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Aujourd’hui voici un test un peu plus BDSM engagé que d’habitude. J’ai déjà testé pas mal de menottes de différents types sur le site mais jamais de menottes de type police. Et bien, voici le test avec les menottes lourdes à charnières de la marque Rimba. Présentation des menottes lourdes à charnières Rimba Ces menottes…
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Le gouvernement français avance sur la question de l’accessibilité de la pornographie en ligne. Après les propos de Marlène Schiappa en septembre dernier qui annonçait la mise en place de « filtres » sur Internet pour que le contenu « ne soit plus à la libre disposition des enfants », c’est au tour de Mounir Mahjoubi d’apporter plus de précisions sur une des méthodes envisagées pour faire appliquer « fermement » la loi sur la protection des mineurs [article 227-24 du code pénal].
Au micro de RFI ce matin, le Secrétaire d’Etat au Numérique parle de la mise en place d’un « tiers de confiance » pour vérifier la majorité des internautes voulant accéder à un site pornographique en France :
Le tiers de confiance, c’est un site internet à qui vous prouvez que vous êtes majeur. Vous allez lui envoyer votre pièce d’identité, dire : « je suis bien Mounir Mahjoubi et j’ai plus de 18 ans ». Sauf que le site porno, lui, n’aura à aucun moment d’informations sur qui vous êtes. Il aura juste eu ce qu’on appelle un « token », un « carton » qui dit : « cette personne est bien majeure » et il vous laisse accéder à ce que vous voulez. On sépare celui qui contrôle l’identité, de celui qui sait que vous êtes majeur (ou non).
Une méthode qui s’inspire en partie de AgeID, une des solutions envisagées au Royaume-uni par le géant MindGeek, pour contrôler l’accès des sites porno aux mineurs, mais sans son principal défaut :
La tentation notamment pour les plus gros d’entre eux, c’est l’opportunité incroyable de créer une méga base de données intermédiaire où, au nom de la facilité de la connexion, je fais pour chacun un profil personnalisé de tout ce qu’il aime […] et je m’assure qu’il reste enfermé dans ma galaxie de sites. Ce que je souhaite, c’est que ça reste le plus éclaté possible, sans avoir à créer mon compte, juste en vérifiant ma majorité.
Ce qui revient tout de même à proposer exactement la même chose, mais à une autre société, ou directement à l’Etat. Cela soulève bien des questions quant :
– Au respect de la vie privée des internautes : être vous prêt à donner votre identité – même de manière sécurisée – avant d’accéder à un site comme German Goo Girls ?
– A son application : est-ce que tous les sites où du porno est accessible sont concernés comme Reddit, Twitter ou Le Tag Parfait ?
– A son contournement possible : quid de l’utilisation d’un VPN ?
On aurait bien aimé poser directement ces questions à Mounir Mahjoubi ou Marlène Schiappa, mais nos différentes demandes se sont pour le moment soldées par des échecs cuisants.
Cette rentrée, Les chemins de la philosophie nous embarquent aux confins du monde pornographique. Quand France Culture parle cul, la réflexion s’avère foisonnante et touffue.
Le monde pornoVivons-nous dans un monde porno ? Faut-il interdire la pornographie ? Quelle place pour le plaisir dans les films pornos ? Ce sont toutes ces mystérieuses questions contemporaines, volontiers tarte à la crème, qu’Adèle Van Reeth tente d’élucider au bout du micro. Quatre volets de son émission Les chemins de la philosophie ne sont pas de trop pour définir le porno, ses enjeux, son esthétique, ses discours, et surtout, les menaces, polémiques, insultes et réactions de panique globale dont il fait l’objet depuis tant d’années. De siècles ?
Dans un premier temps, le philosophe Laurent de Sutter, auteur d’une Métaphysique des Pornostars, nous présente la pornographie en catégorie esthétique, persistant de l’imaginaire grec antique aux images explicites des tubes. Pour le démontrer, il théorise les oeuvres kitsch de Jeff Koons, et plus précisément l’obscénité sulfureuse de son cultissime recueil de photographies Made in Heaven, auquel il vient de consacrer un essai (Pornographie du contemporain : Made in heaven de Jeff Koons aux éditions La Lettre volée). Des premières conversations philosophiques aux photos-culs de Koons, les représentations porno changent mais les émotions qu’elles provoquent, pas vraiment : culpabilité, rejet, scandale face à cet art vieux comme l’art sacré mais hérétique à souhait. Inspiré par les techniques les plus ancestrales de création, Koons délivre avec son ode picturale à la diva Cicciolina un beau témoignage de la richesse visuelle du porn, des passions qu’il exprime, et de celles qu’il suscite.
