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Les marquages corporels qui se répandent en Occident sont-ils comparables à ceux des sociétés traditionnelles ? Fakir Musafar, le père des bod mod, commence par se planter une aiguille dans le pénis "comme en Afrique", contribuant à répandre l'idée que les initiations tribales ne visent qu’à mesurer la capacité de résistance physique des jeunes gens. Que c’est le moyen pour eux de prouver leur valeur. Vrai ou faux ?
C’est l’histoire d’un petit garçon américain appelé Roland Loomis qui, vers 1940, découvre des photos d’«autochtones» africains, le nez percé avec des os, le corps orné de plumes. Il les trouve beaux. A l’âge de 13 ans, le petit garçon se transperce le prépuce à l’aide d’une aiguille. Fasciné par les rituels d’initiation, il se fait subir à lui-même, en cachette, toutes sortes de sévices. Dans la tribu Ibitoe (Papouasie-Nouvelle Guinée), les jeunes garçons –pour devenir adulte– doivent supporter de vivre avec une ceinture de constriction qui leur fait la taille de guêpe. C’est un signe de virilité. Le jeune Roland s’impose le port d’une ceinture de cuir qu’il serre jusqu’à atteindre un tour de taille de 60 cm. Il la garde jour et nuit.
«Il n’y a pas de douleur, il n’y a que des sensations intenses»
Toujours en cachette, il s’amuse ensuite à se scarifier et plante des aiguilles dans sa peau. A 17 ans, il se fait des marquages au fer rouge. Puis il se transperce les tétons et insère des tubes métalliques dans les trous, comme si c’était des défenses de phacochère. Après quoi –découvrant l’existence d’un ascète soufi (surnommé Fakir Musafar) qui aurait vécu plusieurs années avec des crochets plantés dans le corps–, Roland Loomis s’allonge sur des lits de clou et suspend à son torse de lourds poids reliés à des hameçons pour entamer des danses extatiques. Chaque expérience le met en transe. Il affirme être capable de changer la douleur en état second : «Il n’y a pas de douleur, il n’y a que des sensations intenses.»
Un des pionniers du piercing
Vers l’âge de 37 ans, comme les indiens mandans, il accomplit un rituel «O-kee-pa», suspendu face au soleil, par des crochets plantés dans la poitrine. La même année, en 1967, il invente l’expression «modernes primitifs» pour désigner les gens qui –comme lui– se percent, se tatouent et font des expériences pour soulager des «besoins primordiaux». A cette époque, Roland Loomis est directeur de publicité. Il vit en Californie dans ce qui est en train de devenir la Silicon Valley, un lieu de convergence entre les cultures underground (gay, SM, fetish…) et le mouvement New Age. En 1978, Roland Loomis fait son outing sous le nom de Fakir Musafar. Cette année-là, il signe sa première chronique dans la revue PFIQ (Piercing Fan International Quaterly), publiée par Jim Ward, le créateur du premier studio de piercing (Gauntlet).
Fakir Musafar, père du mouvement Modernes Primitifs
Idéalisant les sociétés traditionnelles qu’il prétend prendre pour modèle, Fakir Musafar popularise ses pratiques intimes, en les présentant comme des formes de néo-chamanisme. Il diffuse partout l’idée selon laquelle rien ne sépare les bod mod occidentales des marquages tribaux. Pour lui, idéalement, c’est pareil : les pratiques corporelles sont des moyens d’atteindre d’autres niveaux de conscience, explique-t-il, en brassant pêle-mêle techniques yoga et rituels d’initiation sanglants. Interrogé en 1989 par V. Vale et Andrea Juno dans l’ouvrage Modern Primitives (Re/Search), Fakir Musafar raconte : «Le premier état de conscience altéré, c’est quand vous vous séparez de votre corps. Ce n’est pas vous qui sentez la douleur, c’est le corps qui la sent et vous observez le corps qui enregistre cette sensation. Alors, pour vous, ce n’est plus de la douleur.»
