peuvent paraître bien rares et presque anecdotiques au milieu des quelques 49 000 témoignages de déportés juifs récoltés par l’USC Shoah Foundation. Mais ils ne sont pas les seuls à évoquer l’homosexualité. Grâce à une indexation, minute par minute, de chaque entretien, on peut en effet retrouver, à travers un thésaurus de 62 000 mots-clefs, des centaines de récits concernant les activités sexuelles (généralement forcées) et plus rarement les relations amoureuses entre individus de même sexe. Il est ainsi question de déportés, souvent jeunes, contraints, pour espérer survivre, d’accorder des faveurs sexuelles à un SS ou à un kapo. De viols et de sévices (homo)sexuels commis indistinctement sur des enfants, des adolescents ou des adultes par des gardiens de camps ou même parfois par des codétenus. Mais aussi des récits de déportés évoquant des amours ou des relations sexuelles consenties entre hommes ou entre femmes à l’intérieur même du système concentrationnaire. À travers l’accès au fonds de l’USC Shoah Foundation, c’est ainsi une immense base de données qui est désormais consultable à Lyon, par les étudiants ou les universitaires mais aussi par le grand public (contre un abonnement annuel de 34€ à la bibliothèque Diderot) : un moyen d’apprendre et de se souvenir, à l’heure où s’éteignent les derniers survivants de la barbarie nazie.
Bibliothèque Diderot, 5 parvis René Descartes-Lyon 7 / 04.37.37.65.00
Pour accéder au moteur de recherche de l’USC Shoah Foundation en ligne depuis n’importe quel ordinateur : http://vhaonline.usc.edu
Image 1 : photo d’identité judiciaire d’un homme déporté pour homosexualité (image d’archives apparaissant dans le documentaire Paragraph 175 de Rob Epstein et Jeffrey Friedman, 2000)
Image 2 : Pierre Seel à Paris, Journée du Souvenir de la Déportation, le 29 avril 2001 © Thomas Doussau / Les « Oublié(e)s » de la Mémoire – Droits réservés
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«Le 190, à deux doigts de fermer ?», demandait ouvertement le quotidien Libération en septembre dernier. Avec des financements en berne et un bail en fin de course, le premier centre de santé sexuelle ouvert en France semblait au bord du gouffre. Quelques mois plus tard, son directeur, le docteur Michel Ohayon, se veut rassurant. «Nous serons toujours en sursis», assure-t-il, un brin fataliste. Outre des difficultés structurelles persistantes, c’est la philosophie même du centre qui le rend aussi fragile : «nous faisons de la prévention principalement envers les gays, car ce sont eux les plus touchés, alors que les campagnes de santé publique font comme si l’épidémie était généralisée. Mais la prévention, ce n’est pas rentable». En médiatisant sa situation, le 190 a gagné un répit : la Ville de Paris a renouvelé son financement, tout comme la Région Île-de-France. Surtout, la municipalité s’est engagée à aider le centre à se reloger. Preuve que sa mission est d’importance, celui-ci n’a jamais accueilli autant de patients. Le nombre d’usagers ne cesse d’augmenter et cette tendance devrait se poursuivre. Cette année, le centre a reçu entre 6 500 et 7 000 consultations et ouvert 1 500 nouveaux dossiers. «La moitié de la population française infectée par le sida se concentre en Île-de-France et Paris est la ville d’Europe occidentale la plus touchée par le sida», rappelle le docteur Ohayon.
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Interrogatoires indiscrets, tests pseudo-médicaux dégradants et demandes de documents intimes : voici quelques-uns des nombreux obstacles auxquels les demandeurs d’asile lesbiens, gays, bisexuels, trans’ et intersexes (LGBTI) doivent faire face une fois arrivés en Europe. Car si les États membres de l’Union européenne (UE) s’accordent sur la nécessité d’accueillir les réfugiés persécutés (ou qui risquent de l’être) en raison de leur orientation sexuelle, la disparité des critères permettant de leur accorder l’asile fait débat. La question est d’importance : chaque année, ils seraient entre 8 000 et 10 000 personnes LGBTI à fuir leur pays pour se mettre sous la protection d’États membres de l’UE, selon un rapport néerlandais, Fleeing Homophobia, publié en 2010. Face à ce type de réfugiés particulièrement vulnérables, la Cour de justice de l’UE vient de clarifier les règles. Désormais, la crédibilité des demandeurs d’asile ne peut plus être évaluée sur la base de stéréotypes liés à leur orientation sexuelle, ni grâce à des «preuves» rassemblées en vue d’établir leur homosexualité. En clair : plus question de réclamer des photos intimes aux réfugiés (comme le fait le Royaume-Uni) ou de questionner les demandeurs d’asile sur leurs pratiques sexuelles (comme c’est parfois le cas en France).
Manque chronique de moyens
En France justement, pour les associations d’aide aux réfugiés, ce qui pose problème, c’est moins la persistance de stéréotypes des autorités sur les LGBTI que le manque chronique de moyens alloués à l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (OFPRA). S’il reconnaît un effort d’écoute de la part de ce dernier, Philippe Colomb, président de l’ARDHIS, association qui défend les demandeurs d’asile LGBTI, observe avec inquiétude la volonté du gouvernement d’accélérer le traitement des dossiers. «Chaque année, nous traitons trois cents nouvelles demandes. Exiger de gens qui se sont cachés toute leur vie de tout déballer dans un cadre stressant et policier est une gageure», explique-t-il. «Il faut du temps pour instaurer un climat de confiance». Pour lui, une procédure accélérée sous couvert d’efficacité fait peser la crainte d’un dossier expédié au détriment des demandeurs d’asile. Or, beaucoup d’entre eux arrivent en France sans connaître leurs droits. Dans ce contexte tendu, l’arrêt de la CUEJ tombe à pic en rappelant la nécessité d’étudier avec soin les dossiers de tous les demandeurs d’asile, afin de ne laisser de côté aucun réfugié victime d’homophobie dans son pays.