Pour nous conter la généalogie porn, de Sutter s’attarde sur l’évolution de la prostitution au sein de la société – des empereurs romains au capitalisme moderne – et surtout, sur celle des images qui l’environnent. Car au fond, le porno, ce n’est que ça, des représentations parfois intensément graphiques qui, passées l’indignation ou l’excitation que nous ressentons, nécessitent un temps de réflexion. Mieux : de médiation. C’est ce qu’analyse l’essayiste :
Transgressions et définitionsLa pornographie est souvent quelque chose qu’on croit connaître alors qu’en réalité, c’est un véritable univers d’images qui nous disent quelque chose sur la manière dont notre monde imagine la diversité du monde, et dont les êtres humains imaginent celle de leurs fantaisies, leurs fantasmes, leurs désirs. C’est une relation particulière au monde, une manière de le représenter, qui dit quelque chose sur ce qui peut-être obscène dans notre société mais aussi sur ce que nous sommes.
Au fond, disserte Van Reeth, que l’on loue ou incendie la pornographie, peu importe : elle est là, alors autant la penser. C’est une réflexion plus précise qui s’esquisse alors, celle de son influence potentielle sur un jeune public. A ses côtés, l’enseignante Ludivine Demol et Céline Tran en appellent, face aux discours moralistes, à questionner la société où ce porno se consomme en masse – et les stéréotypes sexistes qu’elle génère. Puisqu’elle nous inonde de personnages, pratiques et simulacres, la pornographie implique une éducation qui lui est propre, parallèle à l’éducation sexuelle. Plutôt que de se cacher les yeux il faut privilégier « ‘le décryptage de l’image » assène l’auteur de Ne dis pas que tu aimes ça. Puis, pourquoi pas, essayer de comprendre en quoi le porn peut (positivement) influencer notre sexualité.
Car après tout « si la pornographie joue avec les interdits, elle peut en retour les faire évoluer » susurre l’animatrice. Suivant cette hypothèse débarque comme un écho la fameuse question : « Faut-il interdire la pornographie ?« . Chercheur à Sciences-Po, Denis Ramond apporte sa science des catégories juridiques et nous raconte qu’au fil des années, le terme « pornographique » a été trituré à tort et à travers, désignant aussi bien les films de Bergman que les prods Dorcel. S’il est censé s’opposer juridiquement à « l’artistique« , le « pornographique » n’a jamais été clairement défini et fait encore l’objet de distinctions subjectives, comme si devaient s’opposer le porno autorisé, qui a le droit de cité, et tout le reste. Les exemples du Baise-moi de Virginie Despentes et du Love de Gaspar Noé viennent étayer ces propos. A l’encontre de ces définitions fuyantes, explique-t-il, « il faudrait alors en finir avec l’usage du terme « pornographie », avec la norme juridique de pornographie qui nous impose de distinguer entre l’artistique et le sexuel » car finalement « il est difficile aujourd’hui de citer un film dont on ne pourrait pas savoir s’il est artistique ou sexuel« .
La grammaire pornoCauser X, c’est évoquer l’initiation sexuelle, l’ambiguïté du désir, les représentations du corps féminin au sein de l’imaginaire collectif, les incapacités de l’éducation nationale à satisfaire les interrogations des ados. Loin de sombrer dans la diabolisation, les voix qui s’enlacent chez France Culture aspirent à une vision plus ouverte du porno. Plus moderne et friendly. Pour les penseurs et penseuses qui échangent, il ne s’agit plus simplement se demander si le porno est dangereux ou pas, mais tenter de comprendre sa surenchère, sa capacité transgressive (illusoire ou réelle ?), ce que le porno nous transmet et ce que nous lui rendons.
Laissons le mot de la fin à Laurent de Sutter :
Ce que je dirais volontiers à quelqu’un qui veut changer son rapport sur la pornographie, c’est d’apprendre à regarder ça comme un film de kung-fu, une comédie musicale, un thriller, c’est-à-dire avec des règles et des clichés propres. Apprendre à développer cette véritable grammaire du regard qui permet ensuite de regarder toutes les images.
Ne reste plus aux détracteurs qu’à ressortir leur petit précis de grammaire graveleuse.