Rites modernes : s’individualiser
Sous son influence, réactualisant le mythe du «bon sauvage», le milieu bod mod (body modification) s’imprègne d’une vision parfaitement édulcorée des rites de passage traditionnels. Ces rites sont présentés comme des épreuves spirituelles, parfois même comme des thérapies (1). Et si c’était une imposture ? Pour le sociologue David Le Breton, même si elles en miment le principe, «les marques corporelles de nos sociétés sont à l’opposé de celles des sociétés traditionnelles». En Occident, explique-t-il, ces marques sont réalisées en vue d’afficher sa différence : il s’agit de s’approprier son corps, de rompre symboliquement le cordon ombilical et d’affirmer avec force son individualité. Cette prise de possession du corps –en gravant dans sa chair une sorte de signature– est typique des sociétés individualistes qui imposent à chacun de prendre en main son propre destin.
Rites traditionnels : s’affilier
C’est tout le contraire dans les sociétés traditionnelles, explique le sociologue : elles n’encouragent pas leurs membres à se distinguer (se dé-marquer), au contraire. Dans ces sociétés, la marque est un moyen de tuer symboliquement l’individu, de le soumettre à la loi du groupe. «La marque traditionnelle est affiliation de la personne comme membre à part entière de sa communauté d’appartenance». Alors que dans nos sociétés, le corps percé-marqué est vécu comme un «lieu de liberté» (même si le choix de se marquer reste conforme à des valeurs socialement partagées), ailleurs c’est le lieu d’une intégration au collectif. «L’individu qui choisit un tatouage ou un piercing dit sa dissidence d’individu, sa quête de différence, là où le membre d’une société traditionnelle proclame son affiliation à une totalité symbolique dont il ne saurait se soustraire sans se perdre.»
Pourquoi tant de souffrances ?
Même si l’initiation comporte une part de mise à l’épreuve, il est donc réducteur de penser que la barbarie des rites de passage n’est infligée aux jeunes des sociétés traditionnelles qu’en vue de tester leur stoïcisme. Le but n’est pas non plus la transe, même si certains rites l’induisent. Dans un article intitulé De la torture dans les sociétés primitives (1973), l’anthropologue Pierre Clastres se penche sur l’enjeu de ces rites. Il s’agit tout d’abord de faire souffrir, dit-il. Beaucoup. «L’intensité de la souffrance, les initiateurs veillent à ce qu’elle parvienne à son comble. Un couteau de bambou suffirait amplement, chez les Guayaki, à trancher la peau des initiés. Mais ce ne serait pas suffisamment douloureux. Il faut donc utiliser une pierre, un peu coupante, mais pas trop, une pierre qui, au lieu de trancher, déchire. Aussi, un homme à l’oeil expert s’en va explorer le lit de certaines rivières, où l’on trouve ces pierres à torturer.»
«Désormais, vous êtes des nôtres»
Après avoir donné plusieurs exemples de ces cruautés, Pierre Clastres compare le rituel initiatique à une «pédagogie» qui consiste, pour la tribu, à faire rentrer une leçon dans la chair des jeunes gens : «Vous voilà membres à part entière de la communauté. Rien de moins, rien de plus. Aucun de vous n’est moins que nous, aucun de vous n’est plus que nous. Et vous ne pourrez pas l’oublier.» Comparant cette leçon à celle dont parle Kafka dans La Colonie pénitentiaire, Pierre Clastres affirme que lorsqu’une société inscrit le texte de la loi sur la surface des corps, c’est par mesure de prévention : il s’agit de mettre tout le monde à égalité et de désamorcer chez l’individu toute tentation coupable, aussi bien celle de régner sur les autres que celle de se soumettre. Dans les sociétés sans État, explique Pierre Clastres, tout est fait pour empêcher l’inégalité sociale.