Photos extraites du livre Les Condamnés – Dans mon pays, ma sexualité est un crime de Philippe Castetbon (éditions H&O)
Photo 1 : M. S., 26 ans, Ouganda
Photo 2 : S., 27 ans, Syrie
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C’est l’une des bonnes nouvelles de 2015 : Lyon devrait prochainement se doter d’un centre de santé sexuelle. La promesse en avait été faite par tous les candidats de gauche aux élections municipales de mars dernier (dont le maire sortant et réélu, le socialiste Gérard Collomb) et semble en voie d’être tenue. Mais qu’entend-on par «santé sexuelle» ? Ce concept a été défini par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au début des années 70 comme «un état de bien-être physique, mental et social dans le domaine de la sexualité». La santé sexuelle, ajoute l’OMS, «requiert une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, ainsi que la possibilité d’avoir des expériences sexuelles qui soient sources de plaisir et sans risque, libres de toute coercition, discrimination ou violence». En d’autres termes, il ne s’agit pas seulement de prévenir et de traiter les infections sexuellement transmissibles mais bien de prendre en compte l’individu dans les trois champs qui composent la sexualité : le biomédical, le psychologique et le social. La santé sexuelle regroupe donc des thématiques très diverses, de la contraception aux violences conjugales en passant par les problèmes d’impuissance, de baisse de la libido, d’infertilité ou de discriminations à l’encontre des minorités sexuelles. Pour ces dernières, cette approche globale est particulièrement pertinente puisqu’elle suppose de s’intéresser à la diversité des pratiques sexuelles, ce que ne font pas forcément tous les médecins et personnels soignants : Yagg.com a ainsi récemment publié des témoignages très éloquents sur les incompréhensions et les situations absurdes que rencontrent de nombreuses lesbiennes lors des visites chez leur gynécologues… Mais bien qu’il date d’une quarantaine d’années, le concept de santé sexuelle a encore du mal à s’imposer dans notre pays. Le centre lyonnais sera d’ailleurs en quelque sorte une première en France, puisqu’il sera rattaché au milieu hospitalier, ce qui n’est pas le cas du 190 à Paris (cf. encadré ci-contre). Ce dernier constitue d’ailleurs pour l’instant le seul centre de santé sexuelle en métropole (un autre existe à La Réunion). Mais des projets sont en cours à Dijon, à Toulouse, à Marseille et donc à Lyon, où l’association AIDES planche en outre sur une idée de «centre de santé sexuelle itinérant», un camion qui permettrait de toucher les populations les plus éloignées des soins.
Déjà des permanences
Le projet d’un centre de santé sexuelle lyonnais est né il y a quelques années au sein du pavillon d’infectiologie de l’hôpital Édouard Herriot. Rapidement, ses initiateurs perçoivent tout l’intérêt qu’il y a à faire travailler ensemble médecins et membres des associations de santé communautaires. Sollicitées, trois d’entre elles répondent présentes : l’Association de lutte contre le sida (ALS), Femmes, réduction des risques et sexualités (FRISSE) et le Collectif lesbien lyonnais (C2L), qui ont récemment été rejoints par Cabiria. À défaut de subventionner le projet, la Ville de Lyon s’est engagée à mettre à disposition gracieusement un local dans le quartier des pentes de la Croix-Rousse afin d’accueillir le futur centre. Des négociations entre l’hôpital Édouard Herriot, les associatifs et la municipalité sont donc en cours et devraient aboutir, si tout se déroule comme prévu, d’ici la fin du premier trimestre 2015. En attendant qu’un local soit trouvé, l’ALS accueille depuis début octobre dans ses locaux des permanences de santé sexuelle hebdomadaires, la première du mois étant plus spécifiquement dédiée aux femmes et aux personnes trans. Mêlant un médecin, un sexologue, des personnels hospitaliers et associatifs, ces permanences sont financées par la Coordination régionale de lutte contre le VIH (COREVIH) et proposent des tests de dépistage rapides du VIH (TROD), des consultations médicales (notamment sur les addictions), de l’écoute sexologique et du counselling. Un assez bon aperçu, en somme, de ce que pourrait offrir très bientôt le futur centre de santé sexuelle lyonnais.
Permanences de santé sexuelle, les mardis de 17h30 à 21h à l’Association de lutte contre le sida, 16 rue Pizay-Lyon 1 / 04.78.27.10.10 / www.sidaweb.com
Photo 1 : le dépistage anonyme et gratuit du VIH est l’une des nombreuses offres proposées dans un centre de santé sexuelle © Fanny Schertzer
Photo 2 : Le Sommeil de Gustave Courbet (1866)
Un retard français ?
Les centres de santé sexuelle sont jusqu’à présent le quasi-apanage des pays du nord de l’Europe ou anglo-saxons : les Pays-Bas, les États-Unis, le Canada, l’Australie… Dans ces pays, ils sont implantés dans quasiment toutes les grandes villes. Mais, à l’inverse, on n’en trouve pas en Espagne, en Italie, au Portugal et dans beaucoup de pays d’Europe. C’est donc plutôt une minorité de pays qui est en avance en ce domaine.