David Latour, président de l’association trans lyonnaise Chrysalide, y a participé pour la première fois « il y a au moins dix ans » : « C’est une façon à la fois d’être visibles publiquement et politiquement pour faire entendre les revendications de la communauté trans, mais aussi de se retrouver entre associations ou individus qui collaborent généralement à distance. Et pour les personnes alliées, qui représentent environ un tiers des manifestant·es, c’est l’occasion de faire entendre leur soutien ». Il note toutefois qu’« alors que de nombreux Centres LGBTI de toute la France montent chaque année à Paris pour participer à l’Existrans, celui de Lyon n’a jamais fait le déplacement ».
Cette année encore, les manifestant·es devraient dénoncer « la main mise de la psychiatrie » sur les parcours de transition. Mais d’autres revendications restent toujours d’actualité, comme un changement d’état civil véritablement libre et gratuit en mairie ou la fin des violences transphobes. Ces dernières, dont les victimes sont commémorées chaque année le 20 novembre par le TDoR (Transgender Day of Remembrance, ou Journée du souvenir trans), ont encore une fois été illustrées cet été par le meurtre, au bois de Boulogne, de Vanessa Campos, une travailleuse du sexe trans et migrante.
La marche parisienne est la seule manifestation trans en France : il n’existe pas, comme pour les Marches des Fiertés LGBT, de déclinaisons régionales. « À Paris, nous sommes entre 500 et 1 500, selon les années. À Lyon, Marseille ou Bordeaux, nous serions beaucoup moins et ça en deviendrait dangereux pour notre sécurité physique. Et puis, c’est un travail monumental d’organisation ! » explique David. Militant·es et sympathisant·es de la cause trans convergeront donc cette année encore de toute la France vers Paris ; un groupe Facebook (“Co-voiturages et hébergements pour l’Existrans 2018”) permet d’ailleurs à celles et ceux qui souhaiteraient les rejoindre de s’organiser au mieux.
22e Existrans, samedi 13 octobre à Paris
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Vous êtes un homme. Un gay vous fait des avances. Vous dites «Merci, mais non». Le gay se retire sur la pointe des pieds. Il vaut mieux pour lui. Sait-on jamais, vous pourriez bien devenir fou de rage… au point de le tuer ?
En 1996, Jonathan Schwitz, américain de 26 ans, participe à une émission TV appelée Jenny Jones Show qui fonctionne sur le principe suivant : des personnes y sont invitées à dévoiler à leur proches, à leurs amis ou à leur partenaire un secret scandaleux les concernant. Dans un article intitulé «No» (publié en 2003 dans la revue Language & Communication), l’anthropologue suédois Don Kulick, raconte : «Jonathan Schwitz avait été prévenu par les producteurs de l’émission qu’une personne de sa connaissance était secrètement amoureuse de lui et révélerait cela en direct sur la chaîne nationale. Il s’avéra que cette personne était un gay de 32 ans appelé Scott Amedure. Amedure fit sa déclaration à Schmitz sur le plateau TV. Trois jours après l’enregistrement, Schmitz acheta un fusil, alla chez Amedure et lui tira deux fois dans le coeur. Au cours du procès qui suivit, Schmitz accusa le défunt Amedure d’être le coupable.» Les avocats allèrent jusqu’à parler de traquenard : Amedure n’avait eu que ce qu’il méritait, dirent-ils. Pour le formuler autrement : il ne suffisait pas que Schmitz réponde «Non» à ces avances. Il fallait qu’il aille acheter un fusil. Et maintenant, comparons avec le cas des femmes, suggère Don Kullick.
Quand une femme reçoit des avances
Quand une femme reçoit des avances, cela est considéré comme tout à fait normal. Voire flatteur. Elle est tenue de répondre «Non» de telle manière que cela s’entende : «Oui, si». «Oui, si tu me mets la bague au doigt.» «Oui, si tu me prouves la force de ton désir.» Son «Non» n’est pas pris pour un refus clair, mais pour une amorce, une tentative de ferrer le poisson. Dans les cultures dites patriarcale (qui font de la femme une valeur d’échange) être «féminine» signifie : savoir se vendre. Bien que notre société ait évolué, ces schémas logiques rétrogrades continuent de contrôler nos comportements. Le «Non» d’une femme reste interprété comme une tentative de négocier. «Raison pour laquelle, lors des procès pour viol par exemple, les femmes sont souvent accusées de n’avoir pas exprimé leur refus clairement. C’est surtout le cas quand il n’y a pas de preuve matérielle indiquant leur résistance, comme des bleus ou des os cassés.» En clair : c’est à la femme de se faire taper dessus pour prouver qu’elle n’avait pas envie et qu’elle a résisté «pour de vrai».