«Tu n’auras pas le désir du pouvoir, ni celui de soumission»
«La loi, inscrite sur les corps, dit le refus de la société primitive de courir le risque de la division, le risque d’un pouvoir séparé d’elle-même, d’un pouvoir qui lui échapperait.» À l’inverse, dans les sociétés dotées d’un État (soi-disant plus avancées), l’individu délègue ses pouvoirs : il laisse au chef d’état le soin de diriger la nation, il s’en remet aux juges pour faire justice à sa place, il confie aux médecins la gouverne de son corps et au garagiste le soin de réparer sa voiture… En échange, l’individu se voit promettre la paix et la sécurité. Il bénéficie d’une protection. On lui épargne autant que possible la souffrance. C’est ce qu’on appelle le «contrat social». Un contrat de dupe, aux yeux de Pierre Clastres… Anthropologue anarchiste, il affirme tout au long de sa carrière (précocement interrompue par un accident de voiture, en 1977) que la violence est la condition sine qua non d’un équilibre des forces. Et c’est pourquoi, dit-il, la torture est infligée aux jeunes dans ces sociétés. Pour empêcher l’avènement d’un système bien plus coercitif et cruel : celui de la loi d’Etat.
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A VOIR : Piercing, au Musée de l’homme, jusqu’au 9 mars 2020. La «première exposition jamais dédiée au seul piercing», explore cette pratique à la fois sur le plan historique et anthropologique (en remontant jusqu’à la préhistoire, - 46 000 ans). Commissaire scientifique: Franz Manni.
Musée de l’homme: 17, place du Trocadéro, 75016 Paris.
A LIRE : «De la Torture dans les sociétés primitives», Pierre Clastres, L’Homme, tome 13, n°3, 1973.
Signes d’identité. Tatouages, piercing et autres marques corporelles, David Le Breton, éd. Métailié, 2008.
« La peau entre signature et biffure : du tatouage et du piercing aux scarifications », David Le Breton, Revue de psychothérapie psychanalytique de groupe, vol. 57, no. 2, 2011.
NOTE (1) Dans Pagan Fleshworks, la psychologue Maureen Mercury affirme que les pratiques corporelles dites «païennes» permet de se reconnecter aux archétypes jungiens, aux chakras et aux énergies (sexuelles) supérieures.
Pour en savoir plus : une interview de Fakir Musafar dans La Spirale. Un magnifique et vibrant portrait de Fakir Musafar, par l’anthropologue Philippe Liotard.
CET ARTICLE FAIT PARTIE D’UN DOSSIER EN TROIS PARTIES : «Se faire une langue fourchue : un «truc de cinglées» ?», «Est-ce que ça fait mal ?» ; «Piercing, tattoo, scarification : rites de passage ?»
Les marquages corporels qui se répandent en Occident sont-ils comparables à ceux des sociétés traditionnelles ? Fakir Musafar, le père des bod mod, commence par se planter une aiguille dans le pénis "comme en Afrique", contribuant à répandre l'idée que les initiations tribales ne visent qu’à mesurer la capacité de résistance physique des jeunes gens. Que c’est le moyen pour eux de prouver leur valeur. Vrai ou faux ?
C’est l’histoire d’un petit garçon américain appelé Roland Loomis qui, vers 1940, découvre des photos d’«autochtones» africains, le nez percé avec des os, le corps orné de plumes. Il les trouve beaux. A l’âge de 13 ans, le petit garçon se transperce le prépuce à l’aide d’une aiguille. Fasciné par les rituels d’initiation, il se fait subir à lui-même, en cachette, toutes sortes de sévices. Dans la tribu Ibitoe (Papouasie-Nouvelle Guinée), les jeunes garçons –pour devenir adulte– doivent supporter de vivre avec une ceinture de constriction qui leur fait la taille de guêpe. C’est un signe de virilité. Le jeune Roland s’impose le port d’une ceinture de cuir qu’il serre jusqu’à atteindre un tour de taille de 60 cm. Il la garde jour et nuit.
«Il n’y a pas de douleur, il n’y a que des sensations intenses»
Toujours en cachette, il s’amuse ensuite à se scarifier et plante des aiguilles dans sa peau. A 17 ans, il se fait des marquages au fer rouge. Puis il se transperce les tétons et insère des tubes métalliques dans les trous, comme si c’était des défenses de phacochère. Après quoi –découvrant l’existence d’un ascète soufi (surnommé Fakir Musafar) qui aurait vécu plusieurs années avec des crochets plantés dans le corps–, Roland Loomis s’allonge sur des lits de clou et suspend à son torse de lourds poids reliés à des hameçons pour entamer des danses extatiques. Chaque expérience le met en transe. Il affirme être capable de changer la douleur en état second : «Il n’y a pas de douleur, il n’y a que des sensations intenses.»