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«Le projet Monument LGBT France permettra d’ancrer dans le paysage mémoriel français cette réalité passée et présente des souffrances endurées par les personnes homosexuelles, bi ou trans.»
(Tract édité par le collectif « Pour le monument LGBT »)
Plusieurs associations LGBT françaises (les «Oublié-e-s» de la mémoire, l’Inter-LGBT, David et Jonathan, Flag!, le Mémorial de la déportation homosexuelle…), réunies en collectif, travaillent depuis plusieurs mois au projet de dédier un monument aux victimes de LGBTphobies, depuis les «sodomites» brûlés vifs en place de Grève jusqu’aux victimes d’agressions de rue en passant par les déportés pour motif d’homosexualité. Afin de permettre au plus grand nombre d’apporter sa pierre à l’édifice, elles ont mis en ligne un questionnaire auquel chacun-e peut répondre et apporter ses suggestions, remarques, etc. Elles ont bien fait car ce projet pose question.
Envisager l’histoire des personnes LGBT sous le seul angle des persécutions est en effet pour le moins réducteur, pour ne pas dire insultant. C’est un peu comme si on étudiait l’histoire des Noirs américains uniquement à travers les victimes de l’esclavage et de la ségrégation, en occultant Rosa Parks, Malcolm X, Toni Morrison, Louis Armstrong et toutes celles et ceux qui ont contribué, par leur combat ou leur génie, à faire progresser leur pays.
On rétorquera que ce monument aux victimes servira à l’édification des générations futures. Mais quel message entend-on ainsi faire passer auprès des jeunes LGBT ? «Assume-toi et peut-être qu’un jour, comme tous ceux-là, tu auras toi aussi la chance d’être une victime» ? On a connu des incitations au coming-out plus convaincantes…
Malheureusement, montrer des gays, des lesbiennes ou des trans qui souffrent est toujours plus «vendeur» que de montrer des gays, des lesbiennes ou des trans en lutte pour leurs droits ou leur dignité. Notamment auprès des médias et des élus, qui savent comment déployer des trésors de compassion qui ne coûte rien en échange de quelques voix à grappiller : la maire de Paris, Anne Hidalgo, a d’ailleurs fait part – sans surprise – de son vif intérêt pour le projet…
Et si, au lieu de se lancer dans une énième initiative pleurnicharde, on dédiait un monument aux victimes, mais aussi aux héros ? Pas ceux qui ont réussi à transformer leur combat en rente et à faire de leur engagement associatif un tremplin vers les cabinets ministériels ou une carrière d’élu, hein…
Non, plutôt celles et ceux qui n’ont jamais eu besoin de se mettre dans la main des pouvoirs publics pour mener leur combat : les Françoise d’Eaubonne, les Guy Hocquenghem, les Grisélidis Réal, les Gouines rouges, les militants du Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire, d’Act Up, de AIDES ou même d’Arcadie, qui, bien que longtemps décriés, ont eu le mérite de poser les premiers jalons du mouvement associatif LGBT français.
Et tiens, continuons à rêver : ce monument aux victimes ET aux héros, on le financerait sans argent public, sans demander de subvention à quiconque, simplement en faisant la quête dans la communauté. Histoire de voir si celle-ci s’intéresse ou non à son histoire et si elle juge que c’est dans ce projet que l’argent doit aller en priorité – ce qui peut se discuter. Allez, ce sera notre vœu pour 2015. Joyeuse année à tous !
Photo 1 : monument aux victimes gays, lesbiennes et personnes transsexuelles persécutées à Barcelone
Photo 2 : monument aux victimes homosexuelles persécutées sous le nazisme à Berlin
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Plusieurs organisations LGBT à travers le pays, dont la fédération nationale LSVD, ont lancé un appel pour que les gays et lesbiennes rejoignent les marches de protestation contre Pegida, les manifestations anti-islam qui rassemblent des dizaines de milliers de personnes à travers le pays. «Il en va des actions contre les gays et des lesbiennes comme de celles qui visent des gens à cause de leur appartenance religieuse, de leur origine ou de leur position sociale: la haine et la violence n’ont pas de place dans la société», lance Cologne Pride dans son appel à descendre dans la rue, ce lundi soir. La contre-manifestation dans la ville rhénane réunira une quarantaine d’autres organisations et de partis de gauche sous le slogan «Mettons-nous en travers».
Depuis son démarrage, cet automne à Dresde, Pegida (acronyme de «Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident») semble fédérer ultraconservateurs et sympathisants néonazis. Dans la rue, les slogans racistes et xénophobes se mêlent à des mots d’ordre d’autre nature, notamment contre l’influence présumée de la soi-disant théorie du genre dans les programmes scolaires.
Source: Queer.de
http://www.rhonefm.ch/fr/news/les-contours-de-la-future-pride-valais-wallis-2015-connus-223482|Quatorze ans après une première édition riche en polémiques, la Pride sera de retour en Valais le 13 juin prochain, sur la place de la Planta. Les organisateurs de ce défilé LGBT romand attendent 6000 personnes dans les rues de Sion, moitié participants, moitié public…
Salué comme le «feel-good movie» de 2014, le film «Pride» a reçu un étrange lifting pour sa sortie DVD et blu-ray aux Etats-Unis, en décembre, quatre mois après sa sortie en salles. La jaquette du film britannique, qui raconte le combat des associations homosexuelles aux côté des mineurs en grève, dans l’Angleterre thatchérienne du début des années 1980, a vu disparaître toute référence… à l’homosexualité. Non seulement le synopsis du film a subi un straightwashing en règle, mais Sony Pictures Home Entertainment est allé jusqu’à recomposer le montage qui sert de cliché promotionnel du film. On y voit les acteurs défiler dans une rue de Londres sous une banderole «Lesbiennes et gays soutiennent les mineurs». Dans la version US, le calicot a été remplacé par un coin de ciel bleu et quelques ballons roses.