Quand un homme reçoit des avances
A titre comparatif, que se passe-t-il quand un homme se fait aborder par un autre homme ? C’est considéré comme anormal. Un homme, un vrai (un hétéro, donc) doit répondre «Non» et celui qui le drague ferait mieux d’arrêter immédiatement ses marivaudages. S’il n’arrête pas, l’hétéro se sentira en droit de lui mettre son poing dans la figure, voire pire. Il existe d’ailleurs aux USA une expression pour désigner les meurtres commis suite à des propositions galantes gays : Homosexual Panic Défense. «Les accusés peuvent, grâce à cette défense, alléger leur peine en affirmant avoir agi dans un état de violence momentané causé par un prétendu état psychiatrique appelé “panique homosexuelle” face à des avances faites par une personne du même sexe.» Cette défense vaut pour des cas de simple drague. En clair : l’homme n’a même pas besoin de se faire agresser pour tabasser ou tuer celui qui avait envie de lui.
De quand date cette étrange défense ?
Le concept de «panique homosexuelle» est né en 1920. «A l’origine, il ne désignait pas des cas de drague, raconte Don Kulick, mais uniquement le cas d’hommes qui, prenant conscience de leurs pulsions homosexuelles, suite à un enfermement prolongé dans des environnements majsculins [dortoirs de navires, casernes, prisons, etc] se mettaient à paniquer.» Ces états de panique sont observés sur des soldats et des marins durant la Première Guerre Mondiale : tentatives de suicide, auto-mutilations, dépressions, etc. Les sujets ont le sentiment que leurs désirs sont «mauvais». Ils entrent en catatonie. Durant les décennies suivantes, le concept est radicalement transformé : il finit par désigner «les réactions violentes d’hommes à l’expression de désirs les visant.» Les psychiatres imputent ces réactions à une «image dévalorisée de soi-même». Traduction : malheur aux gays qui portent atteinte à l’honneur d’un mâle hétéro.
Tuer un gay : «réponse à une provocation»
Cette défense est appliquée de deux manières. Tout d’abord comme une défense d’aliénation mentale, c’est-à-dire que l’avocat peut prétendre que l’hétéro n’était plus en état de faire la distinction entre le bien et le mal quand il a, au choix : tiré avec une arme à feu dans la poitrine de son solliciteur, quand il l’a harponné avec un croc à viande, quand il lui a sauté à pieds joints sur la tête ou quand il l’a martelé avec une batte de base-ball… Ce sont les différentes cas de procès documentés par Don Kulick. «Le problème avec cette défense c’est qu’elle se mord la queue : si un homme ne sait plus faire la différence entre le bien et le mal, pourquoi considère-t-il le gay comme l’incarnation du mal ?». Pour éviter le piège, la plupart des avocats préfèrent invoquer l’argument de «la réponse à une provocation». En d’autres termes : massacrer un gay relèverait de la «légitime défense». Il n’avait qu’à pas vous faire des avances.
Crise de panique ou crime de haine ?
Petite précision : l’Homosexual Panic Défense n’est en vigueur qu’aux Etats-Unis, plus précisément dans 48 états (la Californie et l’Illinois l’ont éliminée) et dans un état du sud de l’Australie. Par ailleurs, ainsi que le précise Chuck Stewart, auteur du livre Homosexuality and the law, «Bien qu’il existe une longue histoire de tribunaux acceptant cette défense, la plupart d’entre eux maintenant rejetent l’usage d’une telle ligne de défense, les psychiatres et les tribunaux ayant reconnu que l’homophobie est la cause de ces attaques.» On respire. Ou presque. En avril 2018, un jury texan prononce une peine quasi symbolique (dix mois de liberté surveillée pour «homicide par négligence») contre un ex-policier de 69 ans, James Miller, qui a tué son voisin de 37 ans, Daniel Spencer, à coups de couteau. Motif invoqué : la panique provoquée par des avances non-désirées. Les tueurs de transgenres invoquent aussi la même défense (rebaptisée Trans Panic Defense) depuis quelques années. En 1990, une chercheuse en épistémologie, Eve Sedgwick, se moque (1) : «dans quelle mesure un tribunal accepterait-il une «panique raciale» dans le cas d’un skin allemand ayant matraqué un turc à mort ? Ou d’une «panique de genre» dans le cas d’une femme ayant assassiné un dragueur un peu trop lourd ? Pensez au nombre de cadavres qu’il faudrait débarrasser des bars chaque matin».
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A LIRE : «No», de Don Kulick, dans: Language & Communication, 23, 2003, p. 139-151.
NOTE 1 : Epistemology of the Closet, d’Eve Sedgwick, University of California Press Berkeley & Los Angeles, 1990.