Un des pionniers du piercing
Vers l’âge de 37 ans, comme les indiens mandans, il accomplit un rituel «O-kee-pa», suspendu face au soleil, par des crochets plantés dans la poitrine. La même année, en 1967, il invente l’expression «modernes primitifs» pour désigner les gens qui –comme lui– se percent, se tatouent et font des expériences pour soulager des «besoins primordiaux». A cette époque, Roland Loomis est directeur de publicité. Il vit en Californie dans ce qui est en train de devenir la Silicon Valley, un lieu de convergence entre les cultures underground (gay, SM, fetish…) et le mouvement New Age. En 1978, Roland Loomis fait son outing sous le nom de Fakir Musafar. Cette année-là, il signe sa première chronique dans la revue PFIQ (Piercing Fan International Quaterly), publiée par Jim Ward, le créateur du premier studio de piercing (Gauntlet).
Fakir Musafar, père du mouvement Modernes Primitifs
Idéalisant les sociétés traditionnelles qu’il prétend prendre pour modèle, Fakir Musafar popularise ses pratiques intimes, en les présentant comme des formes de néo-chamanisme. Il diffuse partout l’idée selon laquelle rien ne sépare les bod mod occidentales des marquages tribaux. Pour lui, idéalement, c’est pareil : les pratiques corporelles sont des moyens d’atteindre d’autres niveaux de conscience, explique-t-il, en brassant pêle-mêle techniques yoga et rituels d’initiation sanglants. Interrogé en 1989 par V. Vale et Andrea Juno dans l’ouvrage Modern Primitives (Re/Search), Fakir Musafar raconte : «Le premier état de conscience altéré, c’est quand vous vous séparez de votre corps. Ce n’est pas vous qui sentez la douleur, c’est le corps qui la sent et vous observez le corps qui enregistre cette sensation. Alors, pour vous, ce n’est plus de la douleur.»
Rites modernes : s’individualiser
Sous son influence, réactualisant le mythe du «bon sauvage», le milieu bod mod (body modification) s’imprègne d’une vision parfaitement édulcorée des rites de passage traditionnels. Ces rites sont présentés comme des épreuves spirituelles, parfois même comme des thérapies (1). Et si c’était une imposture ? Pour le sociologue David Le Breton, même si elles en miment le principe, «les marques corporelles de nos sociétés sont à l’opposé de celles des sociétés traditionnelles». En Occident, explique-t-il, ces marques sont réalisées en vue d’afficher sa différence : il s’agit de s’approprier son corps, de rompre symboliquement le cordon ombilical et d’affirmer avec force son individualité. Cette prise de possession du corps –en gravant dans sa chair une sorte de signature– est typique des sociétés individualistes qui imposent à chacun de prendre en main son propre destin.
Rites traditionnels : s’affilier
C’est tout le contraire dans les sociétés traditionnelles, explique le sociologue : elles n’encouragent pas leurs membres à se distinguer (se dé-marquer), au contraire. Dans ces sociétés, la marque est un moyen de tuer symboliquement l’individu, de le soumettre à la loi du groupe. «La marque traditionnelle est affiliation de la personne comme membre à part entière de sa communauté d’appartenance». Alors que dans nos sociétés, le corps percé-marqué est vécu comme un «lieu de liberté» (même si le choix de se marquer reste conforme à des valeurs socialement partagées), ailleurs c’est le lieu d’une intégration au collectif. «L’individu qui choisit un tatouage ou un piercing dit sa dissidence d’individu, sa quête de différence, là où le membre d’une société traditionnelle proclame son affiliation à une totalité symbolique dont il ne saurait se soustraire sans se perdre.»
Pourquoi tant de souffrances ?