Anachronique
Ben Roberts, le réalisateur (gay lui-même) est fataliste. «Je ne suis pas surpris que les distributeurs américains aient pris la décision de vendre davantage d’exemplaires en diluant le contenu gay, a-t-il confié au quotidien britannique «The Independent». Je ne le défends pas – c’est un procédé mauvais et anachronique – je dis juste que je ne suis pas surpris. C’est une malheureuse réalité commerciale, ici et aux USA, que les distributeurs doivent prendre en compte. Les titres LGBT sont largement marginalisées en dehors de rares succès comme ‘Brokeback Mountain’.» Bref, tous les moyens sont bons, même les plus absurdes, pour qu’un DVD finisse pas dans le bac «films gay».
Malgré un accueil très favorable de la critique, «Pride» a connu un succès mitigé en salles, aussi bien au Royaume-Uni qu’aux Etats-Unis et en Europe continentale. Le film a totalisé 180’000 entrées en France et 15’000 en Suisse depuis septembre.
Si un secteur tel que la publicité, qui représente plus de 30 milliards d’euros de dépenses annuelles, utilise le sexe c’est qu’il doit bien y avoir une raison… Dans un livre intitulée La Pub enlève le bas, une chercheuse enquête. Le sexe fait vendre, dit-on. Idée reçue ? Réalité ?
Dans «La Pub enlève le bas – Sexualisation de la culture et séduction publicitaire», Esther Loubradou résume un travail de plusieurs années consacré aux effets des images de publicité sexuelle sur leurs «récepteurs», c’est-à-dire sur nous tous. Le psychiatre Serge Tisseron annonce, en introduction «qu’elle a réalisé un travail que l’évolution de la société et de la publicité depuis quelques années rendait absolument indispensable. Les images à contenus érotiques et pornographiques ont en effet toujours fasciné l’être humain. Nous les condamnons souvent, mais nous les recherchons tout autant. Et nous ne sommes pas étonnés d’apprendre que, dès la fin du XIXe siècle, une marque de tabac a augmenté considérablement son chiffre d’affaires en insérant des images érotiques dans chacun de ses paquets.» Reste à savoir si, réellement, la pub nous influence et comment… La chercheuse tente de répondre, sans vraiment y parvenir, ce qui en soi est assez instructif : il semble que le sujet soit beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît.
Première constatation : l’utilisation du sexe pour faire vendre est quelque chose qui existe depuis les débuts du marketing. En apparence, le mécanisme d’incitation est simple : il s’agit d’induire chez le «récepteur» un sentiment de manque puis de lui proposer un produit de substitution… Pour le dire plus clairement : la publicité nous confronterait à des images de sexe afin de générer une frustration puis nous pousserait à croire qu’en achetant un produit, nous pourrions satisfaire le besoin urgent suscité par la vision de corps lascifs et musclés…
«Lorsque les publicitaires ont commencé à s’intéresser à la psychanalyse de Freud, ils se sont mis à réfléchir à nos désirs inconscients, nous plongeant alors dans des conflits intérieurs dont le seul moyen de se délivrer serait d’acheter le produit ou service promu. À croire qu’exciter notre désir sexuel permettrait d’exciter nos pulsions consuméristes. Le processus est en réalité plus complexe.»
Pour Esther Loubradou, nous (les récepteurs) ne sommes peut-être pas aussi stupides ou influençables qu’on voudrait nous le faire croire. Cette idée lui vient au début des années 2000, un jour qu’elle regarde la télévision : «Là, sous mes yeux de téléspectatrice, des vêtements éparpillés par terre, une femme sous la douche en pleine extase poussant des “oui“ suggestifs et des pétales de fleurs jaillissant d’un flacon symbolisant sans retenue l’éjaculation masculine. “Voulez vous faire quelque chose de vraiment excitant ce soir ? Lavez vos cheveux !“». Esther reste bouche bée à se demander qui serait assez bête pour acheter du shampoing en pensant s’offrir un orgasme sur commande. Les publicités peuvent-elles vraiment nous faire prendre des vessies (une boisson pétillante, un déodorant, un parfum) pour des lanternes (une vie sexuelle épanouie) ? Impossible pense-t-elle. Ca ne peut pas fonctionner ainsi. Il est cependant indéniable que les pubs exploitent une forme de foi dans le pouvoir d’un produit à transfigurer notre vie…
Le message des publicités se résume généralement en une phrase : «Consommez ce produit et vous serez plus sexy !». «Les promesses du type “achetez la voiture, vous aurez la fille“ sont courantes. La publicité présente ainsi des produits qui peuvent (en théorie) rendre le consommateur plus attirant sexuellement, favoriser ses relations sexuelles, augmenter son sex-esteem et le faire se sentir plus sexy. […] La marque de déodorants et gels douche pour homme Axe en est une très bonne illustration puisque partout dans le monde elle fait reposer ses campagnes sur le pouvoir d’attraction du produit. Avec l’«effet axe», tout homme devient subitement irrésistible et toutes les femmes sont à ses pieds. Certains diront qu’il s’agit de publicité trompeuse (et donc légalement interdite (1)) car elle promet des choses qui n’arriveront probablement pas.» Personne n’y croit mais… le message publicitaire fait mouche. Pourquoi ? Parce qu’il réveille en nous des désirs qui se situent bien au-delà du simple désir sexuel : il éveille l’espoir d’une vie meilleure. Ainsi que le résume Serge Tisseron : «Beaucoup d’images publicitaires s’appuient sur les deux forces qui organisent notre vie psychique : le désir d’affirmer notre originalité et celui de nous rattacher à un groupe. Le premier joue sur le renforcement de l’estime de soi par exaltation de notre individualisme, et le second par rattachement à une communauté d’exception».
Reste à savoir si la publicité sexuelle est une bonne stratégie marketing… Pour répondre à cette question, Esther Loubradou s’appuie sur le modèle AIDA, modèle pionnier développé par Lewis en 1898. AIDA est l’acronyme d’Attention Intérêt Désir Achat. Pour qu’une publicité soit considérée comme bonne, elle doit répondre à ces quatre impératifs : attirer l’Attention, susciter l’Intérêt de la cible, créer et entretenir le Désir du produit et enfin convaincre la cible d’Acheter.
Première question : la publicité sexuelle attire-t-elle l’attention ? Oui, répond Esther qui appuie son propos sur une compilation importante d’études prouvant que l’intérêt porté à l’annonce est plus important lorsque cette dernière utilise la sexualité (2). «Cet intérêt est d’autant plus élevé que les contenus sont controversés», précise-t-elle, citant pour exemple l’impact énorme des campagnes Benetton orchestrées par Olivero Toscani, montrant un malade du Sida, etc. Tout le monde se rappelle également la campagne de l’agence Avenir, lancée en 1981 : «Le 2 septembre, j’enlève le haut», suivie d’une autre affiche «Le 4 septembre, j’enlève le bas». En 2004, selon une enquête Cybermarket, À la question «Laquelle de ces publicités attire le plus votre attention ?», c’est la campagne de Benetton qui arrive en tête, suivie par la publicité pour la lingerie Aubade. En 2007, la pub qui arrive en tête est une affiche pour la lutte contre le SIDA représentant un homme en train de faire l’amour à un scorpion. En second vient… la publicité Aubade.
«L’hypothèse selon laquelle le sexe attire incontestablement les regards et suscite l’intérêt du consommateur est confirmée par de nombreuses recherches», conclut Esther mais pousse-t-elle à l’achat ? Dans un sondage réalisé en 2005 par Adweek, 33 % des hommes et 11 % des femmes rapportent que des publicités contenant des informations sexuelles entraînent chez eux une mémorisation de la marque (2). «Pourtant seuls 8 % des hommes et 3 % des femmes déclarent que des publicités contenant des thèmes sexuels leur font acheter le produit. Alors qu’en est-il ? Les exemples de succès ne manquent pas. Heineken déclare que les références sexuelles dans plusieurs de ses spots avaient fonctionné, entraînant une augmentation des ventes de 13 % en 2002. De même, au siècle dernier, la marque Duke & Son avait commencé à insérer dans ses paquets de cigarettes des cartes à collectionner mettant en scène des femmes sexuellement attirantes dans des poses provocantes. Cinq ans plus tard, Duke & Son était devenue la première marque de cigarettes aux États-Unis. Aubade assure aussi avoir multiplié son chiffre d’affaires par trois avec le lancement des Leçons de séduction.» Et pourtant…
Lorsque la très sérieuse firme Cybermarket enquête les résultats sont moins que probants. Pour mesurer réellement les effets des publicités sur l’achat, elle met en place le protocole suivant : 52 personnes sont mises en situation d’achat concernant des produits de grande consommation sur un site Internet de vente en ligne. La moitié des sujets sont tout d’abord soumis à la visualisation d’un classeur comprenant différentes publicités sexuelles et non sexuelles de produits qu’ils retrouvent sur le site de vente en ligne. Ils doivent faire leurs courses parmi 129 produits de consommation courante. Le sexe a-t-il déclenché une décision d’achat ? Résultat négatif. «Les sujets ayant été exposés au préalable à des publicités ont globalement acheté moins de produits», résume Esther qui conclut : «Un cinquième des publicités ont un lien proche ou lointain avec le sexe ou la sensualité. Mais de tous ces messages, à peine 10% ont une probabilité non négligeable d’être mémorisés».
Si la plupart des études prouvent que la vision du sexe attire l’attention, aucune ne semble avoir jusqu’ici établi de corrélation directe entre l’achat d’un produit et sa publicité sexuelle. Esther Loubradou ajoute même que «l’utilisation du sexe peut également coûter cher à certaines marques et affecter leurs ventes ou même leur réputation tel que ce fût le cas aux États-Unis pour Abercrombie & Fitch qui a fait l’objet de nombreux boycotts ; en Angleterre avec la publicité pour le parfum Opium ; ou en France pour la crème fraîche Babette par exemple. C’est ainsi que certains soutiennent que le sexe dessert plus le produit qu’il ne le sert et que les connotations sexuelles ne fonctionnent que si elles sont utilisées pour promouvoir des produits érotiques ou pour soutenir de grandes causes (3), en d’autres termes si l’utilisation du sexe est pertinente et appropriée».