Même si l’initiation comporte une part de mise à l’épreuve, il est donc réducteur de penser que la barbarie des rites de passage n’est infligée aux jeunes des sociétés traditionnelles qu’en vue de tester leur stoïcisme. Le but n’est pas non plus la transe, même si certains rites l’induisent. Dans un article intitulé De la torture dans les sociétés primitives (1973), l’anthropologue Pierre Clastres se penche sur l’enjeu de ces rites. Il s’agit tout d’abord de faire souffrir, dit-il. Beaucoup. «L’intensité de la souffrance, les initiateurs veillent à ce qu’elle parvienne à son comble. Un couteau de bambou suffirait amplement, chez les Guayaki, à trancher la peau des initiés. Mais ce ne serait pas suffisamment douloureux. Il faut donc utiliser une pierre, un peu coupante, mais pas trop, une pierre qui, au lieu de trancher, déchire. Aussi, un homme à l’oeil expert s’en va explorer le lit de certaines rivières, où l’on trouve ces pierres à torturer.»
«Désormais, vous êtes des nôtres»
Après avoir donné plusieurs exemples de ces cruautés, Pierre Clastres compare le rituel initiatique à une «pédagogie» qui consiste, pour la tribu, à faire rentrer une leçon dans la chair des jeunes gens : «Vous voilà membres à part entière de la communauté. Rien de moins, rien de plus. Aucun de vous n’est moins que nous, aucun de vous n’est plus que nous. Et vous ne pourrez pas l’oublier.» Comparant cette leçon à celle dont parle Kafka dans La Colonie pénitentiaire, Pierre Clastres affirme que lorsqu’une société inscrit le texte de la loi sur la surface des corps, c’est par mesure de prévention : il s’agit de mettre tout le monde à égalité et de désamorcer chez l’individu toute tentation coupable, aussi bien celle de régner sur les autres que celle de se soumettre. Dans les sociétés sans État, explique Pierre Clastres, tout est fait pour empêcher l’inégalité sociale.
«Tu n’auras pas le désir du pouvoir, ni celui de soumission»
«La loi, inscrite sur les corps, dit le refus de la société primitive de courir le risque de la division, le risque d’un pouvoir séparé d’elle-même, d’un pouvoir qui lui échapperait.» À l’inverse, dans les sociétés dotées d’un État (soi-disant plus avancées), l’individu délègue ses pouvoirs : il laisse au chef d’état le soin de diriger la nation, il s’en remet aux juges pour faire justice à sa place, il confie aux médecins la gouverne de son corps et au garagiste le soin de réparer sa voiture… En échange, l’individu se voit promettre la paix et la sécurité. Il bénéficie d’une protection. On lui épargne autant que possible la souffrance. C’est ce qu’on appelle le «contrat social». Un contrat de dupe, aux yeux de Pierre Clastres… Anthropologue anarchiste, il affirme tout au long de sa carrière (précocement interrompue par un accident de voiture, en 1977) que la violence est la condition sine qua non d’un équilibre des forces. Et c’est pourquoi, dit-il, la torture est infligée aux jeunes dans ces sociétés. Pour empêcher l’avènement d’un système bien plus coercitif et cruel : celui de la loi d’Etat.
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A VOIR : Piercing, au Musée de l’homme, jusqu’au 9 mars 2020. La «première exposition jamais dédiée au seul piercing», explore cette pratique à la fois sur le plan historique et anthropologique (en remontant jusqu’à la préhistoire, - 46 000 ans). Commissaire scientifique: Franz Manni.
Musée de l’homme: 17, place du Trocadéro, 75016 Paris.
A LIRE : «De la Torture dans les sociétés primitives», Pierre Clastres, L’Homme, tome 13, n°3, 1973.
Signes d’identité. Tatouages, piercing et autres marques corporelles, David Le Breton, éd. Métailié, 2008.
« La peau entre signature et biffure : du tatouage et du piercing aux scarifications », David Le Breton, Revue de psychothérapie psychanalytique de groupe, vol. 57, no. 2, 2011.
NOTE (1) Dans Pagan Fleshworks, la psychologue Maureen Mercury affirme que les pratiques corporelles dites «païennes» permet de se reconnecter aux archétypes jungiens, aux chakras et aux énergies (sexuelles) supérieures.