Il semblerait d’ailleurs que les femmes soient les premières à boycotter les marques qui abusent de potiches pour vanter les mérites d’objets bas de gamme. En revanche, si le produit vanté relève du luxe, ça passe. «Une étude récente indique en effet que lorsque le contexte sexuel soutient la promotion d’un produit de grande valeur (en l’espèce il s’agissait d’une montre dont le prix variait de 10 à 1 250 $), les réactions des femmes s’atténuent et sont beaucoup moins négatives. Les chercheurs expliquent ces résultats par une théorie économique du sexe qui considère que les femmes veulent que le monde perçoive leur corps érotisé comme quelque chose de rare et de précieux… tout comme les produits présentés.» A bon entendeur salut : les consommateurs détestent les mauvaises publicités. Sexe ou pas, il importe que le message marketing colle avec le produit. C’est ce que la chercheuse nomme la «congruence». Lorsque les pubs sont incongrues, elles font un flop. Lorsqu’elles sont trop choquantes, elles font un flop aussi. L’usage du sexe en pub ne garantit donc absolument pas le succès de cette pub. Ce qui n’empêche pas les publicitaires d’user et d’abuser de semi-nudités suggestives… Qu’en conclure ?
«Globalement les publicités sexuelles nous interpellent et jouent avec nos affects, affirme Esther Loubradou. Mais la présence de contenus sexuels ne pousse pas forcément à se rappeler du produit ni à l’acheter ! Une congruence produit semble nécessaire et un degré de sexe modéré reste plus efficace et stimulant. Seule une utilisation judicieuse et pertinente de contenus sexuels est bénéfique à l’efficacité d’une publicité. La question est de savoir à partir de quel moment l’utilisation du sexe devient contreproductive et n’est plus efficace. Plus de recherches restent nécessaires dans ce domaine et l’influence non consciente de ce genre de publicités mériterait d’être plus spécifiquement étudiée. La question de l’efficacité des publicités sexuelles est finalement loin d’être simple. Les effets sont souvent incertains et mitigés, parfois même divergents d’une étude à l’autre.»
En d’autre termes : lorsque les publicitaires usent du sexe, mieux vaut qu’ils le fassent de façon pertinente. Ce qui est rare. Aussi rare finalement que nos achats motivés par la seule influence d’un slogan du style : «Si tu as le voiture, tu auras la femme». Au termes de sa recherche, Esther Loubradou estime que la publicité ne nous influence pas tant que ça… mais sa démonstration laisse un peu dubitatif.
«La Pub enlève le bas – Sexualisation de la culture et séduction publicitaire», Esther Loubradou, éditions du Bord de l’eau.
Ce livre est tiré de la thèse intitulée «Porno-Chic et indécence médiatique : contribution interdisciplinaire portant sur les enjeux communicationnels et sociojuridiques des publicités sexuelles en France et aux États-Unis», de Esther Loubradou. Thèse de doctorat en Sciences de l’Information et de la Communication sous la direction de P. Marchand, Toulouse, Université Paul Sabatier.
(1) D’ailleurs, pour l’anecdote, les boissons alcoolisées ne peuvent pas jouer sur cette promesse de bénéfices car elles n’ont juridiquement pas le droit d’utiliser l’argument du sexe pour faire vendre et ne peuvent en aucun cas promettre une augmentation des performances sexuelles suite à la consommation d’une boisson alcoolisée.
(2) MUDD T. (2005). Does Sex Really sell ?, (Survey explores how men and women look at sexually charged ads), in Adweek, 17 Octobre 2005, p. 14-17., p. 17.
(3) POPE N., VOGES K.E., BROWN M.R. (2004). The effect of provocation in the form of
mild erotica on attitude to the ad and corporate image, (Differences between cause-related
and product-based advertising), in Journal of Advertising, spring 2004, Vol 33(1), p. 69-82.
Si un secteur tel que la publicité, qui représente plus de 30 milliards d’euros de dépenses annuelles, utilise le sexe c’est qu’il doit bien y avoir une raison… Dans un livre intitulée La Pub enlève le bas, une chercheuse enquête. Le sexe fait vendre, dit-on. Idée reçue ? Réalité ?
Dans «La Pub enlève le bas – Sexualisation de la culture et séduction publicitaire», Esther Loubradou résume un travail de plusieurs années consacré aux effets des images de publicité sexuelle sur leurs «récepteurs», c’est-à-dire sur nous tous. Le psychiatre Serge Tisseron annonce, en introduction «qu’elle a réalisé un travail que l’évolution de la société et de la publicité depuis quelques années rendait absolument indispensable. Les images à contenus érotiques et pornographiques ont en effet toujours fasciné l’être humain. Nous les condamnons souvent, mais nous les recherchons tout autant. Et nous ne sommes pas étonnés d’apprendre que, dès la fin du XIXe siècle, une marque de tabac a augmenté considérablement son chiffre d’affaires en insérant des images érotiques dans chacun de ses paquets.» Reste à savoir si, réellement, la pub nous influence et comment… La chercheuse tente de répondre, sans vraiment y parvenir, ce qui en soi est assez instructif : il semble que le sujet soit beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît.
Première constatation : l’utilisation du sexe pour faire vendre est quelque chose qui existe depuis les débuts du marketing. En apparence, le mécanisme d’incitation est simple : il s’agit d’induire chez le «récepteur» un sentiment de manque puis de lui proposer un produit de substitution… Pour le dire plus clairement : la publicité nous confronterait à des images de sexe afin de générer une frustration puis nous pousserait à croire qu’en achetant un produit, nous pourrions satisfaire le besoin urgent suscité par la vision de corps lascifs et musclés…
«Lorsque les publicitaires ont commencé à s’intéresser à la psychanalyse de Freud, ils se sont mis à réfléchir à nos désirs inconscients, nous plongeant alors dans des conflits intérieurs dont le seul moyen de se délivrer serait d’acheter le produit ou service promu. À croire qu’exciter notre désir sexuel permettrait d’exciter nos pulsions consuméristes. Le processus est en réalité plus complexe.»
Pour Esther Loubradou, nous (les récepteurs) ne sommes peut-être pas aussi stupides ou influençables qu’on voudrait nous le faire croire. Cette idée lui vient au début des années 2000, un jour qu’elle regarde la télévision : «Là, sous mes yeux de téléspectatrice, des vêtements éparpillés par terre, une femme sous la douche en pleine extase poussant des “oui“ suggestifs et des pétales de fleurs jaillissant d’un flacon symbolisant sans retenue l’éjaculation masculine. “Voulez vous faire quelque chose de vraiment excitant ce soir ? Lavez vos cheveux !“». Esther reste bouche bée à se demander qui serait assez bête pour acheter du shampoing en pensant s’offrir un orgasme sur commande. Les publicités peuvent-elles vraiment nous faire prendre des vessies (une boisson pétillante, un déodorant, un parfum) pour des lanternes (une vie sexuelle épanouie) ? Impossible pense-t-elle. Ca ne peut pas fonctionner ainsi. Il est cependant indéniable que les pubs exploitent une forme de foi dans le pouvoir d’un produit à transfigurer notre vie…
Le message des publicités se résume généralement en une phrase : «Consommez ce produit et vous serez plus sexy !». «Les promesses du type “achetez la voiture, vous aurez la fille“ sont courantes. La publicité présente ainsi des produits qui peuvent (en théorie) rendre le consommateur plus attirant sexuellement, favoriser ses relations sexuelles, augmenter son sex-esteem et le faire se sentir plus sexy. […] La marque de déodorants et gels douche pour homme Axe en est une très bonne illustration puisque partout dans le monde elle fait reposer ses campagnes sur le pouvoir d’attraction du produit. Avec l’«effet axe», tout homme devient subitement irrésistible et toutes les femmes sont à ses pieds. Certains diront qu’il s’agit de publicité trompeuse (et donc légalement interdite (1)) car elle promet des choses qui n’arriveront probablement pas.» Personne n’y croit mais… le message publicitaire fait mouche. Pourquoi ? Parce qu’il réveille en nous des désirs qui se situent bien au-delà du simple désir sexuel : il éveille l’espoir d’une vie meilleure. Ainsi que le résume Serge Tisseron : «Beaucoup d’images publicitaires s’appuient sur les deux forces qui organisent notre vie psychique : le désir d’affirmer notre originalité et celui de nous rattacher à un groupe. Le premier joue sur le renforcement de l’estime de soi par exaltation de notre individualisme, et le second par rattachement à une communauté d’exception».
Reste à savoir si la publicité sexuelle est une bonne stratégie marketing… Pour répondre à cette question, Esther Loubradou s’appuie sur le modèle AIDA, modèle pionnier développé par Lewis en 1898. AIDA est l’acronyme d’Attention Intérêt Désir Achat. Pour qu’une publicité soit considérée comme bonne, elle doit répondre à ces quatre impératifs : attirer l’Attention, susciter l’Intérêt de la cible, créer et entretenir le Désir du produit et enfin convaincre la cible d’Acheter.
Première question : la publicité sexuelle attire-t-elle l’attention ? Oui, répond Esther qui appuie son propos sur une compilation importante d’études prouvant que l’intérêt porté à l’annonce est plus important lorsque cette dernière utilise la sexualité (2). «Cet intérêt est d’autant plus élevé que les contenus sont controversés», précise-t-elle, citant pour exemple l’impact énorme des campagnes Benetton orchestrées par Olivero Toscani, montrant un malade du Sida, etc. Tout le monde se rappelle également la campagne de l’agence Avenir, lancée en 1981 : «Le 2 septembre, j’enlève le haut», suivie d’une autre affiche «Le 4 septembre, j’enlève le bas». En 2004, selon une enquête Cybermarket, À la question «Laquelle de ces publicités attire le plus votre attention ?», c’est la campagne de Benetton qui arrive en tête, suivie par la publicité pour la lingerie Aubade. En 2007, la pub qui arrive en tête est une affiche pour la lutte contre le SIDA représentant un homme en train de faire l’amour à un scorpion. En second vient… la publicité Aubade.
«L’hypothèse selon laquelle le sexe attire incontestablement les regards et suscite l’intérêt du consommateur est confirmée par de nombreuses recherches», conclut Esther mais pousse-t-elle à l’achat ? Dans un sondage réalisé en 2005 par Adweek, 33 % des hommes et 11 % des femmes rapportent que des publicités contenant des informations sexuelles entraînent chez eux une mémorisation de la marque (2). «Pourtant seuls 8 % des hommes et 3 % des femmes déclarent que des publicités contenant des thèmes sexuels leur font acheter le produit. Alors qu’en est-il ? Les exemples de succès ne manquent pas. Heineken déclare que les références sexuelles dans plusieurs de ses spots avaient fonctionné, entraînant une augmentation des ventes de 13 % en 2002. De même, au siècle dernier, la marque Duke & Son avait commencé à insérer dans ses paquets de cigarettes des cartes à collectionner mettant en scène des femmes sexuellement attirantes dans des poses provocantes. Cinq ans plus tard, Duke & Son était devenue la première marque de cigarettes aux États-Unis. Aubade assure aussi avoir multiplié son chiffre d’affaires par trois avec le lancement des Leçons de séduction.» Et pourtant…
Lorsque la très sérieuse firme Cybermarket enquête les résultats sont moins que probants. Pour mesurer réellement les effets des publicités sur l’achat, elle met en place le protocole suivant : 52 personnes sont mises en situation d’achat concernant des produits de grande consommation sur un site Internet de vente en ligne. La moitié des sujets sont tout d’abord soumis à la visualisation d’un classeur comprenant différentes publicités sexuelles et non sexuelles de produits qu’ils retrouvent sur le site de vente en ligne. Ils doivent faire leurs courses parmi 129 produits de consommation courante. Le sexe a-t-il déclenché une décision d’achat ? Résultat négatif. «Les sujets ayant été exposés au préalable à des publicités ont globalement acheté moins de produits», résume Esther qui conclut : «Un cinquième des publicités ont un lien proche ou lointain avec le sexe ou la sensualité. Mais de tous ces messages, à peine 10% ont une probabilité non négligeable d’être mémorisés».