Pour en savoir plus : une interview de Fakir Musafar dans La Spirale. Un magnifique et vibrant portrait de Fakir Musafar, par l’anthropologue Philippe Liotard.
CET ARTICLE FAIT PARTIE D’UN DOSSIER EN TROIS PARTIES : «Se faire une langue fourchue : un «truc de cinglées» ?», «Est-ce que ça fait mal ?» ; «Piercing, tattoo, scarification : rites de passage ?»
Loin des tabous et des clichés, l'appli Climax révèle 17 techniques qui peuvent mener une femme à l'orgasme dans des vidéos éducatives sans filtre.
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Chaque pays du monde possède un âge minimum pour pouvoir accéder à la pornographie. Mais à l’heure d’Internet, et avec la facilité de trouver toutes sortes de choses en ligne, les différents gouvernements sont en quête de méthodes pour forcer les consommateurs à prouver qu’ils sont bien majeurs, dans le but de protéger les mineurs impressionnables. Et pour ce faire, l’Australie a eu une idée « révolutionnaire » : utiliser des scans du visage.
L’agence nationale de sécurité australienne continue sa quête de la méthode idéale pour empêcher les mineurs d’accéder à des sites pornographiques, et sa nouvelle idée semble tout droit sortie d’un épisode de Black Mirror. Selon le quotidien The Sydney Morning Herald, elle aurait en effet suggéré d’utiliser des scans de visage, afin de s’assurer de l’âge des utilisateurs.
Le même type de technologie qui vous permet de déverrouiller votre smartphone sans avoir à taper un code pourrait-il permettre de limiter l’accès à la pornographie ? Selon le département du ministère de l’Intérieur, la réponse est oui. Les visages scannés seraient comparés avec ceux des bases de données établies grâce aux documents officiels déjà enregistrés par les autorités : passeports, permis de conduire…
Une mesure qui fait écho au « Porn Ban » britanniqueCe n’est pas la première fois qu’une initiative de ce type est mise en place pour contrôler l’accès des internautes à la pornographie. En Grande-Bretagne, après des années de débat et de retards de mise en place des actions, la secrétaire d’Etat dédiée au numérique, aux médias, à la culture et aux sports a annoncé en octobre 2019 que le gouvernement britannique ne mettrait finalement pas en action la 3ème partie du Digital Economy Act 2017, qui avait notamment pour projet de forcer les utilisateurs à prouver qu’ils avaient bien plus de 18 ans pour pouvoir accéder à des sites pornographiques.
Selon les spécialistes, ces techniques posent en effet plusieurs problèmes de confidentialité, et pourraient permettre aux pirates informatiques d’accéder très facilement aux données personnelles des utilisateurs. Pourtant, cela n’a pas empêché les membres du gouvernement français de se pencher sur cette solution dans leur recherche de solutions pour protéger les mineurs de la pornographie en ligne. À suivre…
Retour sur un ouvrage de référence, à mettre entre les mains de toutes les personnes concernées de près ou de loin par la sexualité des femmes. Bref, tout le monde. “L’Origine du Monde”, de Liv Strömquist (Rackham Editions, 2014) compile, dans une BD humoristique et très bien documentée (références bibliographiques à l’appui), des faits et données encore trop méconnus sur le sexe féminin. Nous avons tous.tes quelque chose à y apprendre, depuis la forme réelle du clitoris jusqu’au tabou des règles et sa construction sociale, en passant par l’orgasme féminin et comment oublier le duel ancestral entre clitoridiennes et vaginales. … Lire la suite
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FeelMe.Art, c’est le nom d’une page Instagram érotique qui ne compte pas moins de 30 000 abonnés. Les dessins de cette jeune illustratrice sont marqués interdits aux moins de 18 ans, et pour cause, ils débordent de sensualité et sexualité. Les femmes sont emplies de désir, on assiste à des scènes de masturbation, et des couples hétérosexuels ont des relations sexuelles tendres et intenses. Interview avec l’illustratrice.
Qui se cache derrière le pseudo Feelme.Art ? Photo de Mari aka FeelMe.ArtJe m’appelle Mari (surnom Mari Feelme) et je suis artiste et illustratrice.… Lire la suite
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