Si la plupart des études prouvent que la vision du sexe attire l’attention, aucune ne semble avoir jusqu’ici établi de corrélation directe entre l’achat d’un produit et sa publicité sexuelle. Esther Loubradou ajoute même que «l’utilisation du sexe peut également coûter cher à certaines marques et affecter leurs ventes ou même leur réputation tel que ce fût le cas aux États-Unis pour Abercrombie & Fitch qui a fait l’objet de nombreux boycotts ; en Angleterre avec la publicité pour le parfum Opium ; ou en France pour la crème fraîche Babette par exemple. C’est ainsi que certains soutiennent que le sexe dessert plus le produit qu’il ne le sert et que les connotations sexuelles ne fonctionnent que si elles sont utilisées pour promouvoir des produits érotiques ou pour soutenir de grandes causes (3), en d’autres termes si l’utilisation du sexe est pertinente et appropriée».
Il semblerait d’ailleurs que les femmes soient les premières à boycotter les marques qui abusent de potiches pour vanter les mérites d’objets bas de gamme. En revanche, si le produit vanté relève du luxe, ça passe. «Une étude récente indique en effet que lorsque le contexte sexuel soutient la promotion d’un produit de grande valeur (en l’espèce il s’agissait d’une montre dont le prix variait de 10 à 1 250 $), les réactions des femmes s’atténuent et sont beaucoup moins négatives. Les chercheurs expliquent ces résultats par une théorie économique du sexe qui considère que les femmes veulent que le monde perçoive leur corps érotisé comme quelque chose de rare et de précieux… tout comme les produits présentés.» A bon entendeur salut : les consommateurs détestent les mauvaises publicités. Sexe ou pas, il importe que le message marketing colle avec le produit. C’est ce que la chercheuse nomme la «congruence». Lorsque les pubs sont incongrues, elles font un flop. Lorsqu’elles sont trop choquantes, elles font un flop aussi. L’usage du sexe en pub ne garantit donc absolument pas le succès de cette pub. Ce qui n’empêche pas les publicitaires d’user et d’abuser de semi-nudités suggestives… Qu’en conclure ?
«Globalement les publicités sexuelles nous interpellent et jouent avec nos affects, affirme Esther Loubradou. Mais la présence de contenus sexuels ne pousse pas forcément à se rappeler du produit ni à l’acheter ! Une congruence produit semble nécessaire et un degré de sexe modéré reste plus efficace et stimulant. Seule une utilisation judicieuse et pertinente de contenus sexuels est bénéfique à l’efficacité d’une publicité. La question est de savoir à partir de quel moment l’utilisation du sexe devient contreproductive et n’est plus efficace. Plus de recherches restent nécessaires dans ce domaine et l’influence non consciente de ce genre de publicités mériterait d’être plus spécifiquement étudiée. La question de l’efficacité des publicités sexuelles est finalement loin d’être simple. Les effets sont souvent incertains et mitigés, parfois même divergents d’une étude à l’autre.»
En d’autre termes : lorsque les publicitaires usent du sexe, mieux vaut qu’ils le fassent de façon pertinente. Ce qui est rare. Aussi rare finalement que nos achats motivés par la seule influence d’un slogan du style : «Si tu as le voiture, tu auras la femme». Au termes de sa recherche, Esther Loubradou estime que la publicité ne nous influence pas tant que ça… mais sa démonstration laisse un peu dubitatif.
«La Pub enlève le bas – Sexualisation de la culture et séduction publicitaire», Esther Loubradou, éditions du Bord de l’eau.
Ce livre est tiré de la thèse intitulée «Porno-Chic et indécence médiatique : contribution interdisciplinaire portant sur les enjeux communicationnels et sociojuridiques des publicités sexuelles en France et aux États-Unis», de Esther Loubradou. Thèse de doctorat en Sciences de l’Information et de la Communication sous la direction de P. Marchand, Toulouse, Université Paul Sabatier.
(1) D’ailleurs, pour l’anecdote, les boissons alcoolisées ne peuvent pas jouer sur cette promesse de bénéfices car elles n’ont juridiquement pas le droit d’utiliser l’argument du sexe pour faire vendre et ne peuvent en aucun cas promettre une augmentation des performances sexuelles suite à la consommation d’une boisson alcoolisée.
(2) MUDD T. (2005). Does Sex Really sell ?, (Survey explores how men and women look at sexually charged ads), in Adweek, 17 Octobre 2005, p. 14-17., p. 17.
(3) POPE N., VOGES K.E., BROWN M.R. (2004). The effect of provocation in the form of
mild erotica on attitude to the ad and corporate image, (Differences between cause-related
and product-based advertising), in Journal of Advertising, spring 2004, Vol 33(1), p. 69-82.